2011 : L'Homme Outil
A / Introduction dans la Boîte à Outils / POURQUOI LES OUTILS ?
Le voyage au bout de soi – de moi – que j’entreprends ne se fixe pas de but de découverte. Je veux m’expliquer calmement avec les idées qui me passent par la tête dont je tiens la spontanéité comme gage de leur authenticité et de leur pertinence. Je ne suis sûr que de mes pas, un à un, vers un je ne sais pas quoi. Chaque retombée de mon poids physique et spirituel dans la terre ferme de la réalité est une nouvelle prise, une empreinte, qui me marque de bas en haut et repart en boomerang de poids et mesure qui s’ajustent. Chaque petite foulée me porte – me transporte – en même temps qu’elle forme – elle transforme – ce monde empreint de moi qui n’est plus pareil après de ce qu’il était avant. J’accepte sans crainte les convulsions qui émergent en moi avec une totale confiance que mes outils en feront le tri pour me construire la nouvelle avancée à laquelle je me livre.
Le langage et ses mots ou – maux – par l’usage imprudent que j’en fais, ne trouve que la forme personnalisée du « je » ou du « moi » pour situer le sujet dans l’action. Que ne pourrait-on pas disposer d’un sujet commun et neutre qui exprimerait l’idée sans avoir à l’investir par une prise de possession personnelle de son « je » ou de son moi.
Je ne vais pas refaire la grammaire ni attendre une verve romancière pour dire ou faire dire quand même ce que j’ai à dire.
L’envie n’est pas soudaine mais son audace est récente. Oser clamer ce que l’on croit avoir d’original. Se laisser faire par une conscience plus forte de raisonnement selon lequel même si tout a déjà été dit et bien dit quelqu’un ne l’a pas encore dit tel que nous le ressentons aujourd’hui et maintenant. La pérennité et l’éternité sont des concepts à remplir de notre expérience physique et spirituelle du seul moment que nous vivons. Le regard sur le passé ou le futur sont des « points de vues » et non des « vécus ». Aussi le silence de ne pas témoigner de notre présent est une paresse d’abord et une lâcheté ensuite de laisser au passé ou au futur le soin de nous enfermer dans le raconté ou la projection d’autrui alors que nous sommes seuls aux commandes de nous. Pourquoi clamer, parler, écrire s’il ne s’agit que d’une communication entre nous et nous qui n’a besoin d’aucun support autre que la connexion entre eux de nos neurones ? En effet le réseau interne est le seul qui vaille que nous nous y attachions car il est le seul dans lequel nous puissions nous introduire et nous améliorer sans effraction ni demande de permission.
Pourquoi même en parler ? Certainement pas pour faire un livre. Pour faire part, tout simplement. Faire part – par/tager – d’un fonctionnement évident pour nous même. Sans l’ombre d’une idée que ce mode d’emploi de ma vie puisse être une « fonction » reproductible chez quelqu’un d’autre. Un cri de joie ne se demande pas à quoi il sert : il s’exprime, il s’exulte,
Il projette en feu d’artifice qui veut éclairer l’air sans se soucier d’où il va retomber car il sera déjà éteint. La véritable liberté d’expression est une projection gratuite et sans buts de ce que l’on a en soi. Comme le pas dans la terre le cri de la vie s’échappe et ne nous appartient plus. Il est. Visible et consommable partout et par tous.
Dégagé de toute responsabilité éditoriale je vais donc m’élancer dans la description de la boîte à outil dont je dispose - dont nous disposons tous - selon ce que l’on sait de la reproduction à l’identique de nos attributs physiques et psychiques. Seul notre montage acrobatique spécifique nous différencie au point que, hypothèse, ce marquage un à un des composants de la race n’est peut-être que la nécessité du jeu social qui a besoin de partenaires différents pour communiquer alors qu’il ne serait sans cela qu’une seule et même masse ?
Vivre ensemble n’est pas vivre comme l’ensemble. Le fonctionnement entre eux de rouages tous exactement pareils serait un jeu à somme nulle. Il nous faut être chacun différent pour que tout fonctionne les uns avec les autres, les uns pour les autres. La modestie à ne pas vouloir être soi est un abandon de poste de travail sur le chantier que nous accomplissons avec toutes et tous. Pas plus que l’idée que nous soyons remplaçables même si physiquement nous ne sommes – nous ne devenons - que poussière. Mais présentement nous sommes de superbes terrestres mécaniques dont les turbos rutilants ne doivent pas nous faire peur ou honte.
Le hasard d’une pause déjeuner me fait lire dans un bouquin américain de Colum Mc Cann s’appelant « Et que le vaste monde poursuive sa course folle » (éditions 10/18) que le présent permet de retravailler le passé. Tout en continuant dans le formalisme de notre quotidien on laisse le présent remodeler le résultat. Les éléments prennent le pouvoir, se substituent à l’imagination. Le monde physique participe à notre œuvre. Nous avons un nouvel aboutissement, une nouvelle interprétation.
Laisser faire, ou se laisser faire par les événements est mal vu par l’homme actif dans une société d’action qui se culpabilise au sens étymologique de devenir un homme passif laissant « passer » au lieu de dominer. Dualité primaire de voir ainsi celui qui ferait tandis que l’autre ne ferait pas. Tant que l’action ne sera que ce que l’homme lui seul aura décidé nous aurons un effet de manche avant la cognée comme si l’acte était plus important que le résultat.
C’est de cette plasticité de notre être à se modeler avec son environnement dont je veux discourir en acteur contemplateur de la matière et de l’outil que nous y sommes.
L’usage du mot outil en tant qu’instrument au service de l’homme réduit le concept à une espèce de prothèse que nous dominerions dans tous les cas. Comme si prosaïquement le marteau était la masse bête capable d’écraser la tête ou au contraire de pointer habillement selon l’agilité de son utilisateur humain ; bourreau ou artiste. Je veux démontrer que la masse physique du marteau nous dépasse. Elle est, sans conscience de sa destination, vulgaire ou subtile qui n’est que jugement de valeur humain. Par contre masse et homme participent d’un équilibre à connaître pour se mouvoir dans leur environnement. D’outil corvéable et assujetti au bon vouloir de l’homme le marteau, qui n’est qu’un concentré de masse apprivoisée par l’homme, est en fait une partie du décor des rapports de force que tous les éléments de la vie y compris nous être humains entretenons entre nous. La question porte donc vite sur le comment bien vivre entre nous avec tout, intégralement tout ce qui nous entoure. Il faudra donc donner de multiples exemples à défaut de faire l’inventaire exhaustif de tout ce qui existe. Montrer notre rapport plastique avec chaque chose et être comme s’ils étaient à priori notre égal au sens de leur égal droit à exister ; et non au sens d’une égalité de caractéristiques puisque notre combinaison spécifique fait de nous des uniques d’abord et des semblables ensuite. Mais en tous cas tous des outils de la vie dans un service de disponibilité mutuelle ou êtres et choses ont un statut existentiel égalitaire. Outil de soi. Outil des autres. Outil de la nature. Outil des mythes et croyances. Outil des peurs, des joies des peines. Outils objets qui agissent et qui se laissent agir mais avec un sens de la perfectibilité et de la disponibilité afin que nous soyons exacts pour la tâche, pour les tâches dont nous n’avons pas la programmation de leurs déroulements.
Etre prêt comme si tout pouvait arriver. Ce qui est une évidence si l’on sait voir avant le sensationnel. Dans ce tout arrive tout le temps notre nature éveillée prend forcément une place devenant sa place lorsque nous accompagnons notre outil. La description de tous ces faits de la vie qui nous invitent à monter dans leur cortége est un feuilleton sans fin où il se passe toujours quelque chose. Au point de nous culpabiliser d’y être trop gesticulant. Mais avons-nous réellement le choix. Actif, passif, ou neutre ? That’s the question…to be or not to be.
Encore que même le passif requière une volonté de ne pas faire, d’être ignorant, de fermer les yeux ; alors même que notre outil de préhension de tous les faits de la vie ne demande qu’à se rendre utile ; non pas par bon comportement moral mais parce qu’il est fait comme ça. Comme la masse dont la gravité écrase ou pointe mécaniquement, nos outils vitaux physiques et psychiques veulent instinctivement réagir à ce qui se passe autour d’eux. Ce n’est souvent que notre éducation au sens d’émoussement de nos instincts qui raisonnent conceptuellement et commandent à ces outils de ne pas faire ou de faire de telle ou telle façon. Je ne veux pas en revenir à l’expression instinctive bestiale mais au contraire élargir le champ de nos sensibilités puis de leurs voix vers l’esprit. Lorsque tout est inclut, lorsque nous sommes informés de toutes les données susceptibles d’être mises à notre disposition nous atteignons en subtile tangence la sphère du connu<>inconnu en nous pour que notre arbitre en nous décide librement de l’action. Le surgissement de l’idée qui n’a de valeur que si elle justement la nôtre au bout de ce processus est forcément une bonne idée dont nous serons au retour dans l’action le bon outil. Osons notre idée ! Osons notre outil qui se confrontera avec l’outil complémentaire et non adverse de l’autre. Ce n’est qu’en évitant ce passage par l’audace de notre idée outil que nous tombons dans le lieu commun du le monde ; en même temps bêtement heureux ou bêtement malheureux.
La tentative est de montrer que partout est le terrain de l’expérience de nos outils. Le risque est de trouver des champs de mine qui vont me péter à la figure ; sans botter en touche en disant que l’exception confirme la règle. Pour autant il sera lassant de vouloir vérifier tous les boulons de nos expériences de la vie en faisant croire avec assurance que la théorie de soi en tant qu’outil est indéboulonnable. Quelque part le couac, l’os, la peau de banane sur laquelle la théorie patinera aura cet humble humour de ne pas se prendre au sérieux et de considérer que l’on ne fait que chercher, à tâtons ; quitte à se prendre des coups et des bosses, des doutes et des revers. Ce ne sera qu’épisodes burlesques découvrant le nouvel outil de remise à zéro, la possibilité de reconfiguration de notre logiciel, pourvu qu’il reste toujours en nous l’outil batterie énergétique de repartir de toutes les cases de la vie où nous pensons être bloqués en rade.
Prouver l’outil n’est pas vous le vendre à tous prix. Après tout vous avez vos propres recettes, vos automatismes, et n’avez que faire de mon mode d’emploi. Bien que la lecture de mon manuel à moi atteste que vous recherchiez vous aussi de l’inspiration. Ce ne sera qu’exercice respiratoire en commun à condition que moi le premier mais vous aussi ensuite soyons ouverts sur les formes de nos faits et gestes sans que nous ayons pour autant l’impression de céder sur le fond. Précisément la description maladroite dans laquelle vous ne vous reconnaîtrez absolument pas n’altérera pas l’idée de fond : à vous d’avoir l’indulgence de vous demander ce que je veux dire et à enfin trouver en vous la veine souterraine et personnelle qui vous mènera à vos propres expériences et conclusions. Je veux dire qu’il faut qu’auteur et lecteur se fassent confiance. On n’écrit pas un bouquin sur « l’outil de soi » pour se faire mousser de même que l’on ne lit pas la recherche d’un autre en croyant qu’elle correspondra pilepoil à la nôtre. L’amusant, si j’ose dire, c’est le parallèle, la transposition, l’imagination, les fausses pistes de l’autre - ici l’auteur- qui mènent à de vraies clairières et surtout la sienne où l’on peut commencer à respirer pour soi. La critique analytique de tout cela, si jamais édition et publication il y avait, sera le saut dans le vide qui cassera la boîte mais non pas les outils que je persévérai à rassembler d’une autre façon sans doute. Et avec grand respect du commentaire fut-il éreintant d’une descente en flammes qui ne sera que la démonstration que les outils des hommes existent partout. Ils me feront mal physiquement mais m’aiguiseront de toutes façons.
L’écriture éclaircit les idées quand elle devient lecture des pensées. Etre un outil pensant est-ce franchement bien utile d’en parler. N’êtes vous pas déjà au courant mais dit d’une autre façon. ? Ou bien n’est-ce pas un truc totalement farfelu venant surtout de moi qui ne suis pas Nietzsche ni même professeur ? Toutes les loufoqueries sont-elles si admissibles au nom de la tolérance, de la libre expression, du ballon d’essai, de l’envie de marquer son temps par quelque chose qui resterait ? Le « Pourquoi Pas ? » évasif d’une réponse pour ne pas dire non n’est pas convaincant. Oser non plus n’est pas suffisant ? Vous avez le droit de ne pas être dérangé même si ce livre entamé entre vos mains scelle notre relation auteur<>lecteur à vos risques et périls. Il faut plus pour que je sois sûr de continuer. Et je répugne à affirmer comme je le pense intérieurement que « l’outil de soi » est une pierre philosophale ou du moins la mienne. Je n’aime pas affirmer. Je n’aime pas croire. Je n’aime pas convaincre. Je n’aime pas être missionnaire. J’ai de l’imagination mais je ne suis pas visionnaire : chacun son trip, chacun sa manière de voir les poteaux de signalisation de la vie, de sa vie. Encore que pour que chacun ose cette individualité de parcours il faut qu’il ait confiance. Que d’autres lui disent que cela marche, que cela peut marcher, que cela a marché dans telles ou telles circonstances dans lesquelles on peut s’imaginer mais jamais faire pareil.
Au Pourquoi je veux répondre que chacun de nous ressent un besoin d’exubérance, de partage, de reportage comme un bruit de fonds sans conséquence et sans intention. Bla-bla-bla pourrait-on dire si la signification n’avait une fois pour toutes décrétée que ce n’était rien. Mais alors la caresse sert-elle à quelque chose, la poignée de main, le baiser, la tape dans l’épaule ou sur le ventre. Osons le geste qui ne sert à rien. Qui justement dans son « service à rien » est pureté de la seule intention de porter vers l’autre une effluve de soi. De retour d’une visite à Rome chez des amis italiens le mail me dit que « que votre simpatie et votre alegrie est encore ici ». Il faut être résolument pour ce genre de traces que l’on laisse derrière soi. Ce grand déballage de mes outils n’est devant vous que parce que mon apriori conceptuel cartésien me fait croire que je dois écrire pour voir clair dans mes idées. De grands sages fonctionnent en interne sans ce besoin exhibitionniste. Nés sous d’autres cieux culturels et spirituels ils sont complètement outils de leurs eux-mêmes, sans nécessité de l’interface entre le vécu, le pensé, le transcriptible, le véhiculable vers l’autre. Ils sont uns. Je suis épars partagé entre beaucoup d’outils dont pourtant comme pour le sage il ne ressort à un moment qu’une seule action. Ce qui prouve là encore que nos compositions d’outils sont originales mais dans un même but. C’est pourquoi je dis : parlons-en, bla-bla-bla, chattons, twittons, facebookons, réagissons, indignons-nous, interpellons nous ; mais en tous cas osons sans préséance de la forme en faisant confiance à nos outils pour qu’ils nous débroussaillent le faufilement vers la clairière suivante.
Rayonner de cet aspect fusionnel d’outil que je sens en moi doit rester dans une sobriété quasi mécanique. Ma joie doit être compréhensible sans démesure aussi sympathique, lyrique ou contagieuse puisse-t-elle être. J’y tiens en premier lieu pour moi. Le ridicule ne tue pas mais l’impression de naviguer avec une aura angélique autour de la tête sur un nuage est psychologiquement dangereuse. On lui oppose un principe de réalité qui serait quant à lui trop basiquement plancher terrien des vaches. Entre terre et ciel faut-il choisir ? Intellectuellement oui. Il faut à priori savoir où l’on est du moins à tel moment de la perception, de la réflexion, de la décision et enfin de l’action. Mais au fond de notre intime nous ne sommes en fait qu’un avec nos outils qui vont à la vitesse de la lumière nous parcourir et nous faire émerger quelque part, sur un nuage ou sur la terre ou entre les deux, ou même sous la mer pourquoi pas. L’essentiel est que nous y retrouvions – atterrissions allais-je dire ! – conscient et maître d’où nous venons et vers où nous allons. Le bouillonnement de l’idée outil ne pourra donc pas s’évaporer ou reparaître par magie selon l’humeur ou la verve de mon enthousiasme. Gare néanmoins à trop de conscience analytique dont je n’ai ni le goût ni la compétence académique. Mon vécu est mon bien. A moi de le décrire sans fioritures avec respect pour vos yeux ou vos oreilles si vous lisez à voix haute.
Entre le bouillonnement joyeux et la topographie de l’état des lieux il faut pour autant bien comprendre que sans enthousiasme, sans envie de se lever le matin, tout est vraiment très gris.
Parmi les outils la brosse pour décrasser et le pinceau pour vernir permettent de rendre les mêmes scènes de la vie présentables alors qu’elles faisaient fuir notre regard…sans pour autant ne plus exister. Par contre il faut être honnête et prévenir que le chantier est en cours, que la rénovation permettra d’embellir. Ne pas hésiter à montrer un « avant » et un « après » !
Voir la vie en rose sent la bleuette surannée à l’heure du binaire contemporain complaisamment grisâtre. Je n’abonderai pas dans la romance nostalgique qui cachait quant à elle bien des soumissions miséreuses. Mais l’élégance comme le bla-bla aident à rendre agréable ce qui serait un peu brut en préalable. Personne n’est dupe d’un coup de peinture, d’un maquillage ou d’un lifting à double effet. Le premier de faire plaisir à l’œil, le deuxième d’exprimer vers l’autre une manière de dire que l’on veut lui plaire ou pour le moins de ne pas lui déplaire. Mon avis est que l’on peut et même l’on doit tout dire dès lors que l’on sait manier – toujours avec nos outils – le tempo et les circonstances pour se rendre audibles, visibles, accessibles à celles ou ceux vers qui nous voulons faire passer un message. Le contenu sur le fond ne peut être changé car ce serait mentir, omettre, déformer et en tous cas ne pas permettre au récepteur de prendre vraiment connaissance d’un réel.
C’est justement parce que ce réel est trop fort pour l’entendement de l’autre qu’il faut en ménager l’arrivée à ses yeux ses oreilles ou ses sens. En contre balancement rapide d’une aristocratie et bourgeoisie obséquieuses notre époque excessive jette aux gémonies les formes de la bienséance. Personnellement et mis à part le principe de l’art attaché à ces exercices de courbettes gracieux je n’ai pas de jugement de valeur si ce n’est qu’à une manière de vivre, qui est ce qu’elle est, il faut en substituer une autre si l’on veut tuer la première. C’est une régression au sens de constat d’un vide que ne plus avoir de « bonnes manières » et de fustiger passivement à contrario de « mauvaises manières » devenues faits de société inacceptables mais obligés d’être acceptées, démocratie et égalitarisme voire fraternalisme obligent.
Digression sociale un peu longue pour prétendre à une nécessité de manières dans la présentation des arguments. Il était un temps pas si lointain où les outils s’enluminaient de sculptures, d’orfèvrerie, de cisaillement ; le tout dans un but allégorique voire symbolique. De nos jours aussi nos outils ont besoin de nos élégantes attentions à leur égard. Objets inanimés avez-vous donc une âme ? Une âme est un bien grand mot abstrait même pour un être humain. Mais le couple du geste et de l’outil – geste ou outil physique ou intellectuel – est une union pratique et symbolique qu’il faut savoir parer d’atours. Je ne craindrais donc pas de parler en beauté ou en laideur s’il le faut mais en tous cas de ne pas hésiter à mettre de la couleur pour faire mieux percevoir les contrastes et contours.
Je ne veux pas donner l’impression de donner un cours de savoir vivre. Il faudrait être parvenu à une marche irréversible et définitivement certaine dans l’ascension vers le parfait. Elle doit bien exister dans l’absolu invisible de chacun de nous, selon des critères et une chronologie qui ne peuvent se comparer et qui donc rendent inutile d’en parler. Douter de soi n’est pas un principe existentiel au demeurant fragilisant mais c’est un constat selon lequel on n’est jamais complètement sûr. Etymologiquement on n’est « sur » qu’en termes de position momentanée sur laquelle on se tient. Mais il n’y a pas de « sûr » qui puisse tenir définitivement. Le coup de vent qui est on peut le dire dans la nature de la nature effleure plusieurs fois et déstabilise le « sûr ». Donc pas de « sûr » dans les outils mais l’arrêt sur image de ce que je viens de faire avec ces outils dont il me semble qu’ils sont quant à eux de conception pérenne, multitâches, multidimensionnels, plurichronologique, atemporel. C’est une hypothèse. Je n’en suis pas sûr, vous m’avez compris.
La fébrilité de l’outil le place aux antipodes de toute idéologie. La notion de service à rendre ne le met pas en retrait de plus haut que lui parce que dans l’absolu il est capable de démontrer qu’il n’y a rien ; non pas au-dessus de lui mais autour de lui. Il prouve que la vie est un jeu de permutation permanente entre des éléments dont lui outil se contente d’en faciliter la circulation. Le « jeu des boules de verres » peut-être comme l’écrivait l’auteur allemand dont nous sommes joueurs mais jamais manipulateurs. Les règles ni les pions ne nous appartiennent pas. La maîtrise du jeu ne nous donne aucune importance et au contraire paradoxalement c’est notre descente dans l’ignorance qui devient paroxysme dans le savoir faire. Clin d’œil à ces petits enfants de l’évangile ne sachant rien mais pouvant tout La grille analytique de l’outil permet de nous y rattacher à quelque moment de notre peine ou de notre joie notre méconnaissance ou notre connaissance. La grille ne juge jamais parce que ce n’est pas dans sa fonction. Elle nous donne l’analyse.
Il serait simple et merveilleux de faire vivre et évoluer un personnage romanesque qui découvrirait avec intrigues les arcanes menant à ce paradigme, ce paradis du savoir faire dénué de toute subjectivité humaine. J’aimerai pouvoir romancer mon message. Mais en même temps quelque chose en moi s’y refuse qui n’est ni timidité, ni paresse, ni incompétence présumée. Raconter « une histoire » m’apparaît comme ne pas y croire complètement. Ce serait prendre le ballon d’essai du roman pour regarder si mon ressenti de l’outil tient debout. Ce serait prendre le risque qu’un résultat moyen ou négatif ne me décourage à jamais non seulement sur la forme mais surtout sur le fond. Prendre le risque de se prouver à soi avec les mauvais outils de mon incapacité romancière que tout est mauvais. Alors que ce n’en serait que l’expression. Je m’écris tout cela pour moi dans une pureté originale nécessaire à ma propre compréhension. Sans dire tant pis pour ceux qui ne comprendront pas je crois que l’on peut montrer comme l’on peut, avec ses moyens son chemin qui ne sera jamais de toutes façons le même chemin pour l’autre.
Une autre liberté d’expression serait d’abandonner le clavier numérique pour laisser courir le crayon au bout des doigts. La tentation est grande de laisser courir l’instrument outil d’écriture qui serait un satellite de notre pensée. Beauté de la liberté retrouvée, du discursif libre comme une arabesque, de remplissage encre noire sur papier blanc en guise de projection de notre instantané vers un extérieur immaculé ; alors que l’ordinateur nous habitue à une construction saccadée et va-et-vient de retrait et d’insertion. La méthode ne présume pas du fond mais elle le pondère. Dans cette mesure où je voudrais que seuls les arguments objectifs prévalent j’opterai pour le calibrage « numérique » au détriment peut-être de la grâce du crayon dont je crains le vagabondage.
Ce ne sera pas la seule contradiction d’un discours qui cherche sa bonne tonalité alors que l’essentiel est de mettre en avant le rôle de la spontanéité. L’outil, les outils, ont une vie autonome qui se substitue à l’ordre rationnel. Pour gérer notre complexe réseau d’entrées et de sorties d’informations, de sensations, de décisions l’outil qui s’appelle spontanéité est plus fort que la raison. Dans l’explication de ces phénomènes l’usage de la communication vers autrui oblige à l’exposition de faits voire d’arguments qui se suivent ou s’enchevêtrent avec une certaine logique. Nous avons vers ceux qui nous écoutent ou nous lisent une nécessité sociale de nous rendre compréhensible. Mais ce rationalisme qui vaut pour la transcription à travers expression faite de mots et de phrases est inutile voire déroutant au moment amont de l’éclosion de la pensée. Trop de recherches au moment initial de la pensée asphyxient la mise en place naturelle dans le cocon de ce que nous sommes réellement. Nous n’avons pas d’obligation de résultats escomptés ni de normes respectables en matière de pensée. La seule pensée qui vaille est celle qui vient de nous, se travaille en nous, se diffuse depuis nous. Nous n’avons pas à nous soumettre à une sophistication extérieure et artificielle d’une manière dite à l’avance de bien penser pour éviter de mal penser. Cet hors piste de la pensée nous permet de dévaler vers des horizons sans limites. Si nos corps et esprits sont calibrés pour ce genre de descente la spontanéité fera le reste. L’outil « spontanéité » déclenche la bonne attitude tout de suite en sachant immédiatement se fondre, se mouler dans toutes les contorsions d’une vie normative qui ne vient qu’après. Nous sommes « avant » la société même si nous en acceptons « après » les modus vivendi, les manières de parler, les façons de ne pas blesser, les stratégies pour se rendre agréables.
L’affranchissement de la contrainte est au cœur de cette volonté de laisser parler nos outils. Quand la pensée du droit de tout faire met par-dessus tout une liberté du tout ou rien elle monte sur un échafaudage qu’elle ne maîtrise pas. Il y a en dessous de nous, en dessous de cette prétention à régenter de tout, des matériaux et des outils immuables, inaliénables, plus fort que nous. S’en trouver dés lors prisonnier et vouloir s’en libérer est une victimisation.
Non point qu’il faut « faire avec » de manière résignée mais situer l’état de nos forces et de nos moyens. C’est constat et non acceptation de la fatalité que de voir ce dont on est capable et ce dont on n’est pas capable ; sans qu’il soit question de manque de volonté ; mais par constat d’un état de nos outils physiques et psychologiques qui ne sont pas faits pour çà ! Dans la masse des choses, des phénomènes et des êtres dont nous sommes qui forment ce qu’on peut appeler l’événement au sens de ce qui advient il y a très peu de faits qui ne viennent que de nous. Nous ressemblons à des acteurs projetés sans ordre d’entrée en scène sur le plateau de théâtre qu’est en permanence la vie. Pour y faire bonne figure, bonne réplique, bonne répartie, il nous suffit d’y être prêt. Lorsque la pluie survient sur la chaussée il est suicidaire de ne pas laisser s’adapter sa conduite : parce que les éléments physiques du rapport corps contre sol sec et corps contre sol mouillé engendrent un changement de comportement spontané. Lorsque le soleil brille et qu’il y a de l’eau le désir monte au corps de s’y plonger ce qui n’est pas le cas quand il fait froid : parce qu’une envie de frais et de joie s’instille en nous spontanément. Dans ces deux cas au hasard et très différent c’est la soudaineté de notre adaptation à l’appel d’une situation qui interpelle. Avant la raison c’est l’instinct qui parle, qui est disponible pour parer à ce qui soudain arrive. Au lieu de suivre une programmation ou une directivité à nous faire agir et consommer nous nous laissons séduire par l’évidence de ce qui arrive, qui ne nous veut que du bien, que nous aurions tort de refuser, que seule notre vanité à pouvoir dire non nous empêcherait de suivre.
Ce serait à se demander si dans l’absolu le problème ne serait pas l’homme avec son exigence de tenir la place centrale. Les manettes sont entre les mains de l’homme pour qu’il les utilise mais non point pour qu’ils les changent. La limite est dépassée lorsqu’on utilise l’inconnu. Physiquement l’inventaire des outils à notre disposition est terminé mais c’est à ne pas confondre avec notre faculté d’en améliorer le maniement, l’adaptation à d’autres tâches, le transfert sur d’autres procédés ; pour peu que les permutations soient toujours validées par les outils initiaux qui ne sont pas contre l’évolution. L’outil est un opportunisme parce qu’il est dans sa fonction de se tenir opportunément prêt à toutes les sollicitations de ce qui arrive. Ce moment « opportun » est la disponibilité pour un jour, pour une heure que nous ne connaissons pas mais qui est dans l’ordre des choses d’arriver. La limite à ne pas franchir est de biaiser ce cours en s’interférant là où ne sommes pas nécessaire. La création de l’opportunité inutile est l’œuvre de l’opportuniste qui fait acte volontaire de prendre sa part qui n’était pas prévue, au nom d’une liberté de comportement justement appelé libéralisme.
L’opportuniste crée son marché, son besoin, ses conditions coercitives sur ses contemporains ; dans une spirale s’élevant sans fin en s’éloignant des véritables besoins. Les outils au contraire, et quoique l’on dise de l’informatique, restent dans le champ de la disponibilité pour l’homme si celui-ci n’en complique pas l’accès par une inversion malheureuse à vouloir compliqué ce qui est simple.
Notre besoin d’interférer dans nos fonctionnements instinctifs se pare des grands principes de notre liberté. Pour que nous existions il faudrait que nous nous occupions à tout prix de quelque chose. Nous mettre entre les choses. Nous rendre indispensables. Au risque et même avec la certitude de créer un problème là où il n’y en avait pas ! Au nom de quoi nous pouvons alors prétendre à la direction de notre destinée voire plus grave à la direction de la destinée d’autrui ! En fait on se donne beaucoup d’importance en se glissant dans un rouage purement matériel dont on risque devenir le grain de sable grippant. Les problèmes qui passent sous nos yeux ne nous sont pas tous directement destinés. Pourquoi les prendre en charge ou s’y agripper lorsque rien ne nous est demandé, ni par nous-mêmes, ni par les autres ni même par notre propre intérêt ? Le problème, en tant que surgissement d’une difficulté à devoir être résolu un jour, a une trajectoire qui vient d’une cause et qui va vers un effet en empruntant un cheminement qui va nous effleurer voire plus nous toucher, nous froisser, nous blesser. A nous d’intervenir au moment de meilleure phase avec nos outils précis pour la situation telle qu’elle se présente. C’est une intervention chirurgicale qui demande le bon scalpel au bon endroit au bon moment. Une mauvaise synchronisation provoque la gangrène, l’émergence d’un problème cette fois-ci bien réel qui n’existait pas, la contagion à d’autres corps, une avalanche de petites frustrations ou d’incommodéments créant une charge psychologique. Le détail qui ne demandait qu’une réparation mineure localisée est devenu une tension généralisée. Par notre seule faute d’avoir substituer à de bons outils humblement maniés une propension à nous mettre dans le problème en lui ajoutant notre forfanterie et notre inexpérience. Un problème n’a qu’une seule exigence : être résolu. Il n’a que faire de nos gémissements. Il préfère à tout prendre s’en sortir tout seul plutôt que de devoir nous supporter incompétent à le résoudre. Le temps arrange bien des choses où laisser du temps au temps est une forme d’outil que seule notre impatience juge inactive. Aurions-nous l’audace impétueuse de vouloir accélérer la course de la terre autour du soleil la nuit pour profiter d’un jour rallongé d’autant ?
Dans cet état des lieux et dans cet état d’esprit ainsi introduits je me propose de parcourir sans chapitres formels l’inventaire d’outils disponibles dans les domaines respectifs suivants. Le champ social avec ses cases famille, santé, professionnelle, loisir, éducative, politique… Le champ spirituel dans ses idées de croyance, de bonheur, d’équilibre, de futur, de passé…
Le champ métaphysique en survol de out ce qui préoccupe l’homme cherchant désespérément quelques outils !
Ceux là même qui sont d’ores et déjà ici et maintenant dans sa boîte à outils qu’il suffit donc d’ouvrir pour se les approprier ; non, pour s’y initier en leur laissant justement leur faculté d’encadrer nos actes d’humain avec rectitude et justesse!
* A2
Il faut essayer de comprendre de manière mécanique, causale, ce que l’on a eu l’habitude d’appeler la vie. Les mystères de la vie, dieu, l’âme. Animé, inanimé ? Vivant, pas vivant. Au-delà de cette philosophie examiner de manière causale comment nos structures produisent des fonctions
Le démontage des phénomènes que l’on relègue au domaine de la croyance ou du mystère n’est qu’une continuation du travail simple qui nous est demandé par la vie. En s’y prenant avec la méthodes de nos outils ausculteurs nous n’impliquons pas nos éventuelles convictions, ou idéologies. Nous allons simplement jusqu’au bout des choses avec détermination mais aussi candeur ; sans sentiment de fausse route, de devoir revenir apeurés, d’être marginalisé pour s’être dévié de la bien-pensance . Mais qu’importe puisque la démarche est franche avec les outils de la découverte dont chacun est muni mais que peu osent utiliser plus avant. Ce refus de ne pas explorer le domaine de l’esprit et de notre fonctionnement dans le spirituel nous recroqueville dans une acceptation d’un monde qui s’affronte alors que nous avons outils aidant l’opportunité de gratter toutes les strates des sédiments qui nous constituent.
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A3
Pourvoir et pouvoir au présent délie de toute obligation envers le passé.
L’appel du présent s’impose à nos outils parce qu’ils n’ont aucun accès au passé ni au futur. Leur œuvre n’est que celle qu’ils peuvent concrètement transformé. Ce ne sont pas des concepteurs abstraits. Le passé ou le futur sont pour eux des matériaux d’expériences antérieures ou de perspectives ultérieures qu’il malaxent dans un organisme d’ici et de maintenant.
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A4
Pas d’héritage possible au-delà d’une génération de la conscience victimaire ou de droit à la revanche ou la réparation.
La commémoration comme mémoire que l’on partage dans un mélange morts et vivants na pas du tout le même avenir. Le vivant ne peut se servir des morts pour déstabiliser le présent ou lesté l’avenir. Concrètement les faits que nous savons du passé nourrissent notre réflexion sur notre manière de devoir vivre aujourd’hui, de se dire « plus jamais cela ». Les faits d’hier ne sont pas un faire valoir de dette ou d’honneur ou de chasse gardée. Dans la mécanique d’assimilation de notre organisme au temps présent qui est le seul que nous puissions vivre nos outils doivent aller vers la connaissance de l’autre contemporain et non vers le déterrement de l’ennemi d’hier. L’exercice n’est pas de l’oubli ni de l’ingratitude mais du réalisme de nos outils concrets.
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A5
Mes outils sont bons car ils ne font référence ou appel à aucune idéologie.
La sympathie de nos outils sautent aux yeux parce qu’ils sont nés avec nous, ne sortent pas de nous, mourront avec nous. Ce ne sont pas des mercenaires extérieurs payés par une idéologie influente. Ils ont l’humilité et l’efficacité du bon ouvrier qui sait ce qu’il veut en même temps qu’il se contente de la place où il est.
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A6
Mes outils ne sont pas des recherches personnelles compliquées mais une émergence naturelle de mon autoorganisation que j’ai le loisir de voir en grande observation de moi-même ; c’est à la portée de tous.
Je ne suis pas allé chercher mes outils car ce sont eux qui étant en moi me titillent de vous en parler. Pourquoi moi ? Parce que j’ai le temps et l’envie ? Exactement comme ce qui vous arrivera avec ou sans cette lecture qui vous dira « moi aussi ! » ; Au travail ? Même pas ! Autodisciplines ou plutôt auto-organisés nos outils n’attendent pas nos ordres. Ils s’indiquent et nous indiquent des voies.
B / Champ Socials de la Boîte à Outils / LES OUTILS CONCRETS
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B1 Organisation de la Vie
=
Le contretemps est une désynchronisation de deux éléments qui étaient censés fonctionner harmonieusement ensemble. Etaient-ils égaux l’un par rapport à l’autre ou l’un dominait-il l’autre ? En tous cas ils ne fonctionnent plus ensemble. Ils dysfonctionnent. A qui s’en prendre si ce n’est qu’à l’origine du processus qui a voulu les accoupler. Notre rapport avec le temps « chronos » ressemble à ce couple qui n’arrive pas à s’entendre. Nous avons en nous un outil tendant à s’apaiser, à se laisser apaiser ; alors que la société n’a de cesse de vouloir nous faire remplir des cases et des horaires. Qui est dans son droit dans cette dualité ? Nous connaissons notre plaisir à l’apaisement qui est une réalité palpable en nous. Nous ne connaissons pas, nous n’avons jamais rencontré Monsieur Horaire. Pourquoi celui-là devrait-il nous dominer ? Le principe d’être à l’heure n’est pas discuté si nous avons à prendre un train, un avion, de voir autrui dans une échelle de temps que nous nous sommes mutuellement et en confiance fixée. Ces points fixes de rencontre sont respectables parce que nous participons à leur décision d’en faire partie, par nécessité ou par plaisir. Mais n’ayant pas à vénérer un dieu de l’horaire ou du temps nous n’avons pas à rentrer dans les cases de gagner ou de perdre du temps si nous n’en avons pas envie. Un outil naturel en nous dit familièrement vouloir justement avoir le temps de souffler…un peu. L’outil de nous qui veut respirer ainsi à son rythme n’a pas à se laisser enfermé dans des concepts productivistes sans signification pratique. Nous sommes au contraire productif si nous laissons notre outil de gestion du temps se mouler dans nos nécessités et nos désirs. Le préjugé que nous pourrions en abuser vers l’inaction paresseuse est une projection d’une réalité à qui on ne laisse pas l’opportunité de s’exprimer.
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B2
Laissons les muscles et les organes s’exprimer sans que nous les contorsionnions dans des ressentis qui sont en fait des pressentis du bien ou du mal qu’ils seraient censés nous faire. Faisons leur confiance pour nous nourrir afin que d’énergie pure sans apriorisme ils irriguent le mécanisme global de notre vitalité.
Notre corps est un réseau d’outils s’enchevêtrant pour produire des mouvements, des réflexes, des métabolismes. Peut-on de notre extérieur donner des ordres à nos outils intérieurs ? Oui à condition de ne diriger que sur ce que l’on connaît de notre corps et de ses outils organiques. La propension à se mêler de tout au nom du postulat de la supériorité de l’esprit sur la matière confondue ici avec le corps – première erreur – provoque nos organes et les mets en crise de ne plus savoir de qui prendre les ordres – deuxième erreur -.
Nous ne pouvons agir que sur ce que nous connaissons – premier message – en s’assurant de la nécessité d’intervenir – deuxième message – que s’il y a défaillance des fonctionnements d’autorégulation habituels. La pagaille ordres et contre ordres de notre esprit se heurtant aux réflexes et contre réflexes de notre corps crée pour le coup une situation de crise de toutes pièces par nous créée.
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B3
La santé passe-partout
Une santé passe partout est le véhicule qui permet à notre esprit de circuler partout où se trouvent notre curiosité et notre affection. Il n’est pas vain, comme en période de vœux de nouvel an, de se souhaiter une « bonne santé » tant on peut mesurer que tout en effet s’arrête lorsque les forces physiques nous font défaut. L’équipement santé représente une somme d’outils et de matériaux qui verrouillent notre corps dans une gaine protectrice. Cet angle matériel de notre composition corporelle introduit une notion d’indispensable entretien, réparation, vérification, et autres contrôles assimilables au suivi d’une machine physique dont le propriétaire doit prévenir les arrêts et les accidents. Le corps humain ressent cette matérialisation avec suspicion de n’être plus que matière Alors qu’au contraire matière bien entretenue il est lui le corps le support dynamique de l’esprit.
B4 Importance de l’Habillement
La langue anglo-saxonne du social business emploie le mot de « dress-code » et recommande le « dress for success ». Cette prescription vestimentaire se perpétue depuis la nuit des temps, pour que les gens s’étalonnent entre eux dans l’échelle sociale et professionnelle. Mais aussi pour qu’ils puissent se distinguer au sens d’acquérir une distinction qui les rende fier d’eux même. L’habit sertit le corps par ses contrastes de matières, de couleurs ; il enveloppe ou développe nos formes anatomiques. Le vêtement nous vêtit et nous divertit de nous même.
C’est l’outil de base de notre paraître à nous-même et au monde. Se poser la question de choisir la meilleure armure vestimentaire pour aborder telle situation de la vie, mineure au quotidien ou majeure comme un mariage, relève de la stratégie de la guerre pacifique dans laquelle nous sommes obligés de combattre pour continuer à exister tant pour y trouver notre image que pour envoyer un message d’apparence à ceux que nous côtoyons.
B5 Faire les réparations tout de suite
Les rouages ou circuits enchevêtrés en suite logique d’opération rendent les machines à la fois très bêtes et très cohérentes. Un seul détail qui cloche suffit à provoquer l’arrêt de l’ensemble du phénomène. Alors que nous être humains « pensant » avons la supériorité de croire savoir faire avec nos défauts ; avec des forces qui compensent des faiblesses. C’est tout à l’honneur de notre humanité de pratiquer ces vases-communiquant si nous arrivons à en mesurer l’amplitude des courants. A trop laisser aller ce qui ne va pas nous figeons voir élargissons un dysfonctionnement. Physiquement la petite fuite originelle devient trou béant. Psychologiquement la préoccupation mineure devient oppression lancinante
L’outil réflexe de se précipiter à la réparation de ce qui ne va pas tout de suite a le double mérite de fixer techniquement le problème et de couper court à une réflexion. L’esprit n’a que faire de savoir s’il faut oui ou non des pneus neige en hiver. Le dérapage n’est pas une virtuosité intellectuelle mais une réalité de frottement des masses. Faire les choses tout de suite si elles doivent être faites dégage la route pour des actions sécurisées sur laquelle l’esprit continuera son libre cours.
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B6 Aider les gens à devenir ce qu’ils croient impossibles.
Selon bouquin Colum…
« en pinçant un coin secret de leur cœurs ils les envoyaient où ils n’imaginaient pas »
Les outils sont intimement personnels. Leur nature, leur grandeur, leur usage sont en rapport avec notre unique comportement. Pourtant les couloirs parallèles de nos destinées se ressemblent et se frottent dans l’étroitesse d’une vie sociale à la fois obligée mais aussi désirée. Le proche, le prochain est à la fois séduisant et repoussant au point que l’on est souvent dans le désir ambigu d’aider l’autre en lui prêtant main forte. Le proverbe chinois suggère d’apprendre à pêcher plutôt que d’offrir des poissons !
Dans nos parcours de la vie si nous sommes égaux dans 95 % de nos cellules, dans la durée moyenne de vie, dans nos attitudes sociales nous sommes par contre très déphasés dans l’accession à des paliers de bonheur. Il fait partie de nos outils d’attirance vers l’autre de le positionner dans un niveau de bonheur au moins égal à celui que nous croyons avoir. Cet outil de détection magnétique du besoin de bonheur de l’autre ne doit être ni réfréné ni amplifié. Laissons parler notre cœur pour que sans raisonnements il nous place magnétiquement vers le cœur de l’autre afin que les chaleurs échangées nous énergisent l’un et l’autre.
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B7 Pourquoi le sigle ADIDAS ou quelqu’un qui le porte me déclenche-t-il un élan sympathique. Pourquoi je ne porterai jamais de Nike ?
Le bon souvenir est la flèche se pointant éternellement sur nous depuis un arc qui serait toujours intentionnellement bien tendu à notre égard. Au point que la vision embellie du moment est capable de travestir la réalité. Cela ne change rien au fait affectif que nous ressentons ; lequel en tant que baume nous fait le bien. Au contraire du culte du souvenir qui veut nous meubler de choses irréelles le surgissement naturel d’images positives est une manière de nous visser dans une existence plus longue. Ces cadres du passé accrochés dans notre existence d’aujourd’hui nous mettent en demeure de tendre avec l’arc de nos efforts de nouvelles flèches qui se fixeront ou se détacheront d’elles-mêmes des pans de nos souvenirs.
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B8 Les jours de l’année sont des cases non à remplir mais des « accroches mon cœur » qui viennent me solliciter. Impoli, perte d’énergie de ne pas y répondre. C’est gratuit.
Chaque jour qui se lève est une leçon de courage dit Jean Edern Halier. En tous cas chaque nouvelle rotation de la terre autour du soleil nous positionne facialement envers les astres, les êtres et les choses d’une manière unique. La question est de participer ou non à ce spectacle d’un seul jour ? Comment dire non à l’avance ne sachant pas ce qui va se passer, ce qui risque de nous solliciter. Comment accepter que les événements se déroulent activement sans nous mais avec passivement des conséquences qui nous atteindrons d’une manière ou d’une autre de toutes façons.
Mieux vaut choisir d’agir que de subir. La disponibilité de notre écoute et notre participation nous prémunit contre la surprise d’un résultat dont nous n’avons pas voulu voir les premiers signes.
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B9 Remplir le temps de nos désirs de faire n’est pas du suractivisme mais une propension à s’insérer dans le tissu social global qui ne peut manquer en retour d’une manière ou d’une autre de vous en draper.
La participation aux événements sociaux correspond à un désir de vivre ensemble qu’il ne faut pas réfréner. A la confiance s’oppose la méfiance. La première est jugée dangereuse quand la deuxième serait protectrice ! Les faits de la vie nous obligent à une réalité sociale de partager beaucoup de moments de nos existences : la reproduction, l’échange de service, le besoin de communiquer. La part des choses en nous distinguent un être intérieur et un animal social extérieur. Se garder en laisse méfiante des autres fait de nous des gardiens en charge inconsciente de notre enfermement. Au contraire s’ouvrir dans la réalité sociale des autres fait de nous des acteurs qui seront sollicités à la fête. Nos clés sociales de confiance ou de méfiance nous ouvrent le monde ou nous le ferment.
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B10 Oser se mettre dans des conditions de non effort par le repos, le bien-être, la boisson…pour laisser venir en nous l’imagination. Comment pourrait-elle être mauvaise puisque c’est la seule qui vient toute seule, dés-intéressée ?
Ce qui advient en nous naturellement suscite notre analyse circonspecte. Habitué nous sommes à être le seul régulateur de nos actes et pensées. Au point de prévenir les situations pour que nos phases travail, repos, joie, peine, soient programmées, sans surprise !
Il ne peut advenir d’une histoire pensée à l’avance que ce qu’elle contient en prémonition qui appartient au connu. C’est notre résultat lorsque par définition nous refusons l’inconnu.
Or il est matériellement des phénomènes bien plus grands que nous dont l’inconnu ne peut nous parvenir que si nous en levons l’écrou. A notre disposition sont toutes les formes d’abandon de notre vigilance à rester rationnel. Savoir se lâcher. Laisser agir le rêve dans le repos, l’effluve dans la bonne chère bien arrosée, l’imagination dans le paysage de la vie.
Là s’y éveille sans conséquence pratique un irréel scénario. Ce que nous y sommes ne nous engage pas sauf à nous faire entrevoir la possibilité d’extravagance, de voguer autrement notre vie. L’irréel entre aperçu n’a aucune malignité à nous vouloir du mal. Sa caresse correspond à des attentes en nous non rationnellement formulées ; mais sincère et exprimée de manière désintéressée.
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B11 La distance de Florence est une perspective dans le champ de l’espace-temps qu’elle se garde pour ne pas entrer dans mon envahissement fusionnel qui n’est pas dans son comportement.
Le rapport à l’autre induit en nous une distance mesurable comme si nous pouvions mettre un centimètre entre elle et moi. J’en voudrai seulement dix alors qu’elle en veut cent. Dix fois plus c’est beaucoup mais cela empêche-t-il de se voir, de se parler, de s’aimer. C’est le ruban souple de centimètre qui devient le problème venant constater en jugement téméraire le lointain ou le proche supposée d’une relation. Deux personnes peuvent en même temps avoir besoin pour l’une de proximité et l’autre de distance, sans que ce foutu centimètre vienne attester de qui a tort ou raison. L’encerclement dans le centimètre des conventions devient un tiers culpabilisant alors que les deux concernés peuvent se satisfaire de la relativité élastique de ce qui les rapproche ou les sépare. La mesure de l’un n’est pas la mesure de l’autre ; de même qu’il ne faut jamais se peser sur deux balances différentes car une seule à la fois peut attester de notre évolution.
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B12 Savoir « écouter le bruit du monde » y compris les portables des autres dans le train comme l’expression du monde tel qu’il est, d’où qu’il vienne, aussi vrai que la parole qualifiée de sublime venue du fonds des temps !
Le bruit des autres nous parvient sans ménagement de nos sens : envahissants ils sont au point que nous sommes incapables d’y voir autre chose que de la nuisance, du dérangement de nos vies.
Pourtant cette réalité à priori intempestive du monde environnant est bien là. Quitte à devoir la supporter on peut s’y intéresser comme un voyeur forcé à visionner un film devant lequel il va être bloqué quelques heures durant. Prenons part au film, intéressons-nous à l’action, au rebondissement. Laissons-nous attendrir. Détectons l’humour, le ridicule ; mais aussi la cupidité ou la grandeur d’âmes. Le spectacle forcé de l’autre peut dépasser le bruit qu’il fait au départ « fait divers » ne nous concernant pas, pour devenir le fait humain unique dont nous sommes malgré nous témoin. Puisque nous voici comme un thermomètre plongé dans le corps étranger nous pouvons faire plus que de nous en plaindre en nous y mettant notre curiosité à relever la vie d’un autre instructive et sans lendemain de conséquences. L’amour de la vie à partir du terrain sans interprétation littéraire de grands penseurs nous va droit au cœur. N’est pas cela la philosophie, l’amour de la sagesse !
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B13 New-York est la grande cour de récréation, de re-création des êtres humains. Tout s’y est fait, tout s’y fait, tout s’y refera !
New-York est le grande puzzle du monde en constante déformation puis reformation des millions de pièces matérielles et humaines qui s’y enchevêtrent. Nous n’avons même pas besoin d’y être pour en faire partie. Le jeu réel et virtuel des hommes modernes se mesure là bas dans les galeries d’art, les shows de broadway, les indices de wall-street, les boutiques de park-avenue, les bas fonds de brooklyn. Cette part inévitable de puzzle vient de notre choix occidental de la vie dont l’épicentre se trouve maintenant à Manhattan. Exagéré ? Voyez nos modes de vie, nos musiques, nos lectures, nos connections ! S’en plaindre intellectuellement et s’en accommoder physiquement nous donne bonne conscience mais mauvaise participation. Quitte à manger de ce mode de vie autant bien le comprendre ! Ce qu’il s’y passe ne tient pas du miraculeux. On n’est pas à Lourdes ! C’est la bouilloire melting pot qui accueille tout ce qui vient du monde entier pour en mijoter un jus unique mélange de tout ce qui existe. Le cadre politique permissif de cette alchimie est accessoire pour le goût de fond qui en ressort mais indispensable pour la variété des composants qui la forme. Cette recette miracle de l’humanité qui se décompose, se pose, se recompose avec des volontaires qui en redemandent devrait transcender la nationalité politique qui l’en cercueil dans un bannière étoilée trop étroite. La mégapole du monde est la nôtre sans qu’il soit besoin que nous soyons américains.
La conscience d’appartenir à ce jeu de pièce de puzzle du monde contribue à comprendre en expérience réelle ce que représente la cohabitation de six milliards et plus d’être humains sur une surface de la terre qui ne grandit elle pas.
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B14 L’angle de vue d’une photo fait toute la différence pour voir le plus réel dans la réalité. Ainsi en est-il de notre posture à voir et écouter le monde dans ses particularités révélatrices de chacun des maillons que nous ne sommes plus, méconnaissables et perdus dans la masse.
L’arrêt sur tel cadre de l’image détache une situation particulière que le grand angle ne nous laisse pas voir. Quelque soit notre bonne vue car ce n’est pas une question de zoom agrandissant ou diminuant. Etrange phénomène ? La photo ne montre que ce qui s’étend : en grand, en petit ou en moyen ; en couleurs ou en noir et blanc ; voire en sépia ! Lorsque le cadre intervient tel le pied à coulisse ou le compas qui circonscrit une situation nous nous déplaçons vers un point où notre instinct a détecté l’action. Nature forcément en mouvement, personnages, jeu d’ombres et de lumières l’attention se porte et y détecte l’action précise car à cet endroit précis c’est notre regard qui fait s’animer les êtres ou les choses. Ils ou elles parlent, chantent, brillent, pleurent, gémissent, stagnent, fleurissent. De points pixels pris dans la masse, comme la fleur d’un papier peint, nous laissons surgir le maillon individuel qui prend autonomie pour nous expliquer son sens de la vie. La rapidité de nos démarches d’homme pressé n’est pas une excuse de ne pas pouvoir s’arrêter. Au contraire plus de paysages embrasés peut aussi être occasion de plus de lieux repérés pour s’y arrêter. En comparaison le pèlerin de quatre lieux soit vingt kilomètres jour n’avait pas grand choix de sites différents. Le rythme de ses enjambés le cadrait paisiblement sans grande variété. L’organisation d’un genre de vie multi-cadres n’est pas une surexcitation à opposer au bon vieux temps. Les moyens employés ne sont que des outils nous permettant de voir plus sans déformer notre conscience si nous savons elle aussi la cadrer dans sa sphère.
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B15 Il y a de l’Equilibre dès que 2/3/4 personnes commencent à discuter constructivement ensemble.
L’échange de propos est une trace que l’on laisse chez son interlocuteur par le canal auditif d’une oreille qui mène au cerveau, à la perceptionnisme, à la compréhension. Le trajet de nos paroles se laisse enfermer dans un registre sonore comme si nous ne faisions que du bruit inutile voire nuisant. Paroles, paroles, paroles !!! Rien ne se perd dans le grand labyrinthe de nos échanges qui créent le tissu de la convivialité. Il y a nécessité d’exposition de nos idées, de leur expression par la parole, de leur modulation en fonction du contexte et des interlocuteurs. La parole est notre outil porte-voix, porte pensée dont nous ne devons sous-estimer l’indispensabilité ni négliger la bonne forme de la présenter. Le spectacle d’un groupe parlant ensemble comparé aux mêmes personnes ne se parlant pas produit un effet fortifiant dont il serait bête de se priver.
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B16 Mais pourquoi avoir une oreille-œil au monde plus affûté à l’écoute des autres ?
Le monde extérieur se perçoit en affinant nos organes de perceptions. Ouie, vue, toucher, sensibilité passent à côté des phénomènes si nous ne les éveillons pas à être en permanence en veille. Le replié sur soi n’a pas ce besoin puisqu’il considère sa sphère comme suffisante. Sa mise en marge volontaire des faits extérieurs l’isole dans le sens de quiétude qu’il désire mais lui masque les feuilletons de la vie qui passe. Ce splendide isolement comporte le risque de ne plus être dans la vraie vie au point de commencer à s’y sentir mal, étranger ; et en besoin naissant de se construire une vie artificielle « réfugiée » du vrai monde.
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B17 A travers une langue étrangère que l’on ne comprend pas on peut imaginer de l’échange intelligent alors que la version française compréhensible nous amènerait dans un plancher physique rebutant.
La tonalité d’une conversation devient une musique dont le sens des mots exacts est secondaire. Que peuvent se dire ces gens dont les lèvres et les gestes s’animent sans que nous sachions ce qu’ils expriment ? Voilà ce qui arrive lorsque la langue par eux échangée nous est étrangère. Nous restons accrochés au spectacle de leurs échanges dont le signifiant qui nous échappe nous fait accroître notre fascination intriguée. Et il suffirait sans doute qu’un sous-titrage subliminal traduise mot à mot l’intrigue pour que nous en décrochions dépité et déçu. De là à en déduire qu’il ne faut pas essayer de tout comprendre est insuffisant pour identifier cet outil de nous qui aime savourer de loin. Les mots à la lettre incompris nous permettent d’introduire une traduction imaginative des situations qui passent devant nous. Nous y restons spectateurs sans être pris à parti par une signification précise qui nous interpellerait.
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B18 Ambiguïté de notre époque où l’on est isolé quelque part tout en étant twité, facebooké, googlelisé, photographié, mémorisé, disquedurisé. Etre nulle part et partout à la fois. Notre adresse est une suite numérique de zéro et de un
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Sommes-nous enchaînés par nos outils de communication ? Sommes-nous libérés par nos outils de communication ? Dans les deux hypothèses il est question d’un lien. Et par définition un lien donne du liant ! Toutes les évolutions de nos genres de vie nous mettent à chaque fois devant le dilemme de ce que nous en faisons ; comme de la langue d’Esope qui était déjà la meilleure ou la pire des choses ; mais dans une époque où l’on n’avait plus le temps de voir arriver les risques alors qu’aujourd’hui les effets nous sautent à la figure avant même que nous ayons entendu parler de la cause. L’ubiquité de tout voir entendre faire en même temps en tous lieux se heurte à notre impossibilité de percevoir, penser et réfléchir avec la même flexibilité. Et là nous sommes dans l’impossible de notre savoir être, avoir et faire humain. Ceux qui manipulent les instruments de communication sont à la même enseigne que ceux qui y sont manipulés. Les rôles s’intervertissent rapidement ; voire se permutent d’un pour qui devient contre et d’un contre qui devient pour, selon l’opportunisme du moment. L’instrument dont il est question ne fait que communiquer, c'est-à-dire faire passer d’un point à un autre, de l’information factuellement exacte. La seule solution c’est de devenir exact justement dans nos faits visibles. La cohabitation communicationnelle est à ce prix qui n’a rien d’offensant pour notre liberté habituée déjà à respecter les tables de la loi qui parfois nous dérangent, le code de la route qui souvent nous contraint. Les outils de communication permettent la navigation dans le réseau monde de tous ceux qui y habitent. Ce serait en les refusant la première fois que l’humanité se priverait volontairement de la connaissance de l’autre alors que la méconnaissance l’a toujours entraînée dans l’ignorance et la violence.
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B19 Aimer voir des gens heureux est un outil de perception de belles choses n’ayant rien à voir avec de l’angélisme béat.
Le bonheur des autres a un effet mécanique de diffusion sur quiconque le constate et s’en approche. Selon nos perceptions nous pouvons en être agressé ou caressé. La méfiance parfois s’élève en réaction de ce bonheur qui serait suspect. La maîtrise de nos perceptions positionne notre rôle dans ce spectacle, grâce à de corrects outils de détection de ce bonheur d’autrui. La première distinction à faire est d’apprécier que les gens heureux ne nous causent aucun problème ce qui n’est pas le cas des gens malheureux sollicitant notre compassion. La deuxième observation relève de la raison d’un bonheur dont la teneur vaut peut-être le coup que nous la connaissions, que nous l’apprécions ; Que peut-être nous nous en inspirions ; qui sait ? Aimer voir des gens heureux dépasse l’angélisme béat pour devenir une observation concrète des recettes de succès des autres.
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B20 Outil de « cherche-sourire » en fxant souriant : il en ressort un climat en chaîne !
Le sourire propre de l’homme envoie un signal concret de décontraction à celle ou celui qui va le voir. C’est le moment magique d’expression, plus fort que le mot et la pensée déjà trop rationnels. Il faut atteindre ce vide de contenu raisonnable pour que le sourire soit rempli de tout son sens fusionnel vers, d’entrée en fusion avec, celui ou celle que l’on vise. Vu de haut le sourire est un véritable hameçon vers l’autre. Le voir ainsi en chaîne ouverte de cause à effet le rend beaucoup plus respectable que la condescendance dans laquelle les sourieurs béats se figent.
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B21 L’outil du non changement : la salle à magner de Viktorsberg, le coin Kurlauf de Schonne Ausicht !
Etrangeté, apparente, de l’époque qui adore changement permanent. A y bien regarder il est déjà contradictoire de placer côte à côte la permanence et l’immanence. Le choc des mots sans doute qui aiment faire des gargarismes ! Qui change ? Nous ? Les Choses ? Le Temps ? Tout à la fois ? Rien n’est en effet jamais pareil d’un instant à l’autre dans le cycle de la vie que nous ne pouvons pas arrêter.
A notre portée ce dont il s’agit c’est le changement que nous provoquons, que nous décidons en parallèle ou juxtaposition des phénomènes naturels. Soit par nécessité, soit par volonté de bouger en tant que mode existentiel de montrer que l’on est là !
Cette expression de liberté de chacun relève d’un choix de bouger en confrontation avec l’autre choix d’exister en ne bougeant pas. Ainsi face à face changement et non changement érigent leurs avantages et leurs inconvénients sans intimidation d’un faire changement qui serait positif par rapport à un ne pas faire changement qui serait négatif. Il est souvent des choix de ne pas changer qui sont moins conformistes à la mode en cours et plus constructifs pour garder une base solide et connue.
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B23 Modernisme / Automatisme :être utile aux gens ou /et être utile à l’emploi : les gares qui délivrent des billets en plusieurs langues et avec tous les moyens de paiement.
L’outillage intellectuel de nos sociétés ne se départit pas de l’esprit d’engrenage qui a vu éclore les instruments d’un travail asservissant, à la sueur de notre front ; l’outil qui enchaîne alors que l’homme aux mains nues auraient toutes les vierges vertus ! L’opposition homme et outils dérive, modernisme aidant, sur la confrontation homme et machine, voire liberté humaine contre enchaînement forcé aux automates. D’abord c’est l’homme qui crée les outils et les automates dans un rapport de domination que l’on espère intact. Ensuite cette création de l’homme constitue sa recherche sans fin de soulager les efforts par la transformation physique ou intellectuelle de la matière ou de l’information afférente à cette matière. Il y a là véritable assistance à l’homme alors que la volte-face soudaine anti outils pose problème. Comment arrêter un processus en cours ? Comment choisir ceux d’entre nous qui s’arrêtent et ceux qui ne s’arrêtent pas ? On ne saute pas d’un train en marche ! A propos de train il est bien commode dans un pays étranger, en rase campagne, à une heure avancée de la nuit, de trouver un automate distributeur de billets de transports qui affichent les instructions dans votre langue ou au choix dans tous les idiomes de l’Europe. Quel est l’humain polyglotte qui serait resté là planté à m’attendre ?
Remplacer l’homme est contre signifiant pour une communauté d’entraide et d’échanges économiques entre le travail et pouvoir d’achat des uns et le travail et pouvoir d’achat des autres. Permuter la matérialité des tâches à accomplir entre les hommes et leurs créations machines n’est pas une offense dès lors que la priorité soit laissée à la dignité d’autonomie économique de ces hommes
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B24 Bus/Service Public à la demande : priorité au service rendu au destinataire plutôt que maintenance d’un service permanent inutile
Le service public est d’abord un service pour le public. S’il est assuré par la collectivité publique c’est pour que son but de service ne soit pas comptabilisé en termes de profits ou de pertes d’exploitation car c’est la satisfaction de l’usager qui est visé et non la rentabilité du prestataire. Sur ce postulat se sont installés des strates successives de compétentes structures humaines et matérielles devenues état d’être et de demeurer ainsi. Le fait d’être à jamais dans la fonction prévaut sur le service fluctuant à rendre au public, point de départ de la dite mission de service public.
Qui n’est pas d’accord que le train est là pour nous transporter, l’école pour nous éduquer, l’armée pour nous protéger. Ce « nous » que nous sommes à espérer le bon service doit oser manifester son attente. Le service pour un public insatisfait n’a pas de raison d’être. L’audace intérieure de notre insatisfaction ou de notre satisfaction doit trouver en nous l’outil intellectuel calme pour dire notre droit à être égaux dans la relation prestataire=destinataire d’un service décidé en entretenu par tous les membres de la collectivité publique. En application pratique, la fluctuation de nos genres de vie module nos rythmes et horaires auxquels par exemple doivent s’adapter les transports en commun. Etre au service du public là et quand il le faut, à la demande, suppose que les moyens se diversifient, les employés se rendent compétents et disponibles à de nouvelles tâches. Ce n’est pas au service public de se draper dans une idéologie de blocage de la société au nom d’une permanence de moyens qu’ils ne veulent pas changer.
Nous avons, nous public et sans revendication idéologique, un chantier de la vie à remplir avec le choix d’une organisation de société servi par un service public de qualité.
B25 Outil de la fluidité avec les autres qui n’est pas de la gentillesse mais de la compréhension aimante dans notre environnement.
Que les choses se passent bien est le souhait de tous les gens normaux, sans en prendre pour autant les outils de base pour construire les bases minimales de cette bienséance.
Son organisation suppose les bons ingrédients dont on oublie qu’ils ne sont que matière si l’on n’y ajoute pas le liant de la bonne ambiance qui n’est pas qu’une question de gaieté. Il faut oser aimer gratuitement une situation pour que celle-ci se passe bien et surtout que nous la percevions bien. A la notion de gentillesse considérée naïvement nous pouvons placer au-dessus ou à côté un intérêt concret que nous avons à ce qu’une ambiance réussisse. Nous y passerons un bon moment, nous en retirerons des enseignements, nous y placerons éventuellement une opportunité personnelle. Cet amour des autres n’est pas ridicule puisqu’il transforme une cohabitation obligée en une possibilité de partage.
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B26 Outil d’avoir toujours auprès de soi un papier, un magnéto, pour confier
Outil d’avoir toujours auprès de soi un livre, un radio, pour se distraire
La réception de ce qui se passe autour de nous s’organise ; même et surtout si l’on veut lui préserver sa fraîcheur, sa spontanéité. Aller cueillir les fleurs et les fruits exige un panier, comparable au bloc-notes ou à la fonction magnétophone de notre téléphone portable pour recueillir à chaud notre idée. Il se discute de savoir si la culture ou la sagesse c’est ce qui reste lorsque l’on a tout oublié. L’intériorisation automatique a ses limites pour repenser à toutes nos expériences de la vie. Si l’on veut construire et non savourer tout de suite il faut savoir ranger, savoir où retrouver. On y gagne du temps et l’on y engrange un savoir consultable.
B27 Outil de prévoir les événements techniques susceptibles d’arriver : panne, effacement de mémoire, d’appareils photos ou informatiques.
Une considération mécanique de notre fonctionnement nous en fait voir les aspects bassement matériels. Le choix de vie contestable au moment de la décision ne peut qu’être suivi au moment où nous l’exécutons. Si nous choisissons la voiture il faut mettre de l’essence dans le réservoir et accepter d’en payer le livre 1,50 €. Si nous optons pour l’ordinateur et les photos numériques dans sa mémoire il faut y prévoir l’espace de stockage et une copie sécuritaire.
Notre liberté est de décider parmi des orientations possibles incluant dans leur définition un périmètre de contraintes incontournables.
Nous sommes à contre sens de l’usage de notre outil de liberté lorsque nous y réclamons un droit sur un détail de fonctionnement. Pour que notre libre arbitre nous oriente en haut ne perdons pas du temps dans les mécanismes du bas de toutes façons incontournables.
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B28 Outil de garder les choses ensembles. De ne pas prendre le risque d’une rupture : harmonie familiale au détriment d’un cas particulier.
L’appréciation simple de ce qui existe déjà n’est pas un abandon de notre esprit d’entreprendre. Construire sa vie n’est pas forcément en bouger continuellement les meubles, les êtres, les situations. Le figé d’apparence, moins exaltant que le mouvement superficiel, place arbitrairement les notions d’inaction voire de passivité et d’action. Il peut y avoir beaucoup plus de travail à garder les choses en place que de les chambouler. L’intérêt bien compris est se mettre personnellement dans la meilleure situation de notre bien aller. Ne pas déplacer le pion mineur déstabilisant d’un équilibre majeur. Considérer comment toutes choses et êtres tiennent harmonieusement ensemble avant d’aller allumer ou éteindre tel incendie particulier qui n’est de toutes façon que flammèche éphémère. Humilité et analyse panoramique spontanée sont en nous pour nous projeter les situations.
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B29 Savoir choisir le lieu, les gens, les situations qui vont nous mettre en état d’inspiration.
Comme il y des lieux où souffle l’esprit (Maurice Barrès) il y a des situations, des gens, des espaces, des confrontations où il risque de se passer quelque chose. A jour et heure imprévisible nous ne pouvons répondre que par l’outil de notre permanente disponibilité physique et intellectuelle. Ce n’est pas activisme que de choisir d’être éveillé plutôt que dormant dans une situation où de toutes façons nous sommes. Il n’y a pas de choix de ne pas se lever ce matin. Autant s’habiller bien, d’ouvrir nos yeux et nos oreilles, de laisser nos sens aspirer l’air du temps qui diffusera en nous l’inspiration
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B30 Les idées viennent en « vivant » la réalité.
Il n’y d’idées que dans le vivant. Le mythe, l’histoire arrangée ou le conte peuvent dérouler des versions du possible mais ils sont incapables de changer concrètement nos vies.
Le réalisme se définit comme une attitude ne voulant voir que la réalité, avec une notion restrictive et péjorative que la réalité ne serait pas belle. Cet apriorisme d’une vie réelle dure comparée à une vision mythique de la beauté déplace notre priorité qui est de vivre au présent.
Ce que nos yeux nous montrent est la seule réalité abordable. Si nous n’y prenons pas place volontairement c’est par la force que nous nous y retrouvons collé. Les sens bien ouverts à la position non contrainte nous voyons plus de choses que si nous nous y refusons. Le spectacle de la vie se déroule. Les idées foisonnent. Notre entregent à cette même place devient plus confortable.
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B31 L’outil de regarder autour de soi fait voir la chose jolie qui vit en chaque chose. Il suffit qu’un visage bouge pour qu’un message nous soit envoyé, même si l’hermétique visage émetteur ne nous voit pas et n’en sait rien. Il n’est pas conscient de ses outils émetteurs. Il ne sait pas que nous sommes son spectateur « pirate » mais légal puisque membres avec lui d’un troupeau où l’un et l’autre nous vivons.
Le spectacle de la vie est partout où nous baladons notre œil. Quoi de plus vivant que le visage, les mouvements du visage, l’éventuel sourire ou moue au milieu. L’outil visage est d’autant plus involontaire que c’est la partie humaine que l’on ne peut cacher ; suscitant sans doute ce malaise à propos de la burka ! Le message subliminal du visage est à la disposition de tous les destinataires qui le croise. Inévitable ! Plutôt que de laisser filer le message dans notre inconscient la possibilité d’accompagner l’impression perçue est un exercice intellectuel enrichissant. Que veut dire ce regard, que se dit-il à lui-même ? Il n’importe ce que nous en ressortons de vrai ou de faux de motivations de toutes façons invérifiables. Mais la réalité de ces visages croisés certifie indéniablement leur particularité, leur différence par rapport à ce que nous savons de notre visage à nous. Mais en même temps aussi leur égalité tant les dimensions et les attributs yeux-nez-bouche-oreilles etc… sont communes à eux et à nous. Autant de prises de conscience neutres, et sans se forcer ni lire de grands auteurs, de l’existence d’autrui. Le visage de l’autre nous offre un spectacle gratuit de la vie en cours autour de nous.
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B32 Cessons de foirfouiller dans la boîte à outils des autres alors que la nôtre est à notre portée, gratuitement, avec des gestes simples pour nous y reconnaître !
L’outil est prolongement matériel et technique d’un savoir faire qui est déjà en nous. L’outil est prothèse extérieure de notre capacité intérieure. L’immédiateté et la disponibilité de nos outils personnels, toujours à notre portée de mains, nous incline à les utiliser de manière prioritaire et sans modération. La connaissance et la déférence
de ce qui nous est extérieur et serait par conséquent supérieur nous met en méfiance de nous-mêmes. Nous ne serions pas capable de nous. Nous n’aurions pas les outils pour nous débrouiller ! Profonde erreur que de croire que l’autre a votre solution. Il peut vous guider, vous aider, vous montrer le mode d’emploi des outils dont vous ignoriez la présence et donc aussi l’usage. Mais c’est en vous c’est en nous que se trouvent les problèmes et donc les clés de leur résolution adéquate.
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B33 Toutes les disponibilités de la vie sont à notre service : elles nous « outillent » pour la vie. D’autres appellent cela autrement mais ce sont des outils.
Les outils dont je vous rabache ma découverte idyllique ne sont que des solutions de bon sens dont le simplisme est justement la raison de leur dénigrement. Il n’y a rien de nouveau si ce n’est le soulignement de lignes de forces inhérentes à notre nature. L’entreprise humaine a entrevu de guider les hommes avec des apports de connaissance, d’éthique, de savoir-vivre entre nous. Dans leur lancée d’un idéal pour l’homme les civilisations pensent même pouvoir transformer l’homme en le dotant de nouveaux outils d’appréhension de la réalité. Or, nous sommes naturellement dotés d’outils de saisie de la réalité du moment. La pureté de ces outils c’est leur bien aller ergonomique avec notre manière de vivre, quelque soient les mots autres que outils pour définir ces capacités humaines. Quiconque nous indique que la solution est au-delà de nos outils trompe la seule destinée qui est à notre portée.
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B34 L’outil de se laisser s’apaiser ; de résister à la tentation de devoir absolument remplir des cases ou des horaires. Faire confiance au déroulement naturel du temps pour qu’il rattrape le temps que l’on croyait perdu.. Temps contre Temps. Temps personnel contre Temps chronologique.
Lorsque le repère devient une contrainte au lieu de rester une indication il outrepasse notre liberté. Les horaires et toutes autres organisations de la vie, n’ont pas vocation à nous dominer mais à nous renseigner ; dans les seules circonstances où nous estimons devoir en avoir besoin c'est-à-dire dans les situations de dépendance à autrui comme le départ d’un train, le rendez-vous avec un autre, ou l’usage d’un service commun.
Pour le reste de notre vie nous sommes maître de nos amplitudes grandes ou petites, longues ou courtes, denses ou floues. Le sujet que nous sommes n’est pas forcément le complément de l’autre. Nous avons l’outil de nous accrocher aux locomotives extérieures que lorsque cela est nécessaire. Nous pouvons plus souvent que nous le faisons « décrocher », totalement. En prenant l’audace de nous retrouver positivement sans maître, sans guide, sans précepte : avec nous-même comme seul but de découverte.
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B35 Les Autres ne vous permettent pas d’être un Outil.
Les Autres vous demandent d’Etre, d’avoir l’air, d’être quelqu’un pour eux, reconnaissable, étiquetable.
Les Autres n’admettent pas cette porosité d’être tout ou rien à la fois, de tout laisser passer, d’être dans une notion de service. Statufication, dépendance aux choses ? Les Autres vous veulent reconnaissables.
L’outil vous permet de vous cacher des autres ; à moins que les autres incluent eux aussi un respect de leurs outils pour percevoir toutes réalités y compris la vôtre.
La liberté de nous construire nous même avec nos propres outils déconcerte notre entourage qui n’aime pas l’inattendu ! Les autres aiment pouvoir mettre un nom clair sur nous, nos attitudes, nos comportements, nos désirs, nos regrets. Notre fantaisie doit pour eux rester dans un champ limité à leurs attentes. Notre mixité sociale est en effet facilitée lorsque nous donnons un message comportemental net à notre voisin. Au niveau de cette manière de faire il s’agit du maniement de nos outils qui peuvent en effet être connu de l’autre. Pour autant ce que nous en faisons, ce que nous entreprenons le temps d’une vie est notre chantier, jardin secret ou non, mais en tous cas grand œuvre personnel. Nulle attente de conformisme des autres ne peut nous redresser dans un chemin que nous n’avons pas choisi. Notre utilisation conforme des outils de la société est suffisante pour que les autres nous admettent. Ils n’ont pas à pénétrer plus loin notre dessein. La variété de nos vies agit en complément constructif des uns juxtaposés aux autres. Nos outils respectifs nous reconnaissent ouvriers mais ne nous commandent pas l’édification d’une église commune.
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B36 On ne perd plus de temps lorsqu’on est vis-à-vis des autres dans une notion de service immédiat et automatique, lorsque de toutes façons il va falloir faire ; nous ou un autre, à un moment ou à un autre. Le faire « tout de suite » outre le problème matériel qu’il résout tue sur le champ l’émergence d’un problème du « qui fait quoi », et « quand, comment, pourquoi » source de renvoi de responsabilités à n’en plus finir.
La possibilité intellectuelle et matérielle ne pouvoir dire « oui » à n’importe quelque sollicitation qui nous est faite est l’outil passe-partout qui ouvre toutes les portes. Si nous pouvons nous devons ! Sans question de devoir moral mais parce que participer nous met de fait dans le tissu social de la vie. Les préséances interrogatives de savoir si cela sera oui ou non fatiguant, oui on non intéressant ou gratifiant, oui ou non une promotion ou un risque sont secondaires par rapport au privilège prioritaire de l’action qui nous convie. Nous y gagnons en efficacité de problèmes immédiatement résolus, d’ouverture sur le monde, d’exercice de nos facultés d’observation de travail d’exécution et enfin de plaisir de la tâche accomplie.
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B37 Le bon outil adapté c’est la chaussure à son pied ; comme bonne pointure et comme habitude de s’y glisser à l’aise pour marcher sans effort.
Pour se convaincre de l’obligation d’avoir la bonne chaussure au bon pied il n’est qu’à essayer de gré ou forcé de marcher avec une chaussure trop petite. Le moment où l’on s’en déchausse et la plus grande des libérations, physique, psychique, psychologique. Moins voyant que le pied nous avons beaucoup d’organes de contact avec la réalité qui doivent être doté d’outils à leur bonne pointure. Du plus simple vêtement qui serre de trop au sophistiqué restaurant qui nous nargue ; du bon ami qui ne nous veut que du bien à la relation mondaine qui nous toise : notre vie s’encombre de situations de mal à l’aise qui sont des contraintes que nous pouvons refusé. L’outil de base pour ne pas se tromper d’objet ou de situation c’est de commencer par bien prendre sa mesure ; ce qui n’est pas une restriction de notre curiosité mais un état clairvoyant de nos lieux. Prendre conscience ou mesure de ce que l’on est présentement et de ses aspirations nous évite les impasses et la dispersion.
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B38 Bon outil, bon tournevis, bonne clé de 12 ou de 13 pour le boulon de 12 ou de 13. Une bonne préparation des outils rend la solution des problèmes très rapide. On ne prend plus les problèmes que pour leur aspect matériel, chose à déplacer qu’elles sont. On ne lui laisse pas le temps de devenir une préoccupation du pour/contre/pourquoi/comment. Il y a quelque chose à serrer ou à desserrer. On a le bon outil et çà se règle tout de suite.
La rapidité et la précision d’appréciation d’un problème à résoudre sont déjà le début de sa résolution favorable. Vite pour ne plus le voir et précis pour ne pas se tromper d’outils nous mènent au cœur purement matériel du sujet. Intellectuel ou fait de matière le problème est constitué de pièces enchevêtrées dont l’une est maintenant défaillante. C’est de cette pièce là qu’il faut identifier la dimension ou l’origine ? Pour qu’en réponse nous intervenions avec l’outil exactement adéquat qui va illico la démonter et la remonter. L’intervention sur le champ et toutes autres affaires cessantes permet de raccourcir au maximum l’arrêt d’un processus et de tuer dans l’œuf l’idée d’un problème psychologique causé par cette panne si elle avait duré.
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B39 Topographie des événements. Robert Cahn : ne cherchez pas de parking avant l’endroit ou vous devez vous arrêter. Vous avez autant de chances d’en trouver après et de plus près !
La prévision n’est pas un outil, c’est une appréhension intellectuelle. Dans la chronologie il faut avoir un champ de vision devant soi des événements qui sont dans l’ordre des choses d’arriver. Exemple : prendre les clés d’une maison au cas où un voyage nous ferait passer devant !
Mais ce n’est pas la peine de se dire à l’avance que telle chose va arriver. Les conjonctions possibles sont là et s’ils se rejoignent pour « arriver » nous sommes là prêt à agir avec et sur eux. Toute mise en carcan du temps est contre productive. Nous créons en « prévoyant » des outils carcans qui n’ont aucune prise sur la réalité. On va prévoir une clé de 14 et c’est un boulon de 18 qu’il faut dévisser. Donc impossible à manier.
Prévision, prévention, prémonition, pressentiment ont tous un commun justement un pré-fixe qui pré-vient parce que justement ce dont on parle ou va parler n’est pas encore arrivé. La question est de savoir s’il faut agir avant ou s’il sera encore temps après…un événement qui n’a pas encore eu lieu ! Trouvera-t-on une place de parking avant, devant ou après l’endroit exact où nous devons aller ? Autant choisir « devant » qui nous laisse encore la possibilité de « après » alors que « avant » fermes les deux autres chances. Ces « pré » sont des outils abstraits basés sur l’expérience ou l’histoire de ce qui risque de se répéter. Ce qui risque… Impossible d’en être sur. Le pire n’est jamais sur. Le meilleur non plus. L’outil d’appréciation d’une situation est de ne prendre pour sur ce que l’on sait avec certitude, d’écarter à contrario tout ce qui est supposition, de mesurer les conséquences à venir ; et d’aboutir ainsi dans une attitude de prise de conscience de tout ce qui est possible de savoir d’une situation au moment où nous l’envisageons. Arrive ensuite ce qui doit arriver avec statistiquement des chances que notre im-pré-vsion nous ouvre des opportunités soudaines ; et d’autres surprises que nous aurions pu en effet pré-voir. Qui peut savoir ?
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B40 L’outil de la gentillesse : outil de considérer chez les autres un droit à vivre ; droit à avoir des différences qui nous énervent, des opinions qui nous contrarient.
En voiture on admet le clignotant de l’autre énervant mais dans son droit, parce qu’il y a un code de la route. Il y aurait un code de la gentillesse qui est un outil.
La gentillesse serait une permissivité dont les autres abuseraient pour ne pas nous respecter ?
Le monde compétitif ne l’inclut pas, s’en méfie, voire l’exclut. Difficile de remonter à contre courant une idée reçue. Comment faire ressortir la gentillesse de sa gangue de douceur désuète ? Par l’exemplarité et par son utilisation efficace. L’essai en vaut la peine si l’on prend le parti d’en faire un outil stratégique de notre comportement. Justement parce que beaucoup sont agressifs il y a un segment de démarcation, de se faire remarquer, en ne l’étant pas. Et, même plus, en tendant vers les autres des signes d’accueil de leur personnalité, de leur comportement, de leurs idées. En laissant les autres s’exprimer nous ouvrons forcément en eux une lucarne qui nous est favorable. Nous sommes celui qui enfin les écoute. Ce créneau permet d’abord la bonne compréhension de ce qu’est l’autre, de ce qu’il veut, de quelles sont ses attentes et motivations, de quelles sont ces dispositions favorables ou défavorables. Ainsi informés il ne nous reste plus qu’à entrer dans leur jeu là exactement où ils nous attendent, quitte à nous épanouir après un peu plus vu que le climat de confiance permet notre développement. La relation créée est réellement gagnant-gagnant puisque l’autre a été respecté et magnifié, tandis que nous avons appris et nous sommes fait comprendre.
En instantané telle que les situations de la vie se présente la gentillesse consiste à laisser l’autre s’exprimer sachant qu’il sera toujours temps pour nous d’intervenir ; et puisque bien informé à bien meilleur escient !
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B41 Le tunnel est un outil. Creusé droit, avec des lumières pour guider notre démarche. Nous y sommes en dépendance totale sous la terre qui pourrait s’écrouler. Mais la bande de roulement, le tracé, l’éclairage nous mènent. C’est l’exemple d’un outil extérieur auquel nous faisons confiance.
Tous les outils de la vie ne nous sautent pas aux yeux, avec la disponibilité et la visibilité immédiate. De même que le trou sous la terre creusé par l’homme pour aller d’un point à un autre d’une montagne ou d’une mer nous avons des phases de tunnel dans lequel nous devons nous engouffrer avec confiance. L’abandon au sommeil de la nuit ! La consolation dans les bras amis ! Ce sont des phases où nous ne sommes plus objectivement aux commandes de notre comportement mais dont nous savons l’issue probable. Ce laisser-faire à ces outils structurels est rassurant du cycle de nos destinées qui passent de phases volontaristes à des phases d’abandon au destin. Savoir qu’un outil compensateur est de toutes façons là pour prendre soin de nous permet d’envisager le repos, le doute, la remise en question, l’humilité.
Quelle riche et variée palette d’outils pour continuer notre activité humaine envers et contre tout y compris contre nous !
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B42 Quand on sait ce que l’on est, ce que l’on a, on est soulagé comme dans une boîte à couverts où tous les couteaux et fourchettes sont bien rangés.
La confusion est facile entre un état de recherche et un état de trouble. Le troublé n’a pas les bons outils d’analyse d’une situation en cours ou en devenir. Sa focale interne lui fait voir de toutes façons ses éventuelles observations avec une subjectivité trop flouée. Pour aborder les phases actives de la vie il est nécessaire d’y être d’abord soi-même en bon ordre. Réceptivité en ordre pour écouter et voir venir à nous événements et personnes ; réactivité claire pour agir ; projective dégagée pour envisager. Nous ressemblons à ces boîtes dont les outils doivent être rangés dans leurs cases calibrées et accessibles dans l’ordre de leur usage prioritaire. Cette classification d’objets matériels que sont nos outils de vie n’engage aucunement la créativité, que nous exercerons d’autant plus spontanément que nous trouvons toujours immédiatement l’instrument pour exprimer la pensée fugace.
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B43 Confiance absolue dans la chronologie de ce qui nous arrive. Les événements sont plus forts et plus intéressants que tout effort de programmation de notre part. Ce qui nous arrive nous met en confrontation immédiate et nous force à une prise directe sur la réalité. Alors que tout effet de programmation nous met dans des prises indirectes, des situations factices organisées par nous et pas pour nous. Ce n’est pas la véritable réalité.
Notre époque s’oppose farouchement au fatalisme des événements qui arrivent « contre » notre grè ; tant nous devrions en tous points tous lieux et temps rester maîtres de nos destinées. Ce qui arrive n’est pas « contre » nous. Il est là et c’est tout. Sans acharnement, sans esprit de revanche ou de récompense. Nous n’y sommes pour rien ; et même plus nous y sommes plutôt partie prenante et intégrante. La question de que faire avec cette chronologie d’événements supposés amis ou ennemis nous fait passer beaucoup de temps pour un résultat nul. Le déroulement du temps se passe complètement de notre consentement.
Par contre lorsque la question nous lancine de savoir comment arrêter, accélérer, ralentir, changer ce temps nous devenons victimes collatérales. Subissantes mais non agissantes ! Or il existe en nous un outil capable d’inverser l’irritation en satisfaction. Au lieu de subir l’événement nous pouvons l’accompagner au plus près comme si nous remontions au vent sur un voilier. Se placer dans la meilleure prise du plus petit souffle même apparemment contraire pour nous donner une fluidité de mutation.
La réalité plus forte que nous n’a pas d’état d’âmes pour nous en rejeter. Elle n’a même pas de mémoire ou de projection pour nous faire un procès de mauvaise intention à son égard. La réalité existe comme un train qui roule malgré nous, mais avec nous, en passager peut-être clandestin ou inconscient. Quitte à être dans ce train ouvrons-en les fenêtres, montons sur les plate-formes, parlons aux voyageurs comme nous. Nous serons occupés à cette réalité, et désoccupés de la passivité et des regrets du temps qui passeraient sans nous.
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B44 Déculpabiliser l’idée de gagner ou de perdre son temps. Le temps n’existe pas. Le temps n’est qu’une méthode de calcul superficielle inventée par l’être humain.
Les éléments, la nature, nos métabolismes physiques et psychiques ne calculent pas en temps : ils sont. C’est nous qui avons besoin de les mettre dans une échelle de temps. Par rapport à des critères fixés par la société on décrète que tel temps est bien, tel temps n’est pas bien ! Alors que les choses prennent le temps qu’elles nécessitent. Si nous faisons plus vite c’est que notre outil s’est bien adapté à le faire plus vite. Si nous le faisons plus longtemps, çà dure un peu plus longtemps.
Gagner ou perdre s’oppose sans qu’il n’existe entre les deux un terme noble donnant sens positif à la sagesse de ne vouloir ni l’un ni l’autre au profit d’une attitude d’être, tout court !
Gagner ou perdre du temps font partie de ces préoccupations prioritaires de notre société. Comme si nous pouvions mesurer en part de gâteau fictif la part que nous aurions gagnée ou que nous aurions perdue. Qui a jamais vu le temps ?
A l’instar de tous les découpages organisationnels mis en place par l’homme le temps n’est pas partie constituante de la nature. Le temps est une manière humaine de voir la nature de façon à ce que le groupe puisse y trouver des références communes indiscutables : les saisons, le cycle de la terre autour du soleil avec son cortège de jour/nuit, heure, minute, seconde qui sont là pour nous indiquer mais pas pour nous contrarier. La confrontation homme et temps chronos est absurde puisqu’elle oppose le spirituel et le temporel. L’esprit a pour but de se déployer sans limites physiques. Ce n’est que lorsque l’esprit est confiné dans une activité matérielle comme un voyage ou l’exécution d’un travail attendu qu’il s’inscrit dans un espace temps communément admis par les parties. Le temps n’existe que si l’on a un rendez-vous précis avec un autre ayant choisi cette même référence de temps. Dans l’ailleurs de notre vie hors contingenté il faut se refuser à une mesure de notre temps. C’est l’ouvrage que nous devons privilégier. L’œuvre demande une attention que seul notre rythme assume ; lequel rythme est combinaison intime de nos compétence, rapidité, voire affinité à faire la tâche.
Nous avons en nous un métronome variable à adapter aux situations que nous traversons. Les rendez-vous avec la société doivent respecter les promesses et parfois les contraintes imposées. Les rendez-vous avec nous même sont des espaces libres, des «open space» comme on dit des bureaux sans cloisons, des « open time » ou plutôt des « out of time », des « hors du temps »
B45 Un bon outil fait disparaître la notion de patience ou d’impatience. Nous sommes dans la situation où un artisan nous dit que pour tailler telle veste il faut deux heures : comme nous n’y connaissons rien il hors de question de juger si deux heures c’est trop ou pas assez ? De même le forfait. Forfait : donnée abstraite disant que pour réparer telle pièce cela fera 40 € : toutes les opérations évoquées dans ce forfait seront-elles réalisées ? On n’en sait rien. Ce que l’on sait c’est que le forfait est payable à l’avance comme les nuits du Formule 1. On ne sait pas si l’on va bien dormir, si les draps seront propres, mais on paye à l’avance. C’est une déformation. Alors que l’outil c’est d’avoir la satisfaction, d’avoir de bons services ou d’être bien réparé. Et d’accepter sur le principe le paiement après contre vérification du bon travail et non pour se dérober.
La transposition du temps en coût financier donne un pouvoir abusif à qui a l’argent ; et inversement elle instille une frustration à qui donne son temps.
La compétence et le résultat d’une œuvre de quiconque devraient suffire à en faire accepter le prix raisonnable demandé. La justification par la preuve du temps passé est une intrusion dans l’art de l’artisan qui devient soumis à la comparaison avec tous y compris ceux qui n’exercent pas comme lui.
L’acheteur est libre d’acheter mais est-il habileté à comparer quand il met en avant ses seuls critères de satisfaction de payer moins cher ? Il y a différence de comportement entre choisir et exiger. L’artisan maîtrise son art en termes de compétences et de qualité de produit fini ; mais il ne peut en matière de prix que faire confiance à la bonne foi de l’acheteur pour apprécier à juste prix son exécution. L’exigence d’un prix met en priorité une somme qui va très vite se décliner en temps passé, en matériau utilisé, en compétences mises en œuvre. A moyen et long terme l’artisan ne pourra mettre dans son produit que des ingrédients dont la somme des coûts respectifs sera inférieure ou égale mais pas au dessus du prix exigé.
L’exigence prix devient donc un étau déformant de l’intégrité du produit.
Il n’est pas question de morale économique mais de bon usage de notre style de vie. Achetons-nous un prix ou un produit ? Plus loin dans le raisonnement d’une société qui a besoin de consommer, parce qu’en amont il faut produire pour que des emplois et des pouvoirs d’achats existent, il serait plus sain de savoir que l’on n’achète que de l’usage dans un rapport producteur-consommateur civique, nonobstant toute idée de produit valorisé pour son art ou son artisan.
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B46 Le « coup d’œil » ne nous trompe pas
L’audace de se faire confiance « au premier coup d’œil » se heurte à toutes les précautions de notre éducation de méfiance. Notre faillibilité serait le péché originel marqueur et indélébile de nos destinées. Alors que le test de notre première impression, de notre coup d’œil sans passage apparent par la case réflexion, nous montre la justesse de notre instinct de départ.
De là à agir immédiatement il y a un pas qui ne doit être franchi qu’en cas de nécessité absolue. Se précipiter pour secourir un noyé est cet immédiateté qui fort heureusement est rarissime dans nos existences. Le plus souvent nous gardons longtemps le premier coup d’œil, au delà de la rétine, dans un parcours raisonnable de notre intelligence que nous pouvons suivre avec confiance, sur la base de cette première impression, jusqu’au moment de l’action.
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B47 Laisser les mots décrirent ce que l’on voit strictement
Les situations se compliquent lorsque l’on ne prend pas immédiatement les bons mots pour les décrire. Lorsque l’on tourne autour du pot en n’osant pas employer le vocabulaire compréhensif pour notre interlocuteur nous perdons son temps, nous perdons le notre ; nous prenons le risque que se créént des actions et réactions d’inappropriées au contexte de départ. Le résultat concret est l’émergence d’un deuxième problème juxtaposé au premier avec en prime la frustration psychologique d’un des interlocuteurs de n’a voir pas été pris au sérieux par son partenaire.
Il est plus simple avant d’écrire ou de parler de dresser l’état des lieux d’une situation telle qu’elle nous apparaît ; puis de se projeter dans la réceptivité de l’interlocuteur pour choisir les éléments de langage qui vont être les plus justes pour lui faire prendre conscience de notre vision des choses. C’est un travail rapide mais délicat qui commence pour soi-même par bien voir sans minimiser et sans exagérer. Des faits uniquement, sans qualification ni jugement. Vient ensuite le choix des mots dans une langue riche de précision et de variation familière ou sophistiquée selon l’affinité que l’on connaît à notre interlocuteur. L’important au bout du compte est que le destinataire du message ait une information claire non affolée ni embellie ; quitte, si l’on veut personnaliser, à mettre en exergue une touche libellée personnelle qui dévoile nos préférences sans avoir auparavant altérer la vérité des faits.
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B48 Les situations trouvent leur place d’elles mêmes dès lors que l’on leur laisse la place de s’épanouir sans contrainte.
La technique de prise d’une décision s’apparente à une longue maïeutique ou accouchement par soi-même ! Lorsque l’idée vient en nous sans que l’on ait eu besoin d’aller la chercher le mécanisme de premier comportement est de lui manifester un respect. Ce qui advient précisément sur nous correspond à une attirance mutuelle entre récepteur que nous sommes et émetteur mystère et en tous cas inconnu de cette idée. Premier signe de reconnaissance favorable. Qu’en faire sinon en tous cas ne pas la rejeter : la laisser dans un coin de notre tête, la laisser mûrir, ne pas la cajoler si c’est un message de bonheur comme ne pas la diaboliser si c’est un message de malheur. Une attitude accueillante mais neutre comme si on devait accueillir un hôte impromptu sous notre toit alors que nous avons autre chose à faire et que nous ne pouvions donc lui accorder qu’une hospitalité correcte et minimale.
A sa place l’idée fait son trou, son chemin, se trouve des voies d’épanouissement en nous ou se casse le nez sur des impasses. Parfois le spectacle de son cheminement hiératique nous parvient et nous interpelle. Il n’y a toujours rien de plus à faire. Vient le moment d’éclosion qui prend physiquement une vraie place volumétrique dans notre métabolisme, esprit et corps.
L’idée et son arborescence de prolongements pratiques nous sautent aux yeux, aux sens, pour nous convoquer à l’apprécier, à décider de ce qu’il faut faire de ces nouvelles hypothèses envahissant notre existence.
Le processus respecté garantit que nous ne sommes pas sous influence. L’information parvient de manière raisonnable à notre liberté de choisir sous la forme d’un dossier si bien documenté, constitué, convaincant ou défaillant, que la décision devient un point final qui se pose de lui-même à la fin de ce processus. Les bonnes décisions sont celles qui s’imposent d’elle-même dans la démocratie de notre personnalité qui est ici en transposition le pouvoir par nos sens actifs.
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B49 Ce que l’on réussit c’est ce que l’on entreprend
Les situations de notre vie arrivent un beau jour sans que nous ayons l’impression de les avoir vu venir. Cette naïveté de l’événement nous maintient en bonne fraîcheur et émerveillement mais elle ignore certainement nos actes passés. Demain se construit aujourd’hui. Aujourd’hui est l’élévation des fondations d’hier ! Bâtisseur de nous-mêmes donc avec une grande modestie de plans aléatoires et d’échafaudages scabreux dont nous nous rafistollons en permanence. La vie n’est pas un miracle mais pour le moins un château fait de cartes que nous ne cessons pas de juxtaposer par désir de
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B50 Aller jusqu’au bout du plus petit détail.
Le diable se cache-t-il dans les détails comme le dit l’expression mais en tous cas le plus petit élément dans son exécution détermine le grand. Le fait ou le non fait de tel aspect mineur reste le plus souvent invisible et ignoré de tous. Mais il ne l’est jamais de nous !
Accepter de ne pas aller jusqu’au bout des choses alors que nous en avons encore les moyens est une démission, un retrait de notre mission, un début d’habitude à se contenter de l’à peu près. La petite chose non faite ou imparfaite n’a souvent aucune importance ou conséquence majeure dans le cours du temps qui lisse de toutes façons aspérités et malfaçons. Au nom de la tolérance et de l’imperfection de toutes choses et êtres il nous faut accepter cet extérieur imparfait. Mais à notre égard la permissivité est simplement un refus que nous nous adressons directement, une dualité entre la vision du beau ou du bien et son exécution que nous laissons circuler en nous. Insidieusement le détail sans importance peut devenir enjeu majeur que nous traiterions avec la mauvaise habitude prise en temps calme de ne pas aller au bout des choses. C’est en période apaisée qu’il nous faut entretenir notre navire, en serrer les boulons, en pratiquer les exercices d’alerte, pour être prêt quand l’avarie impromptue surgira !
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B51 Capacité d’une idée qui vient toute seule de germer et de trouver en nous ses propres arguments menant naturellement à notre décision.
L’idée est un bourgeon qui arrive dans le jardin de notre personnalité. Mauvaise ou bonne idée sont des interpellations que nous inspirent un formatage extérieur alors que l’idée surgissante ne peut en être qualifiée. L’idée porte en elle une raison de venir à nous comme un outil qui nous invite à l’action. Devons-nous entreprendre ou ne rien faire sera notre bonne décision dès lors que nous aurons respecter l’émergence de l’idée qui en s’adressant à nous nous reconnaît et nous respecte quant à elle.
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B52 Matérialité de nos vies : nos outils m’intéressent
Le refus de nous voir comme un matériel de fonctionnement au service de la cause de notre esprit est bien normal lorsqu’on formule aussi brutalement la définition de notre corps. Notre regard subjectif à notre égard nous honore et nous dessert à la fois. Humain au-delà du matériel nous sommes ; fait de chair et de sang qui fonctionnent nous sommes aussi. Ces deux visions ne peuvent faire le choix de se séparer au risque de se comporter aveuglément dans un sens ou dans un autre qui s’exclue mutuellement. Mais dans le rapport des forces ce qui est au-delà du matériel se situe hiérarchiquement après et donc en dépend. La négligence du premier rend impossible l’épanouissement du second. De même que le corps matériel sans esprit qui l’anime se voit rétrécir son horizon et son désir de vivre y compris dans son épanouissement matériel. La solution n’est pas diplomatique à se mettre entre ces deux positions extrêmes qui ne demandent pas la même attention. Le corps est fait d’outils de fonctionnement que nous devons respecter et entretenir ; l’esprit qui n’a pas besoin d’être fait se situe en souffle qui reçoit et qui rend à travers les outils organiques du corps.
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B53 Ne pas éviter mais lever les obstacles
Eviter les coups est une attitude protectrice. Eviter les obstacles n’est qu’une apparente prudence pour reporter un événement inévitable. Nous sommes ou ne sommes pas dans la trajectoire où il se passe quelque chose nous concernant. L’ignorer, l’éviter, lui mentir ne sont que subterfuges nous masquant provisoirement sans faire disparaître le fait qui garde qu’on le veuille ou non sa réalité.
On ne peut pas vivre longtemps à côté de la réalité. Même s’il y a nécessité stratégique de l’affronter en bonne condition dont la plus efficace est de s’y frotter au plus près. De démonter les mécanismes, d’analyser les tenants et les aboutissants comparés par exemple à nos forces et nos faiblesses. En quelque sorte dialoguer avec l’obstacle pour nous en enlever la peur, la dimension intimidante. De même et à contrario pour que l’obstacle, qui ne parle pas, se familiarise avec nous et nous expose diverses hypothèses pour vivre avec lui ou y trouver une solution. Le temps qui apaise bien des choses se mettra favorablement de notre partie pour apaiser les tensions, éteindre les braises, cicatriser les plaies. C’est en prenant dès le départ l’obstacle avec nos outils d’approche rigoureux que nous identifions la nature de ce qui nous y oppose et les solutions qui se proposent.
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B54 Les gens ne répondent jamais aux questions précises et pourtant il faut faire avec cette imprécision.
Le dialogue de sourds est un échange de question et de réponse sur un sujet précis où les interlocuteurs ne se comprennent pas. Leur désaccord sur le fond est secondaire par rapport à la forme sur laquelle ils butent l’un et l’autre. La question est-elle mal formulée ? La réponse est-elle à côté de la plaque, du sujet ? Les mots et les sens semblent différents pour l’un et l’autre. Pour sortir du labyrinthe qui se retourne toujours sur l’autre il n’est que la solution d’aller au-delà des mots précis, des mots formant phrase que nous voudrions clairement entendre. Sans faire dire à l’autre ce qu’il ne sait pas prononcer il est des moyens de faire s’exprimer l’autre dans sa culture naturelle. Après tout, pourquoi l’autre devrait-il absolument répondre à notre question dans la norme que nous attendons. Notre dialogue n’est pas un interrogatoire à question-réponse fermée. L’essentiel que nous visons est d’obtenir de l’autre son expression sur un sujet. L’exemple le plus caricatural est celui de la culture asiatique qui n’aime jamais dire non même lorsqu’elle est farouchement opposée. Vous ne lui ferez pas prononcer ce n-o-n non. Et la déduction que n’ayant pas dit non elle a peut-être dit oui est totalement erronée.
La voie d’écoute de l’autre est de le laisser s’exprimer, en mots, longueurs, hésitations, douceurs, brutalités, à sa convenance et de faire le tri dans le flot pour trouver à coup sur le segment qui répond à notre interrogation et qui fournit en effet la réponse attendue, susceptible d’être consignée et vérifiée par son auteur qui ne pourra jamais contesté avoir dit ce que nous aurons patiemment écouté de lui
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B55 Ne pas mentir
Les outils permettent de se dégager de la morale pour aller droit au but d’un sujet à résoudre. Celui de mentir est immédiatement pris à parti selon quoi il n’est pas bien de mentir, que c’est mal de mentir etc… L’effet repoussoir créé une obligation de se positionner dans un camp ou dans un autre , et de s’y conforter au point que l’on peut entendre de ministres de la République qu’il n’y a pas de mal à mentir puisque tout le monde le fait ! (dixit). Arrivé à ce point de fusion du mal qui redevient un bien commun on est en totale, c’est le cas de le dire, confusion ; et pour autant l’usage du mentir ou du ne pas mentir de départ ne sont pas résolus.
L’outil permet d’ausculter chirurgicalement les causes et les effets.
A l’origine un fait existe et on veut le cacher. Pourquoi pas ? Le cheminement des événements nous amène à l’ignorer, à le contourner, et ultime détresse à en nier l’existence. Cette démarche purement personnelle à son auteur n’a pas pour autant fait disparaître le fait de la circulation et qui existe matériellement toujours quelque part, prêt à resurgir en d’autres occasions, en d’autres mains. Le menteur n’est jamais à l’abri de résurgences qu’il ne peut toutes prévenir et contrôler ; auxquelles s’ajoutent l’impatience pour le fait non élucidé avec son cortège de soupçons vrais ou faux, d’allégations, d’exagérations, d’opportunités de coups bas. Une galère sur une mer restant trouble jusqu’à ce que vérité enfin se fasse. Voilà pour l’aspect extérieur au menteur. Mais ce n’est que partie du fardeau dont l’autre est le regard introspectif que le menteur a sur lui. Habille en société certes ; mais falsificateur, retardateur, double joueur toujours obligé de continuer dans son registre de fausse affirmation au point d’y risquer une déformation de sa pensée ne sachant plus distinguer pour son seul usage le vrai du faux, le sincère du bluff. Dur dur de continuer ainsi. Sans parler des éventuels scrupules des dommages collatéraux çà et là causé par cet éconduction de la vérité pouvant mener à de fausses identifications .
Cette analyse des effets n’emprunte aucun chemin de la vertu ou du vice pour rester prosaïquement dans le réel de ce qui se passe.
Il vaut donc mieux réfléchir à deux voire plusieurs fois avant de se lancer dans le mensonge qui n’est pas un long fleuve tranquille qui resterait en flux souterrain de nos vies. Toutes nos bêtises doivent se résoudre. Nous y sommes les premiers connaisseurs pour les prendre à leur origine et nous attacher à nous en expliquer avec des moyens clairs de nous faire comprendre et pardonner.
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B56 Ne jouer qu’un seul rôle. Trop mauvais comédien !
Nous avons chacun à interpréter une partition de la vie, qui est au quotidien la feuille de des notes que le musicien va devoir jouer sous la direction de son chef d’orchestre ; qui est le texte dont le comédien va devoir rendre la répartie à ses collègues évoluant dans la même scène. Mais ici rien n’est écrit à l’avance. les événements surgissant nous distribuent les rôles à l’instant de leur envahissement de l’espace-temps dans lequel, nous ou un autre, nous trouvons. L’action immédiate nous y est obligée et nous entraîne sur le plateau central sans nous laisser le temps d’en apprendre le texte ou la gestuelle. L’action compte sur notre sincérité pour être compétent et enthousiaste dans la représentation de la vie où elle nous convie. On ne peut y jouer à contre rôle ni y être mauvais comédien.
*B57 Apprendre de nos ennemis.et de tous ceux qui ne pensent ou n’agissent pas comme nous !
Ce sont les gens qui sont les plus différents de nous qui nous délivrent les enseignements les plus novateurs. L’ennemi nous livre tout ce qui nous est contraire. La priorité affective que nous mettons pour aimer ou détester nous rend casanier alors qu’à côté de nous d’immenses pans de savoirs sont à notre disposition si nous savons les aborder avec des outils neutres. En décortiquant les éléments de notre environnement pour ce qu’ils sont et non pour ce que nous les aimons nous nous les rendons tout simplement visibles, compréhensibles ; sans qu’il nous soit pour autant demandés de changer d’avis et encore moins de les adopter.
Justement parce que ces éléments sont nos ennemis ils recèlent en eux des traits « anti-nous » qu’il est enrichissant que nous connaissions. Car comment nous aimer si nous refusons de savoir ce que nous n’aimons pas. Notre préférence de nous bien naturelle peut être un constat objectif des outils que nous privilégions comparé honnêtement aux outils que nous repoussons
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B58 L’outil d’aujourd’fui permet en peinture de décortiquer exagérément l’œuvre d’hier
Les technologies s’immiscent dans la construction du futur et dans la déconstruction du passé à un point d’intimité assimilable au viol. Lorsqu’un scanner grossissant examine la texture d’une œuvre d’art, pour pouvoir suggérer et faire dire au critique des révélations sur la motivation du peintre, on se demande si l’artiste aurait autorisé ce déballage ? Aurait-il seulement acquiescé des motivations qu’on lui prête.
Faire dire aujourd’hui ce qu’un autre n’a pas forcément voulu dire hier est un excès de la performance et de la disponibilité des outils autour de nous. A l’intérieur de nous une identique propension nous démange de refaire le passé au moyen des outils d’introspection d’aujourd’hui. Les situations d’hier deviennent dignes d’éloges ou d’opprobres par le fait de nos outils de jugement ; alors que leur réalité, au moment où elles ont eu lieu, fut faite d’expériences humaines vécues en réel dans un contexte de milles détails inexplorables avec la distance qui nous en sépare.
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B 59 L’environnement devient quantifié. Internet crée une interconnaissance moins idéologique et avec plus de visibilité.
L’extension donné à l’outil de pouvoir tout mesurer et de tout quantifier est une dérive de son usage qui aurait dû rester dans une notion de service à l’être humain. Laisser dire à des outils statistiques l’état de bien-être ou de mal être d’une société est un raccourci qui zappe l’humain commanditaire. A l’instar de Nietzsche qui laissait « ainsi parler Zarazoustra » notre époque « laisse parler les chiffres ».
Les pauvres chiffres ne disposent d’aucune réserve intellectuelle pour se faire comprendre au-delà de leur brutalité numérique. Les outils bruts qu’ils sont deviennent sujet principal au détriment du commentaire explicatif. La priorité du chiffre sur ce dont il est question dans le chiffrage donne l’impression à l’homme de n’être plus qu’un numéro ou une variable d’ajustement. 83 ans âge moyen de mortalité, « 9 % seulement » de chômage ce mois-ci au lieu de 10 il y a quatre semaines…permet de passer à côté de la réalité des ressentis et des vécus individuels. L’outil comptable est ici outil manipulatoire qui ignore le bon service à l’homme, au nom d’une objectivité aseptisée qui se veut de tout savoir et de tout dire. Cette hyper-diffusion du savoir est rendu possible grâce aux performances exponentielles des outils de circulation d l’information intercitoyens, internet. Plus de faits chiffrés et moins d’idéologies globalisantes se diffusent en temps réel sur tout et à tous sans censure. Ce vrac de datas ou infos ou news ne donnent plus une explication du monde mais une série d’indicateurs de chiffres dont on nous laisse une liberté d’appréciation et d’interprétation. Le vide interprétatif se creuse avec la démission des idéologies, des religions ou des totalitarismes nous laissant dans la démocratie du chiffre sensé nous donner le baromètre de nos raisons d’espérer ou de désespérer.
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B 60 Appel constant et croissant de l’avenir.
A-venir comme Pro-grès portent en préfixe un courant positif attirant. Comment résister à aller de l’avant ? A condition que cet au-delà de notre présent ne devienne pas un automatisme qui nous débranche. L’avenir est pour nous et avec nous. Il ne peut avoir une destinée personnelle qui s’abstiendrait de nous. L’inéluctable chaîne des événements tracte toujours un hier, un aujourd’hui et un demain. Nous ne pouvons échapper à n’être qu’un maillon de cette séquence dans ce qu’elle a de chronologique ; de même que l’on ne peut arrêter l’écoulement du temps. La réaction s’exerce au niveau du concept d’avenir qui serait une force magnétique nous extirpant de nos préocupations du présent en se présentant superficiellement comme un eldorado mirifique puisque nouveau et plein d’avenir.
Le futur se construit avec nos outils d’aujourd’hui, avec notre œuvre du présent. L’avenir qui nous enlève de notre jouissance du moment nous gâche l’épanouissement fugace de notre vie terrestre. La substitution de l’aujourd’hui par une promesse de demain est un rattrapage sans fin qui nous met en position d’éternel espoir de réalisation à venir alors qu’à nos pieds et entre nos mains se trouve le bien-être de notre temps présent.
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B 61 Contenu social et spirituel de la société complémentaire
La promesse du mieux-être ailleurs traverse toutes les civilisations avec jusqu’ici un champ d’application que s’y réservaient les puissances spirituelles mythologiques, idéologiques, religieuses, idéalistiques, totalitaristes. La faillite de ces grands systèmes par effet de compensation d’une nature qui a horreur du vide a suscité l’émergence de l’Etat Social. Son cortége brillant de constat de la dignité des hommes, de leurs aspirations, de leurs droits et devoirs forme le concept de l’état social, social-démocrate avec ses variances droites gauches voire extrême faisant toutes ensemble consensus sur la place de l’homme dans la société.
Le mouvement est venu par le haut comme une nouvelle religion séculière cette fois prenant le relai des accompagnements spirituels précédents. Avec l’introcuction d’une notion démocratique, par et pour le peuple, libératrice de tous les liens de dépendance qu’il y avait dans les systèmes antérieur d’allégeance. Les outils qui maintenaient l’ordre hiérarchique de la chaîne des causes à effet a été démocratiquement remise au bon sens présumé du peuple.
Qu’en faisons nous ? La jouissance de notre liberté espérée et admise dans le principe est obligé d’en assumer le fonctionnement amont. D’où nous vient cette liberté, cette aisance sociale et économique. Nous devons avoir envers la société un rapport de gestionnaire avec une idée stricte de la nature du courant entrée-sortie, débit-crédit. Il n’y a plus d’autres pour veiller sur nous à notre place même si ce protectorat nous asservissait. Le social qui nous est revenu ne peut se passer que nous le gérions.
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B62 Comment gérer l’imprévu : service d’urgence magnifique ou catastrophique
L’urgence pour parer à l’imprévu se dilue dans une institutionnalisation du service et de l’état du devoir faire vite, dans la durée. Vu dans ce caractère répétitif l’urgence qui s’installe devient de l’imprévoyance, du refus de voir et de préparer.
Nous pouvons être surpris une fois, deux, mais pas tout le temps.
L’intervention en urgence mobilise des outils nécessaires à d’autres tâches courantes pour des travaux prévus. L’urgence balaie toutes les organisations précédentes sous le couvert de son caractère prioritaire. Ce poids psychologique mis pour passer devant est fallacieux dès lors qu’il se répète. Lorsque l’urgence devient habitude et répétition de comportement elle utilise fallacieusement un effet social d’obligation à assistance. Il n’y a plus de compréhension entre les différents corps sociaux dont les uns trichent et les autres ne supportent plus que par la force d’une loi au départ bonne mais qui devient mauvaise.
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B63 Un système naturel peut maintenir un état relativement stable : on peut enlever des gros rouages et tout peut continuer à fonctionner. Adaptation à de smodifications grâce à des redondances. Un gêne particulier peut être enlevé et la souris continue grâce à d’autres gênes qui ont pris le relai. Une machine doit avoir cette redondance lorsque une pièce tombe en panne d’autres prennent le relai.
Notre organisme dispose ses outils en rang de bataille afin que soit constituée en nous une force d’attaque, de défense et de maintenance dans un état normal d’accomplissement. L’imprévu, la défaillance, la rupture y existe comme dans tout processus du vivant. Il se peut que nous ressentions une variation mais le plus souvent des alternatives se mettent en place sans que nous nous en rendions compte. Notre service interne à la vie, comme celui des pompiers, ressent une aspiration si forte qu’elle arrive à déclencher toute seule ce qu’il est nécessaire de faire. Cette redondance des outils en auto-organisation d’eux-mêmes qu’ils sont est confondante de simplicité et d’humilité pourrait-on dire si le mot par rapport à un phénomène matériel n’était pas inapproprié. Ce faire tout seul interne n’a rien d’un laisser-faire désabusé de notre part. Notre distance pour respecter l’automaticité est nécessaire pour que les procédures autorégulatrices se redistribuent les tâches sans jugements affectifs de notre part qui les perturberaient. Persona non grata nous sommes au cours du processus ne nous écarte pas de l’organisation globale qui sollicite notre libre arbitrage en tant que pourvoyeur de l’énergie qui doit y souffler. Si nous ne voulons pas, tout s’arrête. Mais si nous le voulons tout peut continuer sans que nous ayons à nous occuper de tout et de ses aléas ponctuels.
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B64 Vérité des modèles ? Les politiques s’appuient dessus !
Notre époque post-moderne nous propose voire impose des concepts de vie en société. L’emballage attractif qui les pare nous les fait voir comme des paradigmes confortables de vie comme un canapé-salon dans lequel nous n’aurions plus qu’à nous asseoir ! La bonne ambiance créée nous en ferait oublier que nous ne sommes pas sur du concret mais sur une représentation intellectuelle et abstraite. Le concept n’existe que dès lors que nous en prenons possession, que nous nous y installions, que nous y mettions nos meubles que sont nos outils de vie au service de nos aspirations.
Le caractère passe-partout du concept lui permet de servir de moyen de transport en commun pour les politiques qui veulent nous emmener quelque part. Le style de leur discours est de nous inciter à monter dans le véhicule tous terrains de leur concept afin que le voyage soit déjà un premier substitut à l’expérience réelle de la vie que nous en espérons.
La vérification du contenu des concepts est de l’ordre de l’inventaire minutieux de ce qui va et de ce qui ne va pas pour le style de vie que nous voulons avoir. La santé, le travail, l’éducation ne doivent pas nous être globalisé en ambiance mais détaillé en programme appréciable, pour un genre de vie qui a le droit de nous convenir et que nous l’adoptions ; ou de ne pas nous convenir pour que nous lui en préférions un autre.
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B65 L’automaticité des outils que nous avons en nous ne nous enlèvent aucun libre arbritre et renforce au contraire notre nécessité de leur donner une performance maximale d’automaticité dans leur domaine spécifique.
L’introduction récente du libre arbitre souverain libère nos destinées de tout compte-rendu à puissance qui nous serait supérieure. Libre de tout dans un monde ou ce tout nous semble justement dû ! L’excellence de cette place dominante n’est possible qu’en respectant les auto-organisations subalternes qui cœxistent avec nous dans notre environnement externe et interne. En quelque sorte nous sommes libre à condition de ne pas toucher à tout ; à tout ce qui n’a pas besoin d’être changé. Les phénomènes qui réglent la marche de nos systèmes environnants ne peuvent pas être pertubés par des interventions non programmées. Le libre arbitre humain ne serait plus à l’extrême qu’un libre regard de spectateur d’un spectacle qui se déroule de toutes façons sans que nous en soyons forcément les arbitres.
Intervient alors la placidité dans lequel serait un monde qui ne serait plus par l’homme arbitré. Alors que l’intervention si possible arbitrale de l’homme rend le monde dynamique, évolutif, chercheur de meilleur vivre. Tout ce qui se trouve existe en tant que matière déjà sans pour autant être découvert et utilisé parce que l’homme n’y a pas mis sa connaissance puis son libre arbitrage pour le mettre en valeur et au service de ses contemporains. Le monde n’a pas besoin matériellement des hommes pour exister il est sans but de continuer si l’homme se désintéresse de son évolution en y exerçant un arbitrage libre de toutes les possibilités qui se présentent.
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B66 Les neurones peuvent s’organiser et produire des phénomènes d’affects et de pensée alors qu’aucun neurone individuellement ne pense quoi que ce soit.
Les effets additionnés de chaque pièce du puzzle qui est en nous provoquent des phénomènes globaux d’affects et de pensée. Triste ou gai nous devenons alors qu’aucun de nos neurones dans sa texture et technologie individuelle n’est capable d’être maussade ou joyeux. Dans le détail chaque neurone doit sans doute un travail précis menant à une chaîne causale se terminant par un débouché sur un phénomène extérieur.
Pourtant l’analyse rétroactive du phénomène, en partant donc de l’effet extériorisé pour en remonter à l’envers la chaîne vers la cause et le travail supposé de chacun des neurones se heurte souvent à de grands murs ou à des impasses. Il semble qu’à l’intérieur de nos procédures d’outils rationalisés une liberté de s’auto-organiser prend des raccourcis ou des contresens indépistables. Nous n’y sommes plus conscients que de ce qui entre, de ce qui sort ; mais pas de ce qui s’y passe. Cette résignation de notre rôle porte un coup à notre amour propre dans sa volonté de puissance sur tout ce qui nous concerne du moins. L’autre facette est de considérer cette dépossession comme une auto-organisation dans une stratégie de survie, dans un environnement trop complexe pour se rendre à nous visible et compréhensible. Plutôt que nous solliciter vainement les outils entre eux s’arrangent pour faire face à une situation soudaine où il est sans doute requis d’agir vite. Il n’y a pas d’inquiétudes à avoir sur cette résolution de problème. Il ne peut y avoir de volonté destructrice à l’intérieur de nous sans notre consentement. La mutinerie des neurones n’aura pas lieu en tant que pièce fondamentalement attaché à une tâche précise.
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B67 Phénomènes d’autoorganisation font apparaître des émergences de structures.
Ce que nous ne comprenons pas n’est pas systématiquement à rejeter de notre attitude à rentrer en empathie avec eux. Il est des phénomènes qu’il est nécessaire d’accepter en tant que produits finis qui nous arrivent sans avoir parcouru des cheminements que nous devrions à tout prix connaître. La structure nous semblant sortie du néant vient d’un agglomérat de substances et de process qui a émergé hors cadre. Son excellence et son utilité n’ont pas à être comparé au plus visible et compréhensible. Dès lors que ce qui advient est vivant devant nous nous sommes d’abord obligés d’en admettre l’existence, la cohabitation, l’utilisation ; et ensuite de faire avec sans distinction d’origine ni de comportement. Les phénomènes autoorganisées qui perturberaient le rationalisme de nos vies sont peut-être des avant-gardistes garde-fous de nos existences enfermées dans des horizons trop limités.
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B68 Modestie à continuer une tâche à l’exemple d’une route dont il faut parcourir tous les kms, les limitations : l’important est d’avancer et de se retrouver quelque soit son impatience de l’autre côté avec la satisfaction d’un chemin parcouru.
La contrariété dans notre parcours humain s’érige subjectivement en grand mur obstacle, en empêchement de continuer quasi définitif. Le monde semble s’arrêter parce que soudainement tout ne marche plus exactement comme sur des roulettes.
Il se crée à l’intérieur de notre tête un paysage de malchance, de mauvaises cartes entre nos mains, de roue du destin qui aurait tournée soudain défavorablement à notre égard.
Tel un brouillard s’abattant sur la plaine nous voici dans un sombre nous faisant voir toute la vie en noire.
Au départ il n’y a pourtant qu’une contrariété qui n’est elle-même qu’un élément ne se passant pas exactement comme prévu. Réparable ou pas il y a de toutes façons une sortie de piste pour l’action en cours. C’est à cette rupture de rythme qu’il faut faire face.
La frustration de la panne doit être isolée dans un recoin de notre fort intérieur. Sa mise en quarantaine consiste à ce qu’elle n’est aucun effet de contagion sur le reste des éléments non affectés. L’urgence est à faire repartir le processus sans cette pièce malade, soit en la remplaçant, soit en la contournant, soit en s’en passant ; pourvu que la dynamique de continuer soit en haleine. Cette aspiration trouve toujours naturellement la pièce ou le procédé ersatz qui réemprunte les routes de l’action vers le but.
Les étapes s’atteignent quelque soient les chemins et leurs embûches. Arrivé à un point il ne nous est rarement demandé d’où et avec quels moyens nous en venons.
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B69 Lorsqu’un processus ne marche pas comme une machine qui bug on éteint tout et on recommence et on s’aperçoit que les problèmes sont résolus.
L’informatique n’a jamais songé à nous enseigner la patience ou le comportement apaisé.
Le binaire de ses chiffres qui s’algorythment à l’extrême en fait un monstre froid juste capable de nous faire souffrir lorsqu’il se mettent à refuser de s’additionner. Que faire dès lors sinon que d’accuser le coup, d’éteindre tout, et de rallumer comme si la machine avait un besoin humain de repos ou de souffler un instant. Et hop, souvent çà repart ; sans rancune, sans explication, sans frustration des injures vertes et impatientes.
Nous ne sommes pas machines ou du moins nous ne voulons pas nous considérer ainsi. Alors que nous fonctionnons en outils qui s’enchevêtrent dans un rythme accéléré par nous qui peut leur faire perdre les pédales. Trop vite, trop lourd, trop fort nos processus pédalent dans la choucroute ou du moins dans le vide, avec un emballement incontrôlable dégénérant sur des champs d’action non désirés. Il faut d’urgence arrêter notre machine. Il faut oser se dire stop : j’arrête tout, je ne contrôle plus rien, j’amène le désordre partout, je désoriente les faits et les personnes qui assistent impuissants à notre désordre.
La sophistication de la machine en nous suppose que nous a laissions agir en autorégulation selon ses automatismes connus, ou que nous la menions avec dextérité et respect de ses mécanismes. Le désordre qui peut arriver exige l’arrêt immédiat. Le redémarre remet en place les outils dans leur configuration connue par eux.
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B70 Lorsqu’un prcessus ne marche pas on arrête la sensibilité psychologique du fait qui nous énerve pour ne regarder que le problème technique , l’évaluation de l’importance et des conséquences de la panne. Pour finir on s’en passe. Et intervient de l’extérieur une solution inattendue ; informatique où la détermination me fait passer par un contour extérieur de voies bricolées ingénieuses. On n’a pas réussi comme on voulait, mais on a réussi le résultat.
Nos outils nous positionnent au-dessus des parcours que nous empruntons pour accéder à un but. Qu’importent les embûches que nous rencontrons sur le chemin si nous avons à tout moment et en toutes circonstances l’outil ad hoc nous permettant de réparer, contourner, remplacer. L’important est de continuer la route, vers le but.
Cette vélocité à se saisir immédiatement du bon outil suppose que nous les ayons auparavant bien rangés et bien appris l’utilisation. Parmi eux le premier à utiliser est celui qui va d’urgence cicatriser la plaie de notre frustration psychologique d’être tombé en panne. La contrariété d’être quelque temps à l’arrêt doit être circonscrite à la seule donnée technique de ce qui ne va pas, sans jamais déboucher sur un désespoir généralisant. Il faut être très dur avec soi à ce moment là pour garrotter le mal à son plus strict endroit. L’isolement du problème permet de n’en voir que la seule réalité dans son utilité passagère ou définitive qui peut souvent être palliée, contournée ou remise en question par une autre manière d’envisager le processus pour parvenir au but.
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B71 Le spectacle permanent des autres nous apprend. Dans un tramway les enfants qui jouent, les gens qui raclent leurs gorges. Tout cela est très riche !
La vie s’extériorise dans tous les recoins. Tout ce qui voit, s’entend, se ressent nous parvient et nous touche par contact avec nos outils perceptifs. Ce que nous en faisons ensuite est du domaine au sens matériel de l’ouverture ou de la fermeture de notre esprit. Les enfants qui chahutent dans le train ne peuvent être que du bruit dérangeant si notre esprit se ferme sur la nuisance sonore faite à nos oreilles. En s’ouvrant un peu l’exubérance entendue transcende le son et va vers l’esprit qui y voie de la joie de vivre non encore affectée par les contraintes de la vie adulte. De quoi rafraîchir des souvenirs et envier cette décontraction que l’on aimerait retrouver.
Dans le même train à côté des enfants égayés se contorsionne un vieillard raclant vainement sa gorge. Même réflexe de dérangement qui peut se muer en vision d’un devenir pour nous que nous ne voulons pas, que nous pouvons tenter d’éviter par une hygiène de préservation de notre santé. L’enseignement de la vie est partout où les êtres et les choses existent et s’animent. Sans béatitude nous pouvons faire en sorte que notre regard forcé sur ce que nous rencontrons soit toujours occasion d’apprendre de l’autre, avec un retour incontournable sur nos propres expériences.
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B72 L’expression claire nous aide et aide les autres à voir clair.
Les mots qui expriment notre pensée sont déjà un choix restrictif de communication, ici par la parole. Il existe d’autres outils que sont la danse, la musique ou le dessin notamment pour la transmission de sentiments. L’expression par le langage parce que celui-ci est riche et raffiné suppose que nous choissions bien les mots, dans un idéal consistant à vérifier mentalement à l’avance quels mots l’interlocuteur visé va pouvoir comprendre, quelle manière d’assembler ces mots pour en faire phrase va-t-elle aller à sa sensibilité, quels préférences ou tabous a-t-il en subconscient pour être séduit ou incommodés par tels locution et effet descriptif.
Ce décorticage de l’expression est fort heureusement inconsciemment réalisé par nos outils internes qui de la pensée à la langue émettrice de son vont choisir, former et assembler les termes audibles par l’autre. Mais notre contrôle et notre intervention ne sont pas superflus pour vérifier ou améliorer l’exactitude de l’expression de ce que nous voulons dire. L’autre y gagne en clarté tandis que nous y gagnons en sûreté d’avoir dit juste en regard de notre pensée.
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B73 Avoir une vision de notre carte en nous.
L’introspection trop profonde mène à des parties de notre territoire que nous ne pouvons pas comprendre. Dépité nous préférons souvent ne plus nous examiner ou ne plus nous regarder en face. Cette inconscience de soi fait de nous des habitants d’un territoire étranger que nous ne connaissons pas. Or il est indispensable que nous sachions où nous mettions les pieds ; tant à moins d’accepter de se laisser guider ou plutôt tracté par d’autres motivations que les nôtres.
Les grandes configurations de notre territoire en tant que cartes virtuelles de nos connaissances, aspirations, manières de fonctionner doivent être rapidement visualisables. Il faut que nous sachions rapidement nous décrire notre paysage, sans ostentation ni au contraire sous-estimation. La réalité de nos cartes doit savoir nous parler de nous.
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B74 Emploi de la concentration sur l’action au moment où on la réalise. Donner à l’action le souffle réel de notre pensée ; avec une adhésion consciencieuse !
Faire deux choses à la fois c'est-à-dire simultanément est impossible à moins que nous répartissions les facultés requises et par conséquent ayons une intensité de jouissance divisée pour chacune. Nous ne faisons deux choses à la fois que par duplicité avec nous-même en acceptant concrètement un travail à moitié fait pour chaque partie à demi seulement considérée. L’agenda peut attester qu’en effet nous avons fait ci et çà ou sommes passés ici et là mais il ne peut aller plus loin pour décrire la qualité et le résultat de notre action. La valeur ajoutée que nous apportons dans une situation est le seul déterminant de notre activité et de ses suites. Faire de l’exercice physique en pensant à ce que l’on va manger après occupe notre esprit à autre chose que la concentration à avoir pour ne penser à rien ou éventuellement au travail de ses muscles à ce moment là en action. Ne penser qu’à ce que l’on fait présentement est la règle d’un travail bien fait et ressenti. La concentration sur la seule tâche en train de se faire procure une fluidité totale corps esprit mobilisatrice pour les muscles et le souffle spirituel. L’adhésion consciencieuse à ce que nous faisons permet paradoxalement d’aller très vite à l’essentiel, au cœur du sujet à traiter ou à résoudre. La concision de notre intervention nous permet d’en refermer le dossier fermement sans risque de traînées incontrôlables et de passer immédiatement au sujet suivant voulu ou spontanément émergent notamment grâce à la libération de l’esprit précédemment obtenue. La comparaison vient d’une conscience constituée de multiples tiroirs toujours à disposition de notre main pour être ouvert. Notre plan de travail et de disponibilité à ce qui arrive n’est jamais encombré par le foutoir d’un tiroir resté ouvert.
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B75 Prémonition de la suite d’un roman, suite de la vie
La lecture d’un roman ou le visionnage d’un film nous confronte en cours de route à des hypothèses de ce qui va bien se passer. Le plaisir est grand comme si nous étions devin de prévoir telle situation ou tel comportement qui ne se passera pourtant que trois cent pages ou cinquante minutes de pellicules plus loin. L’observation répétée de ce phénomène est révélatrice d’une bonne condition de nos facultés d’observations, de sensibilité, d’empathie avec notre environnement.
Ne saurait-on être aussi pertinent s’agissant de notre propre vie ? Pourrions-nous prévoir ? Mais si nous savions pourquoi ne ferait-on pas tout de suite ce qui de toutes façons se fera ?
Le livre le film ou quelque narration traite d’une histoire passée, dont les mots ou les images ont vocation à nous distraire et à construire notre état d’esprit dans le sens d’une réceptivité pour la fin de l’histoire. De même nous ne pouvons pas nous passer des étapes de construction de nous-mêmes. Nous ne pouvons pas brûler les étapes de l’agrégation progressive de nos matériaux entre eux sous l’effet de notre travail et de leur auto-murissement.
Pourtant l’idée qui se projette de ce que nous pourrions être ou où nous pourrions nous trouver dans dix ans dans vingt ans n’est pas à refouler d’emblée. Il faut savoir la regarder sur l’aspect de sa provenance psychologique, de sa probalité dans des conditions matérielles normales, de la sympathie ou de l’antipathie qu’elle nous inspire. L’idée sincère de nous et en nous révèle une hypothèse qu’il faut savoir analyser et mettre dans notre seule perspective.
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B76 Exposer ses idées, ses projets permet de les tester et d’y convier les autres pour le moment opportun
Le moment de sortir ses idées de soi, c'est-à-dire en faire part à autrui, est une prise à témoin. Nous prenons date. Même farfelue l’idée laisse une trace chez celui qui l’écoute ce qui est le moins grave, et chez celui qui l’émet qui celui-ci s’engage.
Cette exposition de soi est en quelque sorte la première apparition publique d’une pensée nébuleuse vagabonde ou informe qui circulait en nous au point de prendre le chemin de l’expression par les mots. Ce parcours non anodin témoigne de sa véracité si nous avons mis en face d’elle des outils d’analyse, de congruence avec nous, de perspective de notre action.
On ne dit pas quelque chose par hasard. La bêtise, la méchanceté ou la bonté qui s’en dégage sont des appréciations subjectives décalées par rapport à la réalité de ce que nous disons en tant que mot exprimant une pensée réelle.
Aussi et ayant pris ces précautions nous ne devons pas craindre de parler. Un double but est à notre portée consistant à clarifier par l’expression compréhensible et à partager au sens de rendre extérieur notre pensée.
A notre niveau interne la clarification par les mots nous fait entrer dans un processus de mémoire, de rappel envers lequel nous mpourrons nous référer pour corriger, amender, effacer ou renforcer l’idée première. Au niveau externe l’auditeur convié procède en compréhension, adhésion, rejet ou conseil selon un sens critique. Son écoute ou son regard aussi subjectif soient-ils témoigne et renvoie une perception de toutes façons intéressantes.
Il s’y ajoute que l’auditoire que nous choisissons comme cible de nos confidences est souvent concerné par cette idée même si elle n’est à ce moment que projetée. Nous ensemençons la conscience d’autrui avec une graine d’idée qui grossira éventuellement pour être plus facilement acceptée ensuite.
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B77 Qualité de la vie = Ardeur au travail
Le bien-être éprouvée dans une vie bien remplie s’apparente à une satisfaction redondante que nous nous ferions tout en l’alimentant pour qu’elle se redéploie dans toutes les circonstances qui ne cessent de se succéder devant nous. Le regard en satisfecit est un éclair momentanée qui n’a pas physiquement la possibilité de rester en l’état. Nous ne pouvons avoir que des suites de satisfactions – ou d’insatisfactions – plus ou moins rapprochées ou espacées au point de nous faire croire au mirage d’une ligne continue sur notre horizon. Nous vivons en pointillés, en images successives qui s’animent entre elles mais dont chacune requière notre nouvelle et totale attention. Notre qualité de vie est un entretien et un reboostage permanent.
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B78 Ne parler ou ne s’occuper d’un problème que lorsqu’il est réellement d’actualité ; comme pour lui laisser une chance de se décider sans nous avant
La présente permanente de nos sentiments respectifs de vie placide où tout vient naturellement et de vie consciencieuse où nous nous raisonnons continuellement nous amène à vouloir prévenir les événements. A se mettre en situation psychologique voire en phase active de préparation alors que concrètement l’événement n’est pas encore là. Fébrilité, impatience, charrue avant les bœufs caractérisent ce qui est de toutes façons une intrusion de nous dans un sujet qui présentement n’existe pas. Notre interférence prématurée risque même souvent de générer un véritable pré événement inutile. Il faut se décomplexer de savoir attendre l’événement à la seule et juste place où il nous concerne. Cette placidité est juste. Elle permet aux événements de nous arriver comme une marée montante qui ne nous laisse que l’écume qui nous est destinée. Ayant laissé entre-temps des matériaux qui se sont auparavant dispersés et qui donc ne nous étaient pas directement utiles que nous nous en occupions. Laisser le temps agir pour nous sans l’anticiper, à condition bien sur que nos outils réceptifs soient de toute façon prêts.
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B79 Opportunisme fil en aiguille qui ouvrent les portes :
Réserve de RESERVE NATURELLE sur FREEP’S > réflexion PL > idée de comptage > Cyril > comptage « qualitatif » > idée de nouvelle présentation des dossiers > 10 % Cyril promis par PL si réussite RESERVE NATURELLE sur FREEP’S, prime de Bienvenue > ???
La méfiance pour le hasard ne doit pas devenir un repoussoir épidermique pour ce que nous ne contrôlerions pas. Pour nous en désinhiber nous pouvons remonter la piste depuis le point d’atterrissage jusqu’au point de décollage d’une idée pour nous conforter qu’il n’y a de hasard que, en quelque sorte, si nous le laissons venir ; que si nous ne nous opposons pas à des opportunités saugrenues ; que si nous favorisons toujours et partout des terreaux d’idées et d’initiatives naturelles à ensemencer de notre désir de les vivre et d’y participer.
Vues ainsi les résultats ont souvent une trajectoire cocasse avant que de nous être visibles. Il n’y a qu’un seul moyen d’y parvenir qui est de laisser libre le cours des choses pourvu qu’il ne nous mette ni les autres en quelque danger physique ou moral. Ce n’est pas une question de risque mais d’enfreinte à ce que nous pouvons ou ne pouvons pas faire avec notre nature. Avec une claire connaissance franche de nos possibilités nous n’avons rien à craindre de nos agissements et de leurs conséquences. Jusqu’au point où au contraire ce serait risque pour nous de refuser le cours des choses qui nous sollicite.
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B80 Les événements de la vie passent devant nous comme des pièces détachées d’une auto ou de viande déambulant dans un abattoir sur un trolley rail de convoyage. Nos outils s’en emparent pour en jouir, les améliorer et en faire un produit fini agréable
Le cycle des événements nous positionne en spectateur puisque ce sont eux qui tournent autour de nous accrochés comme des morceaux de viande dans un abattoir, ou des pièces détachés dans une usine d’assemblage automobile. Le manège continu de ces éléments épars ne prend son sens et son utilité que si des intervenants s’en emparent pour y mettre une valeur ajoutée transformatrice et évolutrice. Ces parties indépendantes d’un grand tout ressemblent à nos outils qui constamment font le tour de notre maintenance intérieure. Seuls dans leur fonctionnalité nos outils sont dans l’attente d’un travail en commun que nous leur orchestrerons. Ensemble et par nous conjugués, ils vont être capables de nous assembler une vie harmonieuse au service intérieur de notre intégrité et extérieur de notre environnement
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B81 Internet, intercerveau : instantané de la connection
L’épanouissement fantastique de la communication internet tient à sa correspondance avec notre mode de vie, notre ergonomie, notre fonctionnement interne du cerveau. La sophistication de l’accès à l’archivage d’information ressemble à l’immédiateté que nous avons de pouvoir nous poser n’importe quelle question et d’y répondre immédiatement. Le moteur de recherche externe va encore et encore se perfectionner pour imiter son grand prédécesseur être humain. L’approche technique sera d’aller vers le plus d’instantanéité et le plus de capacité de distinction sensible.
Pour autant la matérialité inhérente au système ne lui donnera jamais une véritable possibilité d’initiative sur nos vies. A condition toutefois de ne pas en refuser l’évolution exponentielle de capacité d’archivage qui celle-là quantitativement dépasse la nôtre ; de ne pas en refuser la fuite effrénée d’instantanéité d’exécution qui transcende la nôtre sans effet de fatigue !
Deux pesanteurs pèsent sur nous mais ne nous étouffent pas si nous gardons l’initiative de formuler avant les services que nous en attendons ; au lieu de se demander après de ce que l’on fait d’un envahisseur qui a déjà conquis nos territoires économiques, sociaux et culturels.
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B82 Oxymore de la sombre clarté, du couple à partenaires opposés, des outils inverses qui travaillent ensemble
Les contradictions des situations de la vie, dans les personnes ou les choses nous contraint à penser devoir prendre parti pour un côté ou pour un autre. Tant il serait vrai au départ que nous ne pourrions être qu’une chose et pas une autre.
Cette unité de temps et d’action nous est en effet imposée mais une suite de temps et de situation peut nous mettre en configuration différente. La contradiction n’y est que superficielle dans une linéarité que l’on exigerait de nous. Mais situations différentes ne peuvent-elles pas appeler des comportements différents. Au contraire c’est rester pareil, pour un contexte donné alors que la situation a bougé, qui devient une fixation hors de la réalité.
La variété de nos outils de perception des réalités nous rapporte des données précises sur les situations successives que nous croisons. Il est bien normal que nous ayons une vue progressive d’un événement si nous l’envisageons dans une suite de situation.
La variation de point de vue s’apparente plus à ces descriptions dont on dit par exemple que c’était « une sombre clarté » pour exprimer au-delà de sombre et de clarté qu’il y avait une tierce émergence de beauté. Les situations de la vie s’apparentent à ces contraires qui en s’additionnant se diluent et forme notre tout.
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B83 Les outils en nous sont comme les photos numériques que nous pouvons prendre par milliers archivables effaçables à souhait. Pas de responsabilité immédiate pour ce que nous n’enregistrons pas définitivement.
Nos outils sont neutres et dépourvus de susceptibilité. Ils travaillent sans relâche et sans conscience d’un effort qui matériellement les userait. Ce sont des robots qui positionnent et repositionnent sans fin la pièce à usiner. La capacité de faire et de refaire ressemble à l’usage que nous pouvons faire d’un appareil photo numérique dont nous pouvons prendre, reprendre ou jeter des milliers d’angles de vue à partir d’un seul et même investissement de mémoire initial. Les outils préparent à une éventuelle sauvegarde, pérennisation et mémorisation sans prétention à rester les gardiens de leurs actes.
Cette neutralité exécutrice les positionne en pouvoir séparé à l’intérieur de nous : productif mais nous laissant l’orientation de leur finalité. Des arbitrages que nous en ferons seront liberté, conscience ou autres expression de réserve de notre humanité mais en fin de compte la bonne élaboration d’un travail par les outils mène naturellement à une émergence de faits devenant réalité que notre supériorité d’être humains se permet d’appeler liberté ?
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B84 Vrai, faux, transversalité.
La matérialité de nos outils et la raison cartésienne avec laquelle nous les considérons nous amènent rapidement vers des classements ou des jugements. Utiles contre pas utiles ; vrai contre faux ; bon contre mal ; alors que le bouillonnement interne n’a que faire de ces distinctions par l’esprit. Nos outils travaille dans un tout qui ne se préoccupe pas des qualificatifs dont ils seront affublés. La convergence de leurs fonctions individuelles incontestables devient un grand et seul courant qui nous anime. Les spécificités respectives de chaque outil pointent le but précis de leur usage en créant autour d’elle des halos réciproques formant une seule et grande transversalité. Ce que nous voudrions étiqueter individuel est en fait collectif.
C/ Champ Spirituel de la Boîte à Outils / LES OUTILS ABSTRAITS
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C1 La Résistance n’est pas un outil attitude « avant » les outils. Lorsque l’on a conforté en soi ce qui n’est pas acceptable il se constitue une chape que les événements ne peuvent plus pénétrer. La réactualisation des faits et des informations sert à la rénovation permanente de cette surface de l’intouchable, de l’impénétrable. Le non devient un oui constructif d’une raison toujours plus grande de résister.
La Résistance est un bouclier « avant » les outils dont elle fait pourtant partie intégrante, comme si elle était l’outil suprême. Lorsque l’on a inventorié en soi ce qui n’est pas acceptable, il se constitue une chape que les événements ne peuvent plus pénétrer. La réactualisation des faits et des informations sert à la rénovation permanente de cette surface de l’intouchable, de l’impénétrable. Le non devient un oui constructif d’une raison toujours plus grande de résister. Cette intolérance de la résistance semble irréelle car toute matière en tant qu’outil a sa fragilité, son point de défaillance. D’où vient la transcendance de ce métal « résistant » au-delà de son point de limite technique, acquérant, par une alchimie volontariste de l’esprit au corps, une immuabilité dans la décision de dire non à ce qu’il ne veut pas ? En gardant la réflexion de qu’est qu’un outil nous pouvons désosser le phénomène pour n’en voir que le squelette épuré de toute chair subjective et trompeuse. La constitution physique de notre métal résistance présente au départ une aptitude qui ne connaît rien à son exercice de la vie. Résister à quoi ? Résister à qui ? Avec quels autres outils de détection pour savoir saisir les adversités ? La décisions prise est plutôt un mûrissement d’être seul maître de ce que l’on accepte dans notre vie. Au départ ce sont de petites choses qui nous forcent à percevoir rapidement les dangers et y réagir défensivement si l’on veut les éconduire. Petit à petit l’entraînement s’affine, notre radar du monde externe s’oriente, notre circuit réflexif s’accélère et le non défensif part de plus en plus vite. En quelque sorte notre métal résistance de départ se martèle au fur et à mesure de nos expériences et se profile astucieusement comme un corps habile parant ou évitant les coups. Le cuir se tanne, le métal ne s’use pas mais se polit aux bons endroits.
Nous devenons Résistance. Nous sommes Résistance. Au point que les coups rebondissent sur cette tôle dont l’impénétrabilité semble ne plus nous appartenir. Au point que la pensée culpabilisante nous introduit le vers que nous serions trop dur ! Le refus de se laisser miner par cet insidieux doute n’est pas une intolérance mais une attitude supplémentaire de notre Résistance.
Dans notre perception des faits intérieurs et extérieurs de notre environnement la Résistance pour primordiale qu’elle soit n’est pas le sens unique de notre réflexion. En amont le monde nous arrive et nous le dirigeons vers ce qui se médite ou vers ce qui se refuse. Dans la sphère du refus il n’y a pas de place pour une complaisance qui transformerait notre outil résistance contre notre gré !
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C2 La recherche du rationnel en nous sème le doute sur la pertinence de nos instincts et la bienséance de les laisser s’exprimer. Osons regarder nos outils dans leur boîte tels qu’ils y sont disposés. N’y réarrangeons pas un ordre factice. Osons notre matérialisation personnelle.
Le doute nous vient souvent de ce qui vient de nous. Parce que nous sentons naturellement, parce que nous expérimentons quelque chose d’original pour nous et surtout pour les autres, nous nous recroquevillons ensuite dans une frilosité de ne pas y croire et encore moins d’oser.
Les raisons psychologiques de ce jeu de cache-cache avec nous même ne peuvent pas venir de nous puisqu’au contraire c’est en nous que l’idée surgit. Pourquoi se cacherait-elle après ? La peur de nous est éducationnelle par la faute d’un message extérieur qui nous dit où est notre bien par rapport où serait notre mal. L’éducation met en place en nous un rangement rigide qui banalise immédiatement toutes nos spontanéités, sous le prétexte défendable d’une vie en société dont les membres pratiquent ensemble un code de conduite objet justement de ce prérangement dans nos têtes.
Pour autant serions-nous si sauvages que cela sans cette normalisation extérieure. Qu’en est-il de nos instincts ou réactions primaires, ou plutôt premières avant éducation ?
Le tri s’impose bien sur pour distinguer quelle part de nous peut être spontanée et quelle autre part doit se réfréner et se ranger dans la civilité bienséante et commune.
La part de nous originale non tutorisée par la société est à la fois immense et admirable. La nature nous a pourvu d’outils de base très complets ; à l’image de notre corps humain avec, pour anecdote, cinq agiles doigts sur deux mains nous permettant d’appréhender tout ce qui nous entoure ! N’avons-nous pas ailleurs instinctivement de semblables outils prothèses détecteurs de ce que nous devons savoir, penser, agir. En prolongement direct de notre organisme ou de notre métabolisme ces outils conformes à notre ergonomie sont garantis d’origine à nous bien aller. Alors, pourquoi emprunter à la société normative des outils convenus par elle quand nous avons en nous tout ce qu’il faut, gratuitement et gentiment, à notre disposition !
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C3 L’acte de l’Esprit remplace le Savoir absolu. Pour agir sur les hommes comme sur la nature, il faut entrer et rester dans le cours de la réalité et se rendre maître des forces en action.
Le savoir en tant que chape absolue qui nous dominerait à jamais n’existe pas. Où s’il existait son amplitude et sa remontée de bas en haut du temps – ou inversement – la mettrait hors de portée de l’absorption humaine l’espace d’une vie terrestre du moins. L’être humain a le droit et le devoir de définir restrictivement son champ de connaissance à ce qu’il peut embraser le temps limité de sa vie. Ce qui s’est passé avant notre vie nous interfère en tant que sédiment dans notre aujourd’hui. Ce qui se passera après notre vie nous responsabilise en tant que rejet d’aujourd’hui qui poussera demain. Ce savoir là est déjà énorme pour nous en contenter. L’emprise forcée que subissons dans notre aujourd’hui présent est comme un étau dont les mâchoires amont du passé et aval du futur nous contiennent. Contraints physiquement nous sommes, mais nos lignes de force peuvent vriller dans le passé pour y déceler plus d’expérience ; elles peuvent sonder le futur par l’imagination pour en scénariser des possibilités. Au milieu de l’étau nous sommes, entre le marteau et l’enclume, mais essentiel maillon de transmission voire de création d’un monde perceptible. Le passé serait atone et le futur stratosphèrisé si notre pouvoir de l’Esprit ne nous les faisait vivre, dans un spectacle personnel et renouvelé pour nous seul le temps de notre vie. N’en loupons aucun épisode. Pas de prolongation prévue à notre connaissance !
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C4 N’y a-t-il pas en moi un outil matrice « lener » qui m’aimante vers cette Autriche de mes ancêtres puisque j’y retrouve des gestes intellectuellement intransmissibles autrement que par la retrouvaille avec un moule laissé, dans lequel je dois me laisser repaître ?
En laissant en nous les idées et les sentiments venir sans complexes surgissent des images difficiles à faire entrer dans le cadre d’une quelconque raison ! Ce n’est pas un motif en tous cas de les ignorer. A défaut de rationalisme on peut toujours admirer, et laisser émerger de notre subconscient des fumerolles de ce qui n’est pas encore question et encore moins explication. J’en viens au fait de me sentir bien dans le pays supposé de mes ancêtres paternel. Aucun lien ne m’y rattache mais une aisance naturelle s’y crée pour moi. Les aieux auraient-ils laissés une empreinte dans laquelle inconsciemment je me loverai ? Je délire pour me sortir avec humour de cette interrogation de la prégnance des lieux sur celui qui les fréquente. La preuve devrait être faite de me sentir des racines pour un lieu dont je méconnaîtrai l’histoire de parents amont qui l’auraient fréquenté. La question n’ayant donc pas de réponse probante il faut se contenter de ses rêvasseries innocentes, en laissant toutes portes ouvertes à de futures et éventuelles preuves, en savourant présentement la désynchronisation de notre plaisir du jour de se croire accueilli par un hier !
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C5 Le véritable outil intellectuel serait une « passoire » triant les événements de manière raisonnable mais avec un total abandon de son Soi, de qui l’on est, de ce que l’on représente, sans intérêts. Passoire ne laissant passer que ce qui nous aide à mieux être et non mieux avoir.
« Trouver le lieu de l’immobilité, cela tient du vieux principe de guérison par l’oubli. Devenir anonyme pour soi-même, se laisser absorber par son propre corps ». Ainsi parle Colum Mc Cann d’un funambule s’élançant entre les deux twin towers new-yorkaise. L’exploit aérien en train de s’accomplir n’a rien de comparable avec l’exercice intellectuel du vide en soi pour n’y laisser que la passoire de notre humanité. Là est pourtant l’outil du tri ultime entre notre existence et ce dont elle n’a que réellement besoin. N’être que la dernière et seule énergie, débarrassée de tous souvenirs et toutes projections. N’étant plus que soi il n’y a plus un seul « avoir » dans l’air donc aucun obstacle. Le fil du funambule est le fil de la vie, le fil de l’épée si ténu en son mince profil que nous ne pouvons qu’avancer pour que le mouvement remplace l’équilibre raisonné qui n’a pas le temps de s’installer
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C6 Le mot « Maître de Soi » ne veut pas dire « propriétaire de soi ». C’est un chef d’orchestre de l’ensemble des instruments de la vie non pas pour diriger une symphonie que nous aurions écrite, mais pour faire concourir ensemble, notamment avec nous comme principal paysage de cette symphonie, tous les instruments de façon à ce qu’ils forment une harmonie autour de nous, et dans ses effets extérieurs par contagion avec l’harmonie des autres.
La Maîtrise n’est pas autre chose qu’une manière de diriger, de montrer l’exemple, d’établir une référence. Même le Maître d’un lieu n’est que celui qui exerce ces attributs. La propriété physique ou intellectuelle ne se confond pas avec la maîtrise ainsi précisée exercée dans son champ. La propriété est un concept fini au sens de limité dans l’espace ; alors que la maîtrise est un état passager à continuellement entretenir pour qu’elle demeure maîtresse de ses arts. La vie nous propose une partition personnelle en harmonie avec tant d’autres distribuées à chacun. De l’un à l’autre nous y sommes tous des chefs d’orchestres ou plutôt des maîtres d’orchestre dans l’art de bien jouer de notre instrument et d’en accorder les sons sortants avec ce que nous connaissons de la partition des autres et de leur manière supposée d’y jouer. Nous n’avons aucune mainmise sur leur manière de jouer et notre baguette nous positionne dans l’espace mais pas dans la propriété-autorité que nous nous arrogerions. L’harmonie est la somme des chacuns et nous seuls avons prise sur nous.
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C7 Rapport du symbolisme et de l’outil. Tout outil a une fonction primaire de servir : un serre-tête, un serre-machin ! Cette pureté de la fonction est consubstantielle. L’Homme doit arriver à retrouver la pureté de ses fonctions ; respecter les outils qui sont en lui.
L’outil n’a pas de capacité à remettre en question sa fonction primaire de servir à un usage donné. Aussi pur qu’un tire bouchon qui n’est pas un cure dent nos outils intellectuels sont consubstantiels à leur seule fonction. Cette limitation de leur usage restreint leur polyvalence mais garantit leur spécialisation voire leur sophistication. Notre réaction au chaud ou au froid ne peut pas être travestie et va directement à un ressenti de douleur ou de bien-être ! Cette précision analytique écarte toute confusion.
Une revue de détail de nos réactions dites primaires n’est pas inintéressante même si elle ne nous apprend rien de fondamental que nous ne sachions déjà. Mais le fait de savoir de ce dont on dispose permet de mieux appréhender les réalités.
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C8 Outil de soi – Amour de soi
Idée « je ne crois pas en Dieu » mais je crois en Dieu qui est en moi ! Je suis Dieu ! Parce que je me respecte beaucoup. Je me regarde avec distance, référence, admiration, avec satisfaction de ce qui est et désir de faire beaucoup mieux.
Toucher à Dieu est dangereux. En parler est scabreux. Non par superstition du blasphème mais par courtoisie et respect pour son auditoire ou lectorat dont on ne connaît pas les dispositions à cet égard. Choquer Dieu ne me dérange pas puisque c’est un choqué supposé qui ne risque pas de m’adresser ses courroux ou ses reproches. Mais choquer mon entourage en le déstabilisant dans des convictions dont il a besoin pour vivre est une responsabilité que je ne suis pas prêt à endosser.
D’autant que ce que recouvre Dieu dans ce rôle rayonnant et irradiant de vitalité est très intéressant. Quelle est cette énergie créatrice qu’en tous cas chez moi je ressens. Serait-ce lui ? Ne serait-ce que moi ? Serait-ce un tiers ? Ma question n’est pas un doute existentiel soudain mais une manière de manier les mots pour essayer de me faire comprendre.
Qui souffle sur le brasier de la vie ? En tous cas j’aime ce qui se passe dans cette intériorité pétillante ! Quel qu’en soit l’inspirateur ! Pourvu que je puisse continuer à en jouir en place actrice et spectatrice d’honneur et privilégiée, concernant ma vie s’entend !
La réponse de qui fait quoi n’est pas pour autant claire ! En s’y introduisant à rebours et à tâtons on peut s’extasier sur la force de notre vitalité à vivre, à espérer, à rebondir, à aimer, à s’émerveiller. Un peu plus avant on découvre clairement que la vitalité est une pompe qui s’autoalimente : son goût pour la vie lui procure en vase communiquant un retour de la vie, selon un rythme exponentiel qui a peut-être une limite mais nous laisse jusqu’ici une grande marge tant qu’il y aura quelque amélioration à apporter au monde. Les chantiers d’occupation de nos bonnes volontés, humeurs et envies ne manqueront pas de sitôt !
Ce cycle interne de notre vitalité expliquée je l’espère sans raccourci par le miracle nous place dans une puissance quasi divine en tous cas vis-à-vis de nous-mêmes. En quelque sorte nous serions dieu pour nous ! Immense challenge puisqu’Il serait parfait et que nous ne le sommes de loin pas. Mais raison de plus pour nous y étalonner ; et en tous cas de rire un peu de nous et du sujet de dieu réputé inabordable.
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C9 Volonté de se dire que l’on n’a pas le choix est un outil pour ne pas s’arrêter dans une persévérance même si l’on ne voit pas clair.
La matérialité désintellectualisée de nos outils leur barre tout accès intempestif à une conscience s’arrogeant d’en arbitrer subjectivement l’usage. L’outil va droit à un but dans une fonction et une trajectoire définie comme inoffensive. Cette automaticité de la fonction outil ne peut faire peur que dans une méconnaissance de leur, de notre, fonctionnement. Trop communément assimilés au réflexe réaction ne passant pas par la case réflexion l’outil est au contraire un mécanisme d’autorégulation qui opère neutre pour un résultat déterminé dans une situation pareillement déterminée. Ce mouvement continu lorsque nous le laissons en confiance nous prémuni de nos sautes d’humeurs, de nos baisses d’intensité d’énergie lorsque nous ne voyons plus complètement clair en nous-même.
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C10 Se demander si notre décision est utile, si l’on prend le bon outil, le mieux calibré ?
L’absolu de nos outils n’est pas un automate s’emparant sans crier gare de toutes les situations de notre vie. En bons outils ils n’interviennent que pour accompagner notre démarche et notre maniement qualifié. Tâche nous est toujours laissée de choisir l’outil le mieux à même de remplir le service requis par la circonstance qui n’est jamais exactement la même ; et peut parfois atteindre un degré d’originalité ou de sophistication totalement inédit dans notre cours d’expérience. La perte d’un proche est chronologiquement imprévisible, matériellement cruelle à accepter, psychologiquement inconsolable à endurer. Trouver l’outil multi fonction ou les outils complémentaires seront, malgré le trouble de la pensée en cette situation, indispensable mais de l’ordre du possible. Détection de l’énergie physique pour faire face, de la présence d’autrui pour perpétuer le lien du vivant, de la Résistance pour refuse le déclin, sont des pistes non exhaustives pour nous écarter du vertige de nous perdre aussi. Ce ne sont que des mots inutiles tant que nous ne sommes pas en situation d’une vraie circonstance exigeant ces outils. L’expérience montre notre faculté inventive à trouver solutions et remèdes là où il n’y a apparemment que spectacle de désolation et de fin. C’est de cette confiance en l’émergence de bons outils au moment où nous en avons besoin qu’il faut nous convaincre, en nous préparant.
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C11 Retour enterrement avec occasion unique de faire parenthèse, de réfléchir, de perdre du temps, d’en gagner de l’autre, de réfléchir d’une manière différente, mais dans la bonne fatalité de la vie.
De tous les raisonnements dont l’homme est capable il en est un sur lequel il bute toujours c’est celui de la mort. Ou plus exactement du moment temps subit de la mort. L’écrasement physique par accident, maladie ou vieillesse n’en est que le moment matériel qui n’inclut pas la disparition de l’esprit. La sensibilité du jour exact de l’enterrement d’une personne nous plonge dans cette dualité d’un cercueil devant nous que nous savons inerte alors qu’un véritable esprit tourne autour de nos têtes, obsessionnellement comme si il y bourdonnerait à jamais avec une moquerie narquoise de ne plus se montrer réellement. Puis la matérialité de nos vies nous rattrape, avec la faim, la fatigue, le visage que l’on croise ; bref, toutes ces choses qui ont un corps et que l’esprit n’a plus. Pas de corps, pas d’esprit serait-on tenté d’en conclure en bon matérialiste ? Comme la réponse n’apporte aucune solution à l’énigme, cet outil corps anéanti de l’esprit reste dans le domaine de nos arguments comme marque du souvenir personnel que l’on a le droit de se garder.
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C12 Réfléchir à une fatalité positive. Femme fatale.
La fatalité, en langage commun est le contraire d’un outil agissant puisqu’au contraire elle nous fait subir en pleine face ce que la vie nous envoie. Ce n’est pas une raison de la dénigrer même si elle est souvent porteuse de choses désagréables. Pourtant
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C13 Les outils sont rassurentiels avec :
L’exercice de la responsabilité individuelle de chacun d’eux
La mutualisation des risques entre chacun d’eux
La présence simultanée de tous nos outils les disposent en équipe d’attaque et de défense se rassurant les uns envers les autres. Leur fonctionnement est une logistique globale de notre être jouissant d’une assurance couverture de tous nos risques et opportunités. Chacun des outils a une responsabilité et un rôle individuels au quotidien tandis qu’il participe mécaniquement d’un maillage général le rendant solidaire de tous ses pareils.
Le processus toutjours en cours de réassurance des uns envers les autres construit une permanence de maintenance au-delà de notre métabolisme observable. Il y a toujours en nous un dispositif de veille et d’action pour nous prévenir, prémunir, suggérer, agir.
C14 Colette : « ne regardes que la joie ». A quoi sert de regarder la tristesse sauf si elle nous touche personnellement.
Lorsque nous arrive un événement tragique la douleur nous envahit en transperçant toutes nos défenses, jusqu’au point de sécrétion de glandes lacrymales avec nos pleurs qui sont spontanées. Cette tristesse imparable se développe souvent au-delà de notre sphère concernée. L’environnement de tristesse, malgré son ambiance désagréable, agit en aimant magnétique sur des populations non concernées. La misère des autres nous intéresse comme sujet de curiosité, comme explication fataliste du monde, comme équilibrage de nos propres problèmes non résolus. Le magnétisme de ce comportement pour inévitable de notre nature humaine qu’il soit n’apporte pour autant aucune solution pratique à nos vies personnelles. Ce envahissement des sentiments meublant nos existences se présente comme un outil de compréhension et de commisération à la misère des autres. C’est faux. Il ne s’en déclenche aucune possibilité d’aide concrète de notre part. Au contraire il entame notre positivisme nécessaire pour nos propres actions. Faux outils pour aider le monde. Contre outil comme un couteau se retournant sur nous.
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C15 Sans l’esprit de la préoccupation du monde mon esprit tournerait à vide
Le spectacle du monde donne à ce qui nous entoure l’idée d’un vaste show dont nous ne serions que spectateur ; alors que par définition nous sommes forcément sur la scène, dans une place ou un rôle mineur mais pour autant bien réel. Par ailleurs la position de spectateur ne peut se résumer à regarder passivement ce qui se déroule autour nous et en nous. Des outils de perception sont en activité au-delà de notre apparente passivité pour interagir avec cet environnement. La proposition que nous font nos outils c’est de participer avec eux à cet éveil du monde. En même temps qu’ils sont capables de voir, ressentir, entendre ils nous proposent en prime de comprendre et d’accompagner nos actes dans la grande machinerie de notre auto-régulation. L’occupation qui est ainsi faite de nos esprits nous entraîne à la vélocité, à la prise de conscience et à la relation entre ce que nous sommes et ce monde en spectacle autour de nous.
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C16 Préserver les avantages traditionnels de l’individualisme
Les comportements de base en chacun de nous sont regardés et souvent jugés du haut d’une connaissance de l’Universel parfaite pour tous et donc pour chacun. Hors de nous les outils individualistes si imparfaits alors qu’une société de bien-être sait à votre place ce qui est bon pour l’humain et donc pour nous.
Outre qu’il s’agit d’un présupposé du plus grand au plus petit selon une règle qui n’est que rationnelle l’idée fait fi du particularisme de la combinaison chromosomique de chacun. Notre réceptivité unique ne permet pas que des méthodes globales nous soient appliquées. L’accès à la connaissance de nos outils doit s’arrêter là où commencent l’apprentissage de leur usage et bien sur leur mise en pratique.
L’individualisme n’est pas un château féodal à défendre en tant que propriété mais en tant que base logistique inviolable où tout homme a son périmètre d’entrée et de sortie sur le monde
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C17 Objectivation quantitifiée des données de la vie matérielle voire spirituelle modifie en fond la trame de l’être-ensemble.
La bonne ou mauvaise vie que nous ressentons est un climat ambiant provoqué par des événements objectifs qui impactent notre sensibilité subjective. Les variations du bon au mauvais nous procure les phénomènes d’espoir ou de désespoir. Le tout dans une atmosphère sinon de fatalité mais en tous cas de devoir à accepter le cycle imprévisible des opportunités !
Tous à la même enseigne de nous épanouir ainsi il en découle un état du vivre ensemble, une manière à être ensemble dans ces mêmes événements.
Mais il s’y immisce de plus en plus une volonté planificatrice de ces intertitudes. Des statistiques mensuelles nous livrent les chiffres bruts du moral des français, des chinois, des russes faisant immédiatment monter ou descendre les indices boursiers interconnectés, avec leurs conséquences de dégraissage ou d’embauches de forces vives de travail concernés.
Notre vivre-ensemble est régulé selon une valeur de référence idéologique d’un système capitaliste ou communautaire qui se sont fixés des objectifs différents. Notre vivre-ensemble ne semble plus être un but qui reviendrait à notre jouissance individuelle d’un bon rapport avec autrui mais une variable d’ajustement entre offre et demande marchandes.
Ce rangement du parc humain en unités arithmétiques ne correspond pas à la véritable potentialité de chacun. Il additionne, soustrait, multiplie ou divise des comportements extérieurs sans pouvoir tenir compte des aspirations intérieurs. D’où l’usage extrêmement prudent qui peut et doit en être fait. Des bouches à nourrir se comptent mais le résultat d’indices bonheur cumulées n’a aucune valeur révélatrice de notre appétit de vivre individuel.
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C18 Savoir calculer en soi sans fausse honte
Notre pudeur aux chiffres au sens de coquetterie à ne pas aimer compter nous joue de mauvais tours lorsque nous allons jusqu’à l’ignorance. Le nombre n’est qu’une quantité mais une quantité de quelque chose de réel. L’outil du chiffre comme peut l’être une machine à calculer ou la lecture de notre relevé bancaire rappelle des faits exacts que nous avons commis ou dont nous avons l’intention d’entreprendre. La servilité du chiffre ne doit pas nous amender de son usage. La connaissance par le chiffre nous libère et ouvre un champ spirituel où justement là il n’en est plus question.
Le chiffre est un simple et indispensable outil que l’on sort de sa poche comme pour couper une tranche de pain. Ce n’est pas l’outil couteau que l’on va manger mais le pain ainsi mis à notre dimension d’absorption. Le chiffre ne se déguste pas en tant que tel sauf par les cupides qui se nourrissent d’exercices de jonglerie autour des chiffres. Cette vision extrême de l’usage du chiffre ne doit pas nous en écarter de manière inverse. Le chiffre nous rattrape si nous ne nous en servons pas en tant qu’outil à notre service.
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C19 Nous avons en nous des cartes géographiques avec des frontières naturelles, historiques, linguistiques.
Chacun ressemble à une terre gravitant autour d’un soleil dans une athmosphère faite de multiples satellites comme le nôtre ainsi envisagé. Sur le globe de notre moi-terre la masse n’est pas une seule et même glaise, tant en surface qu’en profondeur. Nous sommes juxtapositions de territoires plats ou hérissés, séparés par des mers ou des cours d’eau, éventés par des souffles. Telle la terre nous sommes a nimés de mouvements de surface et souterrain qui déplacent nos territoires en subtiles mutations. Génétiquement architecturé nos territoires traversent l’expérience de l’histoire, de la géographie, de l’ethnie et deviennent nos outils de préhension de la vie. L’observation de notre topographie est hallucinante et indispensable pour savoir quel visage de nous, quelle face de notre terre nous présentons au reste du monde, dans notre rapport social permanent avec les autres.
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C20 Nos outils créent une autarcie de nous.
Le fonctionnement harmonieux de nos entrées et sorties sur le monde extérieur procure un sentiment de plénitude qui doit demeurer au niveau du constat. Ce qui va bien en nous est la résultante d’une bonne organisation faite d’outils qui ne nous appartiennent pas pas plus que le souffle d’énergie dont nous les animons. De ce déroulement nous sommes des acteurs mais non des auteurs au sens d’un droit d’auteur revendicable pour en exiger seul les bénéfices. Notre système est une machinerie aérée en porosité permanente avec l’environnement extérieur. Une fierté de nous repliée en autarcie produirait immédiatement un enkylosement de nos outils qui ont une vocation de transit extérieur-intérieur-extérieur . Le constat de bon fonctionnement interne est un regard fugace à un moment donné La continuité de ce bien être dépend de l’actualisation permanente que nous faisons de notre interface avec le monde.
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C21 Notre organisme recueille, contrôle, harmonise et règle les intérêts de tous nos outils particuliers, qui se voient tous également soutenus tandis qu’auparavant pendant les années du régime démocratique la masse des outils regardait notre esprit dirigeant avec défiance : ils étaient en dehors, ils étaient contre (p379 MG TOTALITARISME)
Les outils que nous avons en nous sont conçus pour effectuer une tâche particulière de notre fonctionnement. Leur spécificité inclut un effet de liberté de se mouvoir pour être en prise la plus efficace avec les situations auxquelles ils sont conviés de travailler. L’indépendance formelle trouerait à la cacophonie s’il leur prenait l’envie d’outrepasser leur fonction en empiétant sur celle d’un autre outil. Leur liberté est ainsi plutôt une latitude d’initiative circonscrite dans un champ de compétences. Il n’y a pas de sens restrictif sans cette spécialisation. Et c’est à cet égard une erreur d’exacerber par notre esprit tel ou tel outil afin qu’il outrepasse sa fonction. Nous lui autorisons une embardée incompétente et prenons le risque d’une insatisfaction des autres outils outrepassée ou ignorés. La description pour théorique qu’elle soit est par exemple le reflet de ce qui se passe lorsque nous laissons notre appétit aller plus loin que la dose alimentaire afin de donner une compensation psychologique à une autre partie de notre fonctionnement. Le remède passager permet de passer en douceur sur un petit événement mais il ne peut remédier à un vrai dommage exigeant le vrai outil de réparation adéquat.
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C22 Information de nos acteurs internes et publicité des anticipations retenues.
Notre fonctionnement interne est un appel permanent de nos outils à participer ; une démocratie participative si ce raccourci du pouvoir du peuple, ici des outils, n’était pas galvaudé et jamais réellement appliqué. Quel est le pays même le plus libre où le pouvoir est au peuple. Dans notre royaume, république ou en tous cas territoire intérieur les outils sont en tous cas parties entièrement prenantes. Ils n’en référent qu’à leur fonction qui devient leur seule et unique mission. Leur participation est inclut dans leur fonction qui se doit d’informer les autres outils de ce qu’ils font, de se synchroniser ensemble, de se hiérarchiser sans jalousie. L’action individuelle de chaque outil comprend sa partie enregistrement-consignation automatique pour que les autres actions ne fonctionnent qu’en connaissance précédente ou simultanée de tout l’environnement. Cette garantie de fonctionnement s’applique à notre insu de façon à prévenir les subjectives interventions que nous pourrions tenter par souci de supériorité.
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C23 Convergence dans l’action et situation de l’effort d’un outil par rapport à celui des autres outils.
Le comportement de nos outils est individuel et collectif à la fois. La fonction est assumée dans une précision d’un seul but. La coordination est maintenue pour tous les buts soient atteints. Il n’y a pas d’à peu près ni d’empiétement comme c’est le cas dans toute organisation. L’automaticité de la fonction de chacun des outils les rend imperturbables et intégres individuellement tout en étant interconnecté dans leur communauté. Cette perfection de fonctionnement se passe de raison et d’influence.
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Oser ne pas avoir de peine parce que l’on résoud les problèmes au fur et à mesure ; Le bonheur ressenti par l’écoulement fluide de nos problèmes résolus au fur et à mesure risque, par comparaison avec les difficultés des autres, de nous donner des complexes sinon de supériorité du moins de trop grande facilité. Cette retenue ou pudeur est respectable dans le cadre de rapoorts sociaux où il est inutile de faire de la peine aux autres. Mais la modestie ou la réserve ne doivent pas devenir une mauvaise conscience de trop bien réussir nos entreprises. C’est la vision clairvoyante de nos succès et de nos échecs qui constituent notre école de la vie par laquelle nous apprenons et nous perfectionnons le plus.
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C24 et que le résultat relatif compte moins que le processus qui ainsi continue.
Dans la bonne compréhension du cheminement de naissance à mort de nos vies, un résultat n’est toujours qu’une étape vers un autre but. C’est un arrêt en cours de route dont il faut savoir relativiser l’importance par rapport à ce que nous avons fait avant et ce que nous ferons après. Se focaliser sur la perfection atteinte ou échouée d’un résultat précis nous fait perdre le sens de la perspective et nous décourage inutilement alors qu’il y a impératif à continuer la route. Sans passer trop vite il faut se rendre compte que l’essentiel est de traverser les expériences d’obstacles et de succès, en gardant en bon état de marche ses outils, dans un but d’accomplissement de soi pour rester en vie et en joie.
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C25 Une idée introduite ressurgit toujours
La représentation mentale d’un projet s’appelle une « idée ». Jamais nous n’arrivons à la concevoir physiquement : c’est une opinion, une obsession, une intention ! Dans le domaine de notre fonctionnement avec nos outils ouverts sur l’extérieur et l’intérieur l’idée, puisque on ne peut que l’appeler ainsi, est une sonde que l’on pourrait toucher et qui va parcourir les voies de nos perceptions, de nos sensibilités, de nos réflexions, de nos volontés d’action. D’extérieur venant à extérieur sortant en passant par intérieur transformant l’idée est un véhicule informatif qui ressurgit toujours
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C26 Une société stagnante n’a pas son autodétermination.
Ne peut être libre qu’une société qui s’alimente et se réfléchit de faits lui venant de l’extérieur. Notre fonctionnement et nos outils n’ont pas de finalité d’autosatisfaction d’une vie intérieure qui refuserait l’extérieur. Nos organes physiques témoignent d’une volonté de perception et d’expression de et vers ce qui nous entoure. Nos outils intérieurs témoignent de la même aspiration à servir afin que nous soit accessible la connaissance du monde et le libre arbitrage que nous pouvons ainsi informé y exercer. Sans ouverture sur l’extérieur de nous l’air nous est raréfié. La quiétude de ne plus entendre le monde devient une asphyxie infirmant notre détermination
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C27 La nature ne nous conseille pas que le crime. Elle nous conseille aussi l’amour.
Ambivalence de la nature bonne et mauvaise
La brutalité des mécanismes naturels heurte notre humanisme. La prédation des animaux entre eux de même que la lutte des arbres ou des plantes pour l’oxygène, se passent de notre jugement du bon ou mauvais en ne privilégiant prioritairement que leur survie. Sans violence pourtant puisqu’on n’assiste jamais à des exterminations génocidaires d’une espèce par une autre. Le genre humain ne peut pas en dire autant ; elle qui se prétend au contraire capable de sentiments désintéressés qu’il appelle Amour.
La nature ne semble pas avoir cette prétention ni cette conscience d’être belle ! Alors qu’elle éblouit nos outils de perception suscitant une arborescence infinie d’allégresse, de joie de vivre, de capacité optimiste d’entreprendre.
Le bon ou mauvais de la nature est une perception que nous avons, à juste tire lorsque ses effets sur nous sont bons ou mauvais. Ce qui est en cause est notre réceptivité aux effets selon l’état de notre préapration à en être affecté. La culpabilisation de la nature est un mauvais procès à un auteur qui n’a aucune conscience de ses bienfaits ou méfaits.
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C28 Observation fine à la seconde dans le cerveau. Lorsque nous effectuons une action « volontaire » parce que nous pensons que nous la déterminons par notre cerveau, ce n’est pas le cas : c’est une illusion ; on croit avoir voulu tendre la main alors que la main s’est tendue quelques milisecondes avant de l’avoir voulu mais tout en le voulant en même temps. Autoorganisation
Le constat sans commentaire que nos gestes physiques puissent précéder de quelques millisecondes notre décision cérébrale de les accomplir est bien là. Avec le simple additif purement factuel que la décision cérébrale pour chronologiquement « postérieure » au geste qu’elle soit est une véritable et libre réflexion indépendante du geste. Notre liberté n’y est pas entachée ! Sans que pour autant nous sachions les dessous de cette étrange synchronisation.
Le regard attentif sur ce que sont nos outils est ici dans sa pleine actualité. Ce geste précédant est bien une mécanique au sens de pièce de notre outillage qui s’enclenche dans une situation où lui est intimé un quasi ordre automatique de tendre la main. L’autoorganisation est une autorépartition de tâches entre la perception d’avoir à dire bonjour et l’expression de tendre la main. Cette émergence précérébrale témoigne de la sophistication de nos outils capables de d’enclencher des réponses automatiques à des stimuli inoffensifs de situations courantes de la vie qui n’ont pas à priori besoin de notre consentement.
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C29 Interaction des molécules entre elles plus forte que le déterminisme / Interaction chimique.
Le déterminisme biologique existe de manière beaucoup plus complexe que la seule exécution d’un programme d’ordinateur. Pas de réduction au déterminisme des adn ; il y a d’autres molécules sucres, graisses, en interaction très complexes. Réseau riche d’interaction chimique.
En matière de molécules, d’adn, de déterminisme biologique, le peu que nous savons s’augmente chez le néophyte au peu que nous sommes capable d’assimiler et de comprendre. La tentation est grande d’y rester en bord de route alors qu’intimement ces choses se passent juste là, à l’intérieur de nous. Ce sont nos outils de vie dont on essaie de décortiquer le pourquoi du comportement, avec une appréhension psychologique bien compréhensible sur l’éventuel libre arbitre qu’il nous y reste oui ou non ?
La forfanterie de dire que nous restons les maîtres nous conforte pour un temps. Ah que ne pourrions nous cacher ces recherches que nous voudrions ne pas voir. Ignorer ou feindre convient à celui qui ne veut pas voir sans pour autant être capable de modifier la nature de ce qui doit être vu. Cette dualité ne repousse pas ces positions adverses dos à dos si nous laissons intervenir entre elles les outils de la connaissance qui sont prêts en nous à nous éclairer. Quelque soient les revendications des uns et des autres le temps de la prise de connaissance, de faire connaissance doit être respectée. Une vérité n’a pas tous les droits dont celui de renverser nos convictions. Nous vivons sur un terreau fragile de strate successives objectives et objectives. Les découvertes doivent venir à nous avec un respect de notre vécu, dans son état qui n’a pas à être bouleversé. Nos outils interface de la connaissance savent prendre le temps de nous apprendre à lire, à réfléchir puis à écrire nous-mêmes les transcriptions de ce que nous aurons assimilé sans aucun diktat extérieur, aussi scientifiquement irréfutable soit-il !
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C 30 L’autoorgnisation est le propre du vivant. L’atmosphère vitaliste refusait d’expliquer la vie par une analyse de causes et d’effets mécaniques. Newton n’expliquait pas comment un brin d’herbe poussait de façon mécanique. Les machines ne se remontent pas elles-mêmes.
La capacité d’outils à produire une exécution de tâches n’existe qu’à l’intérieur de phénomènes vivants que nous observons attentivement sans possibilité d’y interférer.
La manière dont un brin d’herbe pousse relève d’une suite de cause à effets dont nous pouvons barrer le parcours avec des pesticides, mais sans pouvoir arrêter la répétition du phénomène de pousse une autre fois ou dans un autre lieu. L’autoorganisation du vivant se passe de notre approbation. Elle est là sans que nous puissions dire avant nous ou derrière nous comme si il y avait concurrence entre elle et nous. Elle est dans une statufication pieuse qui ne nous demanderait rien tout en étant pleinement disposé à nous aider et éclairer, devant, pendant ou derrière nos volontés d’agir
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C31 Montre qui se remonte toute seule. Chien sur la plage arrière aux mouvements aléatoires.
Le pilotage automatique introduit une notion de place prise par des outils matériels au détriment d’un savoir faire purement humain. Certains objets autour de nous montre en effet une voie de fonctionnement parallèle à notre directivité purement humaine, comme par exemple la simple montre à notre poignet qui se remonte automatiquement. Techniquement ce sont les mouvements aléatoires et hors de notre contrôle de nos bras et main qui provoquent la mécanique de la montre La régulation interne de l’horloge fait le reste pour convertir le mouvement entre petite et grande aiguilles qui vont nous sonner l’heure.
Le suivi pas à pas du processus nous renseigne quand même sur les interventions actives ou passives de chacun. Ici inconsciemment c’est bien l’homme qui bouge et provoque une dynamique dans les mécanismes de la montre. Il en est ainsi de tous nos outils internes qui ne prennent leur sens que s’ils sont animés par un mouvement veant de leur environnement et de nous en premier lieu.
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C32 Aborder loyalement une situation que l’on craint , déterminé mais sans forfanterie et avec un vrai de soi-même, la situation se dénoue. Cyril
Les attitudes de bravoure ou de forfanterie ne sont pas tenables longtemps si elles ne s’appuient pas sur des faits réels et n’utilisent pas des outils arguments concrets. Il ne suffit pas de ne pas vouloir, de refuser ou de se poser intellectuellement en héros ou en victime. Face à une situation adverse ou même favorable les faits doivent nous parler dans toute leur véracité. Qu’est-ce qui est en cause ? Quels sont les tenants, les aboutissants, les acteurs en présence. Si nous en sommes car c’est justement pourquoi nous sommes concerné, cette part de l’objectif de ce qui est et cette part du subjectif de ce que nous en pensons doivent être clairement séparées dans notre tête. Notre subjectivité stimule nos réactions mais ne peut pas modifier l’origine objective des faits.
L’étalement exhaustif des faits dégagés de toute opinion nous met dans une position plus confortable qu’on ne le craint. Les faits sont là ! Qu’en fait-on ? Souvent une première fenêtre s’ouvre pour nous faire découvrir que tous ces faits ne nous concernent pas uniquement. Le tri sélectif de cette responsabilité des faits nous les expose avec plus de visibilité, moins d’agrégats, dans leur véritable urgence de solutions. Le solde prioritaire dégagé devient préhensible pour que nous y apportions une première contribution réparatrice. Le processus clarificateur et réducteur a permis de rendre accessible par un point positif ce qui était une montagne de négatif.
A ce moment là seulement notre subjectivité peut saluer ce retournement de situation nous ayant fait passer du pessimisme à un début d’optimiste.
Le traitement des problèmes nécessite l’emploi de bons outils d’analyse et de transformation insensibles à une charge psychologique qui n’a pas sa place dans une réalité.
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C 33 Manière rudimentaire et usé de comportement dans les ex pays socialistes.
Le regard satisfait sur une supériorité définitivement acquise au genre humain est un point de vue philosophique ponctuel. Les variations de l’histoire illustrent des abaissements inimaginables des comportements de la bête humaine. Et il n’y a aucune raison de croire à un définitif « plus jamais cela » !
A partit de conditions sociales insatisfaisantes les avilissements progressifs arrivent à convaincre. Les idéologies totalitaires imprègnent peu à peu l’atmosphère et retournent irréversiblement une population, dans ses opinions, ses convictions, ses acceptations d’une manière de vivre tant pour elle-même que pour les autres.
Les écarts entre l’homme d’avant et l’homme d’après défient l’entendement du moins en analyse facile rétrospective. Alors que le mur de Berlin a libéré depuis 1989 les populations est européennes le contact avec elles en 2011 dégage toujours les signes des quarante d communisme qu’elles ont vécues. Les hommes y ont été ontologiquement transformés y compris dans la génération suivante reproduite. Le mode de vie par la consommation occidentale n’est qu’une facette visible d’une attitude qui est fondamentalement ancrée dans un comportement social triste et désabusé, par l’inorganisation des services, par le démotivation au travail.
Les évolutions sont perceptibles mais sans tournant de page définitif. Comme si le passé quelqu’il soit devait rester à jamais un souvenir dont il ne faudrait pas avoir honte
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C34 Se fiche des situations où l’on dit du mal de vous lorsque l’on sait que c’est faux.
La réalité ne réside que dans ce que nous avons réellement fait. Le commentaire sur ce que nous n’avons pas fait n’est audible que comme un bruit sans influence. Dans nos outils de perceptions très fins la rumeur ne nous parvient pas en tant que fait concrètement signifiant.
Ce qui nous touche est la flèche pointue qui pique notre amour propre. La piqûre est ici le signifiant.
Nous pouvons agir en laissant agir nos outils de perception qui canaliseront les messages selon qu’ils sont objectifs ou subjectifs. Les faits concrets doivent être traités. Les allégations fausses ne doivent aller qu’à notre subjectivité qui saura les étouffer avant qu’elles n’affectent l’action.
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C35 Laisser parler l’injustice.
Ce qui nous est contrariant comme l’in-justice est perçu immédiatement par nos outils internes comme une agression à ce qui pour nous est justice. Le sentiment d’injustice traverse toutes les lignes de notre analyse objective pour aller tout droit nous blesser au cœur. Difficile de faire autrement pourtant il faut s’élever un peu et laisser travailler nos outils si pertinents pour ne voir en l’injustice qu’un fait de société. A ce titre ce qui produit l’injustice est faux dans l’origine mais s’est enrobé de vrai dans sa progression. Le mal être éprouvé peut être faux dans l’incrimination les faits mais vrai dans la souffrance de leur vécu. Il n’y pas à donner raison au faux mais à rechercher les circonstances à partir desquelles se bâtit le faux. L’ignorance des confusions entre vrai et faux au nom d’un absolutisme pour le seul vrai conduit à se laisser créer un événement d’insatisfaction, d’incompréhension, devenant un fait réel devant être considéré avec justice même s’il vient d’un parcours d’injustice.
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C36 Frontière de la langue et frontière de la souveraineté.
La question de ce qui nous démarque relève du vécu plus que du formel. Il est toujours tentant de dresser de nous des cartes simples rassurantes de ce que nous sommes. De laisser les autres nous étiqueter socialement et même intimement avec ce qui les arrange. La question n’est pas celle de notre apparente complexité indéchiffrable mais celle de la porosité de nos outils entre eux. Il se passe en nous des migrations franchissant nos formelles frontières et c’est tant mieux. La compréhension mutuelle et automatique de nos perceptions et réactions entre elles, sans attente conventionnelle de permission d’agir, nous garantit un fond de roulement toujours revitalisé de notre comportement interne.
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C37 Respecter notre fonctionnement
Le ronronnement sympathique d’un moteur nous rassure de son bien aller pour nous emmener quelque part. Ainsi fonctionne nos outils interne qui s’entraîne en engrenages logiques pour faire tourner notre machine sans à coups. Prête à toutes les péripéties ordinaires de la vie, bienveillantes pour faire clignoter en nous les signaux d’alerte sollicitant notre choix ou le support de notre volonté. Le fonctionnement ordinaire est assez assuré pour que nous n’ayons pas à nous en préoccuper et au contraire à lui manifester une attitude de respect.
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C38 Lorsque nos outils ont fait tout ce qui était dans leur pouvoir il ne reste que l’espoir qui n’est pas un outil mais une trajectoire invisible pour le moment.
Les mécanismes qui nous régissent oeuvrent en outils compétents et dévoués jusqu’au bout de leurs limites. Le résultat de leur travail n’est ou ne sera pas forcément visible car l’environnement, l’adversité, ou le temps de la maturation ont leur propre consistance d’influence. A ce stade d’accomplissement des tâches par nos outils qui est dès lors un fait réel nous ne pouvons que nous mettre dans une attitude de confiance d’avènement que ce qui doit arriver arrive. Ayant fait du côté objectif tout ce qui était dans l’ordre du possible et du faisable nous pouvons nous laisser introduire d’un sentiment subjectif d’espoir. C'est-à-dire de perspective de bon résultat de nos entreprises. Cet espérance bienfaisante postérieure à l’accomplissement de notre vrai travail par nos outils ne peut que nous maintenir en forme vigilante.
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C39 Outil de l’habitude permettant de continuer ce que l’on ne comprend pas ou ce que l’on n’aime pas.
L’habitude concernant le fonctionnement de nos outils est une continuité dynamique nous indique que nous pouvons toujours compter sur eux. Leur insensibilité aux variations de nos atmosphères, de nos humeurs, de nos flous intellectuels ou de nos confusions de sentiments font de ces vigilants ouvriers de véritables gardes de nos corps et esprit. Qu’il y ait ce service de maintenance quand tout est sans dessus-dessous dans nos têtes est une trouvaille extraordinaire de l’autoorganisation placée en nous . C’est une forme de gestion subtile et non autoritaire au-dessous de nos têtes de nos incohérences et de notre difficulté à nous comprendre.
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C40 Le dynamisme des outils qui marchent et qu’il ne faut pas décevoir.
Le dénigrement de soi-même n’est pas autre chose que le doute sur l’existence de nos outils et leur mise en question de leurs compétences. Par là nous commettons la grossière erreur de nier l’évidence ; aussi contradictoire que si nous refusions de constater avoir deux bras et deux jambes. Cette bévue est sans portée pour des outils matériels sans conscience de susceptibilité de ce que l’on peut penser d’eux. La conséquence est à notre niveau de distance que nos prenons avec notre fonctionnement qui continuera à marcher sans nous ; nous refusant à écouter ce que disent nos outils nous voici satellisés sans accroche avec la vraie vie qui se passe en nous.
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C41 Méfiance pour cette matérialité des outils dans laquelle je ne serai plus humain
La répétition et l’usage de ce terme d’outils en nous font résonner un bruit quasi métallique de boîte en tôle. Il nous est impossible de nous imaginer être cela et nous le refusons d’emblée oubliant que ce n’est que langage concret pour imager des éléments abstraits. Refuser cette notion trébuchante métallique inférieure parce que nous serions spirituel humain supérieur est tout aussi raccourci. Le constat que nous soyons constitué de fonctionnements n’est pas péjoratif de notre condition. De plus la sophistication des des liaisons de nos matériaux loin d’être totalement découverte nous place déjà très haut sur l’échelle de l’admirable. L’humain est à ce niveau de perfectionnement qui ne doit pas avoir honte de sa matérialité puisque en plus il peut la et se regarder avec spiritualité.
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C42 Oser et même désirer des confrontations avec la difficulté. « Le meurtrier ne sert-il pas à faire vivre son juge et son geolier ? » « Les vices privés font la richesse publique » (Mondelain)
L’épreuve éprouve ! Autrement dit notre surpassement d’une difficulté est formatrice de notre savoir faire qui devient un état de toujours apprendre. Un monde sans problèmes aurait-il permis de révéler les hommes tels que nous sommes, insatisfaits mais désireux de perfection ? Les vices privés font la richesse publique disait Mondelain. Plus retord dans cette nécessité sociale des contraires le meurtrier ne sert-il pas à faire vivre son juge et son geolier ?
La comparaison s’alimente de tous les épisodes de l’histoire de notre humanité qui jusqu’ici ne s’est civilisée qu’en réagissant à des épreuves. En s’entendant sur l’épreuve
dont la survenance doit nous surprendre . La simulation par jeu test pour nous faire peur y est proscrite. Comment nous provoquer de vraies surprises est le véritable enjeu de notre stade de civilisation sursatisfaite de biens, de connaissances, mais aussi de terrain d’actions pour nos outils de la vie.
L’inertie dans note état aussi confortable soit-il porte en elle une inutilité de nos outils qui sans frottement aux réalités risque de se rouiller. Quelle cause comme Don Quichotte pourra-t-on leur trouver à ferrailler ?
La marche de la Terre dans l’Univers, écologie si l’on veut, est un paradigme interpellant une toute autre manière de s’y conduire. De dures confrontations nous attendent pour réviser, inverser et tous cas révolutionner notre rapport avec l’autre être ou chose. De quoi travailler sur nous encore très longtemps !
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C43 Toujours avoir en réserve devant Soi une bonne cause à laquelle se frotter : famililiale, sociale, professionnelle.
Le projet est trop abstrait pour nous servir de bagage permanent de voyageur vers l’avenir. Il nous faut un lest lourd et potentiellement capable de toujours nous remettre droit face au vent des réalités. Ce besoin de faire, ba ou bonne action, bonne cause, bonnes œuvres est ridiculisé par l’aspiration de penser d’abord à soi qui devient un égoïsme de ne penser qu’à soi. L’appel de l’autre, qui n’est pas que le prochain mais aussi un fait, un événement à venir, une idée est outil vital à mettre dans l’horizon quotidien de notre carte du monde. Sans cette fenêtre nous ne voyons que nous ce qui n’est pas toujours le meilleur spectacle à regarder. Voir autre chose, changer d’air, notre air, nous distrait, nous informe, nous motive.
Etre de notre temps n’est pas une mode à suivre ou à ne pas suivre. C’est un phénomène obligatoire de même que les réserves alimentaires de notre nutrition entretiennent préventivement notre organisme. Notre disponibilité à la vie qui passe et nous sollicite est ce plat temporel dont la nourriture irrigue notre nécessaire envie de vivre.
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C44 Amener continuellement des matériaux à la vie. Ne jamais être dans une situation de statu quo et d’attente du hasard.
Les outils nourrissent fonctionnement les foyers internes de notre métabolisme pour que nous ne manquions de rien ; du minimum du moins. Le plus est affaire de notre appétit et des impulsions que nous laissons pénétrer en nous pour que nos outils fassent plus pour nous. Ils en sont capables. Ils ne demandent que cela.
Sans signaux de travail à réaliser ils feront la maintenance essentielle . Nous avons à leur laisser venir, car il suffit d’ouvrir notre esprit, les matériaux de la vie environnante dans ses apports d’être et de choses. Le hasard souvent de bonne augure peut agir à notre place à un ryhme aléatoire. A nous de voir dans quel dynamisme de la vie nous voulons nous situer pour que nos outils y travaillent ensuite dans la fenêtre d’opportunités que nous leur donnons ou nous laissons faire.
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C45 Laisser travailler ses outils c’est comme prendre des photos en mode « easy » quasi automatique sachant que tout ce qui est technique est assumé et que l’on peut donc se concentrer sur l’angle de vue, le cadrage. La technique photo ne sera pas parfaite mais la concentration sur le sujet est débarrassé de toutes contraintes techniques.
Le langage technologique emprunte aux faits matériels des expressions très concrètes comme « back stage » coulisses, « back office » salle de préparation,« hard ware » éléments durs de la matière par rapport à « soft ware » éléments mous de l’esprit.
Nos outils sont ces back ou hard en tous concrets ustensiles qui font le boulot permanent de maintenance, d’entretien de la bonne forme quelque soit l’ambiance spirituelle du moment. Le soft de notre esprit peut ainsi parcourir les travaux en cours pour y trouver son impulsion du jour et son nouvel axe de développement. L’illustration imagée de l’utilisation de ces outils de maintenance fait penser à ces milliers de photos numériques que nous pouvons maintenant prendre sans calculer le coût de la pellicule argentique ou l’énormité de la montagne de tirages papiers. Nos outils travaillent sans compter et archives leurs expériences sans parcimonie pour qu’elles nous deviennent accessibles : éprouvées qu’elles nous aillent bien, dégrossies de trivialité externe, affinées vers notre sensibilité interne.
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C46 Ne jamais résister à l’appel du « réflexe »
Ce qui nous appelle n’a pas besoin de s’expliquer à nous, de nous demander la permission d’entrer. L’outil écoutille d’ouverture sur le monde pour en laisser venir à nous des éléments fonctionne avec sélectivité de ce qui va nous concerner. Le mouvement réflexe avant la pensée nous glace parfois de l’horreur du sentiment de dépossession. Devrions-nous être toujours absolument conscient et même plus gardien lorsque notre porte s’entrouvre.
Les faits qui s’engouffrent utilisent le vecteur porteur du réflexe pour aller droit à notre perception. Cette première étape intra-muros, intra-nous, marque leur prise de possession d’une partie de notre esprit mais sans pour autant nous commander la réaction réflexe que nous pouvons arrêter. Le comportement social va moduler notre réactivité mais ne peut pas l’étouffer. Ce qui est désormais se nichera toujours quelque part en nous. En porojet, en réserve, en hésitation de faire, en regret ; mais en tous cas en interrogation pressante qui nous est faite de ne pas reste inerte.
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D. Champ Métaphysique de la Boîte A Outils / LES OUTILS DU CIEL
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D1 Voir en chaque chose un sens, un signal, un dessein.
L’interprétation des signaux que nous fait la vie doit rester un état post observatoire. Ce n’est qu’après avoir vu que l’on peut se demander ce que cela signifie. La création par nous d’une situation ne pourra jamais générer des signaux corrects puisqu’ils ne seront que fruit de notre imagination, produit artificiel de notre imagination.
Recadré dans sa réalité quasi physique la vraie chose qui se passe devant nous adresse forcément un signal compréhensible ou décodable. Nous ne pouvons pas le refuser ou y voir fantasme ou hallucination. Quelque sens de faire, d’aller de penser ou d’agir nous est émis. Dans une urgence de réalisation qu’il convient à nos outils d’analyser et de nous transmettre une synthèse lucide. L’important est que le flux émis par le fait ne soit pas éteint par un refus de le considérer.
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D2 Se méfier de nos torsions internes qui sont serpent se déplaçant dans notre propre peau.
La séparation de ce qui est factuel et ce qui est subjectif est le travail permanent de nos outils qui sont comme des détecteurs automatiques de mensonges. Quels sont les faits ? Quelles sont les interprétations qui déforment ces faits ? L’imagerie de nos sentiments se pare rapidement d’atours séduisants, pour nous plaire ou nous faire peur mais en tous cas nous convaincre d’autre chose que la réalité des faits. La séduction emprunte toutes les voies de nos sensibilités tel un serpent ondulant dans le moindre recoin de notre espace ouvert à la sensiblerie. Tantôt chaud au cœur par son contact, tantôt réfrigérant par son sang froid ce qui est le cas du serpent, l’onde du doute nous entretient mais nous retarde pour ne considérer que les faits réels qui seuls nous incombent.
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D3 Le corps se relâche, épouse la forme du ventre.
La boîte à outils n’est compacte, carrée et à angle droit que par la métaphore que nous donnons à cet ensemble de fonctionnalités qui agissent techniquement au-dedans de nous. Au seul mot et l’image qu’il nous évoque s’arrête la comparaison. Au contraire si nous devions construire une métaphore précise il faudrait les imaginer comme nos outils comme des instruments souples sans densité contendante, sans aspérité, sans forme tout simplement. Cette évaporation correspond à leur nécessité fonctionnelle de se lover dans toutes les situations auxquelles le cours de notre vie les interpelle. Le surgissement d’un fait les rappelle d’un fond de nous où ils sont invisibles pour les aimanter comme un embryon autour du fait en train de naître. Ils sont sage femmes accoucheur d’une construction correcte des perceptions, des sentiments et des réactions propres à notre besoin d’exister
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D4 La courbe de la descente épousera l’état physique-psychologique de mon plaisir du moment.
Nous appelons montée, descente ou platitude ce qui est la nature d’un terrain ou d’une situation dans laquelle l’acteur-observateur que nous sommes se trouve ! Le sommet a-t-il une conscience d’être plus haut que la mer ? Nous-même, parachuté sans autre sens que les pieds qui nous sustentent sur le pic ou au bord de l’océan, percevrions-nous indication de notre différence de niveau ? Nous n’aurions qu’à vivre là où le parachute nous aurait posé. En en découvrant ou les sommets et ses vallées, ou le sable et son horizon. Cette sensation de l’instant et de l’endroit nous est toujours donnée comme l’aiguille d’un compteur kilométrique. Nos outils nous informent en permanence de là où nous sommes et seulement de cet espace temps présentement par nous occupé. Il n’ya pas deux compteur pour nous donner notre heure à Paris et notre heure à New York au même moment. La seule aiguille nous indique fermement l’ici et maintenant, à vivre immédiatement sans se demander quelle serait la température de l’air dans un là-bas où nous ne pouvons physiquement pas être.
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D5 La Beauté pour motivation.
Dans l’état actuel des constatations la seule transgression à la réalité des faits vers un concept qui n’a pas de matérialité s’appelle la Beauté. Le beau englobe tout ce qui de l’autre, être humain, chose, élément, faits, événements provoque en nous une séduction. Refuser la beauté en ascète ne voulant pas d’influence séductrice est à la fois difficile et privatif d’une abstraction de départ qui devient réalité du présent. La perception de notre extérieur enregistre les arrivées pour ce qu’analytiquement elles sont. Nos outils ne faillissent pas à leur rôle de vigil sélectif, indicatif et collaboratif pour proposer à nos sens un spectacle de la vie que nous pouvons voir alors avec les lunettes que nous voulons. Le laid ou le beau qui s’en dégage n’est pas gadget passager mais notre façon de voir les choses ; qui ne peut pas changer ces choses mais changer notre comportement avec ces choses. Dès lors nous pouvons adorer, aimer dans un acte chaleureux de véritable valeur ajoutée sur ce qui était entré chose et ressort chose entourée de notre motivation.
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D6 Ne pas désirer. Etre seulement, être sûrement au sens de « sur » l’instant en assumant le passé et en étant prêt pour l’avenir
Le désir comme additif à un projet d’une réalité auquel on se prépare peut compter sur notre fonctionnement interne afin que toutes informations lui soient fournies. Nos outils sont dans l’action du présent et dans l’entretien pour le futur ; de même qu’ils sont dans la collecte et le rangement méticuleux des expériences du passé. Ce spectre autour du présent avec son après et son avant n’est pas dispersion car le présent de nos outils n’est pas un temps chronos mais un temps de permanence de la tâche qui comprend passé présent et futur dans leur aspect mémoire expérience et projection. Le mécanisme agissant des outils est toujours concrètement présent. C’est toujours la procédure en cours de notre courroie de transmission de l’externe vers l’interne et retour. La chaîne continue déblaie et remblaie le terrain de nos tâches d’hier, d’aujourd’hui ; et de demain projeté en terme de préparation et non de vague désir.
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D7 Pourquoi une jeune femme est belle alors que sa voisine de 60 ans est tassée. Ne pourrait-on pas « figer » les jeunes femmes ?
Le temps ne suspend pas son vol pour figer nos meilleurs moments. La naïveté d’un enfant, la beauté d’une femme de 20 ans sont instants fugaces mais pourtant entiers quand nous les croisons. La plénitude qu’ils dégagent nous donne l’impression à cet instant que toute la vie est là ; que tout nous est ici donné ; que nous n’avons plus besoin de rien, ni du passé ni du futur. Nos perceptions à travers nos outils d’appréciation sont ravies comme une coupe pleine que nous boirions alors qu’elle se reremplirait toujours, ne se viderait jamais. Cette éternelle plénitude de nous s’avère pourtant être une surcharge de bonheur parce que il existe à côté des paysages de la vie que nous n’arrivons plus à voir, ébloui que nous sommes par notre si forte préférence. En nous continue le travail de perception objectif des faits de la vie dans leur réalité. L’attentin que nous ne portons pas présentement à ces travaux courants n’a aucun effet pour en enlever l’existence. Ils sont. Certains nous concernent. Nous devrons nous en occuper. Nous devrons demander à notre coupe de bonheur de leur laisser une place. Nous verrons moins fortement la splendeur de 20 ans et la candeur de l’enfant qui en tant qu’auteur de beauté seront toujours là même si autrement à nos yeux.
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D8 L’angle de vue d’une photo fait toute la différence pour voir le plus réel dans la réalité.
Ainsi en est-il de notre posture à voir-écouter le monde dans ses particularités révélatrices de chacun des maillons que nous sommes méconnaissables et perdus dans la masse.
Rien n’est pareil pour chacun d’entre nous. Sans les mots communs du langage dans ce qu’ils ont de normatifs et réducteurs pour l’échange nous aurions difficulté à dire à l’autre ce que nous voyons. Combien de fois ne nous répond-on pas « qu’est-ce que tu veux dire ? » alors que les mot sont corrects mais que ce qu’ils représentent projette chez notre interlocuteur une perception incompréhensible.
Ce n’est pas une question de vocabulaire qu’il soit grammatical ou imaginaire. C’est la représentation que nous nous faisons des choses venant elle-même de la perception que nous en avons faite. Complexité et merveille à la fois, d’un monde qui présente à tous le même spectacle que chacun voit différemment.
Les civilisations s’accusent et se renvoient ces visions comme si c’était affaire de sentiments et d’idéologies. L’explication par les outils en nous éclaire plus profondément les arcanes de nos cavernes personnelles. Nous voyons chacun les choses non par choix subjectif mais par perception objective que nous propose nos outils concrets. L’œil, le nez de chacun voit et sens de manière unique puis envoient leurs messages à notre circuit cérébral dont aucun n’est identique à celui du voisin.
Le kaléidoscope de nos perceptions forment le jeu puzzle du monde consistant par effet social à nous faire tenir tous ensemble, avec n os morceaux respectifs de réalité qsui doivent essayer de former un paysage global à peu près reconnaissable par tous.
D9 L’outil de s’extasier sur chaque instant qui vous apporte unre vérité fugace et unique.
La caméra branchée live sur tout ce qui arrive dans notre environnement nous livre des instantanés. Ces clichés remontent en nous en autant de prises de vue qui forment un film cohérent mais dont nous avons eu les arrêts sur images. La perception du fugace est un flash éblouissant dont nous ne devons pas nous priver de la joie d’en être spectateur. En restant lucide du fait qu’il faut beaucoup d’images qui se suivent et s’enchaînent pour faire un film, et que se raconte une histoire. Sur le moment de surgissement de l’image l’instant du baiser est un véritable bonheur qu’il faut prendre tout de suite.
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D10 Quand in cherche on ne trouve que du compliqué qui porte déjà la focale de notre recherche. Quand on se laisse faire par nos aptitudes outils d’ouverture sur le monde, des paysages entiers arrivent qu’il nous est facile alors de visiter en détail.
Chercher est le mot glorieux et humble à la fois pour concrétiser notre voie vers le mieux faire et être que nous ressentons. Dans l’optique humble du « mieux » jamais complètement accessible chercher est une procédure de nos outils cérébraux et physiques pour s’approcher de connaissances de la réalité. La recherche glorieuse est celle qui espère trouver définitivement de manière possessive pour son dénicheur d’or. Ce n’est pas la même chose du tout que se mobiliser vers un but précis et fini par rapport à être dans une écoute du monde, tous outils d’écoutille ouverts, prêts à accueillir la diversité qui va s’écouler devant nous.
La différence réside dans le lest préalable que l’on met dans sa démarche de recherche. Equipé d’une lampe idéologique le chercheur trouvera forcément une croyance par phénomène d’autosuggestion. Equipé de sa seule nature réceptive pour écouter le bruit du monde le chercheur percevra les ondes d’une réalité que par récolte successive il parviendra à mettre en syphonie fantastique et audible. Le chercheur idéologique aura créé son environnement. Le chercheur pragmatique aura rencontré la réalité.
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D11 Le plus beau livre de la vie que nous ayons à lire, c’est le nôtre !
La peur et la décence de se croire au milieu des choses déportent notre attention à nous comporter pour nous même. Au mot à mot, nous porter avec nous en premier. Nous ne sommes pas le nombril de la terre mais nous sommes au centre de nous. Nous devons nous écouter, nous comprendre, nous cajoler, nous exprimer pour que le ressenti des situations de notre vie s’accorde au plus près des actions que nous rapportons à cette même vie. Notre destin personnel doit nous intéresser et mobiliser pour cela nos outils de perceptions et d’actions prioritairement vers nos justes causes.
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D12 L’expérience de la vie c’est comme une marée qui ramène à notre portée les détritus et les trésors qui étaient en « notre » mer !
Nos outils font le travail objectif courant avant et à la place, si c’est de leur compétence, de notre esprit subjectif. Ils remuent, ils brassent intégralement tous les événements du temps qui passent à notre portée afin d’en retraiter ce qui nous concerne, ce qui est « nécessaire » dans une définition spirituelle de nos besoins et de nos aspirations. Les outils sont une gigantesque usine naturelle marée motrice assurant les hautes et et basses remontées de la mer et déposant sur notre grève les éléments vitaux qui nous féconderont car ceux là sont restés en flottaison pour nous parvenir.
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D13 La volonté n’est qu’une manière naturelle de laisser agir les phénomènes naturels en nous et autour de nous !.
Peut-on vouloir ? Même si c’était primordiale puisque vouloir serait pouvoir, et la suite. Dans notre sujet, peut-on vouloir à propos d’un fait lorsque nos outils de perception et de sensibilisation nous signalent clairement que çà ne va réellement pas ! On est là dans une opposition fonctionnelle d’un vouloir envers et contre tout un pouvoir dûment constaté impossible par nos outils. Qui peut avoir raison ?
Le constat de ne pas pouvoir des outils est irréversible, sans appel.
L’aspiration de vouloir de l’esprit n’est pas de l’ordre du présent mais d’un futur qu’il faut néanmoins engagé dès aujourd’hui. On veut pour un acte prochain car on ne peut vouloir pour un événement présent ou déjà passé.
En prospective vers ce futur nous reste l’opportunité de sensibiliser nos outils à l’écoute des paramètres de ce que nous « voulons » pour que se prépare en nous par effet de grappe une masse informative éclairante puis persuadante qui deviendra naturellement une décision que nous dirons nôtre.
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D14 C’est quand l’esprit n’a plus un écran de recherche devant lui que débarrassé de tous filtres il lui arrive les perceptions les plus limpides.
La vraie découverte est celle qui émerge seule à notre vue, à nos sens. Il faut être deux pour que le courant de cette découverte passe : une réalité qui nous est encore inconnue d’un côté et notre totale perméabilité de l’autre côté. N’ayant aucune influence sur les réalités connues et encore plus inconnues c’est par nous que la donne peut varier. Fermé ou ouvert à notre environnement. Préjugé ou virginité de notre sensibilité au monde. Ces concepts d’angle de vue étroits ou larges sur notre environnement font toute la différence de qualité de ce que nous sommes susceptibles de recevoir de l’extérieur. Quantitativement et qualitativement, le compas qui s’ouvre en prenant point d’appui rotatif sur notre sincérité va parcourir le spectre de toutes les connaissances disponibles pour nous les rapporter en notre centre réflexif.
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D15 Je préfère continuer à chercher inlassablement ma place plutôt que m’installer prématurément là où on ne me demande rien.
La position à la marge de l’establishment, de l’ordre établi manque de confort et de sentiment de reconnaissance. A moins que l’on ne décide en matière de rcherche d’être son propre maître d’œuvre de nos travaux. Penser le contraire des autres par esprit de contradiction dénature le fondement de la réflexion qui est un acte interne et intime de circulation des faits à travers notre sens. Mais penser pour soi dans le but de s’alimenter de nos vrais matériaux travaillant pour nous est une démarche constructive.
Le rangement à l’avis de l’autre est un refuge passager qui ne supportera pas les bourrasques des temps et des avis des autres qui changeront sans crier gare. L’ordre établi dans lequel nous pensons confortable de nous ranger se déplacera sans nous demander notre avis . Et nous serons en situation déplacée par rapport à notre être intime qui lui n’aura pas eu de raisons de changer. Toutes nos mutations doivent passer par l’appréciation objective que doivent en faire nos outils de perception de la vie. Notre évolution commence en interne pour se fondre socialement le mieux possible en externe. Le sens inverse n’est pas possible !
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D16 La vision d’une distance crée une impatience complètement superficielle car si on enlève le temps pour parcourir cette distance le chemin se fait.
La beauté de ce que je vois devant moi s’accompagne immédiatment d’un calcul de la sitance qui m’en sépare. Comme si je devais absolument y projeter ma présence, en combien de temps, d’effort, de moyens d’acquisition pour m’y rendre !
Laisser le beau pour ce qu’il est là où il est sans désir possessif ou du moins de jouissance tactile n’est pas notre réaction première !
Nos outils n’ont pourtant fait que nous montrer un ciel bleu, une neige blanche scintillante avec la sombre clarté des sapins qui la décore. Ils n’ont pas été plus loin dans la description dont s’est emparé ensuite notre subjectivité. Ils sont incapables d’un processus de séduction et de montage d’un stratagème de prise de possession.
Plutôt qu’entachée cette beauté par une tentative impossible de nous l’accaparer il faut laisser notre esprit collaborer avec nos outils pour nous perfectionner dans la découverte plus profonde devenant une projection dynamique vers autrui dont on peut jouir dans le posséder.
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D17 Risque de prendre le symbolisme pour du réel.
Lorsque l’esprit se détache de la réalité comme c’est son plaisir et son droit il peut nous emmener loin. Aucun risque de nous y égarer si nous savons toujours sur quel part de réel et sur quelle part de fictionnel nous parchons au vrai sens de où nous mettons les pieds. Nous ne sommes pas des observateurs éthérés pouvant tout voir sans en être affecté. Nos outils perceptifs sont toujours en œuvre quelque soit le rocambolesque dans lequel nous amenons nos existences. Nous sentons, éprouvons en toutes circonstances même celles de la projection de l’irréel. Dans ces moments d’élévation, voire de lévitation où nous ne touchons plus terre,
notre déconnection de la réalité doit nous empêcher d’agir pour de vrai. Nous sommes dans un irréel inspirant au niveau de l’esprit qui pourra lui après réflexion réinjecter au niveau de nos outils des hypothèses d’action dans le réel. Le circuit du symbolisme, de l’ésotérisme, de la conviction marquée et idéologique, du concept scientifique et intellectuel ne doit pas aller directement à des actes dans la réalité de nos vies.
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D18 Ne pas « naturaliser » le surnaturel
Ce qui est surnaturel donc physiquement au-dessus de la nature a l’avantage de ne plus avoir de contraintes. Libre de toutes attaches il peut tracer les pistes les plus larges. Ce champ d’expériences spirituelles donnent des idées très avances sur ce que nous pourrions voir et être dans cet éther. Bien accrochés et prévenus nous pouvons y faire des découvertes à contenir lorsque nous revenons dans la réalité.
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D19 Nourrir le mythe que l’on a fait naitre
La grandeur spirituelle de l’idée devrait lui ouvrir toutes grandes nos portes du monde. Laz chance de cette émergence d’informations venant apparemment de nulle part et pourtant si à propos requière de notre part un premier grand coup de chapeau, un énorme respect.
Ce qui va prendre forme en nous à partir de l’idée nécessite une scrupuleuse vigilance de nos outils pour qu’ils l’alimentent avec de sains apports. Nourrir l’idée ou la laisser germer dans notre terreau est acte pédagogique pour à la fois prévenir mais laisser devenir sans influence. En acceptant l’éventuelle déception que l’idée nous échappe parce que son trajet dévie du nôtre, ou l’éventuel débordant d’enthousiasme
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D20 Rester humain. Ne pas sortir des frontières de l’Humanité.
La bestialité, ou moins dur l’animalité, comportementale qui nous caractérise encore n’est pas une tare ou un pêché originel. C’est la bonne garantie d’un fonctionnement primale de nos outils immédiats avec la vie environnante. Les effets de civilisation ont vocation à mette de l’huile dans les rouages de nos rapports sociaux mais ils ne peuvent prétendre à changer notre matière physique. La sortie découvre, jouisse, éprouve et rende les lieux aussi propres sinon mieux qu’il les a trouvé en entrant !de l’humanité ne peut être qu’une procédure toujours en cours pour que chaque génération
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D21 Matérialisation du Divin : notion à replacer dans « Dieu est en moi » !
La plénipotentialité de nos moyens en tant qu’outils variés pour agir nous donne un constat de puissance qui n’est pas de l’autosatisfaction. C’est qu’ayant placé la barre faisant périmètre de notre champ d’action de manière juste nous constatons en effet pouvoir nous mouvoir et agir dans notre enclos. Sur ces bases limitatives vues de l’extérieur mais grandioses vues de notre intérieur nous nous sentons habités d’une puissance de feu pour allumer bien des chantiers de la vie. Comme si nous abritions un dieu créatif à part entière parce qu’il aurait préalablement bien circonscrit les tenants et les aboutissants de son univers, sans outrepassement sur ce qui n’est pas en son pouvoir et devoir d’agir.
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D22 Il y a des futurismes ultra conservateurs.
Le chant du futur peut n’en avoir que l’air si nous nous y déplaçons avec nos apriorismes d’aujourd’hui. Demain est une globalité capable de nous faire changer d’avis sur tout y compris notre place d’acteur et de penseur dans cette nouvelle société. Ce qui n’y changera pas ce sont nos moyens internes de saisir toute réalité dans ses seuls faits ; sans se laisser bercer par un discours d’avenir ou de progrès forcément prometteur. Croire aveuglément à l’avenir ou au progrès est paradoxalement une attitude conservatrice d’allégeance à une idéologie, comme jadis aux autres formes de religion ou de totalitarisme.
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D23Conscience claire de l’ordonnancement vital de notre corps-esprit.
Le corps et l’esprit ne s’oppose que dans un vocabulaire qui matérialise excessivement la chair et les os redevenant poussière alors qu’il idéalise trop au-dessus de nous l’univers spirituel. L’un corporel visible s’opposant à l’autre qui ne l’est pas marque notre conscience en forme de deux territoires bien distincts. Que ferait le corps des informations de la vie qu’il récolte s’il ne pouvait les confier à l’esprit. Quelle infirmité d’agir aurait l’esprit s’il ne pouvait que penser sans moyens d’agir. Les outils du corps permanents et automatiques rappellent ce concept de machine à recevoir et à donner du monde vers l’esprit et vice versa.
Monter l’esprit contre le corps est un écartèlement dont ni l’un ni l’autre ne peut survivre
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D24 Etre unitaire.
La diversité de nos moyens d’action et de réception par rapport à la vie peut nous faire croire à une capacité de nous éparpiller partout en y jouant des rôles divers et variés. Schizophrènes presque nous serions d’être un et plusieurs. Les outils pour spécialisés qu’ils soient ne savent travailler qu’ensemble et dans un même espace temps. Il sont des affluents d’un seul fleuve à la fois. Toute tentative de les disperser même momentanément crée une dérive.
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D25 Notre corps réduit à l’état d’instrument.
Le vocabulaire du corps rempli d’organes corroborent à souhait la notion d’outils fonctionnels. Leur visibilité et sensibilité physique de nous faire parfois mal nous les rend triviaux au point que souvent ils nous apparaissent vulgaires. Ce sont purtant de valeureux instruments que cette proximité visuelle et sensitive ne doit pas amoindrir dans notre considération. Le respect de nos outils de vie ne peut en faire une boîte ainsi compartimentéé qu’elle aurait un bac supérieur et un bac inférieur.
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D26 Impossibilité d’arrêter la marche des outils qui sont consubstantiels à notre vie et que seule donc la mort peut arrêter.
Les outils de vie fonctionnent en continu sur simple signal indicatif qu’il y ait toujours un souffle. Leur attitude d’être des toujours, des malgré et contre nous parfois tant que nous ne sommes pas morts ressemble à une effronterie chevaleresque de défense jusqu’au bout une cause quelque soit la variation et les faiblesse de l’esprit.
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D27 Pas à pas nous trébuchons dans le silence, à petits bruits, nous trouvons chez les autres de quoi poursuivre nos vies (Colum Mc Cann)
La perception involontaire des autres par nos outils d’écoute du monde que nous ne pouvons débrancher correspond à ces babyphone pour surveiller à distance le bruit des enfants. La rumeur du monde nous parvient subliminalement avec parfois un mot, une attitude qui attire notre attention puis notre rencontre avec notre intérêt particulier. Ces petits ponts des autres vers nous à la fois nous distraient dans leur apport de nouveauté, comme le fait divers du journal ; mais aussi vient se vriller dans une sensibilité de nous que nous ignorions. Tel idée fait tilt sur un point de nous dont nous ignorions l’intérêt.
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D28 Tourne le monde. Sous nos pas hésitants. Cela suffit. (Colum Mc Cann)
Puisque la Terre tourne physiquement sur elle-même et dans l’espace monde l’explication mécanique ne serait-elle pas que ce sont les enjambés des hommes qui en provoque la rotation. Cela semble physiquement impossible en rapport de force. Mais l’image de ces pas ne pouvant s’arrêter pour que la terre continue de tourner alliée à l’idée que les hommes tomberaient dans le vide s’ils restaient en point fixe est plaisante. Outils moteurs de la marche de la Terre nous serions ! Tapis roulant pour nous retenir elle, la Terre serait !
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D29 Ne pas croire, se laisser porter
La croyance en tant que béquille sur laquelle appuyer une vie que l’on ne veut supporter tout seul a son alternative.
La clairvoyance de ce que nous sommes et des outils que nous avons pour qu’ils prennent soin de nous suffit à ce que nous existions de toutes façons. Compter sur nos outils permet de se laisser porter, de se laisser agir, par nos moyens internes dûment constatés sans qu’il soit besoin d’y ajouter une croyance ou une foi.
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D30 Expérience non angélique qu’en marchant on trouve toujours le soleil quelque part.
C’est l’expérience qui parle et atteste qu’il y a toujours un soleil quelque part et qu’il suffit de se déplacer pour le trouver. Les promenades en montagne ou au bord de la mer le prouvent physiquement. Le parcours en soi-même tout autant pour peu que la démarche ne soit pas orientée sélectivement vers le seul mieux-être. Etre est une plénitude d’expériences d’événements et de rencontre qui ne se racontent qu’après les avoir vécu soi-même dans une attitude de se laisser de toutes façons irradier par ce que nous traversons.
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D31 En marchant contre le soleil on l’a toujours l’espérance du soleil et comme J.Verne à la fin on a le bonus d’avoir gagné un jour
La vie donne ce que nous ne prévoyons pas parce que nous n’écoutons pas tout ce que nos outils nous disent. En phase parfaite avec les messages du monde nous ne devrions ne jamais être surpris. Perfection inatteignable sans doute mais qu’il ne faut pas pour autant prévoir en acceptation définitive de notre état. L’imprévision doit rester erreur spécifique pour ne pas être répétée en tant que telle. La vie est un champ de mines d’erreurs dans laquelle nous slalomons pour ne pas sauter trop souvent. Mais aussi un champ de fleurs qui jaillissent et fleurissent pour nous redonner chance, comme cette bévue que faisait le voyageur autour du monde de Jules Verne en 80 jours se croyant perdu alors qu’il lui restait grâce à la marche du soleil 24 heures pour gagner finalement son pari
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D32 Expérience d’être dans le brouillard puis 30 mn plus tard dans le soleil. Qu’est-ce qui a changé ? Le soleil était là, c’est moi ou le temps qui s’est déplacé. Comment peut-on analyser ce changement de point de vue ?
Le lieu où nous sommes est à la fois notre prison et notre royaume. Nos outils ne peuvent ressentir ponctuellement que le seul endroit où ils se trouvent. Les perspectives sur le temps ailleurs restent de l’information incapable d’influencer notre métabolisme du moment. Pourtant il peut faire beau à quelques minutes de là où nous nous trouvons. Il peut y avoir du malheur à quelques centimètres de nos yeux. Nous sentons par ce que nous vivons. Constat de notre état en même temps que motivation à nous mouvoir souvent , outils aidant, dans tous les horizons de l’espace-temps de la vie.
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