dimanche 28 mars 2010

2008 : SAGESSE ACTIVE AU QUOTIDIEN

SAGESSE ACTIVE AU QUOTIDIEN


plan
Le battement de notre cœur ne s’arrête jamais.
Notre corps, notre esprit sont une grande caisse de résonance qui ne peut se contenter du seul bruit de notre métronome interne.
Nous devons en permanence mettre notre organisme physique et psychique dans un bon captage des choses de la vie qui peuvent nous être favorables
Où trouver les bonnes pistes pour percevoir les bonnes ondes ?

TOUT CE QUI A ETE DIT AUPARAVANT
La pensée des autres ne nous apprend rien si on ne veut la poursuivre, si on ne veut pas s’impliquer.
Innée ou acquise la pensée qui nous vient d’une autre source que la nôtre est exogène : elle nous informe, nous forme mais elle n’a pas constitué pas le terreau fondamental de notre esprit et de notre propension à nous comporter de telle ou telle façon.
La culture avec laquelle nous prenons le train de la vie est comme une gare dans laquelle nous montons dans notre wagon spécifique ; et que nous laisserons un jour dans une autre gare, un peu plus loin. Mais nous seul sommes dans notre wagon, dont nous pouvons ouvrir les fenêtres et décorer les compartiments comme nous le voulons.
La pensée globale y compris l’ancienne a besoin de notre apport ponctuel pour pouvoir se continuer.
Il n’y a pas de pensée figée.
Il n’y a pas de philosophie qui puisse se passer de vérification au quotidien par les hommes d’aujourd’hui.
La culture innée ou acquise a besoin que nous l’éprouvions par notre action quotidienne pour pouvoir prétendre à exister au futur.

HUMAIN = ACTION
La nécessité de l’action au quotidien est au cœur de notre maintien à l’état d’humain.
Il n’est d’humanité que ce qui peut venir de l’humain.
Il n’est d’humain que ce qui est vivant, en perpétuel mouvement de survie, d’entretien, d’assouvissement de ses désirs.
La contemplation de l’humain sans volonté d’action débouche sur l’insatisfaction puisque les voies de l’amélioration sont volontairement bouchées.
L’action réfléchie fait de nous de véritables philosophes capables d’expérimenter
notre terreau fondamental – notre pâte humaine –
notre empreint à la culture innée, acquise ou à acquérir
notre méthode de travail toujours améliorable pour moduler notre terreau et notre culture.

NECCESITE DE LA METHODE
De même que le voyage demande des cartes, des instruments de conduite, de même que la construction demande la connaissance du comportement des matériaux…de même la vie demande quelques grands fondamentaux de connaissance et de possibilité d’action.
La sophistication des prêt-à-vivre sans aucun effort personnel ne peut remplacer la part de soi que réclame notre bonheur, notre fierté d’être nous-même. Notre plaisir est ce que nous construisons nous-mêmes, avec notre méthode.

NOTRE VIE N’EXISTE QUE LA ET PARTOUT ON NOUS SOMMES
Le passé aussi glorieux n’existe plus pour nous.
Le futur aussi prometteur n’existe pas encore pour nous.
Nous sommes acculés au présent : en pensée, en actes, en succès ou en échec.
Il faut savoir nous poser fermement sur chaque instant de la vie comme s’il n’y en avait jamais eu d’autres et comme si il ne devait y en avoir jamais d’autres. Nous n’arrivons pas vierge sur cet instant mais bardé d’un bagage – terreau personnel, culture innée/acquise, méthode - qu’il nous faut savoir mettre immédiatement en disponibilité et en action sur ce fameux instant.
Les instants de la vie :
Les instants seuls avec soi—même :
- dire la vérité ou la transformer à son avantage
- percevoir la réalité d’un événement ou l’ignorer
- juger un événement, une situation ou une personne, selon son réflexe ou en l’analysant pour ce qu’il est dans la réalité des faits en notre connaissance
- calculer un intérêt particulier d’un événement – intérêt financier par exemple – en ne prenant pas en compte d’autres conséquences
- accomplir un acte ou l’anticiper par une pensée en faisant sciemment à un autre ou aux autres quelque chose que nous n’accepterions pas si on le faisait à nous
- rentrer dans un état d’énervement au-delà d’une première et courte réaction
- réagir vite sans avoir eu le temps de se demander dans quelle direction on allait
- ne pas prendre le temps d’évaluer les matériaux et les outils dont a besoin.
- aborder une situation en espérant que c’est la situation qui nous mènera parce que nous n’avons pas l’intention d’y prendre part
- se conforter dans un premier réflexe de peur en refusant l’examen objectif des faits
- se juger incapable de réfléchir seul à une situation
- mettre toujours en avant un réflexe d’appartenance à un groupe (nation, religion, fratrie) avant de se poser la question du bien ou du mal fondé pour soi seul


Les instants chronologiques de la vie :
La décision de faire venir au monde
Accompagnement à la vie adulte
Acquisition de connaissances culturelles
Se former à l’idée d’une vie matérielle : savoir-faire, faire savoir
Choix d’un partenaire de vie
Choix d’un cadre de vie matérielle
Choix d’un cadre de vie spirituelle
Choix d’un cadre de vie sociale
Choix d’une hygiène de vie
Choix de ses représentants démocratique
Choix de ses loisirs
Choix de son lieu de vie
Choix du respect aux autres, du respect de soi, du respect des autres vis-à-vis de soi
Choix de sa dépendance affective
La place que l’on prend dans la société au fil des âges : de l’enfance à la vieillesse, prenant ou preneur.
La contribution que l’on apporte dans la société au fil des âges : frein ou accélérateur ?
L’ignorance des autres ou l’intelligence que l’autre tisse autour de nous le support de notre
Existence
TEXTE
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SAGESSE ACTIVE AU QUOTIDIEN

Le battement de notre cœur ne s’arrête jamais.
Notre corps, notre esprit sont une grande caisse de résonance qui ne peut se contenter du seul bruit de notre métronome interne.
Nous devons en permanence mettre notre organisme physique et psychique dans un bon captage des choses de la vie qui peuvent nous être favorables
Où trouver les bonnes pistes pour percevoir les bonnes ondes ?
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IMPOSSIBLE DE NE PAS VIVRE
Le jour qui se lève précède toute envie de ma part. C’est la lumière du soleil qui s’incline sur la Terre et donc sur moi puisque je suis habitant de cette Terre.
Ce jour qui recommence me réanime sans me demander mon avis. Il me prend au collet, me jette littéralement du lit, et me positionne comme un mannequin de vitrine pour une nouvelle journée de figuration. Que je le veuilles ou non le mécanisme de la vie me maintiendra debout, jusqu’au soir. La forme de mon existence ne m’appartient pas. Placé là je suis et m’autosuffit par un mécanisme d’échange de flux d’air dans mes poumons, d’injection de ni sucs internes par le sang. Tout fonctionne impeccablement sans aucune intervention de ma part. En fait je ne suis pas réellement libre puisqu’il m’est impossible de déconnecter les ficelles essentielles de la marionnette que je suis, manipulée par un automatisme sur lequel je n’ai ni connaissance ni prise. Rompre les liens dont on ne sait d’où ils viennent – suicide – ne peut être un acte réfléchi et décidé puisque le résultat n’est jamais visible pour la personne concernée.
Je suis donc dans un état obligatoire de fonctionnement de mon corps, de mon esprit que l’on appelle « vivre ». Encore faudrait-il ici trouver un mot et une explication pour décrire cette étape du constat de vivre sans que l’être concerné ait commencé à s’en rendre compte. Est-ce possible de vivre et de ne pas le savoir, est-ce possible d’exister en n’ouvrant aucun moyen de perception que l’on existe. Comme une machine posée là dans un coin de la planète qui n’intéresserait personne et qui bien sur ne s’intéresserait même pas à elle-même. On ne peut même pas appeler cela une sous-vie, encore moins une survie, ni une vie végétative. Je crois trouver quelque chose de plus approchant en usant le qualificatif de mécanique. Une vie mécanique posée quelque part dans le plus strict ronronnement de l’automatisme de ses flux.
Une mécanique qui s’auto fluidifie toute seule, sans diagnostic ni détection d’anomalie ; puisque par nature le système s’auto génère, dans le cadre de temps de sa vie.
Cette description mécanique de la vie qui nous relève chaque matin n’est pas une fiction mais une réalité que je prends comme un principe fondateur des forces en présence en moi. Il est vain de se poser ne serait-ce que la première question à propos du comment et du pourquoi de cette vie mécanique : elle est, elle me précède, elle m’oblige, je ne peux ni l’arrêter ni la changer .
Encore un mot pour que le mot « mécanique » soit bien entendu comme un terme généraliste de fonctionnement par phases successives qui s’enclenchent les unes avec les autres. Y compris pour le fonctionnement des choses de l’esprit qui relèvent plus des circuits éléctriques entre neuronnes que des battements physiques entre organes.
Que toute cette mécanique se mette en route sans rien nous demander, comme une machine programmée, ne cesse de m’étonner. Et plus exactement d’ailleurs ce n’est pas la mécanique qui se remet en route car elle est en route. C’est moi, dans mes perceptions, qui me réveille à leur présence, à la continuité de leur fonctionnement. Ma perception n’est qu’un ajout, qui paradoxalement vient de la mécanique, pour constater ce qui existe tout à fait en dehors de mon choix de vie, de mon libre arbitre.
La mécanique de la vie précède ma conscience à la vie. Qu’en faire ?

<<<<<<<<<<<<<<<<<<<<<<<<<<<<<<<<<<<<<<<<<<<<<<<<<<<<<<<<<<<<<<<<<<La mécanique fonctionne toute seule pour autant que l’on n’entrave pas son but ou ses rouages.
Très rapidement la mécanique ne se contente pas d’être. Elle éveille en nous son « logiciel » de perception de la vie par lequel nous prenons conscience de ce qui se passe de mécanique en nous. Nos organes d’appréciation relèvent dans les différents points de passage de notre organisme physique et psychique des mesures de notre fonctionnement. Le relevé nous renvoie une impression globale qui ne détaille pas les points précis. D’ailleurs pour la plupart d’entre nous nous sommes bien incapable d’avoir une cartographie précise de notre fonctionnement et des points cruciaux de bien ou de mal aller. Le message est généraliste pour nous envoyer un bulletin de santé beau, mauvais ou moyen. Pourquoi ce manque de précision ? Parce que nous n’avons pas la connaissance scientifique de notre corps et de notre esprit ; et parce que nous ne savons pas isoler l’information spécifique pour la laisser dans son strict champ d’influence. Nous généralisons très vite un indice particulier pour en faire un état général.
Qui plus est l’indice que nous n’identifions pas à sa juste mesure fait partie de la mécanique qui sait très bien comment s’autoréguler. Plutôt que de donner une importance démesurée à un indice mineure ayant fonction de se faire réguler par la mécanique automatique nous avons une tendance à prendre l’indice en « affection » et le traiter par l’extérieur de la mécanique, par notre affect, par notre subjectivité devançant une objectivité de connaissance qui nous fait défaut. Mais pour autant pourquoi cette précipitation de notre « logiciel » perception par nous-même à vouloir aller s’occuper de ce qui pourrait se réparer, se résoudre tout seul par l’autorégulation de notre mécanique. Nous nous pensons indispensable, important, plus fort que la nature de cette naturelle mécanique, pour venir lui dire ce qu’elle devrait faire. Alors qu’elle ne nous a pas attendu pour faire et entretenir l’énorme constituant complexe que nous sommes ; et qui plus est qu’elle ne nous attendra pas pour continuer sa tâche, quelque soit l’impertinence et l’incompétence de notre interventionnisme. Comme quelqu’un qui ne serait définitivement pas susceptible la mécanique poursuit inlassablement son œuvre. La subtilité de notre relation avec notre mécanique de vie c’est qu’il ne s’agit pas d’un rapport de force ou d’un cheminement hiérarchique. Notre mécanique ne nous empêche pas de vouloir savoir ce qui se passe en elle, elle ne nous interdit pas de nous prendre d’affection pour tel petit bobo, elle n’arrête pas notre geste lorsque nous allons réparer nous-même ce qu’elle aurait un jour de toutes façons remis en ordre. Mais la répétition des actes où nous nous substituons à notre mécanique crée des habitudes où nous devançons notre mécanique, où nous nous habituons à prendre sa place, dans une proportion qui peut un jour dépasser nos capacités et nos forces.
Je reviens toujours au fondamental de ce qui se passe en moi avec cette mécanique qui tourne toute seule tout en me donnant la perception d’en apprécier le fonctionnement. Je dois utiliser tous ces outils de manière vigilante dans l’observation mais précautionneuse, voire paresseuse dans les actes. En d’autres termes pourquoi vouloir personnellement intervenir dans un mécanisme qui marche bien tout seul
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DONNER AU BATTEMENT DE LA VIE UN ESPACE D’EPANOUISSEMENT
La vie mécanique met en place un large éventail de processus avec lesquels notre moi éveillé va pouvoir agir.
Physiquement nous allons pouvoir respirer, grandir, sentir, voir, goûter, entendre etc …
Psychiquement nous allons pouvoir distinguer, juger, apprécier, choisir, jouir, souffrir.
Il nous faut bien percevoir ce que nous rend chaque moment, chaque jour, chaque instant la mécanique de notre vie pour savoir ce que nous pourrions en faire de plus : physiquement, psychiquement.
Mais d’abord il faut bien percevoir pour ne pas entraver ce qu’a prévu automatiquement la mécanique. Quand nos efforts consistent à entraver ce qui se fait de bien et d’utile sans nous nous perdons notre temps et grippons la mécanique.
Au contraire, quand nous percevons les lignes de cheminement de notre mécanique nous pouvons opportunément prendre le même chemin, accompagner ses voies naturelles qui nous mènent forcément dans un bien aller puisque venant de nous et allant avec nous.
Si notre mécanique a prévu que nous puissions l’observer ce n’est point parce qu’elle aurait besoin de nous mais parce qu’elle est à notre service, voulant nous tenir au courant de ses actions, sollicitant que nous participions çà et là lorsque son cheminement lui fait rencontrer des opportunités qui pourraient nous intéresser.
Comme un GPS interne autodétecteur de nouvelles pistes, de nouveaux croisements, de nouveaux dangers, la vie mécanique nous incite à suivre ce qu’elle tente de gérer au mieux au fur et à mesure de sa progression : progression dans l’espace c'est-à-dire dans le lieu physique et psychique où nous sommes, progression dans le temps c'est-à-dire dans la suite des événements que nous traversons. L’automatisme de ses réactions lui fait emmener notre corps et notre esprit mais l’alternative d’un itinéraire bis est toujours là, voire est déjà incitatif, pour nous indiquer la possibilité de faire justement, ici et maintenant, quelque chose de plus, analysé mécaniquement bien pour nous.
La fenêtre de tir de notre décision est très brève. Mais lorsque notre mécanique interne nous envoie un message de possibilité d’action, il faut y aller, le risque est calculé, et c’est l’ensemble de notre cheminement qui se repositionne agrémenté de cette nouvelle escapade qui ne nous écarte du but mais au contraire l’agrémente.
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SE LAISSER SEDUIRE PAR LES ACCROCHE-CŒURS DE LA VIE
Notre mécanique de vie est un engin tous terrains, quatre ou cent roues motrices si vous voulez, dont le but est de s’adapter à tous les obstacles ou opportunités qui se présentent.
Notre mécanique est le premier organisme autoréactif qui parcours le terrain de la Vie avec un grand V parce qu’elle englobe toutes les villes : physiques, psychiques, humaines, naturelles, métaphysique, imaginaires.
Son champ de vision n’est pas que oculaire. Il est multi sensoriel pour nous rapporter tout ce qui se passe autour de nous.
Les dangers immédiats, les écueils prévisibles. Mais aussi les points accueillants, les portes entrouvertes à pousser, les désirs latents, toutes les formes d’attente des êtres et des choses.
Le savoir c’est déjà l’éventualité de le pouvoir.
La vie tous les jours nous défile son programme comme si elle nous sollicitait de venir y faire un tour, de monter sur le manège à condition d’en prendre le ticket. L’offre est libre et se renouvelle constamment. Ce qui ne se renouvelle pas c’est notre envie de participer si nous prenons l’habitude de systématiquement refuser les offres du jour.
Comme notre mécanique de vie notre logiciel de perception de la vie a besoin d’être aiguisé pour savoir détecter et lire les opportunités du jour. Car à force de dire non nous infirmons, nous amputons notre capacité à dire oui. Nous n’osons plus. Nous nous fermons au monde de l’opportunité, celui que j’appelle le monde de l’accroche-cœur de la vie.
Il peut sembler paradoxale de se forcer à dire oui ; mais je retournerai le propos qu’il est encore plus paradoxal, voire sans possibilité de retour de se forcer à dire non. Le oui peut se tromper mais quand même pas toujours auquel cas il emmène vers un nouveau pour soi et pour tous. Le non ne se trompe jamais mais ne mène nulle part.
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CULTIVER LES PISTES QUI VONT LE MIEUX EN NOUS, LE MIEUX AVEC NOUS
L’osmose est naturelle entre la mécanique de notre vie et ce que nous aimons. A condition de faire en sorte que les paramètres de perception soient bien en place et non entravés par l’extérieur. Ce que nous sommes et ce que nous aimons doivent mécaniquement s’additionner pour déboucher dans l’action.
Si notre analyse est juste il n’y a pas de raisons que cela ne marche pas.
Si cela ne marche pas réétalons calmement le cheminement de notre prise décision : la perception de la vie mécanique était-elle tout à fait exacte, ne l’avons-nous pas légèrement mal interprêtée ; notre affinité-amour pour telle entreprise est-elle réellement bien fondée, ne l’avons-nous pas anticipée, ne l’avons-nous pas fantasmée.
La correction n’est pas une catastrophe c’est au contraire un gain de temps pour recadrer la possibilité d’épouser la vraie opportunité cette fois , celle qui nous offre une situation exacte et un amour-affinité exact pour en bâtir une action.
Il est indispensable de n’entreprendre que des choses qui sont à notre portée.
C’est une disposition purement mécanique qui additionnent des faits, des situations, des compétences, des projections de désirs, des volontés pour faire un projet qui va s’ériger, se construire, tenir debout et exister pour notre satisfaction et pour celle de ce qui nous environne.
Nos compétences, nos projections de désirs, notre volonté font partie d’un réseau de nous-même, nous seul, que nous devons en permanence identifier et prendre en affection sous le terme général de « ce que nous aimons faire », « ce qui va le mieux avec nous », ce qui est le mieux pour nous ». Ce n’est pas une note d’arithmétique de notre valeur dans un monde quantitatif précis. C’est notre jauge, notre jugement personnel objectif sur nous qui nous permet de savoir comme dans une eau dont nous ne connaissons pas la profondeur ou sous un pont dont nous ne connaissons pas la hauteur l’assurance que nous « devrions passer »
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TOUT CE QUI A ETE DIT AUPARAVANT
La pensée des autres ne nous apprend rien si on ne veut la poursuivre, si on ne veut pas s’impliquer.
Innée ou acquise la pensée qui nous vient d’une autre source que la nôtre est exogène : elle nous informe, nous forme mais elle n’a pas constitué pas le terreau fondamental de notre esprit et de notre propension à nous comporter de telle ou telle façon.
La culture avec laquelle nous prenons le train de la vie est comme une gare dans laquelle nous montons dans notre wagon spécifique ; et que nous laisserons un jour dans une autre gare, un peu plus loin. Mais nous seul sommes dans notre wagon, dont nous pouvons ouvrir les fenêtres et décorer les compartiments comme nous le voulons.
La pensée globale y compris l’ancienne a besoin de notre apport ponctuel pour pouvoir se continuer.
Il n’y a pas de pensée figée.
Il n’y a pas de philosophie qui puisse se passer de vérification au quotidien par les hommes d’aujourd’hui.
La culture innée ou acquise a besoin que nous l’éprouvions par notre action quotidienne pour pouvoir prétendre à exister au futur.
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SOMMES-NOUS RESPONSABLE DE CE QUI NOUS PRECEDE
Chacun de nos actes est individuel et s’inscrit dans un espace temps unique.
Ce qu’ont fait nos ancêtres s’est développé dans un contexte qui n’était pas le nôtre : nous n’avons de leurs actes que le résultat final.
Ce qui est fait déclenche un caractère existentiel qui ne peut s’effacer. En sommes-nous responsable pour autant ? Devons-nous le prendre obligatoirement en compte ?
Le point que nous ne pouvons éviter c’est de ne pas vouloir, de refuser l’existence. La simple mécanique de notre fonctionnement refuse ce rejet de l’existant. Ce qui existe fait partie de nous.
Pour autant cette appartenance des actes passés à notre existence présence ne nous force pas à une utilisation de cette ressource. Nous pouvons vivre le présent sans qu’il soit continuellement un remue ménage du passé. Notre mécanique est assez bien faite pour pouvoir mettre de côté, pour « par-donner » sans « oublier », ce qui nous vient automatiquement du passé mais que nous ne comptons pas utiliser au présent.
Cet arrivage automatique de ce qui nous précède nous enlève totalement la responsabilité d’actes ou de résultats de phénomènes. A moins que nous n’ayons besoin pour exister présentement de puiser et revendiquer ce passé. Et encore, l’emprunt à un événement passé ne donne mécaniquement aucune possibilité de refaire soi-même cet exact événement.
Le passé n’appartient qu’à celui qui a de ses mains et de sa tête commis l’acte précis.
Si l’on pouvait une fois pour toutes , et tous habitants de la terre confondus, à un moment « t » prendre conscience que tout ce qui a été fait auparavant n’a pas été fait par nous nous gagnerions soudainement tous ensemble une grande fraîcheur pour aborder le présent. Pouvoir n’être jugé que sur son seul comportement du moment ! Ne pas s’entendre reprocher des choses que l’on n’a pas commise soi même. Ah, quel bonheur ce serait ! Quel gain de temps aurions-nous puisque le temps occupé à parler du passé pourrait être totalement versé au bénéfice du présent.
Nous ne sommes pas responsable du passé mais le passé nous constitue comme une montagne qui empile ses strates. Dans la plateforme de l’humanité nous ne pouvons être qu’au tout dernier étage et nous sommes donc dispensés de fouiller et de laisser fouiller notre passé qui ne nous appartient pas en tant que liberté pour agir dans notre présent.
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AVONS-NOUS PRISE POUR MODIFIER CE QUI PRECEDE ?
Ce qui a été fait est scellé dans les strates de la construction de l’humanité. Aucun moyen de revenir en arrière. Aucun moyen d’effacer. Faut-il pour autant accepter ?
Accepter le passé est un autre acte, mais un acte du présent qui ne peut d’aucune manière déconstruire et reconstruire ce passé.
Au risque de pousser l’iconoclaste très très loin je crois qu’il faut toujours avoir une fierté du passé en tant que travail précédent qui nous a constitué. Je veux dire qu’à tout prendre, et dans l’état de ma conscience d’aujourd’hui, je préfère être Etre Humain pensant que fossile végétatif. Merci donc a tout ce qui m’a constitué, y compris les guerres et les horreurs – oui, je suis iconoclaste mais pas autant irréaliste que vous pourriez le qualifier – merci donc de m’avoir construit jusqu’au point où je suis. Ce remerciement s’adresse à la méthode faite d’actions successives de mes aïeux, mais il ne vient pas gratifier et qualifier les actes précis réalisés dans des contextes dans lesquels il m’est impossible de me transposer. Je ne peux pas juger l’histoire. Je peux en dire qu’aujourd’hui, avec ce que je sais, je ferais de telle ou telle façon, et que par conséquent je ne referais pas tel ou tel acte. Mais ceci n’est qu’une transposition, une simulation de décision, un exercice intellectuel que je ne peux pas inscrire comme un acte du présent.
Le passé est figé dans le sarcophage de l’histoire. Nous pouvons en archéologue nous y intéresser, en prendre des leçons, des résolutions de ne pas faire pareil , voir des condamnations morales. Mais notre jugement ne peut devenir un acte qui aurait pouvoir d’aller déloger le passé.
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POUVONS-NOUS UTILISER LE PASSE COMME BON NOUS SEMBLE ?
Notre imaginaire a toute liberté pour vagabonder là où bon lui semble. Cette faculté est extraordinaire quand on y pense puisqu’il s’agit ni plus ni moins que du constat de notre merveilleuse Mécanique de Vie qui stocke tout ce qui passe avec un logiciel « moteur de recherche » entrant nos instincts et trouvant tout ce qui lui correspond.
Nous ne pouvons pas couper notre fonction « moteur de recherche » mais la connaissance d’une correspondance trouvée ne nous oblige pas à en faire au présent une utilisation déviée.
Savoir n’est pas devoir faire. Le savoir vient à nous pour que comme un suc dans le sang : nous le distillons à ce que nous aimons faire ; pour que nous nous en prévenions pour ce que nous ne devons pas faire. Ce filtre de nous-même est le résultat d’un inné conforté d’un acquis que nous devons rendre toujours vigilant pour accomplir ses fonctions de veille interne sur notre comportement.
La « tuyauterie » de cette usine à gaz est compliquée quand on l’explique avec des mots mais elle est quasi instinctive quand on met honnêtement en place ses outils minimums de vie.
Est inclus dans ce comportement de base un naturel respect de ce qui l’autre et la liberté de l’autre. Le passé n’est rien d’autre que cet « autre », humain ou événement, qui a existé, qui nous constitue, que l’on ne peut déloger, mais qui, figé dans son sarcophage de l’histoire, ne peut provoquer d’autres soubresauts que ceux que l’on va volontairement provoqués.
Le passé n’est pas modifiable. Toute tentative de modification de ce qui nous précède n’est qu’un nouvel acte du présent, utile ou inutile, mais qui ne changera rien au passé.
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Y-A-T-IL FORCEMENT UN PASSE IMPOSE
Au sommet de l’évolution, à la fin de l’histoire ( ?) nous ne pouvons qu’admettre qu’il y eut sinon un commencement du moins des changements successifs qui se sont empilés l’un sur l’autre. Comme les strates géologiques sont le centre de la terre qui permet présentement d’aller y chercher du pétrole, nos couches successives ont transformés nos attributs physiques et physiologiques.
Beaucoup de nos instincts, de nos atavismes, de nos comportements réflexes viennent d’une chaîne logique d’habitudes qui se sont transformés pour s’adapter ergonomiquement à nos modes de vie, pour façonner nos modes de vie.
Impossible de revenir en arrière dans la chaîne de l’évolution car ce sont véritablement des fonctions entières qui se sont ou créés, ou transformées, ou supprimées. Qui plus est existe un automatiste de cette évolution qui nous a transformé à un rythme lent qui ne nous permettait pas de nous en rendre compte. Le résultat était là à notre naissance. Et l’acquis de nos vies à notre mort n’est pas immédiatement visible. Parenthèse ici pour noter que notre époque change la donne de cette lenteur de l’évolution du fait de la rapidité technologique de l’espace temps qui permet des transformations ontologiques visibles tout de suite. Parenthèse fermée et retour à un passé imposé mais qui ne rentre en nous, si nous nous y efforçons, que d’une manière mécanique. Je veux dire que je ne peux éviter le passé et au contraire vouloir le prendre comme une boîte de référence ; mais que je ne suis pas obligé de le brandir comme un étendard de mes combats d’aujourd’hui et de mes espérances de demain.
Le passé me constitue mais me laisse libre de bâtir mon présent
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LIBRE CHOIX DU PASSE ?
On ne peut pas être sélectif dans l’exercice de stockage des faits qui nous précèdent. Ils font tous ensemble partie d’un tout solidaire, cimenté. Les actes du passé sont des briques entrecroisées d’un même édifice. Nous ne pouvons en désenclaver l’une ou l’autre parce que celles qui s’y superposent perdraient ainsi leur assise, leur raison d’être, leur raisonnement fondateur.
Le passé est un tout fondateur au sens de fondation d’un édifice dont nous habitons la dernière partie construite. C’est très important d’avoir une pensée juste par rapport à cet fonction tutoriale qu’exerce le passé sur nous. Une fonction magistrale au sens qu’elle est un tout indissécable.
L’injonction démocratique du libre arbitre, du libre choix n’a pas été assez précisé concernant son champ d’application qui est le présent en non pas le passé. Il a été dit « du passé faisons table rase » sans doute pour nous concerner au seul présent, pour ne pas continuer à toujours tire des références de mode de vie au passé.
Mais la démocratie abusive qui ne s’interdit rien et même interdit d’interdire se bute à plus fort qu’elle lorsqu’elle incite à fouiller le passé et en faire un tri sélectif en convenance justement avec son bel esprit de liberté totale. On ne peut empêcher les gens de penser ce qu’ils veulent mais on peut rappeler le périmètre de la même démocratie délimité pour un champ d’action qui s’arrête là où commence le champ de l’autre.
En la circonstance ici aussi le passé est un autre, un autre champ labouré en un autre temps dont il ne nous appartient pas de tamiser la terre pour en séparer le bon grain de l’ivraie. Tout est dans tout qui nous constitue aujourd’hui totalement
<<<<<<<<<<<<<<<<<<<<<<<<<<<<<<<<<<<<<<<<<<<<<<<<<<<<<<<<<<<<<<<<<<La revendication fondamentale et vitale de vivre notre moment présent n’est pas une invention d’aujourd’hui mais le mode d’appréhension de leurs temps présents qu’ont dû avoir toutes les générations qui nous ont précédés. Toutes en disparaissant nous ont laissés leurs présents, sans prétention autre que ne pouvoir pas faire autrement que de laisser sur place ce que ni elles ni personne ne peut jamais emmener quand nous disparaissons.
Ces legs du passé nous les trouvons là comme un bric à brac accumulé. Il y a à mon avis beaucoup de prétentions intellectuelles et un esprit très formaliste à nous représenter les cultures passées comme des compartiments bien rangés, et comme si les acteurs de cette culture décrite avaient bien su ce qu’ils faisaient au moment où ils ont commis leurs actes.
Si tout n’est pas génération spontanée, osons croire, à mon avis, que toutes les civilisations se comportent selon l’humeur de leur moment, avec leur instinct du présent et sans être omnubulé par la catégorisation de que vont devenir leurs actes. Je crois que sous toutes les latitudes en en tous les temps les gens ont fait ou font ; et il s’en dégage un commun entendement qui passe ou non à la postérité. En cela la véritable culture est passionnante parce qu’elle est le substrat de la vie de tous les êtres humains qui nous ont précédés. Etres humains seulement préoccupés par leur présents pour boire-manger-dormir-jouir-apprécier-aimer, avec la même belle mécanique physique et physiologique que celle qui nous est à notre tour confiée. Substrat comme un engrais sans aucune valeur de réutilisation pratique dans notre monde d’aujourd’hui mais excellente fumure pour éclairer, de l’expérience passée dont ils viennent, le présent que nous bâtissons.
<<<<<<<<<<<<<<<<<<<<<<<<<<<<<<<<<<<<<<<<<<<<<<<<<<<<<<<<<<<<<<<<<<Le processus quasi chimique doit continuer pour laisser à ceux qui nous suivront un nouveau substrat se superposant à celui que nous avons trouvé.
Le passé nous intimide souvent parce qu’il nous est présenté dans une synthèse si glorieuse que nous pensons ne jamais pouvoir l’égaler. Songeons aux expressions récentes qui ne sont même pas encore dans l’histoire mais déjà dans nos mémoires comme pour nous culpabiliser de ne pas savoir faire pareil. Je cite par exemple « LES TRENTE GLORIEUSES » parce qu’il se trouve que ce sont mes trente premières année. Ou bien « LE SIECLE DES LUMIERES ». Comme si dans ces deux exemples tout était glorieux pour l’un ou baigné de lumière pour l’autre.
Nous pouvons toujours mieux faire mais l’essentiel est de commencer par faire, avoir la conscience de devoir faire. S’il est une seule vérité c’est qu’il ne peut rester de nous que ce que nous faisons, et si nous le voulons en plus, ce que nous voulons faire de bien, ce que nous croyons qu’il est bien de faire. Mais la volonté de vouloir faire précède la qualité de ce qui sera fait.
Pour dire que nous n’avons pas à faire de complexe d’infériorité – ni de supériorité – par rapport aux cultures passées qui ont fait de leur mieux et à propos desquelles de toutes façons aujourd’hui nous ne pouvons rien. Accordons-nous la même indulgence de jugement par rapport à la qualité de ce que nous faisons pour nous consacrer préalablement à tout d’abord vouloir faire.
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RIEN N’EST TROUVE DEFINIVITVEMENT
Beaucoup de nos recettes de vie d’aujourd’hui, nos moyens personnels et collectifs de vivre la vie, sollicitent et utilisent des techniques ou des découvertes récemment trouvées.
Et pourtant nos prédécesseurs vivaient eux aussi, pleinement sans doute, sans regret de ne pas avoir de réfrigérateur et sans maugréer de ne pas avoir de réseau pour leur téléphone portable.
« Je ne pourrais pas vivre sans… » est une échappée verbale qui en dit long sur l’enfermement dans lequel nous acceptons que les technologies et les idéologies d’aujourd’hui nous enferment.
On a comme l’impression que notre monde contemporain est comme une bulle d’un espace-temps donné où cohabitent des êtres, des éléments, des idées, pour ce seul temps donné.
Il y a eu d’autres bulles, il y aura d’autres bulles. Chacune a pris de la précédente la dernière mémoire et la dernière plateforme d’évolution.
Mais loin de là, tout n’est pas trouvé ! Les conditions de vie des nouvelles bulles sont imprévisibles. Et le rêve que les bulles ne prendraient de la précédente que le meilleur pour elle-même ne bâtir qu’un super meilleur est utopique.
Il est des trouvailles comme la roue ou la démocratie qui perdurent. Mais encore nous ne pouvons affirmer leur éternité.
Chaque génération a un besoin vital pour exister de trouver quelque chose. Et c’est parfois dans le sursatisfait qu’elle trouve, ne fut-ce que dans le régressif, le moyen d’inventer quelque chose de nouveau bien à elle.
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MEME LES METHODES CHANGENT
L’histoire apprise déroule toujours une suite de faits comme si les processus étaient toujours les mêmes, que rien ne changerait chez l’homme. C’est globalement vrai mais il faut se méfier des basculementss quasi sismique qui arrivent quelque fois à des points de rupture si forts et brutaux que l’on peut y assister en direct. Le raccourcissement à l’instant de l’espace temps aujourd’hui crée des conditions ontologiques de transformation du comportement de l’homme. Nous ne voyons pas complètement parce que tous les hommes n’en sont pas atteints mais la tendance est là, existe.
En l’occurrence le passé risque de ne plus s’accumuler de la même façon par strates successives sagement empilées. Il nous appartient de ne pas brusquer ces changements de méthodes en cours mais il fait partie du fonctionnement de la mécanique de l’homme de ne pas pouvoir brider sa curiosité. Si quelque chose est possible un jour elle se fait. Pour autant la bride lâchée n’indique pas obligatoirement le sens dans lequel le cheval va s’emballer. Liberté et qui plus est nécessité à nous de donner une direction et un but aux nouvelles méthodes et aux nouveaux champs de découvertes que nous employons.
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LE PRINCIPE DE LA METHODE DEMEURE
Rien n’est fait qui ne se conçoit. Le don de la vie est une condition de pouvoir être mais est insuffisant pour continuer.
Tout ce qui a été fait auparavant n’est pas qu’une convulsion naturelle qui comme une enflure seserait développée et aurait éclatée pour donner le résultat que nous avons devant les yeux .
Des traits caractéristiques du passé indique que des moments forts de civilisation ont été voulu, décidé, travaillé, par un homme, des hommes, réagissant peut-être instinctivement au moment où ils ont agi, mais disposant malgré tout et avant tout d’outils compétents pour exécuter la tâche et le travail qu’ils nous laissent.
Il n’est point à mon avis de place tranquille où l’homme pourrait ne rien faire sur terre.
Chaque homme doit mettre en œuvre ce qui le démange obligatoirement en tant qu’instinct à vouloir participer.
Et c’est à mon avis une erreur grave que de laisser planer l’idée empruntée à la démocratie abusive selon laquelle on pourrait être un habitant passif de la terre. La disponibilité des biens donne une idée de possibilité de jouissance et de consommation exacerbée. Il n’y a rien contre cette idée sinon des jugements moraux qui ne sont pas ici mon propos. Je m’en tiens toujours au fonctionnement des choses, à leur mécanisme inéluctable contre lequel il ne sert à rien de s’insurger.
Va donc pour la consommation et la jouissance. Mais pour réellement assumer et concrétiser leur promesse de plaisir elles doivent elles aussi proposer et faire accepter une méthode propre à chacun pour que le plaisir en question soit réellement personnalisé à son destinataire
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LA METHODE D’ACQUISITION DES CHOSES POUR SOI NE PEUT RELEVER QUE D’UN TRAVAIL PERSONNEL
Avoir n’est pas être. La mécanique qui nous est donnée « gratuitement » nous permet d’exister au sens végétatif mais non pas d’être au sens existentiel. Inconsciemment il nous est inculqué un pack minimal d’envies de vivre dont on peut très bien se suffire. Je le dis sans condescendance car ainsi est assuré pour tous et à travers tous le service minimal de la vie. Et le mot minimal n’est ici absolument diminutif mais plutôt « initial ».
Pour autant la vie sans où l’on laisse les mécanismes de base réagir à notre place présente le danger de ne pas, de ne plus faire le travail de libre arbitre de sa manière de vivre. Dans nos temps de manipulations de masse augmentée par l’exponentialité de la technbologie il me semble indispensable d’avoir et sa vigilance et sa manière de vouloir conduire « ses » choses.
La facilité matérielle de vie a la tendance de vouloir déborder sur nos méthodes de vie ne serait-ce que pour nous faire avaler sans la douleur de la réflexion les décisions qu’elle veut nous faire prendre.
Or le matériel peut tout pour nous sauf celui de remplacer notre esprit et l’usage de notre esprit pour décider, dans un champ circonscrit mais quand même exploitable, les pistes et les méthodes qui nous vont le mieux.
N’acceptions jamais une méthode de vie que nous ne choisissons pas nous-même, aussi étroit soit-il nous pouvons trouver le plus tenu sentier dans lequel nos pas seront à l’aise, à leur seule et juste mesure. Personne ne peut mettre les chaussures d’un autre. Même acheter en prêtes-à-marcher le pas que nous empruntons va modeler le cuir, la semelle, l’empreinte que nous en ferons. Les outils de la vie peuvent être ceux issus de l’expérience des autres mais, ils et nous avons, besoin d’une accoutumance réciproque phase dans laquelle ni l’un ni l’autre ne peut forcer l’autre

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LA METHODE CULTURE PLAQUEE NE PEUT QUE RECOUVRIR CE QUI EST NOTRE MOI PROFOND ET QUE NOUS NEGLIGERIONS AINSI DE DECOUVRIR
Tous les emprunts que nous faisons à l’autre, à ce qui existe déjà, a besoin que nous connaissions préalablement nos capacités pour l’accueillir. Il faut d’abord savoir ce dont a besoin. Une culture extérieure ? Pour quoi faire ? Il nous faut d’abord songer à nous et à notre définition intime de nos conditions de vie. Que voulons-nous ? Quel prix ? Quel sacrifice ?
La référence culturelle antérieur plaquée systématiquement sur nos vies est un éteignoir de notre vraie et potentiellement possible personnalité.
Il est des cultures nécessaires pour se déplacer socialement, démocratiquement, professionnellement. Leurs capacités d’enveloppement et de contamination virale de nos personnalités sont tout à fait prouvées mais il ne peut en être autrement pour se mouvoir dans un monde de règles de sociales.
Les cultures « de loisirs » sont à considérer avec une toute autre hauteur de vue tant leur caractère de survie de l’espèce n’y est pas prouvée. Leur caractère obligatoire devient un vernis de reconnaissance que chacun se donne artificiellement pour s’apprécier ou se dénigrer ; pour reformer quelque part une reconnaissance clanique entre soi confortable. Ce qui amène à ne penser qu’à exister que sous le regard pré-façonné de l’autre.
Il se peut que beaucoup de mes contemporains aient un besoin vital de cette reconnaissance mais qu’ils ne se méprennent pas sur les possibilités limitées que ce regard peut voir : le dehors, la superficialité ; mais le cœur et l’affection ne sont pas dans la focale de cette optique.
Ainsi délaissé du regard des autres notre cœur et notre affection sont en jachère de caresse, d’attention. Alors qu’ils existent eux réellement, bien plus et bien plus fort que nos artifices. Et ils crieront désepérement à la recherche d’une aide, d’une assistante que nous même ne voulons pas lui apporter
=================================================================== HUMAIN = ACTION
La nécessité de l’action au quotidien est au cœur de notre maintien à l’état d’humain.
Il n’est d’humanité que ce qui peut venir de l’humain.
Il n’est d’humain que ce qui est vivant, en perpétuel mouvement de survie, d’entretien, d’assouvissement de ses désirs.
La contemplation de l’humain sans volonté d’action débouche sur l’insatisfaction puisque les voies de l’amélioration sont volontairement bouchées.
L’action réfléchie fait de nous de véritables philosophes capables d’expérimenter
notre terreau fondamental – notre pâte humaine –
notre empreint à la culture innée, acquise ou à acquérir
notre méthode de travail toujours améliorable pour moduler notre terreau et notre culture.
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NOUS NE POUVONS PAS RESTER A NE RIEN FAIRE
Notre état d’être en vie , notre Mécanique dans son état d’entretien passif, met en œuvre des dispositifs qui nous invitent à nous intéresser et à agir sur ce qui se passe autour de nous.
Le moindre paysage dans sa grandeur statique nous montre des points d’interrogation. La foule la plus anonyme nous fait défiler des visages dont un soudain, on ne sait pourquoi, perce violemment notre regard pourtant éteint. Les exemples sont nombreux de ces situations normales, figées, qui soudain déclanche une réaction chez nous. En nous, chez nous, et semble-t-il chez personne d’autres ; ce qui ne manque pas de nous décevoir lorsque nous essayons en vain de partager un enthousiasme.
Donc la vie, en nous et autour de nous, ne cesse de nous envoyer des aiguillons pour que nous nous intéressions à elle, c'est-à-dire à ce qui se passe autour de nous. L’existence de ces aiguillons est déjà un fait de notre appartenance à un grand tout ; fait qui en soi ne peut pas nous laisser indifférent. La logique, la politesse demande à ce que nous répondions lorsqu’on nous sollicite.
Et que nous le voulions ou non nous répondons de toutes façons. L’indolence, le fait de non vouloir recevoir est déjà un acte – impoli certes mais une manifestation quand même – voulant dire, sans actes et sans mots, que la sollicitation ne nous intéresse pas.
Notre état d’Etre Humain englobe donc, au-delà de ses facultés de base nous permettant de vivre, des antennes qui se branchent en permanence sur un extérieur suggérant l’action. Libre à nous ensuite de se mettre dans une écoute plus précise des messages émis à notre attention.
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IL ARRIVE EN NOUS DES ENVIES AUXQUELLES IL FAUT ETRE ATTENTIF
Les messages qui nous arrivent ne sont pas un déluge de significations éparses et anonymes. A y regarder de près notre perception de l’environnement ressemble, pour moi du moins, à un rêve bizarre où néanmoins il y toujours quelque chose de vrai pour moi, ayant toujours un rapport intime avec moi, avec une de mes expériences réellement vécues, avec un de mes désirs, avec une de mes appréhensions.
Ce qui nous arrive de l’extérieur a une enveloppe globale pour le commun des mortels mais des caractéristiques précises pour parler à chacun de nous. C’est pourquoi nos perceptions d’un même événement, d’un même paysage et de ses couleurs par exemple, d’une même situation humaine, sont variées, différentes, voire quelque fois opposées malgré que de bonne foi de part et d’autre.
Il en va ainsi aussi des appels que nous envoie l’environnement pour nous inciter – exciter – à l’action, à la prise d’initiative. Notre environnement a une connaissance intime de notre réseau de disposition et d’action. Il sait à qui il envoie ses messages et il pense sérieusement que c’est un message qui devrait nous intéresser, un message auquel nous pouvons répondre. Le message ne nous dit pas que nous devons répondre. Il n’y a pas d’injonction, de commandement à faire ; mais c’est comme une carte de restaurant qui nous montre les plats du jours sélectionnés pour notre capacité diététique et nos préférences gustatives. La carte est là, le service c’est à dire l’échange entre la disponibilité de l’environnement et notre envie de participer peut commencer, si nous le voulons.
Il n’y a pas d’obligation à agir mais il y a eu une offre de démonstration de départ de la vie à laquelle nous n’échappons pas. Et par là, puisque nous savons, nous devenons responsable de notre réponse oui ou non à participer.
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NE PAS REPONDRE A L’APPEL DE L’ENVIE C’EST ALTERER/INFIRMER UN DE NOS CONSTITUANTS
Nous voici informé des possibilités avec l’alternative libre de répondre ou de ne pas répondre.
Il est des réponses refusant une proposition qui sont néanmoins des prises positives de position en ce sens qu’elles sont un véritable choix de ne pas aller quelque part, pour des raisons qu’à ce stade il n’importe pas de connaître.
L’alternative libre de répondre ou de ne pas répondre concerne une attitude d’avant le dédain, d’avant l’indifférence, que l’on pourrait appeler la « fermeture d’esprit » : les yeux, les oreilles bouchées sur son extérieur. L’abonné absent…
Ce n’est pas un choix, c’est un non choix, un refus de participer.
L’attitude est dangereuse car elle rompt le contrat social d’avant la lettre, le contrat de notre enchevêtrement mécanique avec le grand tout dont nous sommes éléments ou rouages.
Nous pouvons prouver qu’il n’existe pas de possibilité d’existence totalement isolé et autarcique.
Le non choix est une espèce de fermeture de nos flux externes qui vont très vite asphyxier la régénérescence de nos flux internes.
Ce n’est pas l’extérieur qui exige de nous que nous participions : c’est notre intérieur qui a besoin de porosité active avec l’extérieur. En refusant de nous exprimer sur les appels qui nous sont faits nous amputons sciemment une part de nous-même dont nous méconnaissons et mésestimons sans doute l’importance. Il s’agit peut-être d’un rouage de liaison vitale.
Il n’y a pas de moralité ou d’immoralité à s’ouvrir ou à se fermer sur l’extérieur mais il y a un constat mécanique de fonctionnement qui marche en écoutant l’appel de l’extérieur et qui se grippe et se détruit en y étant sourd.
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L’ACCUEIL DE NOS ENVIES N’A PAS BESOIN D’UNE BASE PHILOSOPHIQUE PREALABLE
C’est souvent la peur de l’extérieur, par définition inconnu, qui nous fait avoir une réaction voire un instinct défensif à son égard. Nous estimons ne pas y être prêt, ne pas en avoir besoin, ne pas savoir comment « lui » parler comme si cet extérieur nous convoquait à un examen de passage vers quelque chose de difficile. Il y a du naturel dans cette autoprotection mais aussi de la peur inculquée par toutes les institutions qui veulent nous protéger, à notre place, et qui nous distille la prévoyance de ne pas ouvrir notre porte…et de ne l’ouvrir qu’à eux seuls.
L’extérieur serait trop dangereux, trop compliqué pour que nous puissions l’aborder tout seul !
Les appels à l’action que nous recevons ne sont au contraire que des messages très simples exprimés dans une forme préconçue pour notre entendement, pour notre intelligence en son sens premier qui veut dire que notre intelligence sait relier les choses ensemble. Les messages qui nous arrivent frappent directement à la bonne porte d’une faculté qui saura immédiatement leur parler. Il n’est point besoin d’apprendre à écouter car ce qui nous parvient est dans une relation mécanique de l’extérieur vers notre intérieur. D’ailleurs ce n’est pas sans raison que nous ressentons souvent des messages qui « nous vont droit au cœur », comme si la force, la clarté, l’à propos de ce qui nous a été destiné venait frapper en effet en plein dans le milieu notre cible, là où est justement notre cœur.
Nous savons que ce genre de message est immédiatement opérant en nous pour nous précipiter dans l’action.
Eh bien la plupart des messages sont comme cela, terriblement ciblés pour nous et avec une forme d’avant le langage, d’avant la culture, d’avant l’éducation préalable, afin que nous puissions en saisir la substance tout de suite, cinq sur cinq.
Il n’est donc pas besoin de parler le langage extérieur pour se laisser pénétrer par son discours. Toutes les préventions qui nous mettent en garde de faire attention, de risquer de ne pas comprendre, de devoir préalablement apprendre pour écouter sont mauvaise conseillère de notre véritable nous-même. Il est des méthodes et des codes d’accès qui nous demandent un apprentissage pour pénétrer dans de nouvelles connaissances. Mais l’écoute de la vie n’a pas besoin d’autres dispositions que notre porosité sereine pour nous laisser pénétrer par des envies de faire. Envies de faire qui ne sont à ce stade que des pistes de possible qu’il nous appartient en toute liberté de choisir d’emprunter pour commencer à faire, de notre seule et stricte volonté.
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NOUS POUVONS LAISSER ALLER ET VENIR NOS PENSEES QUELLES QUEL SOIENT , ELLES DEVIENNENT PHILOSOPHIQUES
Le libre accueil que nous faisons aux appels de notre environnement est souvent qualifié de rêverie, élucubrations etc… tant notre réseau personnel d’analyse n’est pas structuré selon les rationalités des cultures officielles extérieures. Ce sont justement les clercs et autres personnels autoritaires de ces cultures qui aiment jeter l’anathème sur nos réflexions individuelles ; les jugeant puériles, non structurés, non référencées, non ordonnées. Il est vrai que ce qui n’est pas qualifié avec des critères communs et connus de tous est difficilement transmissible. Mais puisque la perception des appels extérieurs est quelque chose d’intime et de personnel il n’y a pas d’obligation immédiate à en faire étalage sur la place publique. Nous pouvons garder pour nous seul la pureté cristalline hors langage de nos perceptions. Et quand bien même voulons-nous partager nos impressions il nous appartient d’utiliser les formes d’expression que nous voulons, même si elles sont hors langage, hors code ou culture précédemment admise.
Avec notre perception hors code ou culture préalable commence à mon avis notre véritable philosophie, pour nous même du moins. En nous comprenant et en comprenant les messages de l’extérieur nous développons un environnement d’échanges affectifs qui ressemble à un amour et un apprentissage de la sagesse pour nous même, proche de la définition littérale de la philosophie.
La grande philosophie, pour la distinguer de notre pragmatique et modeste approche personnelle, n’est autre que la somme synthétique des meilleurs amours et apprentissage de chacun, depuis la nuit des temps.
Nous sommes, que nous le voulions ou non, philosophes dont l’originalité et la pérennité de l’œuvre dépend de notre volonté à participer ensuite à notre temps.
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CE QUE NOUS PENSONS FAIT CE QUE NOUS DEVENONS ET CE QUE DEVIENT LA SOCIETE
Sans scrupules, et au contraire avec la bravoure de celui qui est véritablement concerné, le moment est proche où nous devons – non, le mot « pouvons » suffit – nous pouvons donc envisager l’action.
Nous nous sommes déculpabilisé de manquer de connaissances pour réfléchir et pour agir ; et à l’inverse nous nous sommes convaincus que nos mécanismes propres étaient déjà des parts d’une philosophie à venir, cohabitant sans complexes avec les brillantes philosophies passées ou contemporaines bien qualifiées.
La sûreté du contact, au sens électrique du terme, fait que l’impulsion d’appel que nous avons entendue trouve des connections techniquement testées menant à des actions, à des possibles.
Dès notre premier oui pour que ce courant passe, entre cet extérieur et notre volonté d’agir, nous devenons partie prenante d’un grand réseau de l’entreprise humaine. Nous avons pris de l’extérieur et nous allons réagir, et quelque part rendre, vers cet extérieur. A ce moment de notre action tout est souterrain, personne n’est au courant, nous-même agissons encore dans un automatisme timide comme si nous avions peur de notre intrusion. Et pourtant nous sommes déjà dans l’action puisque nous commençons à mettre de nos facultés propres, c'est-à-dire véritablement personnelles et uniques, dans un grand tout déjà constitué. Nous sommes, tel le plus subtil battement d’aile du papillon, déjà en train de modifier l’équilibre existant.
Prétentieux que de vouloir dé-ranger un équilibre existant et pourtant exercice indispensable car l’existant dans sa globalité ne peut pas faire sans nous ; nous sommes particule de l’existant ; sans nous l’existant n’est plus existant total mais partiel, incomplet, caduque, déséquilibré ; donc fragile, précaire, voué un jour à disparaître.
L’existant a besoin de nous comme nous avons besoin de lui. Il n’y a pas de rapport arithmétique dans cette équation car la part contributive de chacun ne s’apprécie pas en quantité mais en à propos subtil.
Notre première action nous rend maillon de la société laquelle, dans son rôle de cerclage et de maintien d’une cohérence, ne peut se passer de nous.
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LAISSER FAIRE NOTRE TRAVAIL DE REFLEXION CONSTRUIT EN NOUS UNE METHODE A NOTRE MESURE POUR ABORDER LES EXPEREINCES DE LA VIE
La disponibilité que nous mettons en nous pour faire en sorte que les choses arrivent n’est pas un laxisme même s’il faut du relâchement pour laisser pénétrer en soi des flux extérieurs. Ici encore, qui est en meilleure disposition pour connaître les réseaux de notre relâchement que nous-mêmes. Nous pouvons bien sur apprendre comment notre corps et ce que l’on sait de notre esprit est constitué, par où passent les flux, les énergies. Mais nous sommes ensuite les mieux placés pour ouvrir les vannes et laisser l’air circuler. Car ainsi l’air externe devient le nôtre, notre énergie, notre envie, notre désir, notre projection d’agir.
Il est mécaniquement impossible d’aider totalement, et même à mon avis partiellement, l’autre de l’extérieur.
L’emprunt à l’autre de telle ou telle partie d’organe ou de méthode est possible et même souhaitable pour gagner temps et habitude. Mais les transplantations et les remplacements d’organes vitaux montrent toujours la nécessité qu’elles ont de devoir s’adapter au corps receveur.
Ceci pour dire qu’il nous faut emprunter de l’extérieur que ce que nous ne pouvons définitivement pas créer nous-même. Et quand bien même nous empruntons nous devons faire le travail d’adoption, de greffage, pour que l’apport devienne part de notre identité.
De la sorte, ce qui est notre expression, ce qui est notre action, est notre véritable seule et unique méthode de notre approche de notre vie. Si toutes les étapes de constitution de notre méthode sont respectées par nous, comme un parcours dont nous sommes les seuls juges et les seuls bénéficiaires, nous avons en nous non seulement une richesse mais aussi une boite à outils solides pour entrer dans le chantier de la vie.
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NECCESITE DE LA METHODE
De même que le voyage demande des cartes, des instruments de conduite, de même que la construction demande la connaissance du comportement des matériaux…de même la vie demande quelques grands fondamentaux de connaissance et de possibilité d’action.
La sophistication des prêt-à-vivre sans aucun effort personnel ne peut remplacer la part de soi que réclame notre bonheur, notre fierté d’être nous-même. Notre plaisir est ce que nous construisons nous-mêmes, avec notre méthode.
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SPONTANEITE ET ACTIVITE
La méthode est mal vue par l’esprit libre qui ressent toujours très mal ce qui vient lui dire comment faire quelque chose, comment se comporter. C’est une intrusion. C’est un élément venant de l’extérieur voulant venir transformer notre intérieur.
Comment rendre sympathique la méthode. Et d’abord pourquoi et comment « une » méthode ?
N’importe quel activité que nous ne connaissons pas a besoin que nous en apprenions le terrain d’action et le maniement des outils pour s’y mouvoir et en tirer un résultat. Notre vie n’est pas une activité mais quand même notre ruche interne bourdonne et fourmille de multiples va-et-vient d’informations, de réactions, de sentiments qui forment ensemble un réseau inextricable. Notre consolation a cet écheveau bien emmêlé est de nous rassurer en nous disant que c’est le nôtre, à nous seul, que peu importe qu’il soit bien confus puisque personne n’a le droit ni d’ailleurs l’envie fondamentale de vouloir venir s’y « mêler ».
Très bien, vivons donc avec notre désordre interne et parons le de toutes les vertus que l’on appellera « spontanéité » ou état naturel, ou brut, ou ce que l’on veut.
Il est difficile d’être péremptoire pour affirmer que l’on ne peut pas vivre comme cela. D’ailleurs je ne demande qu’à être étonné par une expérience réussie de celle ou celui sachant s’y retrouver dans son existence en niant préalablement toute nécessité de vouloir l’organiser un peu.
C’est trop faire confiance à un surnaturel venant de on en sait où que de croire qu’une tornade de bon sens vienne régulièrement faire le ménage dans l’imbroglio de vie que nous mènerions.
Il se peut que parfois nous ayons cette impression que tout s’arrange comme par miracle alors que nous nous défendons bien, au nom d’une liberté appliquée au plus haut degré à nous même, d’être en quoi que ce soit intervenu ! En l’occurrence, il me semble que c’est notre mécanique interne qui soit là intervenu avant et sans nous le dire pour venir mettre un ordre minimal sans lequel en tant que mécanique elle ne peut plus fonctionner.
Qu’est à dire, que puisque des dispositifs mécaniques ré interviennent à temps pour nous sauver, il n’est décidément pas besoin de se doter d’une quelconque méthode ennuyeuse et de surcroît liberticide ?
Théoriquement, le raisonnement est juste ; mais cette attitude de vie en pilotage automatique laissé à notre mécanique interne est, à y regarder de plus près, encore plus directif sur notre liberté que si, en ayant accompagné notre nature, nous ayons proposé une méthode qui nous soit adaptée, en plaisir et efficacité.
La spontanéité laissant aller notre activité sans que lui donnions une direction ne peut nous conduire là où nous le voulons.
Par contre la spontanéité, comme moyen de pouvoir réagir aux instants de la vie avec un organisme qui y est préparé, cette spontanéité là est hautement estimable parce qu’elle nous donne une qualité de fusion permanente avec ce qui passe autour de nous, tout le temps, au moment présent.

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ETRE PRET A TOUT ACCUEILLIR
Je suis peu sensible aux phrases célèbres pourtant il en est d’intelligentes dont j’aime le sens et que j’emprunte sur un même plan d’égalité derrière les grands hommes qui les ont exprimées. L’une de ces phrases est « je ne connais ni le jour ni l’heure ».
Que savons-nous en effet de ce qui nous attend ? A quel Moment ? Et quand bien même entreprendrions-nous le plus vaste chantier sur nous-même je crois que nous ne sommes pas fait morphologiquement pour tout savoir. Cela provoquerait chez nous une espèce d’enflure démesurée qui nous rendrait boursouflé pour nous mouvoir, sur satisfait de nous pour avoir quelque envie et besoin de continuer à vivre.
Je ne connais donc ni le jour, ni l’heure, ni à vrai dire de quoi il s’agit. Mon seul constat est celui de mon activité dans un univers changeant et allant donc quelque part et de même que je vois bien qu’il vient de quelque part.
Eh moi, eh moi, dans toute cela, j’ai envie de pleinement participer à tout ce qui se passe en me hissant toujours à un point d’observation et de possibilité d’action.
Etre dans la vie, vouloir être prêt à en comprendre le sens (la direction d’où elle vient et où elle va, dans un court terme du moins).
Souvent d’aucuns d’entre nous disent vouloir se mettre volontairement à la marge de la vie parce que justement ce sens va trop vite pour eux ou ne leur convient pas. Cet arrêt ne peut être qu’une posture parce que quelque part la vie ne nous demande pas notre avis pour nous enrôler. Nous pouvons être spectateur réfractaire mais nous ne pouvons pas être des passagers absents. Le train de la vie roule avec nous, que nous le voulions ou non, que nous entendions sa mécanique ou non.
La participation à la vie n’est pas pour autant une jouissance forcée qui nous obligerait à en être des admirateurs serviles. Nous y faisons ce que nous voulons et pouvons même construire notre participation sur-mesure en nous dotant d’un arsenal d’outils personnels pour accueillir cette vie : la notre d’abord et celle de nos contemporains.
Le fourbissement de nos outils d’accueil à la vie est une activité de tous les instants, terriblement passionnante, tant on s’aperçoit très vite du bon ou du mauvais usage, très différents et visibles à l’œil nu, de notre comportement avec les outils dont nous nous dotons.


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LE PLAISIR DE L’EFFORT
Le passage en douceur d’une volonté d’agir vers sa réalisation réussie créée une sensation suave proche d’une fusion intime avec soi-même.
Le problème de cette relation quasi amoureuse avec son soi-même est que son processus passe par une étape que l’on est obligé d’appeler effort. Ah le vilain mot que celui de l’effort, du « trimeras toi-même à la sueur de ton front » ou de quelque chose comme cela. Ah vrai dire je suis d’accord avec vous ; moi non plus je n’aime pas l’effort et encore moins cette notion théorique de souffrance subliminale que l’on devrait s’imposer.
Question pratique on constate toujours que les lois de la nature, physiques, chimiques, psychologiques sans doute, exigent toujours que s’exerce une force pour qu’un objet puisse se déplacer. Même la tourmente qui ne produit que du désordre vient d’un vent certes impulsif mais qui, en tant que tel, est une force qui déplace.
Si nous voulons quelque chose, c’est un désir que se déplace d’un point à un autre ce que nous souhaitons ; et quelque chose ou quelqu’un doit imprimer une force.
Désir et effort sont les deux jambes de notre projet de plaisir que nous pouvons voir s’accomplir devant nous, à tous moments et tous endroits, si nous savons donner du désir de bien faire à la plus petite chose que nous faisons. Marcher à notre mesure pour laisser se véhiculer un air régénérateur n’est plus un acte passif mais un désir-effort en train de s’accomplir, nous rendant une, jouissance immédiate et en continuel renouvellement.
Maints autres exemples un peu plus complexe que cet automatisme de la marche à pied nous prouvent en permanence que l’effort et le désir – ou le désir et l’effort – peuvent se mêler intimement au point de ne plus ressentir l’effort que sous cet aspect de rouage mécanique indispensable mais qui ne suscite plus un traumatisme psychologique.
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CONNAITRE CE QUI NOUS VA ET CE QUI NE NOUS VA PAS
Il y a tant d’opportunités sur terre qu’il est beaucoup plus simple de choisir celles qui nous vont le mieux – ou le moins mal – plutôt que celles qui nous semblent compliquées ou inabordables. De la même façon que nous digérons mieux ce que nous aimons plutôt que ce que nous nous forçons à incurgiter.
Une idée conservative et culpabilisante de ce fameux effort – celui qui déplace pour réaliser notre désir – s’escrime souvent à nous dresser un tableau difficile de la vie, avec en premier plan des contraintes, qui feraient comme exprès d’être exactement opposées à ce que nous aimons.
Sans contourner l’obstacle nous pouvons néanmoins l’analyser et en voir les failles. Notre capacité de va-et-vient cérébral – l’intelligence en tant que mouvement de tous nos flux – nous permet de démonter rapidement les composants de ce qui constitue un bloc hostile. Le rapport des forces entre un bloc et nous est physiquement en notre défaveur mais stratégiquement nous sommes plus forts car nous pouvons scinder ses composants, prendre un autre angle de vue, mettre en doute un parcours imposé. Bref nous sommes souples quand le bloc qui nous impose est rigide.
Si nous savons ce que nous aimons, ce que nous n’aimons pas ; ce que nous voulons et ce que nous ne voulons pas, avec ces si qui ne sont pas compliqués à élucider, nous pouvons nous confronter aux événements de la vie avec aplomb pour ne pas partir perdants.
En être immédiatement le gagnant est une autre affaire qui n’est d’ailleurs pas forcément souhaitable. Amère victoire que de devoir constater la mise à terre du vaincu, alors que le passage harmonieux de notre personnalité au fil des événements et des personnes est un voyage hautement bénéfique, qui nous fait collecter de merveilleux souvenirs et sans doute de nouvelles opportunités dont de surcroît nous aurons déjà éprouvé l’avant-goût du plaisir, en fonction de ce que nous aimons et de ce que nous n’aimons pas.
Bien connaître ce champ de soi est une occupation dont nous ne devons jamais nous relâcher, aussi infatué de nous-même cela peut-il nous paraître. En effet ce champ est comme une pièce de terre nous appartenant en propre pour accueillir tous les ensemencements des opportunités et des hasards de la vie. De notre préparation ou notre impréparation dépend la qualité des floraisons auxquelles nous pourrons assister et jouir. Nous devons connaître la teneur énergétique de notre terre, les orientations de son ensoleillement, ses réseaux souterrains par lesquels nous serons irrigués. Métaphore sans doute mais réalité d’une véritable possibilité – désir/effort – de rendre et garder cette terre accueillante et propice aux cultures variées que présentent les opportunités de la vie.
Nous ne pouvons laisser pousser n’importe quoi. Nous devons savoir renouveler l’humus de notre terre pour que, jachère passant, nous revenions plus riche et plus fort. Dans cette connaissance intime de nos particularités terriennes il y a la possibilité de faire de notre vie une variété d’expériences potagères rendant notre alimentation spirituelle de vie variée et équilibrée.
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SOLUTION D’AUTRUI = SOLUTION DE DEPENDANCE
Nous seuls pouvons être les laboureurs de notre terre. Point de solution de fermage ou de faire faire ce travail à façon. Notre moi intime est trop unique et personnel pour qu’une méthode extérieure puisse se prévaloir d’obtenir les résultats maximums que nous pouvons en espérer.
Pourtant le débat est grand pour savoir s’il faut se faire aider dans la vie quitte à accepter les solutions d’autrui !
Les solutions d’autrui ne peuvent par nature que donner des réponses comme à autrui. Si c’est cela que nous voulons ne nous en privons pas mais ne nous étonnons pas non plus de ressembler à autrui et d’avoir l’impression que quelque chose en nous n’arrive pas à s’assouvir. Pour la raison bien simple que nous avons chacun « une » ou plusieurs différences fondamentales inconnues de l’autre, qui ne peuvent pas trouver leur nourriture si le menu est conçu pour assouvir ce qui est globalement connu et pas plus. Comment pourrait-il d’ailleurs prévoir l’inconnu, dans une solution passe-partout aveugle de ses contre effets.
Les solutions d’autrui présentent l’avantage de ne pas avoir à y réfléchir puisqu’elles sont communément prévues…pour le « commun » des mortels. Leur absorption ne pose globalement pas de problème si ce n’est qu’outre leur manque de précision dans le détail de nos aspirations il se crée une habitude fâcheuse de ne lus réfléchir à ce que nous faisons. Nous absorbons dans un geste obligatoire en ignorant petit à petit les parties de nous-mêmes insatisfaites, en ne nous posant plus de question, en laissant les fournisseurs de solution complètement libres de changer, voire de faire évoluer notre alimentation psychologique.
Les semences nous tombent dessus en modifiant par la racine notre accueil et notre capacité d’action à la vie. Cela s’appelle de l’addiction. C'est-à-dire être dans un état de dépendance de son prescripteur.
Il y a foule de prescripteurs de solutions pour leurs contemporains. Par mercantilisme, messianisme, misérabilisme, compassion. Des tas d’attitudes consistant à se pencher vers l’autre pour lui insuffler des solutions toutes faites, sur la base d’une auto conviction qui ne cesse de se proclamer au point de savoir jeter des anathèmes et des mises en demeure de changer à quiconque ne partage pas cette foi dévastatrice dans cette solution. Et pourtant, n’oubliez jamais, cette solution ne vient pas de vous et ne peut pas aller complètement en vous, sauf par la force. Est cela que vous voulez, la solution contre votre gré ?

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SE VOIR TRAVAILLER
Alors que de plein gré le travail se passe presque en s’amusant !
La plénitude de ses moyens pour décider ce que l’on veut de soi et les moyens que l’on se donne pour y parvenir est une jouissance.
Cette mise en relation de nous-même avec nos forces au travail a souvent mauvaise presse tant elle est assimilée à un égocentrisme. Plus admirable serait une attitude béatement admirative de laisser se faire les choses à notre place, manipulé par les solutions d’autrui.
On est là en quelque sorte dans le dilemme du sur mesure qu’on se construit comparé au prêt-à-porter que l’on achète.
Le résultat esthétique de son travail sur soi-même est d’une qualité qu’aucune mode aussi brillante ne peut ternir. Le spectacle de notre libre arbitre pour décider, désirs aidant, de nos buts, de nos moyens et efforts pour y parvenir, et enfin du résultat personnel immédiatement entre nos mains, représentent un grand œuvre quelque soit la petitesse de l’entreprise spécifique. C’est la nôtre, notre désir, nos moyens, notre effort, notre nouvelle situation acquise, notre plaisir d’avoir accompli la boucle.
S’admirer travailler est en l’occurrence une observation de notre belle mécanique en marche.
L’observation n’est pas une redondance qui nous ferait enfler, mais un autocontrôle en continu sur notre vie pour s’assurer de la cohérence des actes qui s’enchevêtrent dont le tout dernier nouveau qui apparaît, prenant sa place et son caractère de relais dans la chaîne qui unit.
<<<<<<<<<<<<<<<<<<<<<<<<<<<<<<<<<<<<<<<<<<<<<<<<<<<<<<<<<<<<<<<<<<La notion de plaisir de nous même est chimiquement nécessaire, comme une crème qui lie les ingrédients de base.
Je ne comprends pas les philosophies qui placent l’abnégation de soi-même comme condition d’appariation des vérités et des solutions. Car de quoi s’agit-il si notre nous même doit se voiler la face ? Comment faire partie de la vie si l’on nous commande de ne pas y participer sauf en y ayant une tête si basse qu’elle ne peut techniquement rien voir.
A l’inverse le plaisir placé comme but sans préalable constructif et personnel de soi pour y parvenir est impossible. Ou ce n’est pas un vrai plaisir pour soi mais un plaisir acheté ne couvrant pas toutes les subtilités intimes de notre attente.
Le plaisir commence en plaçant dès le départ la perspective linéaire et totale de sa démarche désir>effort>moyens>résultat>satisfaction. Bien que cette programmation ne soit pas toujours possible dans l’instantanéité des chocs de la vie. Mais quand même il y a forcément et toujours la nécessité que se mette en place, à toute vitesse, et en cours de route, le processus d’analyse de la situation dans lequel, calmement ou saisi au vol, nous pouvons envisager le plaisir que nous allons avoir à réussir notre coup. Point de prétention mais la simple observation de notre machine une nouvelle fois en marche, sollicitée au vol pour accomplir quelque chose qu’il nous appartient une fois de faire bien.
Notre machine en marche est un véritable plaisir de nous-même dont il ne faut absolument pas se culpabiliser d’éprouver tant nous sommes de toutes façons dans une attitude où nous n’avons pas d’autres choix que de faire.
Dans cet étau du devoir faire la proposition ici développée pour que nous nous regardions avec bienveillance est tout aussi valable, en tant que posture, que celle où nous nous regarderions avec critique voire malveillance. La différence notoire est le moment présent que nous rendons positif en le prenant avec ce plaisir de nous-même comme cette belle mécanique en marche.




===================================================================NOTRE VIE N’EXISTE QUE LA ET PARTOUT ON NOUS SOMMES
Le passé aussi glorieux n’existe plus pour nous.
Le futur aussi prometteur n’existe pas encore pour nous.
Nous sommes acculés au présent : en pensée, en actes, en succès ou en échec.
Il faut savoir nous poser fermement sur chaque instant de la vie comme s’il n’y en avait jamais eu d’autres et comme si il ne devait y en avoir jamais d’autres. Nous n’arrivons pas vierge sur cet instant mais bardé d’un bagage – terreau personnel, culture innée/acquise, méthode - qu’il nous faut savoir mettre immédiatement en disponibilité et en action sur ce fameux instant
<<<<<<<<<<<<<<<<<<<<<<<<<<<<<<<<<<<<<<<<<<<<<<<<<<<<<<<Les scientifiques nous ont volé la magie de l’instant en le situant dans un espace temps très compliqué à comprendre, et angoissant quand on veut en prendre conscience. La dérive du langage scientifique est inévitable dans ce domaine comme dans bien d’autres lorsqu’on s’acharne à vouloir tout expliquer tout en essayant de le vulgariser au commun des mortels. Il vaudrait mieux parfois que les sciences décortiquent de leur côté et laissent les néophytes se débrouiller avec leurs impressions. La volonté de la science de nous expliquer part d’une bonne volonté sincère de rendre rationnel ce qui était autrefois des croyances drapées dans un vernis religieux.
L’instant est de ces phénomènes qui nous ont été volé de notre subconscient. Depuis longtemps les religions fuient l’instant où nous prendrions trop de bonheur alors que l’espérance, grâce à elles – ces religions – est plus tard et même au-delà. Heureusement le démontage scientifique nous a globalement précisé la situation de ce point dans le temps, l’instant ; et même la faculté que nous aurions à remonter le temps si nous avions la faculté de nous propulser à une vitesse supérieure à celle de la lumière, trois cent mille kilomètres à la seconde. Il n’y aurait donc plus un seul instant, celui que l’on vit au présent, mais des points qui remonteraient et que nous serions capable de voir tous ensemble en même temps. Pour autant et cela est rassurant nous ne pourrions pas revivre ces instants mais seulement les regarder vivre, forcément sans nous, puisque dans la circonstance nous serions spectateurs voyeurs et non acteurs.
Cet échafaudage de la pensée donne le tournis et c’est dans ce sens que je trouve que la science nous a volé la magie de l’instant en lui donnant des dimensions réelles mais qui nous donne trop le vertige, dans des positions métaphysiques intenables, et alors qu’un relent religieux persiste et rode toujours en nous.
Les éclairages scientifiques et religieux sur ce fameux instant ne peuvent déplacer le point crucial – le point de rencontre comme dans une croix – entre le temps et nous, dans une relation directe qui se passe de discours, et que nous vivons tous dans une version très personnelle et originale. Aussi mes explications par nature ne seront que les miennes, mais avec un effort d’introspection pur de toute influence, sans aucune volonté de faire comprendre. Je découvre et je vous dis ce que je vois en tant qu’objet. Cela doit être cela le début de l’objectivité !
Je vois dans l’instant la plus petite division du temps qu’il me soit permis d’observer. Est-ce une seconde ? Peut-être ! Mais en tous cas pas plus petit car mon organisme est incapable d’appréhender plus fin, comme si on me présentait une tranche de saucisson si fine qu’elle deviendrait charpie tout en gardant quelque part quand même une existence mais invisible, intouchable pour moi.
Une seconde me semble néanmoins encore très petit mais je ne peux arbitrairement décider que ce sera cinq, dix, ou trente secondes. Dans la pratique de mon saisissement de l’instant je m’aperçois que je tombe souvent sur un instant très long tant s’y déroule une action cohérente avec laquelle je suis en symbiose, dans un état statique qui n’est pas inactif mais qui semble arrêter le temps, qui semble étirer l’instant.
A l’inverse des instants souvent se suivent, s’égrènent les uns derrière les autres, sans délivrer de message agissant, me laissant dans un état de spectateur qui trouve là le temps long.
L’instant existe, inévitable, incontournable, comme le point de croisement d’un tissage d’un espace et d’un temps. C’est ce support d’instants juxtaposés régulièrement et par milliards qui forment la structure tremplin souple sur laquelle nous pouvons évoluer, broder, imprimer nos marques, creuser nos sillons.
Cette inévitabilité de l’instant angoisse car nous y sentons une chape certes souple mais qui poursuit inexorablement sa toile comme l’araignée tisse la sienne. Ces instants nous semblent parallèles à nos destinées, concomitantes, mais de finalité différente. La somme des instants, c'est-à-dire le temps, était avant nous, se poursuit devant nous –avec nous si nous le voulons -, se continuera après nous. Ce destin en solo heurte notre vision d’un temps que nous maîtriserons comme si en venant au monde avec notre premier instant, nous avions pu créer ex-nihilo notre temps ; et comme si notre dernier souffle, notre dernier instant, pouvait être celui de la fin du temps, celui de la disparition de tous les instants à jamais.

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L’INSTANT NE SE PASSE JAMAIS DE NOUS
C’est une grande opportunité que celle d’avoir l’environnement permanent de cet instant qui épouse tout votre être.
Quelle mansuétude à notre égard que cette vitalité, que ce renouvellement permanent. Imaginez qu’il en soit autrement et que nous soyons par exemple stratifié dans un univers statique qui ne bougerait pas. Nous aurions grand mal à nous mouvoir et à faire bouger les choses. Alors que l’instant est comme une bille structurante coincée dans damier où elle peut changer et nous faire changer de place.
La sollicitation de instant à notre égard peut relever, et risque de relever rapidement de l’ordre de la croyance, style des mains qui se tendraient vers nous pour nous aider à vivre. A l’inverse un adage rétorque qu’il faut d’abord s’aider pour que le ciel nous aide.
Par où commencer ? La poule fait-elle l’œuf ou l’œuf fait-il la poule ? L’instant me crée-t-il ou est-ce que je crée l’instant.
Ni l’un ni l’autre. L’instant est là ; je suis là.
J’ai besoin de l’instant pour poser mon regard sur les choses car sinon il n’y aurait qu’un défilement rapide et continu du temps, ne me donnant jamais l’occasion de réfléchir et d’y agir. Par cette participation instantanée sur le temps je suis humain puisque capable d’intervenir.
L’instant a besoin de moi pour se nourrir d’expériences originales que moi seul peux lui apporter. Moi étant ici considéré comme maillon individuel d’un grand tout qui globalement agit individuellement de même. Les instants, comme points de croisement du tissu qu’ils forment, recueillent et tamisent en continu nos expériences pour faire du temps une grande fresque reflet de tous nos comportements. Sans nos apports les instants juxtaposés ne serait qu’une étendue désertique et monotone, qui se lasserait d’elle-même ; et qui serait incapable de continuer à se tisser. Le processus biologique des ingrédients nécessaires à notre reproduction serait stoppé.
Il y a comme une espèce de volontarisme de l’instant pour nous convoquer à son jeu. L’instant est capable de se livrer à de subtils jeux de séduction irrationnels – le hasard, la chance, peu importe le vocabulaire – pour requérir que nous jouions avec lui. Il ne promet rien de précis mais son clin d’œil attire notre regard qui s’invente une promesse de destin que l’instant se garde bien de formuler clairement. Tout est dans la lecture subliminale que nous en faisons. Mais l’instant est capable de toutes les séductions pour nous faire croire que notre heure est arrivée.
La présence indéfectible de l’instant autour de nous n’est pas assez considérée comme la grande chance de notre état d’être humain à qui est proposé ce service vingt quatre heurs sur vingt quatre. Nous n’en sommes pas assez, et même souvent pas du tout, conscients. Nous nous croyons désespérément seul alors que veille sur nous un réseau d’assistance qui donne un support, une réactivité, un tremplin, une finalité à quoique nous fassions.
Nous devrions élever au plus haut point de considération cette bienveillance à notre égard qui est un support prospectif et jamais un jugement rétroactif. L’instant se fiche du passé. Et même plus, il enterre joyeusement l’instant précédent, il refuse d’anticiper son instant suivant.
L’instant est complètement avec nous, dévolu à nous, ne qualifiant jamais nos actes.
En approfondissant son rapport avec nous l’instant me fait penser à un fauteuil confortable toujours différent d’un instant à un autre, qui m’apporte toujours et partout sa capacité d’accueil sans me poser de questions d’où je viens et où je vais.
La seule obsession de l’instant est que nous l’utilisions, qu’il se sente utile à notre existence, parce que de la sorte les utilités additionnées qu’il nous fournit en multitude constitue une richesse du temps qu’il peut répercuter en continu par de nouveaux instants qui feront de nouvelles expériences et ainsi de suite.
Parler ainsi d’instant et de temps n’est pas loin, et est même en plein dedans, de notre préoccupation quotidienne qui est faite d’instants.
Nous avons avec l’instant un partenaire de vie qui de toutes façons, avec ou sans nous est là ; mais qui ne demande qu’à être avec nous.

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ETRE ACTIF OU PASSIF NE NOUS FAIT PAS ECHAPPER A L’INSTANT
L’automatisme de notre comportement ne nous place pas continuellement dans le dilemme de ce que nous voulons faire de l’instant. Heureusement (est-ce si bon ?) nous réagissons instinctivement, par réflexes automatiques.
Personnellement j’aime faire confiance à mes automatismes à condition d’avoir pris soin de les connaître, avant de leur laisser le poste de conduite…automatique. C’est une parenthèse mais une vie heureuse ne peut se passer de se connaître, de se laisser être heureux dans une connaissance de cause de savoir où nous allons et comment nous y allons.
Parenthèse refermée pour réa terrir dans notre attitude automatique par rapport à l’instant.
La plupart du temps en effet les instants ciblent directement des sensibilités auxquels nos réflexes savent répondre.
Mais déjà à ce stade éminemment passif, puisque tout se passe automatiquement, il y a un grand spectacle à regarder comment cela se passe en nous très vite. Au risque d’un pléonasme je propose que nous soyons actif spectateur de la merveilleuse synchronisation qui se déroule en nous, dans notre métabolisme. Il y a quelque chose de binaire, de chacun qui trouve sa chacune, dans cette partie éternelle de ping-pong entre les instants et nous. L’instant nous envoie une opportunité ; au sens où cet instant n’existe que dans un moment « opportun », qu’il nous faut saisir au vol et renvoyer comme la balle ping-pong, avant qu’elle ne tombe par terre, qu’elle s’accroche au filet, pour qu’elle puisse retourner dans le périmètre de l’instant émetteur qui nous la renvoie à nouveau.
Tout cela se passe dans l’espace...d’un instant. Très court mais beau comme le geste juste qui n’a pas le temps de se calculer, qui est la grâce à l’état pur.
Mon insistance angélique à décrire cette beauté ne doit pas vous cacher mon descriptif fondamentalement technique et mécanique de ce qui se passe et que je vous propose d’observer attentivement, souvent, pour vous donner cette expression du beau qui passe en vous comme un fluide délicieux. Et vous verrez que cette passivité des gestes qui se déroulent en automatique procède en fait d’une constitution et peut-être d’une construction de vous dont vous pouvez être fier.
Ainsi mise sur orbite d’admiration la passivité par rapport à l’instant n’a plus ce caractère opposé et ennemi face à l’activité.
La posture active dans l’instant doit être circonscrite dans une définition respectueuse de ce que peut faire chacun. L’instant ne peut être transformé par un activisme dépassant ses mesures et ses prérogatives. L’instant se constitue parallèlement à notre intention d’agir, mais déjà trop tard pour qu’il puisse être le résultat de notre intention d’agir. Ce serait d’ailleurs très prétentieux et mécaniquement irréaliste dans l’ordre des engrenages qui nous régit.
J’existe, l’instant existe, il y a possibilité de rencontre si affinités et volonté d’agir. La décision ultra rapide se fait par un consentement mutuel de part et d’autre. Nous pensons n’entendre que notre « oui » à un instant qui ne pourrait qu’accepter. L’instant n’a pas les mêmes organes d’expression mais il a sa manière plastique de se lover « instantanément » et simultanément dans notre accord. Plus fort que nous qui ne pouvons que dire oui et mettre notre volonté à l’œuvre il me semble que l’instant ait cette faculté instantanée de changer son décor, ses moyens, ses perspectives pour soudainement nous fourbir des leviers extraordinairement puissants et compétents pour agir.
En quelque sorte, l’instant nous fournit un nouveau chantier dans lequel notre volonté d’action et notre entraînement au bon maniement des outils vont nous permettre de commencer immédiatement le travail
L’instant nous laisse toujours dans une posture de liberté pour que nous épousions ou non le support qu’il nous offre. Son maillage intensif du temps qu’il forme mais ne recouvre pas n’est pas un filet qui nous harponne. Son support est toujours lisse et neutre pour que ce soit notre liberté de nous attacher à réaliser l’opportunité qui se présente. Pour autant cette liberté de faire n’a pas son contraire dans une liberté de ne pas faire puisque, inexorablement, notre mécanique minimum assure cette vitalité basique qui est en nous et avec ou contre laquelle nous ne pouvons rien, de notre premier à notre dernier instant. Nous n’avons pas de possibilité d’échapper à l’instant. Notre faculté est d’en varier, comme avec un variomètre distillant notre degré de participation, l’interactivité avec nous.
A ce degré de constat l’instant est un partenaire dont il est idiot de se priver tant sa sollicitude est honnête, adaptée à notre cas, sans addiction, avec une totale liberté de l’utiliser comme bon nous semble. Quel merveilleux ami !
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NOTRE VIE SE TRANSFORME QUAND NOUS PARTICIPONS A L’INSTANT
L’activité que nous déployons n’est pas un bien privé dont nous garderions le seul bénéfice, le seul usage. Ce que nous faisons nous est d’abord visible à nous mais il participe obligatoirement à un grand melting pot de rencontres.
L’instant d’après est aussi fait de l’instant d’avant. L’instant d’après existera de toutes façons quelque soit notre apport avec l’instant d’avant. Mais la balance des comptes, des entrées et des sorties est instantanée pour prendre en compte tous les existants y compris les tout nouveaux créés, à l’instant.
C’est dire qu’il y a un effet d’intérêts - comme de l’argent placé en temps réel -immédiatement comptabilisés au fur et à mesure de nos actes. Avec un double effet, comme en économie bancaire. L’argent placé alimente immédiatement – les gens qui empruntent - le tissu général de l’activité industrielle humaine, en même temps qu’il rémunère tout aussi immédiatement notre mise sous forme d’intérêt.
Toute proportion gardée, et avec mes excuses de prendre des exemples bassement matériels pour illustrer le va-et-vient de nos actes dans l’instant, notre participation a un double effet, d’une part sur la collectivité qui prend en compte et s’enrichit de notre expérience, et d’autre part sur nous-même qui récoltons l’intérêt de notre mise en même temps que notre adhérence, notre adhésion à un vaste réseau d’échanges dont nous nous habituons à profiter puisque nous en faisons profiter les autres.
L’accoutumance de la participation à l’opportunité de l’instant porte en elle et en notre faveur une fantastique émulation, comme une courroie de transmission qui alimenterait notre moulin personnel. Nous n’avons pas d’obligation à y être branché en permanence , mais nous savons qu’à tous moments nous pouvons mécaniquement nous mettre en phase et recevoir personnellement les messages nous informant des possibilités intéressantes d’agir, pour nous.
Il y a là une occasion sensationnelle de ne jamais se sentir seul. De ressentir qu’une société est avec nous dans une forme qui n’est pas une assistance compassionnelle vexante mais dans un environnement de comptoir d’échanges de bons procédés.
Je crois que nos contemporains ne connaissent pas assez toutes ces subtilités des rouages de l’instant que j’essaie de démonter. Ils pensent que les instants sont un temps cumulé fait de fatalité, d’obligation, de bonheur aussi mais imprévus et non maîtrisables par conséquent.
Puisse mon laborieux – mais très plaisant pour moi, rassurez-vous - décorticage vous amène à ouvrir un peu plus large les fenêtres de vos rencontres avec l’instant. Vos ouvertures avec l’instant sont mécaniquement aussi nombreuses que les miennes mais peut-être mésestimez-vous d’en dégager le sens, d’en saisir pas à pas la formidable efficacité et beauté.
De toutes façons, que vous vouliez regarder votre processus avec l’instant ou que vous ne le vouliez pas, l’instant se fera et vous serez dans l’instant. Contre cet inévitable rencontre qui se passerait sans que vous l’appréciiez je vous conjure de décortiquer votre rapport avec l’instant car il ne peut vous apporter ni déception ni risque de tomber. C’est un rapport avec vous seul, entre vous, qui ne peut vous apporter que de la saine jouissance de vous-même. A moins que vous ne soyez contre vous ? Qu’y puis-je alors ? Non, je ne baisse pas les bras, l’instant m’incite à approfondir pour détailler tous les instants de la vie où vous pouvez mieux profiter de vous.
Les instants de la vie :
Les instants seuls avec soi—même :
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dire la vérité ou la transformer à son avantage

IL N’Y A QU’UNE VERITE
Le décret autoritaire qu’il n’y aurait qu’une - une seule – vérité provoque une montée de boucliers outragés, au nom d’une démocratie pluraliste. Au contraire, chacun pourrait penser – penser, d’accord – et affirmer sa vérité, non pas seulement en tant que vérité personnelle mais vérité universelle que tout le monde devrait partager.
Dans le domaine des mots et de la manière de penser tout est permis. Mais dans les applications pratiques de notre vie en commun il y a une règle de pouvoir se comprendre se avec des définitions que tout le monde entend de la même façon.
La vérité se réduit à tout simplement ce qui est vrai, à l’existence par tous reconnue en même temps d’un fait, d’un acte, d’une parole, d’une conséquence. Les interprétations personnelles peuvent suivre ensuite selon la déclinaison sensible que chacun peut lui donner. Mais l’origine, le commencement des choses est une vérité que personne à ce stade ne peut manipuler.
Cette sacralisation, cette extraterritorialité de l’origine véritable des choses est souvent passée comme une étape sans importance dans la construction de nos jugements tant nous préférons nous conforter dans le fait acquis de notre pensée confortable.
Le respect de l’origine véritable des choses devrait faire partie des fondamentaux de notre comportement humain, aussi imprescriptible que notre entendement commun pour admettre la nuit quand il ne fait pas jour, la congélation de l’eau lorsque la température descend en dessous de zéro.
Il y a de l’enfantillage à vouloir nier cette vérité sous prétexte que sa suite ne nous arrange pas. D’autant que rien ne nous empêche de provoquer la création d’événements tels que nous les aimons, se construisant à partir d’un fait de vérité qui nous plait au départ. Dans ce cas nous avons la capacité de modeler un monde qui nous correspond de mieux en mieux. Mais dans le cours des choses et pour le commun d’entre nous, les événements et les comportements humains s’enchevêtrent et nous ne pouvons constater leur avènement qu’après-coup. Dans ce processus la vérité ne nous appartient pas. Elle est là dans une totale indépendance de nous et nous perdons totalement notre temps et notre énergie à penser pouvoir ne pas la voir, la passer sous silence, à essayer de la transformer.
Pourquoi toute cette stratégie déployée à contourner la vérité alors que nous savons son intégriste étanchéité, son impossibilité d’être changée ? Parce que notre individualisme veut prendre trop tôt sa part d’influence sur le cours des choses, en remontant trop en amont dans la source des énergies, alors que le vaste chantier en aval nous laissera libre de forger notre vie avec cette vérité intransgressible pour le moment

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RISQUE POUR SOI MÊME DE TRANSFORMER LA VERITE

Si malgré tout le bon sens de ne pas transformer une vérité nous y allons quand même nous nous mettons littéralement en piste pour une randonnée dans un inconnu, où notre organisme n’aura aucune réaction naturelle pour se comporter normalement.
La vérité transformée n’a aucune base pour nous informer de ce qu’elle est, puisque par définition elle n’est pas. Nulle abstraction ne peut dire ce qu’elle n’est pas ! A moins un que dans un comble paradoxal s’échafaude de toutes pièces un édifice de principes coupés de tout sens pratique.
C’est ce à quoi nous nous exposons lorsque nous choisissons ou lorsque nous laisserons faire le choix de falsifier la vérité. Nous ne pouvons plus nous remettre en mémoire la vérité que nous refusons. Et notre cheminement est toujours obligé de continuer à échafauder des stratagèmes douteux au sens qu’ils ne proviennet que de notre seule tête et qu’ils ne correspondent pas à la réalité de l’autre qui lui est resté dans la véritable réalité, ou a moins qu’il ne triche lui aussi dans la sienne qui a peu de chances de correspondre à la nôtre.
Décrit ainsi ce labyrinthe des cheminements possibles de deux versions de la vérité donne envie de le fuir tant il semble dangereux et porteur de collisions fatales pour l’un ou l’autre, et même pour les deux à la fois.
Pourtant nous sommes très nombreux sur terre à nous arranger avec la vérité. Le jeu de la falsification continue sous toutes les civilisations, les religions, les régimes économiques.
C’est à se demander s’il n’y a pas une fatalité ou du moins une règle ontologique, inhérente à notre nature profonde, qui nous pousse instinctivement à cette appropriation de la vérité. C’est à se demander , depuis que cela perdure et que le monde tienne le coup quand même, si cette manipulation n’est pas nécessaire à un chaos inévitable du monde, pour que chacun ait un espoir non linéaire de transformation de son destin.

Propos laconique mais tentative de comprendre le pourquoi des choses et de leur continuation.
Que les groupes humains, les pays, les ethnies s’approprient des vérités pour se constituer un tabernacle de fondamentaux me semble compréhensible sans que cela soit admissible. En effet il faut à un moment définir ce pourquoi on est ensemble. Et la cohésion que représentent ensemble des vérités même quelque peu transformées font de ce pays une entité constituée qui se fera respecter comme telle.
Mais concernant notre individualité le jeu avec la vérité ne présente pas ces avantages constitutifs. La duplicité nous forme un double version nous même dont nous ne savons plus de laquelle user.

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FACILITE POUR SOI MÊME DE RESTER DANS LE CHAMP DE LA VERITE
Quand on prend les choses telles qu’elles sont et non telles que l’on voudrait qu’elles soient on ne risque pas de se tromper sur leur nature, sur leurs possibilités. Car la vérité n’est pas seulement une déclaration statique comme une belle phrase de poésie qui n’aurait pas de conséquence. Le descriptif d’une vérité, c'est-à-dire son approfondissement, recèle déjà toutes les pistes du possible de cette vérité.
En fait, lorsque nous captons l’intégralité, au sens de son intégrité, de la vérité, nous saisissons immédiatement ce que nous pouvons ou nous devons en faire.
Il y va non seulement d’un devoir mais tout d’abord d’un pouvoir ; au sens ou la vérité ouvre tous les champs des possibles en interpellant notre volonté de faire ou de ne pas faire, en vérifiant nos compétences à réussir ou à devoir avant nous perfectionner.
La vérité n’est pas un commandement autoritaire anonyme, venue enfermé depuis sa sphère céleste ou rationnelle, qui nous dit « fais ceci ou cela »
Ce n’est pas un ordre. C’est un état des lieux objectifs, au sens de constat des objets en présence, qui n’a aucune fonction de nous parler ou de nous intimer une conduite.
La vérité n’a pas le pouvoir de la parole ni de l’action. Elle a la vertu de l’éclairage parfait qui donne à tous l’opportunité de voir la même chose, au même moment.
Ce que l’on voit est parfaitement adapté à notre compréhension. Et à contrario, ce que nous ne comprenons pas bien peut être souvent suspecté comme étant une vérité qui se prétend mais qui n’est pas encore réellement. Cette peau sensible qui nous va comme un gant nous permet d’entreprendre l’action immédiatement, dès lors que nous vérifions concomitamment ce que cette vérité nous apporte comme opportunité, et que nous voyions ce que nos compétences et notre volonté du moment peuvent en faire.
La facilité que présente la vérité pour se comporter n’est pas assez mise en valeur, en critère de paramètre primordial pour agir. Au contraire le concept de vérité se laisse parfois ridiculiser par une époque qui lui préfère le montage artificiels de concepts, de procédés psychologiques autogénrescent qui deviennent une activité intellectuelle et parfois économique en soi.
On entendrait même parfois qu’il faudrait se méfier de la vérité.
Tous les conseils extérieurs en matière de vérité doivent provoquer notre réticence pour que nous sachions garder intact notre perception de la vérité que l’on ressent, pour affiner la pureté de nos organes de perception de cette vérité. Fonctionnement technique de nos organes, dégagement des voies, pour que nous puissions aller seul sans influence à la source de toute vérité émergente
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LA TRANSPARENCE PRECEDE LA VERITE ET NE PEUT PAS ÊTRE LA VERITE
La mode de l’époque est de tout vouloir savoir comme si nous pouvions être physiquement dans la bulle de la vérité, au moment même où les choses se font et presque avant que l’on puisse en faire une description, en dire une vérité.
Cette remontée dans le temps jusque dans l’instant de l’événement n’est pas née dans notre caprice ni notre avidité personnelle à savoir, mais dans l’effacement progressif des explications habituelles que nous avions du cours des choses. Les légendes des religions ne nous conviennent plus, la froide rationalité des sciences n’a pas de charme. Nous voulons avoir accès à la vérité autrement, plus près, plus vite, au cœur même du moment où elle se passe, comme si nous étions en coulisse derrière un voile « transparent ».
Ce droit à savoir et à voir de plus près est réclamé haut et fort, dans un mélange douteux d’attitude consommatrice exigeante et de démocratie prétendant que tout nous concerne.
Nous nous mettons là au cœur du feu alors que ce n’est pas nous qui en agitons le tisonnier ni qui en alimentons le bois ! Nous y risquons de ne plus donner à l’événement et à ceux qui en sont les acteurs l’envie de s’exhiber, si leurs actes sont vus et jugés au moment même où ils se produisent et avant même que ne s’ensuit l’effet final auquel ils voulaient arriver. Comme si nous étions derrière un prestidigitateur dont nous verrions forcément les trucs. Il n’y aurait plus aucune surprise.
Tels sont les risques d’une transparence à outrance donnant à la vérité l’impression d’être dans une vitrine dont nous, chalands spectateurs et non acteurs, pourrions à volonté demander le changement de décors, le déplacement des mannequins. Nous n’aurons plus alors que des acteurs postiches, jouant les seuls jeux que nous leur commanderions sondage après sondage.
Nous pouvons régir nos vies dans le champ connu de nos moyens et de nos libertés mais notre intrusion dans l’univers de l’autre, même s’il se prétend à notre service, politique par exemple, est une erreur mécanique où il nous est finalement demandé de conduire un véhicule dans lequel nous ne nous croyons toujours que passager.
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CREATION D’UN MONDE DE VERITE
Une vérité homogène pour un monde aseptisé de toutes influences provoque un froid dans le dos malgré tout ce que l’on a pu décrire sur les vertus du vrai que l’on verrait tous de la même façon et en même temps. C’est d’ailleurs un curieux paradoxe de constater que la description du meilleur (des mondes ?) se heurte toujours à notre vigilance et à notre autodéfense pour ne vouloir être pareil à l’autre. Telle est sans doute la limite dans la réflexion sur l’amélioration de la race. Dans le fond c’est tant mieux que nous nous butions sur un os car si ce cap du tous parfaits et pareils était franchi il y aurait un inconnu fondamental sur la raison de nous garder en tant qu’individus, indépendants, qui seraient tous pendants à une même matrice comportementale.
Peut-être en est-il ainsi dès le départ dans notre perception de la vérité, qui serait quand même bien commode si nous avions tous la même idée. En creusant cet instant de perception de la vérité on pourrait sans doute avancer dans une voie pragmatique qui ne serait ni l’uniformité de la perception ni le désordre des interprétations.
On pourrait introduire une éducation, une pédagogie de la perception de la vérité, qui admettrait que l’on puisse se tromper mais qu’on ne puisse pas trafiquer la vérité.
Que l’on introduise une obligation bien comprise – un bon sens – pour indiquer que la manipulation de la vérité est un danger pour soi-même, un détournement risqué de l’autre, une perte de temps pour tous.
Une pédagogie dans ce sens ne doit pas craindre d’utiliser les moyens de persuasion les plus triviaux, les moins compliqués, les plus à la portée de nos intérêts primaires. C’est parce que l’on parle trop de morale et de philosophie que les gens s’en désintéressent et croient ces concepts hors de leur portée. Si au contraire on repositionne la nécessité basique de vérité au cœur d’un bien aller primaire et mécanique il n’y a aucune raison que les gens la rejettent. Et au contraire se réjouissent de se découvrir porteurs de vérité plutôt que embourbés dans la falsification.

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percevoir la réalité d’un événement ou l’ignorer
IL N’Y A QU’UNE REALITE
Dans le langage courant la réalité est plus proche du réel que la vérité. La vérité définit, la réalité existe. La réalité a quelque chose de plongée dans le réel, avec des connexions profondes comme des racines que nous pouvons pas couper, avec une arborescence dans l’espace que nous ne pouvons pas modifier.
La réalité est une mécanique qui tourne devant nous sans agressivité mais sans complaisance non plus. Elle a son autonomie dans laquelle nous pouvons monter ou descendre mais difficilement en changer les pièces, justement mécaniques et indépendantes de nos volontés psychologiques.
La conscience de la marche inexorable de ce train de la réalité est souvent difficile à admettre parce que nous ne sommes pas tout à fait bien avec cette réalité ; nous la trouvons injuste, partiale, arbitraire, cruelle. Et c’est vrai d’ailleurs. Souvent la réalité ne nous reconnaît pas, ignore nos efforts, n’émet surtout aucun sentiment.
Là est notre reproche, notre grief. Elle ne fait aucun sentiment !
Comment le pourrait-elle car ce n’est pas une personne comme nous. Notre pire ennemi a des sentiments – hostiles, mais réels – envers nous. Alors qu’elle, fière et froide elle réapparaît tous les matins, mettant fin à nos rêves, nous sortant du chaud de notre lit et nous jetant dans le froid de la route ; nous déroulant stoïquement mais sans nuances sensibles le programme de notre journée.
C’est je crois cette raideur dans la forme que nous n’admettons pas dans la réalité. N’entendez-vous jamais ces propos laconiques où sans raison objective vos contemporains vous disent que « ça va comme un lundi » parce que la réalité de ce premier jour de la semaine est de rompre le repos entamé le samedi-dimanche.
Pourquoi cet opprobre sur ce lundi qui n’y peut rien mais fait tout simplement partie d’une séquence calendaire où il n’a pas la bonne place.
Cette anecdote pour souligner que la réalité n’y peut rien d’être ce qu’elle est et qu’elle ne changera nos sentiments à son égard, pas tant que nous ne la mettrons pas dans le champ de que nous voulons en faire. Là intervient notre perception, nos moyens, notre volonté. Et notre aventure avec la réalité peut ici commencer.
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TOUJOURS ETABLIR UNE CONNEXION DIRECTE AVEC LA REALITE
La froide et lice façade de la réalité correspond à sa nature dépourvue en effet de capacité d’expression de sentiments. Il ne faut pas le regretter car sinon il nous apparaîtrait une réalité forcément déformée, déjà fardée pour entrer trop tôt dans ce qu’il nous appartient d’être, dans notre champ de perception et d’interprétation.
Nous ne pouvons pas compter sur la réalité pour faire le travail d’éveil et de transformation nécessaire à l’accomplissement de notre vitalité. La réalité ne vient pas à nous de manière intrusive : elle se place à côté de nous, très près de nous, mais jamais en nous.
Les propos lapidaires laissant entendre que la réalité nous dépassera ou de « qui vivra verra » sont des échappatoires de la sagesse populaire dont l’intérêt ne dépasse pas le réconfort que l’on veut y trouver. En tous cas il ne faudrait pas aller plus loin dans une possibilité que la réalité puisse dans une course autonome nous menacer, nous agresser. Sa lente trajectoire n’est que la somme des événements et des actes arrivant sur notre terre : humains, biologiques, naturels. La réalité n’a pas une autonomie d’action surnaturelle qui aurait vocation de venir sournoisement nous piéger ou nous surprendre.
Nous voici prévenu qu’il n’y a pas d’ennemi, pas plus qu’il n’y a d’ami devant nous. Seulement un état existant de forces en présence à un instant de l’instant, soulignant ainsi que la réalité est en continuelle mutation.
Nous voici présenté et confronté avec cette réalité qui est en même temps à notre disposition alors que nous sommes parallèlement à la sienne. Parallèlement n’est d’ailleurs pas géométriquement le bon terme car il permettrait que nous et la réalité aurions la possibilité de marcher côte, sans jamais nous rencontrer. Alors qu’au contraire nos trajectoires sont comme des spirales dont les arcs ont une amplitude différente, petite pour la nôtre, grande pour la réalité, qui tourneraient en cercles concentriques destinés à se rejoindre en un seul point. Et pour aller plus loin dans cette idée de spiralité, les cercles concentriques n’arrêtant jamais leurs rondes le point de jonction obtenu est par nature instable, toujours à reconstituer grâce aux ondulations harmonieuses et calculées de notre petit arc personnel et du grand arc de la réalité.
L’explication imagée nous visualise notre rapport avec la réalité qui suppose de notre part un continuel travail d’observation préalable puis d’approche et d’action.
Nous devons veiller à avoir en permanence par devant nous des outils de perception en état de fonctionnement afin que la réalité nous parvienne dans sa brutalité, quelque soit la subjective douceur dont nous voudrions l’envelopper.
Nous devons laisser cette brutalité, qui n’a rien de violente mais qui est brut au sens d’un matériau, venir toquer le réseau sensible de nos affects, pour que commence un véritable travail de perception exhaustif des composants de cette réalité, de ses tenants et de ses aboutissants.
Nous avons toute liberté de lui ouvrir l’espace de perception puis d’action conséquente que nous voulons.
Mais nous devons savoir que ce que nous ne voulons pas voir ne va pas pour autant disparaître. Simplement, ne voulons pas le voir par volonté, ou ne le voyant pas par manque de préparation de nos outils de perception, nous nous mettons en état d’inaction par rapport à cette réalité qui demeurera pourtant toujours présente dissimulée çà ou là, en un endroit qui nous deviendra inaccessible pouvant néanmoins ressurgir sans nous prévenir.
La perception pure de la réalité ne nous force pas à l’action mais elle nous prévient d’une présence.
Le réalisme ou l’hyper réalisme a souvent mauvaise presse dans une opposition facile qu’on lui fait face au romantisme, à la décontraction ou que sais-je autre attitude qui seraient elles un signe du plaisir que l’homme ne serait pas parfait loin de là et qu’il faudrait s’en réjouir.
Je conviens que le terme réaliste renvoie à une froideur de sentiments rendant quelque fois cassant et tranchant nos rapports avec autrui. Mais si je le nuance en précisant que je ne veux pas manquer de sens de réalité pour mieux ressentir mes besoins et les besoins de l’autre je crois que je peux échapper à cette qualification de réaliste rimant trop souvent avec celle de matérialiste. Il faudrait pouvoir dire « réalosophe », comme « philosophe » désignant celui qui aime la sagesse, réalosophe serait celui qui aime la réalité.
Plus sérieusement l’amour de la réalité pour son apport à ce que nous voyions juste nécessite qu’au-delà de cette amour ou propension nous nous acharnerions à constituer, entretenir et développer un réseau performant de perception de cette réalité.
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QUE VA-T-IL SE PASSER POUR MOI ? OU PUIS-JE AGIR DANS CETTE REALITE ?
Arrivé en phase, ou bien connecté si vous voulez, avec cette réalité, que peut-il se passer ?
Rien si nous en décidons ainsi ! La réalité dit qu’elle est là ! Nous ne réagissons pas mais nous sommes néanmoins là, nous aussi. Chacun va son chemin et l’on se retrouve la prochaine fois et sans doute dans la même indifférence l’un de l’autre. Les trajectoires sont délibérément parallèles mais cela ne leur donne aucun caractère statique pour autant. La réalité se modifie en chemin, nous aussi.
Si ce n’est que la réalité n’a que faire de son changement. Elle n’a pas de sentiments, elle n’a pas d’aspiration. Son rôle n’est que d’assurer le support, en arrière plan, de nos actions ; et de nous informer continuellement et réellement de toutes les modifications dont elle est l’objet, de notre part et de celles de tous nos contemporains de la nature.
Alors que de notre côté si nous nous refusons la consultation avec la réalité, si nous sommes « coupés de la réalité » comme dit l’expression, eh bien nous agissons solo dans un terrain forcément humain qui a certainement changé, qui continue de changer tandis que nous persistons avec nos œillères datant de notre dernier coup d’oeil sur la réalité, il y a bien longtemps peut-être.
Certains sont très forts pour se construire leur mode de vie, leur mode d’emploi de la vie en n’ayant pas besoin de se référer à une perception régulière de la réalité. Et ils arrivent à avoir une action personnelle consistante respectable tant pour eux même que pour leur environnement. Leur bilan est hautement estimable. Dans le pur domaine spirituel je les admire sincèrement d’avoir cette prescience de leur adaptation au monde, d’avoir cette intériorité pour se bâtir sans référence externe, d’avoir cette vision qui les fait poursuivre sans besoin de l’émulation sociétale. Mais combien peuvent se targuer de ne pas échouer dans cette trajectoire solitaire ? Combien persiste et signe dans leur omnibulation autoconcentrée. Combien, tellement enfermés qu’ils deviennent, se révèlent insensibles aux conséquences de leurs actes, aux dégâts collatéraux de leur détermination plus jamais éclairée par la réalité et qui sombre dans l’obscurantisme.
C’est pourquoi à tout prendre je préfère ne pas croire que je sais mais au contraire croire que je dois toujours savoir ce qui se passe autour de moi, la réalité, pour m’y sentir bien et pouvoir y agir bien.
Le travail y est continu et ardent.
La mouvance permanente de la réalité exige que nous ayons à peu près la même mobilité pour en suivre les circonvolutions. S’ajoute à cette ondulation le changement continuel de sa substance, de sa consistance. La réalité est comme un aimant attirant en permanence les particules de nos activités lorsque celles-ci dégagent un champ magnétique ; à l’inverse, toute inactivité provoque leur désagrément – leur déconnection magnétique – de cette réalité.
Il n’y pas d’obligation à atteindre une intensité magnétique mais ce que nous donnons pas ne nous sera jamais rendu. Ce que nous ne voulons pas faire alors que nous le pourrions manque à la réalité en tant qu’inventaire alors incomplet de toutes nos possibilités.
A notre rythme, qui est aussi une composante de notre réalité, nous avons tout à gagner à faire participer ce que nous sommes dans le réseau de l’échange du vivant, pour qu’il nous renvoie une réalité enrichie sur laquelle nous pouvons rebondir

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AISANCE A SE MOUVOIR DANS UN MONDE DE REALITE
Le plaisir et l’aisance doivent être le moyen et le but de notre existence, ici et maintenant, donc en plein dans la réalité.
Le sérieux d’une explication, les détails décrits pour que nos actions réussissent ne s’inscrivent pas dans une dureté que l’on devrait s’appliquer par la force.
C’est tout le contraire : le dépliage de nos mécanismes de fonctionnement permet de voir comment se passe les choses vers nous, en nous, puis à partir de nous ; les descriptifs de nos modes d’emploi de la vie sont des manières d’aller droit à notre réalité. Il y a de ma part, au contraire de l’effort souffrant, une jouissance de la paresse d’utiliser tout de suite la bonne méthode, celle qui justement ne me fera pas souffrir parce qu’elle me dira clairement comment agir.
Cette aisance à se comporter peut s’appeler épicurienne si ce n’est que cette référence déroule des lieux communs d’acceptation complaisante de la réalité. L’aisance n’est pas une complaisance passive mais un savoir-être, actif, pour être en meilleure phase avec la situation autour de nous, en prenant à temps toutes les dispositions pour y souffrir le moins possible.
L’acceptation de la réalité au sens que l’on ne peut échapper à ce qui existe, n’exclut pas que nous ayons conscience de nos forces et de nos faiblesses pour pouvoir l’endurer. Et de même que mes forces sont limitées, mes faiblesses peuvent rapidement détériorer l’ensemble de mon dispositif, me rendant totalement inefficace tant pour percevoir à nouveau que pour agir.
Je dois protéger mes faiblesses ; ne pas les exposer à ce qu’elles ne sont pas capables de supporter. Cela n’empêche pas de risquer parfois l’acte héroïque tendu par la force de la volonté mais qui ne peut être qu’éphémère. Le fonctionnement mécanique et quotidien de notre principe de réalité exige que nous en soulagions les points de friction évitables. Il ne sert à rien de s’exposer avec bravoure si le même acte peut être exécuté discrètement avec des moyens classiques et éprouvés.
Il faut de l’humilité pour ne pas jouer au héros inutile avec soi-même. C’est la finalité de nos actes qui comptent plus que le panache éphémère.
La connaissance de notre bon fonctionnement nous procure cette immédiateté, cette présence, pour trouver immédiatement le geste juste pour l’action juste, au moment précis qui nous est donné pour prendre une décision ; car il est facile d’avoir théoriquement raison après, si ce n’est qu’entre temps le temps de l’action est passée, sans nous.
L’aisance ne veut pas dire agir sans se poser de questions. Au contraire, c’est agir en se posant toute de suite les bonnes questions, avec une volonté mécanique de ne rien laisser échapper à notre vigilance.
J’éprouve personnellement un plaisir réel qui n’a rien de masochiste à pousser le détail de l’action dans le moindre des interstices où ma pensée me guide même dans mes intérêts contraire. Si la réalité m’amène une idée défavorable je veux aller jusqu’au bout en autopsiant sous toutes ses facettes cette intrusion dérangeante mais qui existe. Ce que j’en ferai dépend de mon analyse exhaustive de la situation, dans laquelle je découvre souvent que l’idée négative n’est qu’un avatar sournois d’une imagination débordante. Mais qu’importe. A ce stade je ne juge pas, je prends en compte, je tamise l’important du futile, et j’agis.
La rapidité des flux que notre organisation met à notre disposition pour véhiculer tout cela me laisse pantois d’admiration, et de désir d’être toujours en phase pour comprendre à mon aise.


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juger un événement, une situation ou une personne, selon son réflexe ou en l’analysant pour ce qu’il est dans la réalité des faits en notre connaissance
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CE QUI SE PASSE AUTOUR DE NOUS NOUS PROVOQUE DES REFLEXES

Quelle que soit les descriptions poussées de nos mécanismes pour percevoir, analyser, agir, l’événement vient à nous par surprise, tous feux éteints, frapper notre plaque sensible en un endroit sensible qui n’est jamais neutre.
Nous ne savons ni le jour, ni l’heure… ni l’endroit. Et nous ne pouvons pas être de garde vingt quatre heures sur vingt quatre sur toutes les sentinelles de notre mur de défense. Plus encore, il ne s’agit pas forcément de devoir se défendre, repousser une attaque ; mais au contraire ce peut être savoir accueillir une subreptice opportunité qui frappe à notre porte par une voie détournée ou qui est même capable de se creuser son propre souterrain sous notre réseau classique de perception.
Néanmoins, de gré ou de force, ce qui nous arrive nous provoque des alertes que nous n’avons pas la présence d’esprit, au sens réel d’une non présence à ce moment et cet endroit là, d’analyser et à laquelle nous répondons du tac au tac par un phénomène de réflexe. C’est long à dire mais très rapide à arriver. Au point souvent que nous voyons mieux le réflexe qui sort de nous que l’intrusion en nous qui en est l’origine, juste antérieure. Et nous somme là pantois dans le constat de notre réflexe qui est bel et bien un acte faisant immédiatement partie de la nouvelle réalité : la nôtre mais aussi celle de l’environnement – personnes ou situations -dans lesquelles notre réflexe est intervenu.
A la vitesse de l’éclair un phénomène dont nous sommes incontestablement les auteurs et les responsables existe désormais.
Sommes-nous responsables de nos éclairs qui ne sont pas tous « de génie ». Incontestablement oui, nous obligeant à vérifier souvent de quoi sommes-nous constitués, quel est le champ de nos affinités et de nos aversions de façon à ce que nos réflexes primaires soient assagis.
C’est la seule chose que nous puissions faire car il est impossible de s’empêcher nos réflexes. Ils existent pour que nous puissions naviguer sans être continuellement de garde. L’évolution de notre vaisseau humain l’amène dans toutes les contrées et les turbulences d’une réalité qui demandent des réactions immédiates, comme celle de crier aie et de fuir lorsque le feu s’approche trop près de nous. Nous ne pouvons attendre que se mette en place les beaux mécanismes de notre analyse du pour et du contre, voire du bien ou du pas bien ainsi que du bon ou du mauvais pour ceux qui ont besoin de ce vocabulaire. Nous sommes dans une urgence qui a l’intelligence d’oser se passer de nous pour décider et qui se précipite sur l’extincteur de la première nécessité.
L’urgence ne valide pas la valeur de l’acte mais a le mérite de nous permettre de rester vivant, dans une réalité et une possibilité d’action ; et de réflexion à venir sur ce qu’il faut respecter de nos réflexes et de leurs conséquences


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RESPECTER ? DECODER NORS REFLEXES
Notre « premier » réflexe n’est pas seulement celui qui serait avant le second ou le troisième mais cet authentique réflexe premier comme on parle des arts premiers. C’est celui qui arrive en déclic instantané.
Le déferlement, l’invasion du réflexe dans ce que nous voulons être de nous même c'est-à-dire un être réfléchi a quelque chose de violent au sens d’un viol contre notre gré. Nous aimerions que notre réflexe passe par la phase « réflexion ». D’ailleurs, réfléchir porte un sens de va-et-vient entre une idée et notre nous-même grâce à un miroir qui renvoie de part et d’autres. Alors que le réflexe brise, ou plus exactement perce, le miroir pour aller immédiatement à nos cellules réactives qui agissent immédiatement reperçant le miroir (peut-être par le même trou ?) pour signifier promptement à l’événement original notre réaction.
Ce petit schéma optique personnel et hasardeux pour dire que tout cela se passe à la vitesse de la lumière, sans que nous ayons le moindre point pour nous y accrocher et modifier le parcours. Mais la répétitivité des parcours empruntant toujours à peu près le même dispositif nous permet à la longue de les mémoriser, de les décortiquer, pour comprendre comment nous fonctionnons. Concrètement lorsque la même irritation extérieure nous provoque le même réflexe colérique qui nous met à dos de manière répétée la même personne nous pouvons nous interroger sur la possibilité de changer un des paramètres des étapes de ce réflexe. En restant sur cet exemple on peut disséquer la nature de l’irritation extérieure et voir si nous ne pouvons pas l’appréhender autrement, la relativiser, en dépersonnaliser l’impact sur nous ; de ce fait cet extérieur irritant arrivera sur nous plus en douceur. Toujours avec le même exemple mais maintenant dans notre moi-interne au niveau du réflexe on peut décider de contenir à l’avance certains gestes ou paroles, comme si on se forçait à se mettre les mains derrière le dos pour les empêcher de porter le coup de poing ; de la sorte, nous introduisons une contrainte mécanique dans le fonctionnement de notre réflexe. Notre réaction devient un « j’avais envie de lui casser la g…. ; je me demande ce qui m’a arrêté ! » On a de la sorte passagèrement et momentanément infirmé l’éruption de notre nature, mais nous avons permis un redressement social qui autrement nous emmenait au clash.
Le grand art à mon avis consiste à avoir une vision exhaustive de tous nos réflexes possibles. Et pourquoi pas de laisser émerger en nous, au niveau de la pensée et pour l’inventaire analytique seulement, tous les réflexes que nous pourrions avoir dans un spectre aussi large possible de situations qui pourraient nous arriver. Ne soyons pas effrayés que nous en ayons des idées audacieuses, voire effrayantes, incommunicables à quiconque. Car le but n’est justement pas d’abonder et de passer à l’acte mais de reconnaître la réalité de notre sensibilité à l’événement et la réaction « première » que nous en tirerions. De la sorte nous entrons profondément dans la caverne de notre intimité, dans une attitude décontractée puisque nous ne sommes pas dans l’action mais dans sa simulation.
Même si toutes les conditions d’une vraie réaction ne sont pas réunies (pas de véritable urgence) nous progressons dans une connaissance de nous-même, notamment dans ces cas spécifiques où la rapidité du réflexe nous faisait, avant cette analyse, réagir sans aucun contrôle.
L’exercice n’a aucune prétention de parvenir à une connaissance exhaustive de ses réflexes découlant sur un arsenal tout aussi exhaustif des moyens de les contrôler. Mais chaque petit fait de soi-même que l’on découvre et que l’on résout est un comblement empirique du notre vide. La tâche est amusante car les résultats sont visibles. Ils occupent agréablement notre espace temps, avec des sujets qui nous vont très bien puisque ce sont les nôtres


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CONSTRUIRE NOTRE RAPPORT AVEC CE QUI NOUS ENVIRONNE
Au milieu du chemin, entre la réalité et notre personnalité, nous tâtonnons prenant tantôt appui sur le concret objectif et tantôt sur la subjective sensibilité. L’une et l’autre attitude ne sont pas incompatibles et même, elles ont besoin de se passer le relais dans notre vision du monde. Trop et toujours de concret nous donne l’impression d’être une machine au service de… Trop et toujours de subjectif retour sur soi nous asphyxie par un manque d’air extérieur régénérant. Il faut un équilibre. Il faut un échange thermique entre l’extérieur et l’intérieur.
Nous sommes toujours au niveau de notre comportement avec les situations et les autres en particulier en nous demandant quelle part brute de nous-même pouvons nous garder, quel autre part de nous-même devons-nous un petit peu habiller, socialement parlant.
L’approche de l’autre n’est pas une séduction savante requérant notre transformation pour plaire à tous prix. Mais, selon le dicton, « on n’attrape pas des mouches avec du vinaigre », on ne plait pas aux autres en leur assénant des choses désagréables, fussent-elles justifiées par un constat véridique et partagé ! Autre dicton manière de se comporter est qu’ « un sourire ne coûte rien » mais rapporte beaucoup en effet tant il a un pouvoir mécanique de décontraction physique, de déstabilisation d’une dureté.
Au-delà de ses trucs, recettes de grand-mère, pour mettre de l’onctuosité dans les rapports humains nous pouvons, par plaisir mais aussi par connaissance stratégique du terrain à venir de nos actions voir nos combats, faire le compte à l’avance de qu’est l’autre, ou la situation autre, afin d’en classer les caractéristiques, les comportements, les idées, les réactions…en introduisant une pluralité de paramètres comme autant de doutes pour essayer de parer à toutes les éventualités. La préparation psychologique, et physique, de la connaissance de l’autre n’est pas une machine de guerre que nous préparons contre lui, mais une table dont on dresse le couvert pour que les convives puissent s’y échanger bons plats et bons sentiments. Cette préparation à l’autre permet de dégrossir et décanter très vite les aspects méfiants de notre comportement, qui nous fait perdre tant de temps et commettre tant d’erreurs d’appréciation. Dans la pratique on peut ainsi aller dire à quelqu’un quelque chose qui lui est concrètement et directement désagréable sans que nous nous habitions d’une agressivité dans la forme surenchérissant un fond qui se suffit déjà à rendre dure la réception du message. Exemple quand il faut aller prévenir un client franchement délictueux qui nous doit de l’argent. Il faut bien sur lui rappeler les faits mais comme un simple constat d’huissier où nous ne prenons pas parti, où nous ne portons pas de jugement. Ensuite introduire un point qui puisse toucher l’autre, comme si il était lui la victime du délit : quelle serait sa réaction. Que ferait-il. Puis laisser mijoter sans aucune manifestation de revanche mais avec une simple trace de détermination à faire valoir le point de vue de ce qui vient d’être calmement exposé.
Le client, l’autre ainsi exposé à une simple réalité, que vous avez rappelée, sans y ajouter aucun épice extérieur plus désagrable, devient confronté à l’alternative ou de monter d’un cran son irascible fermeture d’esprit à payer l’argent qu’il vous doit, ce qui l’enfonce dans sa position de voleur quelque part et qui ne lui fait pas plaisir ; ou de se résoudre à baisser d’un cran son indifférence à payer ses dettes et de revenir à vous pour vous proposer un arrangement.
Dans la connaissance de l’autre l’objectivité de notre bon droit a sa limite outre dans le bon droit de l’autre mais surtout dans la manière où il se perçoit. Non point seulement qu’un bon arrangement vaut mieux qu’un mauvais procès, autre dicton faisant la part belle au laxisme des parties. Mais une vision claire de ses buts et de ses moyens en présence pour parvenir à obtenir de l’autre permet d’arriver à un résultat qui pour être incomplet dans le fond n’en est pas moins résolutoire du problème dans la forme.
Précéder l’autre dans son rapport avec nous n’a rien d’une stratégie machiavélique d’une guerre que nous gagnerions à tous les coups. Au contraire on peut s’imaginer, et cela arrive, que l’autre ait la démarche similaire de nous précéder dans le rapport que nous avons tous les deux prévus. Ce n’est en ce cas que du temps de gagné qui peut être utilisé à une encore meilleure compréhension et à la construction de nouveaux projets.


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DECRYTPER LA REALITE DE QUI NOUS A FAIT REAGIR PAR REFLEXE
Le réflexe n’est pas une maladie extérieure qui nous viendrait sans raison comme un tic dont nous aurions hâte de nos débarrasser, sans chercher à savoir d’où il vient et où il va.
Le réflexe est réel, vivant, partie prenante de notre vie. Et plus encore, si on le compare par exemple à notre pensée qui reste confinée dans notre intérieur, le réflexe comme son préfixe « re » l’indique va vers l’extérieur. C’est de la plus haute d’importance de prendre conscience que nos réflexes vont donner de nous-mêmes une image beaucoup plus signifiante que nos pensées. Cela donne le vertige que nous puissions être apprécié, voir jugé, sur des automatismes que nous avons du mal à contrôler, alors que nous nous escrimons à peaufiner un attirail de belles idées qui elles ont besoin de l’attention, de l’écoute et de l’intelligence de notre environnement.
C’est ainsi et donc incitateur à ce que nous ayons une grande attention préventive de nos comportements automatiques, de nos réflexes. Ce qui se passe en nous me semble très complexe à appréhender et à modifier par rapport à ce qui provoque justement ce fameux passage à nous, ce réflexe. Par là je veux dire que la perception de la réalité autour de nous est un champ d’action où nous pouvons trouver une posture confortable qui peut nous donner de meilleurs réflexes. Quand on dit qu’on voit les choses « en noir » ou « en rose » il n’y a pas de changement chromatique mais bien une attitude délibérée de relativiser négativement ou positivement une même réalité. La réalité ne s’en trouve pas altérée mais notre réaction-réflexe va effectivement prendre une autre force dans un cas ou dans l’autre.
Les réflexes d’énervement à l’attente d’une chose prévue qui n’arrive pas sont un cas on ne peut plus abstrait et souvent sans conséquence qui peuvent nous provoquer jusqu’à des réactions physiques, épidermiques. Pourtant un retard n’est qu’une désynchronisation entre deux êtres, ou événement et être, qui se sont certes prévu mais qui ensuite par impossibilité technique ou variation psychologique ne sont pas tout à fait sur la même longueur d’onde. Pourtant l’on sait qu’un jour ou l’autre – et s’agissant de retard c’est plus souvent d’une seconde à l’autre – l’être ou l’événement va nous rejoindre, va arriver, mettant un point final au retard proprement dit mais laissant à l’énervé le goût amer d’avoir subi la différence de l’autre ! Quelle importance ! Pourtant il faut se faire à cette désynchronisation inhérente à ce que nos individualités sont toutes différemment réglées sur l’éventuelle grande horloge sensée donnée un tempo universel.
Plutôt que de maugréer sur le retard et notre frustration de le subir nous pouvons, non par angélisme mais par constat, relever que l’origine du retard, le fauteur de ce retard est une différence que globalement nous apprécions, et dont nous pouvons pas séparer le côté qui nous est désagréable de l’autre côté que nous apprécions.
On peut s’attarder sur énormément d’instantanés de notre vie pour en relever, comme dans un bêtisier, les best-off ou meilleurs moments où nous sommes soit ridicules, soit justifiés d’avoir un sentiment de colère. Car il ne s’agit pas de devenir ce sage zen dont le calme devient une indifférence excluant la réalité. Nous devons savoir mesurer notre imprégnation et notre réactivité de façon à ce que nous nous y améliorons mais sans stakhanovisme qui nous dépersonnaliserait. Ce peu être là aussi un jeu ou une comédie de mœurs que nous jouons en vase clos, pour mesurer ce que nous pouvons endurer, pour lancer des pistes de résistance vers nos pires énervements ; en le faisant à notre rythme et à notre endurance pour continuer à vivre normalement, entre-temps.



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UNE NOUVELLE REALITE S’INSCRIT
A force de pratiquer, mais en douceur toujours, ce vaste remue ménage de nos réflexes, de nos perceptions, de nos tempérances il s’inscrit petit à petit pour nous-même et pour la réalité toute entière un nouvel état d’être.
Tout ce que nous faisons et tout ce qui est fait par chacun de nous s’inscrit comptablement et graphiquement dans un grand tout qui d’un moment à un autre n’est jamais le même.
Angoissante mouvance insaisissable ! Mais aussi nouveau paysage à découvrir et dans lequel se lover et agir.
La paralysie des situations sociales, économiques, politiques vient de notre propre propension à ne pas vouloir nous-même bouger, à notre stade individuel. A contrario la bougeotte systématique n’a pas de raison si ce n’est que par nature notre environnement bouge et évolue, insinuant que mimétiquement nous ne pouvons qu’en suivre le mouvement ondulatoire.
Le problème n’est pas la position théorique à bouger ou à ne pas bouger ; mais au constat que de toutes façons les choses bougent et que si nous ne bougeons pas avec elle nous nous décalons, physiquement. Nous prenons le risque de rendre inconfortable, incompétente et inopérante notre action dans la société.
Il n’est point besoin de pratiquer un activiste militantisme pour être en simple cohérence avec nos attentes et nos contraintes d’êtres humains. L’activité humaine est riche à tous moments d’occasions de participer d’abord pour soi-même au maintien et à la construction de notre édifice qui devient rapidement l’édifice commun.
Notre édification est un travail à plein temps qui recouvre toutes nos activités, nos pensées, nos moments, notre temps éveillé et de rêverie. Employé à plein temps dans l’entretien de nos bonnes connexions avec notre interne et avec notre externe nous écartons toute envie de déplacer la cause des problèmes sur l’autre, sur les autres ; tout besoin de juger, de bannir, de rejeter. Il y tant à faire chez nous que le problème ne se pose même pas. Et au contraire il se passe que le travail que nous faisons chez nous devient une partie prenante qui nous dépasse et prend une place propre dans ce que étions autrefois enclin à juger et à trouver sale.
Il n’y a pas de « charité bien ordonnée qui commence(rait) par soi-même » ni d’ »aide-toi, le ciel t’aidera » mais une logique quasi mécanique de s’attaquer à ce sur quoi on peut travailler c'est-à-dire soi, plutôt que de s’arroger un rôle contestable de redresseur de torts des autres.
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calculer un intérêt particulier d’un événement – intérêt financier par exemple – en ne prenant pas en compte d’autres conséquences
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L’INTERET (PARTICULIER) RETRECIT L’APPROCHE GLOBALE D’UNE SITUATION
Les réalités extérieures nous arrivent en trombe, dans une précipitation qui rend perplexe la manière dont elles vont venir s’inscrire dans notre perception. Viennent-elles à nous, ou va-t-on nous même les chercher ? Une réponse scientifique existe certainement mais sa précision est secondaire par rapport à la confrontation bien réelle entre l’extérieur et nous, qui débouche presque automatiquement sur un filtre personnel aboutissant à un tri des événements.
Il y a ce que nous retenons et ce que nous ne retenons pas, alors qu’il y a eu autant de force pour venir jusqu’à nous. C’est nous qui creusons automatiquement le fossé sur la base de nos facultés physiques de perception, style bonne vue, bonne ouie ; mais surtout sur notre propension à voir ou à entendre immédiatement ce que la chose a d’intérêt pour nous.
Le phénomène est bien normal et naturel pour qu’il ne prête aucune raison de s’attarder ou d’émettre un jugement de valeur sur cette sélection des événements. Pourtant dans le but de bien savoir ce que nous faisons nous devons prendre conscience qu’en sélectionnant nous éliminons quelque chose qui existe, que nous prenons parti d’ignorer, qui continuera à exister même sans notre reconnaissance, que d’autres reconnaîtrons bien et pourrons longtemps faire valoir alors que nous même resterons plongés dans les abîmes de l’ignorance. De même qu’une situation inverse nous fait privilégier des faits laissés dans l’ombre par nos contemporains.
Les faits différents récoltés par les uns et par les autres ne restent pas au niveau d’une connaissance ou d’une mémoire statique. Notre perception particulière n’est autre chose que le résultat des intérêts qui nous sont particuliers, et qui vont commencer dans notre métabolisme intellectuel interne un intense travail de va-et-vient, de comparaison, de construction d’hypothèse… de calcul stricto senso de notre intérêt, au sens de ce que peut rapporter l’événement sélectionné si nous lui apportons notre propre valeur ajoutée. L’événement rentre en nous à, mettons, un indice cent. Quelque allers et retour dans notre machine à calculer interne lui permettent de nous interpeller pour nous dire que nous pourrions en faire un cent cinquante, un deux cent ; ou inversement nous conseiller de n’en rien faire parce que nous ne pourrions en retirer que cinquante et ainsi perdre la moitié de notre énergie et de notre temps. Rien dans tous ces constats n’est révolutionnaire mais il manifeste que nos perceptions particulières sont le début d’une machine à calculer notre intérêt particulier.
Cette loi de la sélection naturelle ne peut qu’être acceptée car il ne nous appartient pas de manipuler en amont les réflexes de notre vue sur le monde, de notre sélection du monde.
Cet état de fait est acceptable dans la sagesse globale que nous ne pouvons qu’avoir vis-à-vis de nos particularités, voire de nos forces et nos faiblesses si nous voulons aller dans l’autocritique ou l’autoperfectionnisme, chemin difficile et personnel qui n’est pas ici le sujet.
Part contre la reconnaissance de cet état de fait sélectif des événements et de leur conséquence immédiate sur les intérêts sélectifs que nous allons mettre en branle, ne doit pas nous faire ignorer que la réalité non perçue existe malgré que nous ; et que nos intérêts particuliers ont implicitement « rétrécit » l’approche globale de la réalité.
Alors que nous sommes souvent si prompt à nous enorgueillir de la vivacité de notre intérêt particulier nous devons le contrebalancer par ce que tout ce que immédiatement et parallèlement nous mettons dans le champ de l’ignorance, de la réalité qui continuera à côté de nous.
La force de nos intérêts particuliers prend le pari de mettre le reste de la réalité dans une situation d’infériorité où l’intensité de notre action bien motivée par l’intérêt balaiera toujours les choses à notre avantage. Il se peut qu’il y ait un tel effet mécanique des choses dans ce combat. Mais à mon avis nos intérêts particuliers, aussi exacerbés soient-ils, auraient tout intérêt – c’est le cas de le dire – d’ajouter dans leur processus sélectif un paramètre de non ignorance de leurs intérêts particuliers, comme une culture de fond moins prenante mais que l’on parcourt quand même, de façon à pouvoir vérifier que notre intérêt particulier s’insère bien dans une histoire globale dont elle n’est pas l’ennemi.
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L’INTERET NOUS PREND A PARTI, NOUS FAIT PRENDRE PARTI
Aussitôt que nous apparaît le tableau d’une réalité confronté à nos intérêts il se déclenche en nous une espèce d’embardée de cheval dont nous lâchons les brides. Nous passons soudainement d’une vision globale des choses à un focus très particulier. Pourtant la réalité n’a pas disparue. Exactement comme lorsque nous regardons un panorama puis que nous ajustions des jumelles sur un point précis. Nous allons voir le point précis très gros en même temps que notre œil soudain habitué au grossissement verra en flou le reste.
Ce que nous grossissons est l’endroit que nous ressentons le plus propice à nos activités humaines. Nous nous y mettons toutefois avec une spontanéité relevant d’un parti pris bien à l’avance. Comme si le télescope de nos intérêts était branché de longue date sur un fait, un événement, qui est déjà grossi quand il arrive ; sans nous laisser la faculté de rebalayer à chaque fois le paysage pour ressaisir l’exhaustivité des apparitions, quelles quel soient ! Le parti est pris, à l’avance, de regarder çà et de ne même pas chercher à regarder autre chose.
Il y va bien sur des limites des nos conditions de perception pour que nous ne puissions pas être une grande lunette astronomique balayant l’univers à trois cent soixante degrés en permanence… Mais cette « petitesse » de l’homme jointe à une sympathique notion de notre humilité à reconnaître nos limites a, je le trouve, bon dos pour classer notre retranchement aux choses comme un fait acquis.
L’ouverture d’esprit envisagée d’une manière généraliste et pour se comporter en honnête homme n’est pas une affaire de capacité cérébrale à stocker ou à procéder à des circuits de rapprochement entre les idées. Vue de plus haut, le parti pris de consentir à ignorer me semble un risque de passer à côté d’énormément de choses. L’invocation que nous ne puissions pas tout savoir devrait à mon avis être une résultante d’un parcours où en effet nous n’avons pas eu le temps de tout voir, tout faire ; mais le précalibrage de notre parcours en fonction d’un parti pris, à l’avance, de ce qu’est notre intérêt est un rétrécissement dommageable de notre champ de connaissance, d’action, et de partage avec ce qui existe.
Notre intérêt parle pour nous, à l’avance, sur des sujets qu’il ne connaît pas. Alors que la variété de changements des faits revient continuellement nous inviter à jeter un œil sur ce qui se passe. Notre intérêt nous prend à parti avec pour conséquence que nous devenons, par rapport aux événement,s un individu dont le parti est pris de ne pas voir certaines choses.
L’ignorance de ce que nous n’avons pas vu pourrait ne provoquer qu’un oubli, une absence d’action pour ce qui est ignoré. En fait il se produit bizarrement un phénomène de vase communiquant où l’énergie non mise à ce qui est ignoré va au contraire amplifier ce que l’on a bien vu. Notre intérêt nous pousse à surdimensionner certains sujets, à nous y complaire bien sur en y ajoutant un environnement d’excitation proche d’un jeu où le challenge est poussé de plus en plus loin.
Il se peut que parti de l’intérêt général – qui devrait être appelé ici un grand but général – tire profit de notre goût du challenge. Mais tout aussi bien la polarisation extrême peut nous emmener très loin de la réalité, tant la grande réalité extérieure que notre réalité intériure.
Ce n’est pas parce que nos intérêts fourmillent et produisent une activité que celle-ci s’inscrit dans une réalité de profit pour nous-même, encore moins d’un profit pour tous.
Les hyper actifs que notre société aime susciter aujourd’hui pourraient se poser la question du meilleur emploi de leur fébrilité. La culture de leurs seuls intérêts, aussi prolifique soit-elle, leur masque une réalité plus vaste d’eux-mêmes, de leurs capacités, de leurs goûts, de leur intérêts.
Ce n’est pas de la morale…Mais véritablement dans leur intérêt…bien compris à leur place puisque leurs intérêts particuliers les empêchent de voir leur intérêt général !


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NOTRE PERSONNALITE SE CONFOND-ELLE COMPLETEMENT AVEC NOTRE INTERET
Pourquoi tous ces palabres, mes palabres me direz-vous, si tout cela fait partie de notre mécanisme naturel de sélection de notre réalité, auquel il n’y a rien à faire ou du moins rien de très facile pour qu’il en soit autrement ?
Parce que le travail sur soi pour comprendre ses intérêts nous permet d’élargir le champ de nos possibles. Notre personnalité n’est pas limitée à sa face immédiatement visible.
Le commentaire fréquent disant « je n’y ai pas intérêt » sans avoir étudié une situation témoigne peut-être de choix vite pris et arbitraire qui vont à notre encontre.
On peut remonter à notre naissance pour s’apercevoir que nous ne naissons pas « avec des intérêts ». Nous sommes dotés de légères propensions que le milieu naturel, parental et éducationnel, va s’acharner à saisir au vol sans souvent nous laisser le temps de les laisser atterrir. Notre entourage aime très vite se sentir rassuré sur quelques dispositions de base qui permettront, disent-ils, de nous positionner. Ces dispositions étant de surcroît changeantes selon les époques alors qu’en matière d’éveil et de connaissance il y a une universalité de ce qu’un être humain doit englober !
Nos premières affinités avec la réalité sont très vite catégorisées et mises en perspectives des bonnes manœuvres que nous en aurions dans la vie. Les « défauts » ou aspérités définies comme telles sont passés à l’équarrissage, tandis que les « qualités » ou propensions à être au goût du jour sont passés au lustrage intensif.
Cela est bien pour former au plus vite un être contemporain bien en phase avec le standard de son époque. Mais ce processus de mise en valeur s’attarde peu sur les caractéristiques hors de la norme, celles que pourtant nous avons en nous quelque soient leur non sélection.
Arrivé à un âge adulte et mature nous avons la faculté de refaire le tour d’horizon de nos possibilités, celles que la société nous a reconnues, celles qu’elle a mis au rebus. Ces caractéristiques de nous- mêmes jamais utilisées sont coincées quelque part sans que pour autant nous en subissions un traumatisme psychologique. Il ne s’agit pas de faits ou de personnes nous ayant détourné le parcours de notre vie.
Nous sommes beaucoup simplement dans le domaine du non-découvert, du jamais vu de nous-même, dans lequel il n’y a aucun risque que nous retrouvions un vieux fantasme ou un fantôme. Non, c’est un plus qui est en nous et dont nous nous donnons calmement la curiosité d’ouvrir la porte. Par prudence nous pouvons commencer en nous contentant de l’entrebâiller, de jeter un regard, d’envisager quelques pistes pour valider que nous tombons bien sur du bien à nous ; car il faut se méfier d’un esprit de découverte forcené nous amenant sur les pistes à la mode que nous nous approprierions trop vite ensuite.
Mais quelle joie quand la démarche est sereine de se découvrir des nouveaux amis internes. C’est ceux là, qui comme des enfants prodigues revenant au bercail, que nous pouvons intégrer dans notre vie et naturellement élever au rang de nos affinités, et donc de nos intérêts pour déclencher l’action.
Nos intérêts courants ne couvrent pas l’intégralité de notre personnalité. La quête de notre intégrale personnalité peut à juste titre sembler une entreprise trop vaste dont la découverte ne changera pas le cours de notre vie ; ou qui risque même de la changer dans une conjoncture de contraintes actuelles auxquelles nous devons faire face. Non point que toute vérité ne serait pas bonne à dire, mais il est des temps dans la vie où le pragmatisme nous oblige à une modération pour nous concentrer sur nos tâches et nos devoirs.
Par contre si un pragmatisme intéressé nous permet de déceler en nous des traits de personnalité que nous ignorions et n’avions jamais utilisé, alors nous sommes en pleine vie pratique qui se dote de nouveaux outils pour compléter notre comportement et développer sûrement nos centres d’intérêts, et nos intérêts tout court



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COHABITATION DE L’INTERET GENERAL ET DE L’INTERET PARTICULIER
L’intérêt général est la somme arithmétique des intérêts particuliers bien compris dans une vie sociale.
Les mots sont faciles à aligner lorsqu’ils servent de définition à un projet de société. Mais ils sont difficiles à pratiquer.
Une raison vient à ce que l’on prend les choses par le haut. En prenant par exemple à partie la vie sociale comme si c’était une personne de notre entourage, à qui l’on pourrait intimer l’ordre d’être gentille comme çi ou comme çà !
Les choses du haut ne sont que la somme arithmétique des choses du bas. Chaque chose du bas qui n’est pas conforme à son rôle de base, et à la définition de ce qu’elle sera globalement en haut, est un élément délictueux. Et le reproche d’un d’entre nous, délictueux en bas, que les choses ne marchent pas en haut, est une grave aberration de son auteur qui n’a vraiment aucun sens de la manière dont les éléments peuvent tenir debout et ensemble !
L’intérêt particulier a la spécificité d’être plus que le parti de celui qu’il représente. Il contient une sur-dose qui rend le melting pot des intérêts plus bouillonnants avec ses risques de débordement. En effet le propre de l’intérêt particulier surdosé est d’aller chercher ses territoires de conquête au-delà des stricte propriété et donc d’envahir un territoire de l’autre !
Ces prises de l’un par l’autre ne sont pas forcément de l’invasion barbare car le rôle entraînant de l’un n’est pas obligatoirement refusé par l’autre. Sans tomber dans un rapport dominant-dominé trop radical il y a du bonheur souvent à ce qu’un intérêt particulier de l’un prenne une initiative profitable pour un autres ou pour un groupe d’autres.
Le puzzle animé de nos intérêts particuliers doit se contenir dans une faisabilité pour l’ensemble. La société ne peut pas laisser la bride sur le cou à un intérêt particulier notamment s’agissant des grandes structures clés de notre organisation sociale. Ce sont toutes les ressources de base, définissant les besoins primaires de l’homme, qui doivent rester dans le bien commun mais exceller pour être d’une qualité maximale sans qu’il ait besoin de l’intérêt d’un particulier pour en exciter le goût de la performance.
La somme des intérêts particuliers poussés à leur maximum sans limite rendrait notre société surexcitée et déséquilibrée. La bonne dose consiste à ce que l’intérêt particulier puisse aller jusqu’au bout de sa logique en tant que principe intellectuel, en tant que vertu démocratique à pouvoir être soi-même ; puis à ce que la société ait une définition claire des ses prérogatives et de ses champs d’actions régaliens dans lesquelles elle doit s’imposer et faire imposer un intérêt fort et laïque de comportement.
C’est un point limite de bouillonnement, comme un cent degré pour que les aliments soient saisis à point dans l’eau bouillonnante, qui est demandé à chacun de nos intérêts particuliers pour qu’ils concourent à l’échauffement maximal acceptable, susceptible de générer pour tous un sens honnête et stimulant de participation à l’intérêt général.



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INTERET D’AVOIR UN COMPORTEMENT GLOBAL SANS EMPREINTE D’UN INTERET PARTICULIER
L’absolu plaisir est de pouvoir être réellement un être humain portant en lui un intérêt à tout ce qui se passe autour de lui ; et d’y répondre par un ensemble d’actes le plus en conformité possible avec cet aspect général, et le moins possible avec son intérêt particulier.
Le challenge est difficile parce qu’il demande une véritable pluralité de sensibilités pour que le plus de choses possibles nous parviennent, entrent dans le champ de nos affinités, provoquent en nous un désir d’action. Car, en préalable, il ne sert à rien et c’est presque une attitude de voyeur, que de chercher à tout savoir comme un collectionneur et de ne s’intéresser ensuite que d’une manière parcellaire à l’une ou l’autre chose.
Le vœu pieu de vouloir tout savoir comme un encyclopédiste ne se réalise jamais, surtout de nos jours où des pans de la connaissance autrefois stables sont l’objet de découvertes fulgurantes et spécialisés nécessitant une dévotion totale.
Au tout savoir impossible on peut en revanche proposer un tout avoir envie de connaître. Une envie comme un altruiste amour se manifestant en flèches de sympathie vers tout ce qui nous entoure.
Il semble important qu’aucun secteur de notre humanité ne soit à l’abri de cette attention amoureuse que nous pouvons porter pour tout ce qui existe. Il n’est pas sain que des secteurs ne deviennent que des repères de spécialistes, voire de sectaristes. A ce sujet les sujets cloisonnés ne s’enferment pas forcément par une volonté délibérée mais peuvent résulter d’une attitude de rejet ou de dédain qui n’aurait demandé au départ un regard bienveillant. Plus tard, quand le pli est pris il est courant de voir les secteurs se refermer et refuser la communication. Ceux là doivent être repris par la notre interpellation personnelle car dans une société socialement fédérée comme la nôtre nul ne peut s’ériger en mini-société indépendante. C’est un défaut de la société globale qui rend crédible le rôle protecteur éventuel que peut rendre la secte ou le clan. En ce sens, c’est notre intérêt particulier mal dosé avec l’intérêt général qui provoque le sursaut d’autres individuels intérêts particuliers à se désolidariser, à faire bande à part.
L’apport de notre intérêt particulier, dans son aspect quantitatif et surtout qualitatif, est de la plus haute importance pour parvenir un intérêt général homogène. Dans ce domaine comme dans ceux de tous les aspects de notre comportement le désabusement nous vient vite pour croire que le problème est le décalage de l’autre et qu’il ne sert dès lors à rien de partir le premier ou d’agir tout seul.
La réponse est dans le peu de satisfaction de toutes façons à agir comme les autres, dans un troupeau grégaire, dont nous analysons individuellement qu’il va dans le mur et nous avec.
Passé ce pessimisme l’autre réponse est d’envisager la beauté du geste, fut-ce en solo, de faire pour soi quelque chose d’intéressant au sens qu’il donne de la performance élargie à nos intérêts particuliers.
L’essai que nous faisons de faire autrement non justement par mimétisme mais par réelle découverte d’une possibilité personnelle ne présente aucun risque de nous faire du mal. Nous ne sommes pas dans le domaine de l’exploration obscure mais dans celui de choses de nous-même, qui existent de toutes façons. Dans un langage d’intérêt financier il s’agit de sortir du coffre des valeurs qui y dormaient pour essayer d’en faire un usage fructueux pour nous même et pour l’intérêt général.




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accomplir un acte ou l’anticiper par une pensée en faisant sciemment à un autre ou aux autres quelque chose que nous n’accepterions pas si on le faisait à nous
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Agir, ou le fait d’accomplir un acte, est la manifestation capitale de notre personnalité.
C’est en agissant que l’on se manifeste au monde et que l’on se manifeste aussi à nous-même.
La simplicité de l’agir lui donne une inutilité d’en parler plus longuement. Pourquoi disserter sur ce qui est l’acte naturel par excellence ? Pourquoi se poser des questions sur ce qui se fait tout seul.
Agir prend pourtant sa raison d’être dans un environnement très épais composé de ce qui se passe à l’extérieur et à l’intérieur de nous. Le cheminement de la pensée qui mène à l’action, l’acte d’agir, circule à toute vitesse dans un réseau complexe de pur et de contre, de bon et de mauvais etc…Le labyrinthe est impossible à baliser mais nous pouvons savoir qu’il existe et que nous l’empruntons. Dans l’impossibilité d’en connaître toutes les étapes nous pouvons néanmoins valider la nature de notre démarche : est-elle honnête en s’obligeant à ne rien oublier, ou est-elle biaisée puisque de toutes façons sachant où elle veut absolument aller elle saute des étapes réelles mais inutiles pour l’intérêt déjà fixé ?
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PRE-AGIR > AGIR > REAGIR > SURAGIR – DESAGIR
Conscient que nous inventons par le jeu des mots des définitions qui n’existent que dans notre imagination le PRE-AGIR qualifie, à mon sens, un mouvement précédant l’agir mais avec une force telle que l’agir qui devrait suivre n’a plus de raison d’être et d’ailleurs n’arrive pas à exister.
Concrètement se laisser envahir par toutes les idées de ce qui pourrait arriver au point de reporter voire d’annuler une volonté d’agir est pour moi un pré-agir qui par sa force a remplacé l’agir.
Il se peut que toutes ces idées « de ce qui pourrait arriver » aient une vérité qu’il faut prendre en compte. Mais leur accumulation sous la forme d’un mur de barrage pour que l’agir ne puisse exister ne semble pas sain. Nous laissons se créer en nous un combat inégal qui se veut préventif mais qui n’est réellement que défensif, non contre des risques réels mais contre l’agir, tout court,contre le mouvement, ce qui nous change, ce qui nous fait évoluer.
Nous disons à juste titre que nous cherchons de bonnes raisons de ne pas faire tel ou telle chose ! C’est tout à fait juste car il faut vraiment les chercher et les qualifier de bonnes ces raisons pis aller.
Loin de moi la défense d’un agir qui ne voudrait jamais écouter ce que lui disent ses voies contradictoires intérieures. Au contraire, à condition que nous les laissions parler démocratiquement si j’ose dire. Car il est des arguments qui se faufilent de manière démagogique en nous même pour se placer en tête de liste de nos préoccupations. Parmi celles-ci la peur d’être seul à agir, la crainte de la honte de l’échec, une humilité fausse à ne pas vouloir se démarquer de la masse.
Lorsque ces sentiments arrivent à étouffer la flamme de notre volonté d’action nous pouvons réellement nous poser des questions sur l’intégrité de notre constitution. Sommes-nous une personne individuelle ou sommes-nous un élément de puzzle d’une communauté coercitive ?
Chacun peut réfléchir et trouver des exemples de ce qui tue son action dans l’œuf. Le constat révèle souvent plus d’inhibitions que de verrous réels.
Enfin, et contre tout bon sens populaire selon une expression qui prétend que l’on a bien fait de ne pas faire telle ou telle chose, pre-agir ne sera jamais agir et ne pourra jamais donner lieu à une appréciation qualitative concrète. Le pré-agir consistant à empêcher d’agir est un exercice intellectuel en vase clos qui par nature n’a pas d’accroche avec l’extérieur. Par conséquent toute apologie y est mot de l’esprit sans signification passée, présente, ou future sur nos véritables potentialités dans l’action réelle.
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PRE-AGIR > AGIR > REAGIR > SURAGIR – DESAGIR
L’agir est l’acte simple, au présent. Comme si rien n’existait avant et rien n’existerait après. Nous arrivons sur un événement chargé de tout ce que nous sommes déjà et avec une légère idée de ce que nous serons après. Et nous agissons et modifions instantanément le présent qui devient du passé et le futur qui est devenu du présent.
L’agir au présent des autres et de nous-mêmes se déversent dans la réalité dans un tumulte à la fois sympathique et inquiétant. Le naturel, la spontanéité et d’une manière générale la décontraction caractérisent notre agir. Mais en même temps les différences, voir les contradictions que nous versons tous ensemble dans le pot commun, laissent présager des difficultés de cohabitation.
Il en va exactement de même à l’intérieur de nous ou tout ce qui sort de nous n’est pas un long fleuve tranquille homogène. Nous laissons sortir de nous des contre sens, des dysfonctionnements qui eux aussi augurent des difficultés de digestion.
Sommes-nous contraints d’accepter ces convulsions sous prétexte qu’agir est un état naturel incontournable ?
Sans prétendre pouvoir encadrer tout le périmètre de notre agir nous pouvons essayer de mieux savoir ce qu’il s’y passe. Non en dressant des barrières ou des étouffements dans l’œuf à nos volontés d’expression. Mais en ayant toujours en tête que l’agir est une expression de nous même vers un extérieur, vers nous-même aussi en tant que premier bénéficiaire de notre agir, qui a besoin d’un minimum de clarté pour nous comprendre.
Il ne sert à rien de se laisser jeter en pâture vers un extérieur qui devrait nous décoder avec des pincettes pour nous comprendre. Car le risque est qu’ils ne nous comprennent pas ou ne prennent pas le temps de nous décortiquer et de nous comprendre. Nous n’avons rien à gagner en croyant être nous parce que nous n’aurions rien préparé, alors que nous passons juste à côté d’une rencontre si nous avions pu être visible et compréhensible.
L’agir a quelque chose d’un acte de politesse envers soi-même et envers les autres parce que c’est une réelle manifestation vers l’autre. Nous ne pouvons pas ne pas en soigner la forme de façon à ce qu’elle porte notre message d’une manière la plus généralement compréhensible.
Mésestimer la forme pour imposer son fond relève d’un abus de rapport sociaux qui personnellement me fait suspecter la valeur du dit fond. Dans l’expression, dans l’agir, le fond et la forme constitue un acte global qui prend autrui à témoin de ce que nous voulons lui faire passer.
L’agir ne peut pas se contenter d’un « moi je » évacuant toute procédure et préséance. Nous agissons dans un grand amphithéâtre peuplé d’acteurs ayant, sinon les mêmes talents, au moins les mêmes prétentions à vouloir agir.
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PRE-AGIR > AGIR > REAGIR > SURAGIR – DESAGIR
Bien souvent l’action n’a même pas le temps d’avoir lieu car nous sautons immédiatement à pieds joints, sans le moindre premier pas de réflexion, dans la réaction.
Mal nourrie d’éléments réfléchis la réaction manque de fond et porte surtout en elle des éléments de forme.
Au bout de quelques échanges nos actes réciproques deviennent une partie de ping-pong où le fond a disparu en faveur d’une forme que les deux acteurs se contestent mutuellement.
Le réagir, qui n’est plus qu’une revendication sur un désaccord, constitue une pure joute contre un adversaire, qui ne se rendra à nos arguments initiaux – s’il s’en souvient – que forcé et contraint, mais certainement pas consentant.
Notre sentiment d’être dans « l’obligation de réagir », comme on le dit, doit être tempéré par l’analyse de ce que peut devenir notre réaction.
S’il s’agit d’un geste de bravoure il n’est pas la peine de chipoter longtemps et disons simplement que nous sommes offensés et que nous exigeons réparation. Cela a au moins le mérite de la franchise de nos sentiments et des moyens simples que notre offenseur doit prendre pour s’excuser auprès de nous.
S’il s’agit d’une véritable explication que nous voulons avoir il nous faut reprendre le temps d’une narration compréhensible des faits que nous reprochons, sans jugement ni anticipation de la réparation que nous attendons. La réaction pour être efficace doit être une tentation de re-agir, d’agir à nouveau, parce ce que visiblement l’autre n’a pas compris notre premier acte.
Nous ne pouvons par une réaction trop rapide anticiper son désaccord ou sa mauvaise volonté.
La réaction doit donc se constituer comme une nouvelle action, réfléchie et approfondie d’une première action qui n’aurait pas été bien comprise. Je conviens que ce soit difficile à admettre puisqu’il nous faut pour cela introduire le fait que nous ne nous serions pas bien exprimé – que nous n’aurions pas complètement bien agi -, et que l’autre serait exempt de toute malignité à ne pas nous avoir compris. C’est beaucoup nous demander surtout lorsque la colère nous monte ce qui est caractéristique de l’état réactionnel. Nous laissons monter en nous un fluide – oui carrément un flux dont nous sentons le bouillonnement dans nos veines – un sang qui nous monte à la tête et nous colore le visage, nous convulse les expressions…jusqu’à notre explosion. Avouons que même s’il ressort de nos paroles ou de nos actes quelque chose de vrai, dans ces conditions explosives, elles ne sont pas empreintes de sérénité. Sans en avoir forcément honte il n’y a réellement pas lieu d’en être fier.
La seule chose que nous puissions faire est de la prendre en considération comme une vraie force qui nous a traversée dont il convient d’analyser le pourquoi. Afin qu’à l’avenir nous puissions lui trouver d’autres formes de réaction plus forte dans leur argumentation convaincante et moins agressive dans leur expression gestuelle !

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PRE-AGIR > AGIR > REAGIR > SURAGIR – DESAGIR
En faire de trop est une curieuse expression signifiant que nous ou notre entourage éprouvons une gêne de nous voir trop insister sur un point. Trop pour qui, pour quoi ? Qui est de trop ? Eux ou Moi ?
Cette impression d’avoir été assez vu est complexe à décortiquer car qu’y peut réellement celui qui agit. Pourquoi le gratifier d’un malus sur son action alors qu’il est dans une phase tout à fait naturel de son agir qu’il croit de bonne foi être un agir pour bien faire ?
Les commentaires émanant de tiers ou de soi-même à propos de notre suragir concernent souvent un discours ou un fait dont on ne veut plus entendre parler ou ne plus voir parce que archi connu nous ne savons pas quoi en faire. Lorsque quelqu’un a raison sur le fond mais ne cesse ne nous répéter la même chose il se bute à un moment sur le mur de notre moi qui lui répond « eh, doucement, j’ai compris, mais je fais ce que je veux quand même »
L’auto-défense n’indique pas que la causé répétée soit injuste, mais que chacun a un quant-à-soi fait d’affects et d’éléments plus rationnels dans lequel l’agir d’un autre a ses limites.
Sur-agir peut prendre des formes moins angéliques que ces courtois croisements de nos personnalités susceptibles. Il est aujourd’hui – qu’en était-il hier, dans un environnement de guerre ou de grandes explorations par exemple - des comportements qui affichent ouvertement une vision d’un monde où ils peuvent et doivent tout entreprendre. Grâce à des positions dominantes parfois mais tout simplement, le plus souvent, par un tempérament gourmand qui se donne pour premier but d’agir pour agir. On ne peut être critique vis-à-vis de cette boulimie dont les effets de traîne sont généralement positifs, l’action entraînant l’action.
A condition qu’à l’inverse ne se développe pas un critère objectif d’admiration de l’action pour la seule gymnastique acrobatique qu’elle représente. Notre action n’a jamais d’autres buts que de donner de la valeur ajoutée aux éléments que nous transformons lorsqu’ils passent entre nos mains.
Dès lors le sur-agir a un critère bien simple d’appréciation : nos actes aussi nombreux soient-ils, aussi surabondants sont-ils jugés, nos actes sont-ils un par un des apporteurs de valeur ou sont-ils parfois des battements inutiles dans l’air pour simplement dire que nous existons.
Le constat est simple à faire et il ne faut laisser à personne d’autre le soin de le faire.

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PRE-AGIR > AGIR > REAGIR > SURAGIR – DESAGIR
C’est encore une fois la possibilité de l’invention des mots qui permet de personnaliser ma vision de l’agir et d’essayer de l’expliquer. Car au sens littéral désagir ne peut exister puisque l’agir ne peut être détruit.
Techniquement toute action reste acquise dans ce qui n’est plus le présent mais est déjà un passé. Pourtant, intellectuellement nous savons sans en enlever la mémoire éroder une chose ou du moins le sens de cette chose.
Mon propos n’est pas historique pour évoquer les phénomènes de repentance ou de résilience dans lesquels à mon avis d’ailleurs, nous nous précipitons portés par une vague humaniste de bon aloi qui n’est pas forcément bien assimilée au niveau de l’individu. De ce fait les pays tentent de se racheter une virginité par le haut en bâclant la réforme des mentalités par le bas.
Mais tel n’est pas le propos ici.
Alors, où est-il ?
Eh bien, paradoxalement, il est dans une certaine dérision de nous-même qui se complait à voir le film de notre vie à reculons pour lui trouver des failles et surtout des points d’accroche explicatifs de nos succès mais le plus souvent de nos échecs.
A force de regarder avec critique certaines phases de nos actes passées nous arrivons à en construire une chaîne de causalité artificielle qui peut avoir sa logique et même son effet pédagogique, mais qui n’a pas de réalité.
Notre vie n’est pas un film dont nous pourrions changer en arrière les personnages et les aventures. La démarche romanesque est intéressante de se remplacer avec des « si » mais elle doit rester dans un contexte de divertissement que nous avons la maturité et la sérénité de supporter. Et surtout pas dans une finalité de nous refaire un monde débarrassé de ce que nous croyons nous avoir été néfastes.
Notre intelligence n’a à mon avis aucune faculté à mettre en cause le vrai pourquoi des choses. Ce qui se passe dans nos vies n’est modifiable qu’au présent, dans l’agir, au moment de l’action. C’est une fenêtre très courte et très étroite dans laquelle nous devons toujours être en position de tireur avisé.
Toutes les autres tentatives d’agir - avant, après, plus, moins - sont des positions inconfortables à partir desquelles nos actes sont déviés de leur but, voire nous revenir en boomerang douloureux.
La voie de l’agir est la solution la plus simple à la portée de chacun de nous alors que toutes les contorsions pour agir - avant, après, plus, moins – sont des expositions scabreuses dont nous ne maîtrisons pas l’espace-temps.
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rentrer dans un état d’énervement au-delà d’une première et courte réaction
réagir vite sans avoir eu le temps de se demander dans quelle direction on allait
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L’ENERVEMENT EST UNE TENSION ; JAMAIS UNE REFLEXION
La lucidité n’est pas notre fort lorsque l’on nous met en cause, et même d’une manière purement interne, lorsque l’on se remet soi-même en cause. On a le plus grand mal à concevoir qu’il puisse y avoir en nous plusieurs attitudes, les unes moins jolies que les autres. Le plus souvent nous ne voulons laisser voir de nous qu’un seul bloc qui par définition serait « bien ». Alors que visiblement nous avons des états de notre corps ou de notre esprit, ou des deux à la fois, qui nécessiteraient que nous en fassions un profil bas, tant en expression avec les autres que en dialogue avec nous-même, surtout avec nous-mêmes.
L’énervement fait partie de ces attitudes où nous ne pouvons pas cacher notre expression courroucée mais où en même temps nous nous défendons bien d’être sur le grill de nos sentiments ; « mais non, je ne suis pas énervé » rétorque-t-on sur un ton réflexe qui n’arrive d’ailleurs pas à être modéré.
Toute la lenteur que l’on pourra mettre pour décrire cet état, et le regretter peut-être, n’empêchera pas sa réalité d’être. Réalité d’entre les réalités puisque il est absolument impossible de ne pas ressentir ce titillement de nos nerfs lorsqu’ils sont exacerbés par une adversité. Après, bien sur, l’intensité de notre expression d’énervement dépendra de notre capacité de lui donner une forme ou une autre.
Mais au départ l’énervement existe, inévitablement ! Pouvons-nous lui donner une autre évacuation que celle d’un bouillonnement ?
C’est ici que l’intelligence doit savoir faire éclater notre bloc en autant de fragments qu’en contient la situation créée. Le fragment énervement est celui qui prend toute la place, qui fait le plus de bruit, qui veut imposer sa priorité dans notre réaction. Il ne s’agit pas de le réprimer comme un pêcheur contrit qui écarterait de sa vue ce qui ne serait pas bien. Par contre il faut très rapidement, car n’oublions que l’influx nerveux est un courant électrique qui nous provoque à la vitesse de la lumière, très rapidement voir l’origine de la flèche et le point d’impact sur nous. Il convient de voir exactement ce qui nous énerve et à quel endroit spécifique de notre sensibilité sommes-nous atteint.
Cette analyse quasi balistique du trajet de l’énervement nous permet en premier lieu de bien identifier l’origine de l’affront et l’identité de son auteur. Car trop souvent nous sommes tellement atteints par une attaque que nous expulsons notre énervement sans aucun discernement et nous arrosons sans distinction tout notre environnement d’un état de tension incompréhensible.
Personne n’y comprend rien et nous-même devenons haletant sous l’emprise de paroles et des gestes précipités qui nous asphyxient. Nous sommes ici très loin de la réflexion qui devrait prévaloir toujours lorsque des actes ou des mots, fussent-ils désagréables, nous sont adressés.

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BONDIR, C’EST S’OBLIGER A SUIVRE UN ETRE QUI N’EST PAS FORCEMENT NOUS
L’énervement est un simple état passager avec d’ailleurs ses limites physiques puisqu’il nous mène assez rapidement à l’épuisement de nos forces et donc à la fin son expression. A cet égard, une fois fini, nous pourrions ne plus en parler et le considérer comme un fait qui arrive et qui repart. Ce serait bien de pouvoir ainsi de temps en temps purger sans conséquence notre trop plein. Mais ce que nous extirpons de nous, énervé et mal contrôlé, nous projette et nous transforme en cavalier d’un cheval un peu fou dont nous devons maintenant tenter de maîtriser les embardées.
Les colères éclatent puis se diffusent sans s’estomper immédiatement. Pendant un temps assez long nous restons solidaires de notre premier coup de colère ; par cohérence et fierté pour crédibiliser notre énervement ; par jeu de rôle instinctif où ne voulons pas être perdant avec notre contradicteur même si nos arguments colériques s’effilochent ; par une subtile perversion intellectuelle où nous croyons que la détermination de notre colère pourrait porter plus que le véritable poids de l’argument.
Bref, la première expression de l’énervement nous projette dans une situation où l’on ne reconnaît pas tout de suite ce qui nous arrive. Et avant même de découvrir notre nouvel état nous voici souvent dans une obligation de rebondissement comme sur un cheval où nous essayons de nous maintenir en selle, en nous demandant quand ce sacré cheval, cette sacrée colère va bien s’arrêter. Nous sommes ferrés à un sursaut initial. Et le plus fort c’est que nous en prenons une véritable conscience. Il se créé en nous une vision d’un autre nous-même qui ne se contrôle plus, que nous ne contrôlons plus. L’expression dit : « je ne me reconnais plus » !
Cette ubiquité de nous-même doit être traitée avec circonspection pour que nous fassions ressentir à la fois notre responsabilité dans cette situation globale et notre désolidarité vis-à-vis de ces actes qui ne sont plus nous réellement. D’aucuns trouveront peut-être hypocrite cet aveu mais il n’y a pas de honte, et au contraire il y a de la prévenance, à informer que l’on traverse une période perturbée, dans laquelle nous essayons de tenir bon dans les actes courants de la vie quotidienne, mais que nous n’arrivons pas à contenir nos expressions.
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L’ETAT QUE NOUS PROJETONS CREE UNE SITUATION QUI SOUVENT NOUS SURPREND
La situation de l’opinion autour de nous ou en nous n’est pas toujours propice pour que nous puissions lui expliquer nos états d’âmes, nos dysfonctionnements, et notre permissivité de ne pas bien nous contrôler.
L’entourage réagit souvent au quart de tour sans que cela soit pour autant un énervement de sa part. Non, tout simplement, nous avons fait ou dit des choses intolérables auxquelles il prend un parti immédiat de s’y opposer. Et toutes nos excuses pour demander pardon en criant « qu’il ne faut pas le prendre comme cela » n’y peuvent rien. Le mal est fait. Et au contraire nos excuses trop rapides sont perçues comme faisant encore partie de notre première expression, soulignant ainsi que nous ne prenons pas conscience du mal que nous avons fait ; ce qui aggrave notre cas.
Que faire, quand le mal est fait, que l’excuse ou que la réparation est jugée prématurée ou insuffisante ? Pour le moment nous sommes groggy et surpris par le tremblement de terre que nous aurions provoqué ; car dans l’état second de notre énervement nous n’avons pas vu les failles se creuser entre nous et l’environnement. La première chose est d’aller sur le terrain de ses dégâts et de faire le compte des blessures et séquelles. Souvent nous devrons pour cela faire parler ceux que nous aurons offensés. Il nous y faut du tact, de la neutralité et surtout pas le retour sur le sujet à l’origine de la dispute. Le bilan doit nous apparaître incontestable et en plus empreint d’une touche de subjective humanité pour comprendre que les dégâts font partie d’un tout que ressent celui qui a été blessé et qui quelque part a besoin de notre reconsidération au-delà de la simple comptabilité arithmétique de ce qu’on doit lui réparer.
Tout ceci est lourd et long . Et souvent, nous l’auteur de notre énervement ravageur, trouvons après la tempête que la victime en fait un peu trop pour tarder à oublier, à nous pardonner.
Nous ne pouvons nous empêcher ce sentiment que l’autre continuerait exprès à nous en vouloir, mais c’est ainsi ; et nous ne pouvons pas aller démonter les arcanes psychiques de l’autre pour qu’il en vienne à penser enfin favorablement à notre égard.
Nous ne pouvons que faire le gros dos et attendre que cela se passe, dans une attitude digne de cohérence et de continuité, sans flagornerie pour aller quémander un pardon plus rapide qui nous libérerait.
Les phénomènes de résilience ont un parcours complexe pour aller panser chaque blessure. Nous ne pouvons pas y interférer. Il faut laisser les cicatrices se refermer avec les seuls ingrédients de l’organisme qui est concerné.
Que toute cette longue alchimie de retour à un état stable de nos relations avec autrui nous surprenne est bien normal. Car en effet, et telle peut être la leçon à méditer, l’énervement par lequel nous avons crée cet état de chaos avec autrui n’était pas une phase réfléchie où nos actes ont correspondu avec notre pensée. Nous avons agi par réflexe, par réaction, mais pas par réflexion.
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IL FINIT PAR Y AVOIR DEUX NOUS-MÊMES : LE VRAI ET CELUI QUE L’ON S’EST LAISSE CREE
Il est souvent très tard, mais jamais trop tard, pour rattraper le coup et éviter le coût de nos dérapages non contrôlés.
La tentation arrive fréquemment de se laisser enfermer dans ses débordements, ou plutôt dans les conséquences de ces débordements, et de devoir ainsi s’installer, se laisser installer, dans la situation de celui qui est allé trop loin mais qui ne peut plus revenir.
Notre énervement a créé un deuxième personnage dont ne pouvons plus nous séparer. Ce sont deux attitudes où l’une regarde vraiment l’autre et généralement ne l’aime pas. Curieuse situation duale au-dedans de soi mais qui a ses raisons d’être. En effet, et par exemple, nous avons le sentiment que la partie (trop) bonne, au sens de tendre, de notre personnalité doit absolument être contrebalancée par une partie dure ; parce que nous pensons que la réalité dure autour de nous a besoin que nous l’affrontions avec les mêmes armes. Il y a de grandes chances que nous y soyons de faux durs mais néanmoins nous pensons bien faire en prenant les devants.
Ce n’est pas là exactement la déviation de personnalité que je veux décrire dans ce sujet de l’énervement qui créé un autre nous-même. Le processus précis est ici celui de se construire un comportement correspondant à des circonstances ponctuelles où nous nous sentons agressés, énervés, et nous n’avons d’autres solutions, croyons-nous, que de nous composer une agressivité réactive dans laquelle nous nous complaisons. Non parce que nous nous y sentons bien. Au contraire, comme un habit emprunté cette brutalité que nous exprimons nous gêne comme si nous jouions un mauvais rôle. Mais comme c’est ainsi que les gens nous connaissent, nous respectent, nous rémunèrent, nous continuons dans le même registre.
Nous savons que c’est un autre nous qui s’exprime mais nous le laissons faire. Il arrive même que nous l’écoutions parler, avec une certaine admiration qui n’est en fait que de la reconnaissance pour de la virtuosité, mais pas de l’affection sincère pour le contenu.
Il n’empêche que quelles que soient les rencontres de sincérité avec nos deux nous, l’un et l’autre continuent généralement leur route, toute leur vie. Remarquez que vivre deux vies à la fois ce n’est pas mal comme remplissage maximal de son espace-temps sur terre !
Mais ce double numéro de funambule sur le droit fil de l’épée de la vie est quand même difficile à tenir pour que chaque vie puisse ressentir son intensité maximale, ce qui est quand même à mon avis notre but.
C’est pourquoi je préfère ne jamais trop laisser filer l’autre moi. Je préfère l’intégrer dans un seul moi, bien compris, prenant en compte l’ensemble de mes velléités y compris les plus sournoises, relevant à temps mes accès les plus colériques non pour les étouffer mais en redistribuer l’énergie ailleurs.
Il serait plaisant d’avoir en soi une variété de comportements comme autant d’acteurs auxquels nous pourrions distribuer les rôles de nos humeurs changeantes. Mais le théâtre de notre moi, quand nous en ouvrons le rideau sur l’autre, doit avoir une unité de temps, de lieu et d’action qui exige que nous en maîtrisions la mise en scène.

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NECESSITE DE VERIFIER EN PERMANENCE LA OU NOUS ALLONS
Le spectacle que nous donnons n’est pas une vanité mais une véritable réalité. L’expression « nous nous donnons en spectacle » est fausse si elle exprime que nous ferions un étalage excessif de nous-mêmes. Nous n’y pouvons rien d’être perçu dans un ensemble comme si nous véhiculions avec nous un décor, une musique, une odeur, une ambiance, servant de caisse de résonance à ce que nous disons, éventuellement. D’ailleurs il n’est pas neutre d’entendre les premières réactions des uns et des autres sur les uns et les autres se suffirent d’un « je le sens bien » ou « je ne le sens pas bien » avant qu’un traître mot ou acte n’ait été dit ou accompli.
Le spectacle de nous-même que nous donnons même involontairement influe donc beaucoup sur la perception que fait autrui de nous. Nous n’y pouvons rien mais nous en connaissons les ingrédients.
En société nous sommes obligés de soigner la forme de nos actes car c’est par la forme que les autres nous reconnaissent. L’authenticité de notre fond ne peut être partagée que si nous lui donnons des véhicules, des moyens d’aller vers l’autre. Le fond qui s’estime assez fort pour se passer de la forme porte en lui quelque part une volonté de ne pas se remettre en cause qui est de mauvaise augure lorsque l’on veut partager.
Nous pouvons avoir assez de souplesse pour accepter tous les comportements d’autrui mais il me semble être une règle qui se vérifie toujours pour constater que si l’on est obligé de se plier à la volonté d’autrui on crée mécaniquement en soi un étranglement qui nous fera toujours mal digérer la meilleure des bonnes paroles de cet autrui.
Dans cet état des lieux de notre perception d’autrui et de nos voies d’expression vers autrui nous seuls pouvons en être les agents d’entretien vigilants. Il ne faut sous-traiter à personne le réglage subtil des flux qui vont et viennent en nous. Nous pouvons consulter, prendre conseil, nous informer sur les manières de faire d’autrui. Mais jamais nous ne devons nous confier complètement. Il ne s’agit pas d’une jalousie excessive sur nous même mais d’un simple raisonnement que nos tenants et nos aboutissants sont d’une telle complexité que personne ni de l’extérieur, ni nous-même – oui, nous-même – ne peut en appréhender complètement le mécanisme qui s’autorégule de lui-même. Apportez-y un élément exogène et il y a de grandes chances qu’il ne s’y habitue pas, qu’il rejette et se provoque même des complications. Lorsque c’est nous qui localisons une défaillance nous restons dans le domaine protégé de notre bulle, nous nous donnons le temps de trouver la solution adaptée sans qu’aucune perturbation extérieure ne vienne chambouler cet équilibre en continuel reconstitution sous notre seule expertise de petite ou grand architecte ; peu importe notre petitesse ou notre grandeur : nous sommes nous et devons fièrement faire avec.
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- ne pas prendre le temps d’évaluer les matériaux et les outils dont a besoin.
- aborder une situation en espérant que c’est la situation qui nous mènera parce que nous n’avons pas l’intention d’y prendre part
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LA VIE VA SANS NOUS
Somme toute nous sommes un électron, libre forcément, qui a sa vie alors que la vie en général a la sienne. Nous nous y croisons tout le temps, nous nous entremêlons, nous nous chamaillons, mais nous y revenons toujours. Notre vie personnelle a plus de visibilité que la grande vie en général parce que nous sommes au premier rang acteur et spectateur de nos actions
Alors que la grande vie, apparemment, va toute seule, sans se préoccuper du tout un chacun, sans se convulser dans de douloureux états d’âme.
Le cycle des jours et des nuits, ou celui des saisons, n’est qu’un des phénomènes de la vie que nous retenons mieux parce qu’il frappe vraiment nos sens et induit immédiatement nos comportements. Moins visibles d’autres manifestations suivent leurs cours imperturbables comme si nous n’existions pas. D’ailleurs nous venons au monde et nous en disparaissons sans que la vie ne se mette en joie ou en deuil. Elle continue comme une roue qui tourne.
Cette froide intégrité de ce mouvement perpétuel me perturbe toujours. Et malgré, tous les points d’accroche positifs à la vie que je me donne, cette marche du temps qui continue toujours à côté de moi m’angoisse. Qu’est-ce donc ce rouleau compresseur dont le lent mouvement lui donne encore plus de poids pour étendre la pâte de nos vies individuelles et en ressortir une nappe qui devient un passé.
L’image n’a rien d’agressive et je n’accuse la vie d’aucune cruauté à l’égard du genre humain en général et de ma petite personne en particulier. C’est un constat que la vie est plus forte que tout.
Motivant d’un côté. Que nos pire vilénies individuelles et par conséquent collectives puissent se trouver balayées, ramassées, concassées, enrobées, et ré étalées dans le lit de l’histoire a quelque chose d’alchimique ; pour transformer le mal en neutre et bientôt en possibilité de bien puisque un jour ou l’autre quelqu’un rebâtira sur ce sol blanchi !
Démotivant de l’autre côté. Que nos actes si profondément pensés,peut-être, pour le bien, pour la gloire, pour l’héritage se trouvent tout aussi broyés, sans séparation du bon grain de l’ivraie contrairement à ce que on a tenté de nous promettre, pour se retrouver dans un compost neutre dont nos descendants peuvent faire ce qu’ils veulent.
L’autonomie de la vie lui donne une force robotique programmée pour se frayer un passage quelque soit la nature du terrain, quelles que puissent être nos tentatives d’entrave ou d’encouragement. Elle passe comme un bulldozer au milieu de notre jungle, nous laissant le loisir de grimper aux arbres ou toute autre facétie.
Cette vision de l’inexorable de la vie est de l’ordre du métaphysique dans lequel chacun a sa sensibilité et son angle de vue ; dans lequel chacun a sa recherche ou ses réponses toutes faites. Mais si l’on veut examiner les moyens que nous avons de nous rendre notre vie la plus agréable il était indispensable de dresser préalablement l’arrière plan de cette grande vie qui sert de décor et de terrain d’évolution à nos petites vies. Correction toutefois car si l’écriture pousse au balancement des mots comme grande vie et petite vie ce n’est vraiment que pour marquer deux camps, deux côtés, qui ne sont pas adversaires, qui ne sont ni l’un ni l’autre grand ou petit quantitativement parlant. Il n’y a même pas à mon sens un frêle David que nous serions face un gigantesque Goliath que la vie serait. Non, il y a deux entités dont des caractéristiques donnent une impression de puissance pour l’une, de fragilité pour l’autre. Mais ce n’est là qu’un faisceau d’une vision totale.
Nous ignorons encore et pour longtemps des propriétés de la vie mais nous pouvons, à cet instant de l’évolution, constater que nous avons, nous êtres humains, une pensée, un circuit d’échange d’information, un filtre de choix pour agir, une liberté qui ne nous met jamais dans une position de machine que rien ne pourrait arrêter. Et ne serions-nous pas cet élément de libre arbitre et de liberté dont la vie, qui va sans nous, a quand même besoin pour se donner la raison de continuer. Pure idée fantaisiste à laquelle s’il vous plait n’accordez aucune importance ni incidence sur une propension à croire ou à attendre quelque chose. Au contraire si l’hypothèse du besoin de nous qu’aurait la vie avait quelque sens eh bien il faut tout de suite se retrousser les manches et ne pas attendre le miracle.


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POUVONS-NOUS ALLER SANS LA VIE ?
Physiquement nous avons un indispensable besoin de la vie qui est à tous égards et d’une manière imagée notre ballon d’oxygène.
Nous ne serions qu’un fragment épars et perdu si la vie ne nous propulsait pas son énergie et son champ magnétique pour que nous ayons l’envie de vivre ensemble.
Mais fi de considérations physiques, chimiques ou anatomiques dans lesquelles nous n’avons aucune expertise pour explorer l’autonomie de notre vie, dans son parcours existentiel, spirituel et raison de vivre tout simplement.
A priori nous disposons d’un circuit industriel physique et intellectuel autonome. Notre corps est un système sinon autarcique du moins autosuffisant pour prendre à l’extérieur, transformer en son intérieur, et délivrer vers un autre extérieur. Cette évidence n’en est pas réellement une car il aurait pu en être autrement. Je dis n’importe quoi ; mais par exemple, les bébés pourraient très bien arriver tout fait sans que nous soit laissé le travail, hautement responsabilisant en revanche, d’insémination, de fécondation, de première éducation ; autre exemple dans les phénomènes d’absorption des aliments et de croissance qu’il nous est laissé le loisir de gérer alors que nous pourrions très bien nous retrouver avec des organismes tout fait et parfaits, comme des machines que nous construisons et achetons une fois pour toutes.
L’organisation de la vie a en décidé autrement. Tout au long de son existence Elle s’occupe de nous, d’une manière nourricière automatique, sans nous laisser le choix de choisir une autre nounou qu’elle, sans demander si nous en sommes content ou pas.
A cet égard, et c’est en théorie une grande incompréhension, cet aspect nourricier de la vie, qui est souvent parcimonieux et injuste, donnent moins de chances ou de possibilités aux uns plutôt qu’aux autres. Fatalité insurmontable ou dérèglement sérieux de la machine par nous-mêmes, les hommes ? C’est toute notre histoire qui est à remonter alors que nous ne voulons ici que nous demander ce que nous serions sans cet arrière plan de la grande vie.
Puisque à priori nous avons une certaine autonomie de gestion il faut chercher notre lien avec la vie dans d’autres perspectives. C’est à mon avis notre champ de vision social qui serait désert si nous n’avions pas une vie large qui s’ouvrait devant nous.
Quelque soit notre autosuffisance anatomique, quelque soit même notre égocentrisme à faire nos actes pour nous, il y a un besoin vital que nous apparaissions dans une vision où la vie nous contemple. Il ne s’agit pas d’une admiration mais de la sensation de la présence de la vie pour que nous ayons un témoin de nos actes, de nos pensées. Nous avons besoin de nous étalonner, de nous comparer, de nous aiguillonner à des choses qui nous sont extérieures. Nous avons besoin que la vie nous envoie des images, des exemples, des motivations.
Le contentement de soi n’a pas de véritable réalité s’il n’y a pas une vie derrière ou à côté dont nous croyons qu’elle applaudit à nos exploits.
La vie à cet égard est bon public car si nous voulons avoir une bonne idée de nous elle ne nous contredit pas. Par contre, est-ce une impression ou une réalité, lorsque en sens inverse nous dégradons notre image par un pessimisme excessif, la vie se maintient droite dans l’adversité comme pour nous dire que si nous nous croulons, elle est, quant à elle, bien solide et que nous pouvons nous y raccrocher.
Bonne mère, bonne vie ; indispensable compagne dont on comprend mieux, après avoir tenté de psychanalyser nos hauts et nos bas, qu’elle soit cet imperturbable roue qui avance sans se poser de questions, nous laissant à nous tout loisir de nous en poser, et de nous reposer sur elle lorsque, à bout de souffle et sans réponse, nous lui laissons les rênes de notre conduite jusqu’à notre prochain sursaut.
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LA BONNE VOLONTE EST DEJA UN OUTIL, MAIS CE N’EST PAS SUFFISANT
Avec ce joyeux attelage de notre nous et de la vie le chemin semble tracé pour que nous avancions, vagabondions allais-je dire tant ce sont les sillons déjà creusés de notre personnalité ou des caractéristiques de la vie qui semblent mener notre carriole.
Il en est souvent ainsi, sans que ce guidage ne soit forcément aliénant. Il se peut souvent que notre plasticité pour accepter la vie comme elle vient se moule sans friction avec une vie qui nous donne ses moyens naturellement, sans retenue mais sans excès non plus.
Comme si il y avait de part et d’autre une bonne volonté de bon aloi, proche d’une pudeur courtoise à ce que chacun ne froisse pas l’autre.
On appellerait cela de la tranquillité, sans y mettre de connotation frileuse. Un cheminement tranquille de ce couple - nous et la vie - où ni l’un ni l’autre ne tire la couverture à lui en même temps que ni l’un ni l’autre ne songe à faire un pas plus vite que l’autre.
Il est difficile de vouloir, peut-être à tout prix, ajouter un commentaire qui sera forcément critique sur cette bonne marche des choses. Simplement, une question de bon sens, où veut donc aller ce cheminement si tranquille ? Comme si cette évocation du but était déjà une intrusion dans le consensus consistant d’abord à ne pas se poser de questions. Pourquoi s’en poser puisque de toutes façons le cheminement, la marche, est obligatoire. Que les sillons tracent un chemin à sens unique ! Pourquoi chercher une autre réponse puisque celle-ci s’inscrit dans la terre ferme de l’évidence ?
Remuer le pourquoi des choses en ce qui concerne notre vie personnelle relève de la recherche des zones inexplorées de notre moi qui a des réserves pour faire autre chose que l’ordinaire. Autant la voie de la grande vie est dessinée dans un vaste cycle immuable, autant le labyrinthe de notre destinée est à démêler par nous-mêmes.
Nous pouvons ignorer notre potentiel non encore démêlé mais c’est une très grosse perte pour nous même, et aussi un manque à l’apport global de la grande vie.
Bien sur tout est affaire d’appétit et nous ne sommes pas obligés de nous forcer à découvrir. Mais nous devons savoir que dans ce cas nous passons carrément, physiquement, à côté de nous-même ; comme si nous faisions un écart volontaire pour ne pas nous voir.
Des idéologies se sont acharnées à nous convaincre que le défi de nous voir n’était pas à notre portée et qu’il était ensuite mal de se regarder ; et que par conséquent la solution était de s’en remettre à de grandes médiations qui feraient pour nous le travail de rédemption et de découverte qui ne serait visible que dans une autre vie. Même si c’est un raccourci ceci est la manière dont notre esprit a été castré de son appendice d’un juste « connais-toi toi-même, et tu connaîtras l’univers » pourtant placé haut et clair sur le fronton du temple de Delphes.
La peur de se connaître est plus forte que le chemin de se connaître pour beaucoup d’entre nous. Nous sommes trop souvent placés, par la culture ambiante, dans une logique de bonne volonté sage mais peureuse qui nous fait de surcroît croire que nous ne sommes pas capables d’aller plus loin dans la réflexion de nous explorer et d’explorer la vie.
Le couple que nous formons avec la vie requiert que nous y mettions des challenges, des passions, dans lesquelles les deux conjoints que nous sommes doivent être actifs et prospectifs.


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NECESSITE D’AVOIR UN PLAN POUR SOI-MÊME, MÊME SI CE N’EST PAS UN BUT A ATTEINDRE
L’exploration de soi même n’est pas à craindre si l’on utilise les stricts outils que la grande vie met à notre disposition. La nature, les cycles des phénomènes terrestres, la marche des hommes qui nous ont précédés, la biologie, la végétation, bref tout ce qui a caractère de vie autour de nous joue avec nous un dialogue qui n’attend que notre sens de la réflexion et de la répartie.
C’est pourquoi, plutôt que de chercher des explications extra terrestres qui par définition d’un au-delà de terre inconnu n’est qu’invention, la saine conversation avec tout ce qui nous entoure est une source inépuisable pour bâtir nos hypothèses et nos plans.
L’observation d’un arbre, par exemple, qui trouve par ses racines son humus et par le haut son oxygène, est une piste sans risque pour voir comment on se fraye un chemin de la terre jusqu’au ciel (azur dépourvu de sens religieux !) ; encore que les lois naturelles de lutte pour la vie n’épargnent pas les arbres qui s’entendent pour étouffer celui qui prendrait de trop l’humus du bas ou l’air du haut dont ils ont vitalement besoin pour survivre. Ce n’est qu’un exemple, volontairement grossier, pour souligner que la réflexion est partout à notre portée, avec une diversité de support et de lieux pour que, quelque soit notre goût et notre mode d’apprendre, nous puissions partout tirer un parti bénéfique et éducatif de ce que nous traversons, si nous nous donnons pour le moins la volonté de mettre le bout de notre nez dehors. C’est l’esprit de la découverte qui constitue tout seul l’échafaudage de notre élévation alors même que nous ne savons pas quelle construction nous voulons bâtir.
« Il n’est point nécessaire d’espérer pour entreprendre, ni de réussir pour persévérer ! » Les citations –celles-ci de Charles De Gaulle, valent ce que nous en faisons. Celle-ci pour dire que le cours de notre vie ne peut pas attendre de connaître le projet final de notre existence pour commencer à le construire. Etrange, direz-vous, de bâtir sans savoir ce que l’on bâtit.
Mon explication est qu’il nous est impossible de savoir à l’avance notre plan parce qu’il n’y en a pas réellement. Pour la raison principale que nous ne sommes que partie d’un grand tout qui ne fournit pas de case individuelle spécifique mais un travail précis dans son chantier.
Dès lors notre plan ne peut pas avoir le formalisme d’une construction précise désignée, mais il a une méthodologie mode d’emploi de nous-même très pointue qu’il nous faut creuser, découvrir, et se donner le temps de notre vie et le plus tôt possible le moyen d’exercer. Pour le plus grand plaisir de notre propre découverte. Pour l’apport que notre méthode spécifique ainsi découverte donne à la grande vie, à l’humanité.
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LA VIE NOUS REPASSE LES PLATS.
Très bien, tout cela. Enfin, intéressant ; mais compliqué, hasardeux. Et de toutes façons, il est déjà si tard. La grande vie est déjà si bien organisée sur ses rails ! Et quant à nous, nos destins essaient d’abord de suivre le chemin dans le sillon avant de commencer à vouloir se distinguer.
Trop tard. Trop tard. Oui, peut-être, c’est comme on veut.
Mais nous ne sommes pas dans un voyage par étape. Pas plus que la nature de la construction finale ne nous est connue et que nous n’en avons les plans, pas plus non plus nous ne connaissons le jour ou l’heure ou le lieu des prochaines étapes, avec qui, pourquoi ?
Notre seule certitude c’est que cela continue, avec ou sans notre consentement, notre participation active, notre bonne volonté. La vie continue comme ces petits trolleys des restaurants japonais qui passent et repassent devant vous leurs plats avec à chaque tour des subtils changements. A chaque fois c’est du jamais vu, du moins jamais vu complètement. La métaphore pour la situer dans notre attitude qui voit et qui revoit passer les nouveautés de la grande vie qui nous sollicitent pour que nous en mangions, ou du moins que nous en goûtions. Nous pouvons monter dans le train à n’importe quel moment. Il n’y a pas de parcours obligatoire, ni de halte fixe. De même que les visites de ville maintenant où grâce à un pass valable toute la journée on peut monter et descendre du bus où et quand l’on veut.
Cette disponibilité de la grande vie pour nous solliciter à visiter son show témoigne d’une vitalité extraordinaire dont nous devons abuser sans modération. Il sera bien préférable d’être suralimenté de la vie que d’en être un ascète.
Une seule limite : notre vie physique, qui ne va que de la naissance à la mort. C’est le temps de notre tour de terre. Courrons-y vite, même si c’est la première et dernière fois, justement.

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- se conforter dans un premier réflexe de peur en refusant l’examen objectif des faits
- se juger incapable de réfléchir seul à une situation
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LA PEUR DES FAITS
Les faits nous arrivent dans une grosse masse indescriptible, sans que souvent nous puissions distinguer quoi que ce soit de qu’elle renferme. Comme une pierre qui roule et s’agrémente au fur et à mesure de sa course, écrasant tout y compris nous sur son chemin qui nous semble imprécis.
Cet effet de masse n’est pas une réalité. Ce n’est pas parce que notre perception ne voit qu’un seul bloc qu’il n y a qu’une seule cause, qu’un seul fait. De plus, l’effet optique d’un seul bloc qui s’abattrait sur nous, n’est qu’une illusion de notre esprit non sélectif qui mélange tout parce qu’il se croit la cible unique de ce qui arrive.
Les faits ont chacun une « personnalité » induisant une trajectoire puis une destination spécifique vers nous. Certains nous sont défavorables, passagèrement ou définitivement ; d’autres sont neutres ; d’autres encore sont carrément en notre faveur !
Mais tout cela vient d’un extérieur que nous avons tendance à amalgamer comme une globale grande inconnue – ce qui est vraie – qui pourrait nous menacer – ce qui est un apriori - !
Tous ces faits, un par un, ont une réalité et une utilité sinon ils n’existeraient pas. Et ils viennent à nous dans un parcours naturel de cause à effet sans doute, par hasard ou par nécessité aussi, mais jamais par caractère de vengeance ou d’attaque ad hominien, c'est-à-dire contre nous précisément. Il faut tordre le cou à ces malédictions qui nous seraient destinées !
Restent les vrais faits qui nous arrivent et que nous accueillons avec cette révulsion qu’ils ne soient aussi porteurs de mauvais présages, de choses désagréables. Avant d’accueillir la réalité des faits nous dressons un barrage de peur impropre à la sérénité de la découverte objective.
La peur est une contraction physique et psychique qui ferme beaucoup de nos organes de perception. Dans cette impasse, les faits, qui eux existent bien et ne peuvent rien à notre infirmité, s’amoncellent comme des congères dans une impasse que nous ne voulons pas fréquenter mais dont le voisinage physique ne peut pas bouger. Les faits non reçus resteront longtemps, et à vrai dire toujours, en vrac à côté de nous, sans mot dire car ce n’est pas leur mode d’expression ; mais en dressant leur masse, que nous ne voulons pas comprendre, comme un obstacle de plus en plus prenant et pesant qui finit par nous barrer toute tentative d’épanouissement, fut-ce par le contournement.
La peur de départ, nous faisant éviter de « voir les choses en face » comme on dit, qui était une précaution, devient une asphyxie lente de notre possibilité de présence avec le monde.
Ne pas avoir peur ne se décrète pas. Mais prévenir les phénomènes de peur par une vigilance et un décodage expert et honnête des faits extérieurs qui nous arrivent est possible.
Il faut d’abord ne pas se complaire dans le récit des catastrophes qui est, on ne sait pourquoi, toujours assez exaltant ; ensuite s’informer à de bonnes sources de ce qui peut arriver, pour qu’au moment de leurs apparitions dans notre environnement les faits soient identifiables et puissent ainsi être pris à leur juste poids de leur capacité d’influence voire de nuisance sur nous.

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LA PEUR DE SOI
Avant que les faits nous arrivent à proprement parler, il survient parfois en amont de nous-mêmes, en nous-même, une véritable peur de soi. Comme si notre regard dans le miroir nous avait tant effaré tant que nous ne voudrions plus y retourner.
Mystère de la vie que cet organisme que nous sommes qui arrive à se passer, en quelque sorte, de sa tête, et continuer de pouvoir vivre mécaniquement avec son seul corps ; à l’image de ces poules ou coq à qui l’on coupe la tête mais dont le corps continue un petit temps à gambader dans la basse cour.
La comparaison est horrible mais voulue pour accentuer le dilemme que constitue une peur de soi telle que l’on en refuse le commandement normal de sa vie. Pourtant, c’est vrai, la vie continue, et plus que quelque temps dans la basse cour parce que les mécanismes de la grande vie biologiquement bien réglée prennent toujours le relais pour palier à nos baisses ou pannes prolongées de tension. Extérieurement notre lumière est toujours allumée et témoigne pour notre entourage « qu’il y a quelqu’un ». Mais en dedans de nous nous savons aux abonnés absents, dans un état inconfortable, car cette peur de soi n’est pas une joie ni un choix permettant de vivre aux abris. Même si la grande vie continue à s’occuper de nous alors que nous nous mettons en berne, elle ne modifie pas pour autant notre réseau de sensibilités dont cette fameuse peur de soi. L’extérieur nous fait encore peur. Mais c’est surtout nous qui nous faisons peur par cette paralysie dans laquelle nous enfonçons petit à petit pour ne plus rien voir, rien entendre, rien sentir. Sauf que nous ne pouvons pas couper cette ultime sensation qui est celle de notre confrontation avec nous même.
La gangrène physique qui s’installe semble plus forte que la prise de conscience que cet engourdissement ne mène à rien. Si cette lente asphyxie avait le don de faire arrêter là notre vie ce serait un moyen, pour ceux qui le désirent, d’en finir, pourquoi pas.
Ce n’est pas le cas. La peur de soi n’arrête pas la vie. Elle nous l’ampute et nous laisse avec un corps-esprit infirme. Rien n’est jamais définitif dans une vie qui revient toujours avec de nouvelles séductions mais l’atrophie de nos organes et le développement de la peur de soi sont des blessures trop profondes pour s’en laisser faire l’expérience. Aux premiers symptômes il faut réagir, combattre, ne pas écouter la facilité et la complaisance qui vous donnent toujours de bonnes raisons d’attendre et de repousser. Il n’y a pas de découvertes intéressantes dans la peur qui vaillent que l’on y aille un moment pour voir ce qu’elle est. Les forces de la peur sont des tentacules auto reproductives trop fortes.


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LA CULPABILISATION
Peur de l’extérieur plus peur de soi sont des handicaps graves pour aborder une vie qui n’est de toutes façons jamais très facile. Mais au stade de symptômes ces peurs peuvent se traiter, se soigner, être redressées et confrontées à d’autres façons de vivre.
Ces peurs peuvent devenir des interlocutrices à part entière de nos vies et s’installer définitivement dans notre comportement sous forme d’une véritable culpabilisation à être ; à être là ; à occuper une place d’humain dan le monde, dans sa communauté, dans sa famille. A nous marginaliser dans une posture qui s’excuserait d’être là, qui ne ferait que supporter son corps d’humain et qui le maintiendrait en vie presque contre son gré.
On en arrive à se sentir coupable de soi. Non pour un acte ou un fait précis. Mais pour une présence qui serait dès le départ de trop, avant notre moindre geste.
La fermeture de toutes nos perceptions est bien à l’oeuvre lorsque l’on en arrive à cet autisme de soi. On est là dans une phase mécanique de notre fonctionnement, sans savoir-faire pour nous rouvrir vers le monde du vivant !
Le pire est qu’il se trouve des puissances extérieures, de bonne volonté ou malhonnêtes, qui viennent précisément vous conforter dans l’acceptation de cette fatalité, disent-ils sans savoir. Ils déploient envers nous un arsenal commisératif destiné à nous faire endurer les frictions qui nous restent avec la vraie vie qui nous fait tant souffrir : acceptation fataliste de notre sort, explications génétiques, désignation d’un jeu de rôle sur terre où nous serions choisi, prédestination, force d’un inné sur lequel l’acquis ne pourrait rien, et surtout, surtout, la divine sélection qu’il nous faudrait accepter, endurer, comme un travail rédempteur à effectuer pour ceux qui se portent bien encore et qui ne savent pas ce qui les attend ; heureusement, les coupables désignés seraient là pour faire le sale boulot. Tout ce bourrage de crâne s’effectue à l’insu du malade culpabilisé puisque par définition ses fonctions d’analyse sereine sont annihilées par sa peur viscérale.
L’insistance pour dénoncer l’emprise irresponsable des mauvais conseilleurs sur le culpabilisé n’est pas un acharnement mais une colère que l’on ne peut rentrer envers quiconque prend possession de l’autre sans l’aimer pour ce qu’il est, mais en projetant qu’il puisse devenir sa chose.
Le culpabilisé a peu de leviers d’actions sur la société qui lui veut tant de mal, selon moi. Mais il en a un, et ne serait-ce que ce seul, qui est de taille. C’est celui de faire confiance à la vie simple et mécanique pour qu’elle s’occupe de son corps ; en laissant entre-temps ses peurs extérieures et intérieures, sans essayer de les neutraliser tout en désactivant toute fébrilité et irritabilité à leurs égards. Laisser faire les peurs, ne pas s’en occuper, ne pas les attiser, ne pas en parler, ne permettre à personne de venir vous les expliquer ni rationnellement ni affectivement.
Seul avec ses peurs, qui ne sont que des hantises sans capacité de nuisance réelle, nous retrouvons forcément un jour ou l’autre en nous même un début de souffle d’air capable de les éloigner comme le vent dégage le ciel bleu. Mais le ciel n’aura demandé à personne de venir lui enlever ses obscurs obstacles. Il a attendu parce qu’il savait que viendrait le mouvement naturel des vents qui vont et viennent ainsi qu’ils passent en nous.

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SE CROIRE INFERIEUR
La vie sociale, et maintenant la vie économique qui prétend à la plus grande place dans notre environnement de société, ont construit, involontairement peut-être, des classifications dans lesquelles les individus sont rangés ; et même pire, dans lesquelles ils vont parfois tout seul se ranger.
Classe moyenne ; classe hyper-riche, supérieure, jet-set ; classe inférieure, pauvre, working-poors etc… Les cases sont là pour nous attirer ou nous faire fuir !
Ces classifications, pour être tout à fait honnête dans la description, sont mouvantes avec des passerelles difficiles mais où l’on constate pourtant des transferts, dans les deux sens.
En évoquant le terme de « se croire inférieur » c’est donc bien au-delà de ces classifications sociales éphémères que l’on veut aller pour détecter ces attitudes venant du profond de nos êtres nous donnant le sentiment que nous sommes moins que…. Moins que quoi ? Telle est la question.
Car il n’est pas question ici d’enlever de la pertinence à l’analyse que l’on se fait de ses capacités à se mouvoir dans le monde. Chacun est unique dans sa démarche : dans sa perception du monde, dans son analyse de ses effets sur lui, dans sa recherche de moyens d’agir ou de réagir, dans son appréciation de la place qu’il veut occuper dans le monde. Cette spécificité de chacun à goûter « son » monde est un incontestable pare feu pour éviter les mimétismes de masse.
Il n’empêche que tout en étant soi on en arrive souvent, pour ces raisons extérieures mais aussi intérieures ne tenant qu’à nous-même, à se trouver « plus »ou « moins » – plus ou moins quoi ? – par rapport à nos contemporains.
Se croire supérieur a vite ses limites par la démonstration des faits réels dont les résultats démentent cette conviction de supériorité. Ce n’est donc bien grave puisqu’il se produit une auto correction, ou une pente dans le ridicule de celui qui se croit et qui n’est pas !
Se croire inférieur ne peut s’analyser comme un verso du recto avec des arguments symétriquement opposés. Car autant l’inclinaison vers ce qui est supérieur pousse à l’action même si celle-ci capote, autant l’inclinaison vers ce qui est inférieur arrête et tue dans l’œuf la dite action qui ne peut ainsi jamais s’exprimer.
Se croire inférieur est donc un état productif par lui-même d’infériorité. Non seulement on le croit mais on le devient, passant du croire à l’être, être inférieur.
Nous devons être en alerte permanente et en tous cas très tôt dans l’apparition de ces phénomènes. Car l’explication d’une infériorité devient naturellement le substitut pour tout accepter dans notre vie : l’inaction, les résultats mauvais, le moral. Il n’est qu’à nommer le coupable, notre infériorité, pour nous croire quitte vis-à-vis de nous, voire vis-à-vis de l’extérieur en maquillant toutefois notre croyance à notre infériorité dans un cortège global regroupant tous les inférieurs qui seraient dès lors assez nombreux. Mais qu’importe que nous nous perdions dans le subjectif pleurnichement, nous nous croyons inférieur.
Ici aussi la société, qui aime bien les classifications et encore plus les binaires noir ou blanc, un ou zéro, supérieur ou inférieur, se précipite pour nous conforter dans notre appréciation et nous proposer des artifices pour trouver plus haut et ailleurs ce que notre infériorité auto proclamée de nous permet pas de voir. La bonne pensée a toujours sur elle et pour nous l’affligement affecté ; à portée de notre main qu’elle vient même tendre vers elle à notre place.
Tout cela à partir, ne l’oublions pas, d’un simple sentiment de « se croire inférieur » dont jusqu’ici nous n’avons toujours pas compris à quoi nous serions inférieur.
C’est cet « inférieur à… » qui pose problème ; car l’introduction du suffixe « à » indique une direction vers un autre qui n’a rien à faire dans l’analyse de notre infériorité.
Nous sommes. Nous avons une fenêtre relationnelle avec l’extérieure qui nous est unique et que personne ne peut venir ombrager. Nous devons refuser la comparaison, le jugement ; fut-ce en devant monter ostensiblement sur nos ergots pour ne pas se laisser toucher par la critique qui démonterait ce que nous ne pouvons pas changer. Notre amélioration passe par les observations que nous savons digérées en nous-mêmes mais pas par les piques des autres qui commencent par nous inférioriser et réussir à nous faire intérioriser ces diminutions de nous-mêmes, bien inutiles puisque nous devons faire avec elles.



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EGALITE ENTRE SOI ET UNE SITUATIO N
Pour en arriver à une équation bien simple que nous sommes en égalité absolue l’élément A d’une équation dont l’élément B est l’environnement de la vie.
A = B
Quelle prétention ! Non, absolument pas, dès lors que l’on prend la peine de bien identifier qui est A, c'est-à-dire nous, et qui est B, c'est-à-dire tout ce qui n’est pas nous.
Nous n’avons pas d’obligation frontale à prendre en charge tous les malheurs du monde, ni d’ailleurs tous ses bonheurs.
Notre individualité est dotée d’une capacité de choix et de libre arbitre pour se composer non un filtre réducteur mais un décodage adaptateur de ce que nous pouvons supporter du monde. Notre prestation n’a rien à voir avec la force gigantesque de la grande vie qui vient de la nuit des temps pour un grand voyage qui nous est inconnu. Nous, nous ne sommes qu’en arrêt sur images, que sont cent ans pour les milliards d’années de la création, de cette grande vie. Nos moyens sont limités, dans le temps, dans l’espace et dans les moyens. Mais ils sont là dans un total relâchement si nous voulons bien nous rendre disponibles en chassant comme des pestes les peurs des faits, les peurs des autres, les culpabilités, les croyances en notre infériorité.
La vie ne peut pas nous refuser ce face à face dans l’équation. Plus, comme dans toute équation, le développement de notre valeur se reporte arithmétiquement en face sur la valeur de la vie en face. Plus aussi, si la vie nous tend une opportunité c’est qu’elle a quelque chose de nouveau et de plus à nous faire profiter ; lorsque nous prenons cette opportunité ce sont les deux valeurs de la vie et de nous même qui montent toutes les deux d’un cran équivalent.
Ce donnant-donnant de la vie, quelque peu marchand, est fustigé comme trop simpliste par les illusionnistes de la pensée qui préfèrent les envolées invérifiables.
La simplicité de l’équation proposée a le mérite d’être à la portée de tous, progressiste et vérifiable à tous moments, sans engagement puisque dans la vie où nous montons, ou descendons, toujours ensemble dans un éternel égal/égal.
Sourire attristé pour ma naïveté et mon angélisme de mécanismes si simples ! Tant mieux si l’accès si simple donne l’envie, simple. C’est le seul et simple but !
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mettre toujours en avant un réflexe d’appartenance à un groupe (nation, religion, fratrie) avant de se poser la question du bien ou du mal fondé pour soi seul
Par quel processus l’individu manifeste-t-il un réflexe de défense de groupe, avant même que de penser à lui-même, et par lui-même ?
Comme si la première peau sensible par laquelle il perçoit l’extérieur n’était pas anatomiquement la sienne mais celle que la société a réussie à lui coller. Quand, à quel moment, jusqu’à quel degré ?
La rapace a de l’épaisseur. Il faut un concours de circonstances étranges pour que l’armure se fende et laisse apparaître le véritable individu.
La plupart du temps l’appartenance au groupe domine l’ensemble du comportement, jusqu’au point d’être capable de faire un mal certain à l’individu qui ne peut ou qui ne songe même pas à la possibilité de se rebeller.
Cet inféodement à autre que soi fait bouillir le sens de la liberté de comportement qui est pourtant bien au cœur théorique de nos sociétés. Le paradoxe a donc des raisons ou des racines complexes qu’il convient de démêler avant de jeter le haro sur ceux qui se laissent faire par le groupe.
Qu’est-ce que le groupe apporte de si bon pour qu’on lui abandonne ce bien si précieux qu’est la liberté ? Pourquoi cette allégeance, qui fonctionnait dans les sociétés pyramidales où le savoir et les solutions venaient forcément du haut, se perpétue-t-elle dans la modernité qui a pourtant satellisé et horinzontalisé les sources en les rendant à priori accessibles à tous ?




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SE SENTIR AU CHAUD DANS UN GROUPE
Le groupe a une fonction première de réunion dont les membres réunis ressentent physiquement par effet de capillarité psychique une chaleur. Etre dans le groupe c’est d’abord ne pas avoir froid tout seul.
Le souvenir de nos moments de solitude est douloureux. La première fois que nous fûmes lâché par nos parents devant la porte de l’école dont nous ne connaissions personne est dans toutes les mémoires. Souvenez-vous de ces grappes de futurs copains qui étaient déjà ensemble mais dans lesquelles nous étions pétrifiés de nous introduire.
A ce moment, lorsque encore dehors, nous ferions n’importe quoi pour que s’établisse par magie une attraction vers le groupe. Notre isolement est psychiquement insupportable. Au point que pour rejoindre un groupe - n’importe quoi pourvu de ne plus être seul - nous baissons complètement la garde de l’analyse de ce qui est bien ou pas bien. Nous y allons automatiquement comme pris dans un véritable vertige magnétique.
Au cours de notre vie nous serons à nouveau confronté à cette fuite contre notre gré. Lorsque par exemple dans l’ambiance d’une entreprise le premier jour de notre arrivée nous vivons mal de manger seul à table alors que juste à côté les convives, qui disent peut-être des bêtises épouvantables les uns à propos des autres, dégagent cette force d’être ensemble.
Et il est des forces de dynamique de groupe qui ont entraîné, contre leur sentiments profonds, des individus tout à fait normaux dans de très sombres turpitudes.
La force du groupe n’est pas une illusion, pour le meilleur et le pire. Dans le fond c’est comme une union de deux êtres qui se jurent fidélité et alliance de moyens. Avec la différence que le caractère binaire du couple rend théoriquement ces deux protagonistes égaux même si l’équilibre en est toujours instable. Alors que le couple formé par l’individu d’une part et le groupe d’autre part c’est un face à dix, à cent, à mille ; peu importe la grandeur du groupe qui est toujours plus forte que celle de l’individu. Celui-ci est physiquement « écrasé » par le groupe. Ce n’est pas forcément un blocage définitif des moyens de l’individu mais c’est un carcan.
Ce n’est qu’en analysant le processus du groupe que l’on en vient à cet aspect contraignant. Alors que le groupe dans sa phase séductrice se présente toujours comme l’acolyte de vos désirs qui prétend que notre apport individuel va permettre son insertion dans une grande force dont nous serons toujours un partenaire privilégié. Il y a sans doute de la sincérité dans cette démarche d’adhésion qui serait un donnant-donnant de deux entités se fixant un but commun. Mais la réalité tourne toujours à l’avantage du groupe qui peut se prévaloir d’être une addition dont la somme finale est maintenant la seule chose respectable. Tant pis, comme cela arrive souvent que l’élément de base que l’on a additionné ne se reconnaît absolument plus dans la somme finale qui est censé le représenter !
Lorsque cet écartement survient le groupe ne provoque plus l’effet de chaleur spontané mais néanmoins il n’y a pas de désenchantement total. Il reste en nous des braises comme autant de doutes que notre position déviante ne soit pas une voie dangereuse que nous ne devrions pas prendre ; et qui nous remontre le spectre de notre individu isolé, rejeté par le groupe, se retrouvant seul et dans le froid de sa solitude.
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LE GROUPE N’AIME PAS L’AUTONOMIE DE SES MEMBRES
Le groupe ne fera rien pour nous retenir dès lors qu’il ressentira le caractère irréversible et irrécupérable. Au contraire, il n’est pas le dernier pour abonder avec cynisme dans votre désarroi naissant. Il en rajoute pour nous culpabiliser, nous montrer du doigt à la vindicte, nous placer en situation de redevable qui aurait abusé de la mansuétude du groupe alors que nous n’en étions pas digne ! En ces moments qui sont trop tards le groupe révèle un visage horrible de lui qui, su à l’avance, mériterait que l’on n’en rejoigne jamais.
Ces faits de groupe fréquents très prés de nous ne se révèlent que rarement. Je n’y insiste ici que parce que je veux expliquer que les solutions de nos problèmes sont en nous mais pas dans le groupe. Je ne me livre à un démontage des phénomènes de groupes que pour faire l’opposition avec les individus que nous sommes. Le groupe en tant que tel ne me dérange pas et j’en apprécie la beauté, l’efficacité fédératrice, l’avantage représentatif ; mais je m’y oppose dès lors qu’il ne respecte plus l’individu de base qui est pourtant sa composante d’origine.
Cet érasement de l’individu par le groupe semble être une loi de sa nature de regroupement, comme s’il était impossible à la somme de respecter l’unité. Il y a certainement des contingences de la vie en groupe qui empêchent que ces éléments de base restent dans une visibilité et une lisibilité absolue. Mais la propension à amalgamer est quand même une dérive de la mauvaise organisation du groupe, ou de la tendance de ses chefs à faire valoir leur point de vue plutôt que ceux des individus qu’ils représentent.
L’autonomie des membres est donc antinomique avec la nature même du groupe. Si vous voulez rester vous-même ne devenez pas membre d’un groupe qui se targue de s’occuper de cette partie que vous voulez jalousement gardée. C’est peine perdue, et illusions gâchées.
Pour faire en sorte de garder son autonomie il faut se donner les moyens de nous organiser comme si nous étions un groupe à nous tout seul : avec des arguments, des revendications, des rites d’appartenance, des défenses qui ensemble nous affirment vis-à-vis de l’extérieur comme un bloc respectable et incontournable.
Il n’y a pas d’incompatibilités à devenir cette entité, sauf à ce que nous ne puissions jamais être représentatif d’autre chose que de nous-même, ce qui complique les moments de dialogue. Pour autant le renforcement de la personnalité de chacun avec ses vrais arguments et ses non moins vrais et propres moyens n’est pas une gageure. Quitte à se constituer momentanément et pour des sujets bien précis en rassemblement de comportements similaires. La force qu’expriment des rassemblements d’individus ainsi solidement constitués est autrement plus impressionnante que le ton d’un groupe dont on sait l’éparpillement des buts et des comportements.
Le groupe n’est pas une fatalité de la représentation pour dialoguer ou faire tout simplement.
L’individu est la base qui peut se faire respecter s’il se construit comme s’il devait lui-même affronter, dans un face à face, les réalités qu’il a tendance par faciliter à déléguer au groupe.

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POURQUOI LE GROUPE DECAPITE NOTRE PERSONNALITE
Le groupe n’a pas une fureur révolutionnaire à vouloir tuer notre personnalité. Mais notre personnalité doit, pour lui le groupe, pouvoir entrer dans une moule de façon à ce que nous y soyons tous pareils.
Le moyen de fonctionner du groupe est d’agir d’une manière groupée. Il aurait pu en être autrement si l’organisation que nous n’appellerons plus groupe mais assemblée, par exemple, soit dotée d’organes pour nous écouter individuellement, pour en retenir nos griefs et nos propositions. En retour, la dite assemblée peut nous informer du possible et du pas possible de nos commentaires appréciés dans une gestion qui est obligée dans l’action d’être une et commune. Pour autant l’action communautaire n’oblige en rien à ce que nos personnalités soient décapitées dans cette exigence que se fait au contraire le groupe de parler en notre nom en nous coupant préalablement la parole.
La fatalité du groupe sourd à l’expression ses membres n’existe que dans notre couardise à ne pas commencer nous-même notre recherche d’opinions personnelles.
Les mécanismes naturels du groupe fonctionnent comme une machine qui veut avoir un champ libre sans contradicteur. Rien ne nous y force. Concrètement, il est inacceptable par exemple que les groupes représentatifs de travailleurs – les syndicats – puissent adopter des comportements de passage en force qu’aucun de leurs adhérents sains et libres n’accepterait dans sa vie individuelle ; du style de pouvoir déclencher une grève sans avis personnel exprimé, puis de pratiquer des intimidations, d’utiliser des moyens démagogiques, d’inverser par la force des positions au départ défavorables. Le tout dans un discours mensonger de défense du petit contre le grand alors qu’il s’agit d’une lutte pour un intérêt bien particulier.
L’adhérent à un tel groupe, ce qui est très courant, est ici emmené plusieurs fois sur des comportements hypocrites et fallacieux qu’il se refuserait d’avoir en tant qu’individu. Dans le groupe qui le représente, non seulement il l’accepte mais il en déduit une forme de combativité qui pour finir porte ses fruits puisque l’adversaire plie ou accepte un compromis. Peu importeraient donc les moyens si le résultat amène un avantage. Le tout présentée comme une avancée sociale ou humaine, alors que la pression employée en est une régression.
C’est sans doute sacrilège à l’idée de groupe que de se porter en ennemi déclaré que la fin n’excuse pas tous les moyens. Parce que à mon avis ce qui est obtenu de la sorte a les caractéristiques d’un irrespect de l’individu. Ce qui est gagné en avantages est largement perdu en individualité galvaudée.
Les groupes idéologiques sont spécialistes de la reddition de leurs membres afin qu’ils ne pensent plus voire n’agissent plus par eux-mêmes. C’est une vérité de Lapalisse de les dénoncer. Ils n’y répondent d’ailleurs même pas parce qu’est considérée que la parole révélée dont ils se présentent dépositaires et gestionnaires est bien plus importante que la parole individuelle des adeptes.
L’évolution des idéologies au fil des lumières sensées les dissiper ne fait que déplacer le nuage des appartenances à des groupes de croyance. Le grand discours monothéiste du haut de la montage se dilue dans des groupuscules restreints à vocation spécialisée sur tel ou tel fait ou comportement, de l’ordre du spirituel ou du temporel. Mais le besoin d’adhérer ne s’altère pas.

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ETRE D’ABORD SOI-MÊME AVANT D’APPARTENIR A UN GROUPE
L’appartenance à un groupe n’est pas complètement incompatible avec le respect de l’individualité. Si l’individu sait en imposer ses formes il peut y avoir union consentante non forcée entre un et un groupe de « uns ».
La possibilité de ce maintien et respect de notre individualité repose sur le postulat que nous existions bien avant d’adhérer au groupe ; et que nous existions bien, toujours avec la même individualité, pendant que nous adhérons au groupe.
Il faut commencer par être soi avant de se confier à un autre et surtout à un groupe d’autres.
Le début d’être soi présente deux avantages : l’un sur le fond, l’autre sur la forme.
Sur le fond la construction de soi nous rend propriétaires et utilisateurs d’ingrédients comme autant de savoir-faire pour la vie. D’autres les ont peut-être aussi. Mais ce qui importe c’est que nous sommes en parfaite osmose avec les nôtres.
Sur la forme, la possession de notre savoir-faire nous donne à priori, une franchise de comportement et une autogestion de nous-même. Nous pouvons, par affinités et sociabilité, avoir envie de rejoindre des groupes partageant nos préoccupations. Mais il s’agit d’une jonction à partir d’un acquis qui n’a pas besoin de se galvauder. Notre personnalité est garantie de ne pas se laisser transformer par simple effet de groupe.
Trop de lieux communs dominent dans nos rapports qui seraient obligatoires ou forcés avec les autres, donc avec les groupes. Nous laissons penser qu’il y a une logique du plus fort, le groupe, face au faible, nous.
En essayant autrement on s’aperçoit qu’il n’y a pas d’automatisme dans l’attirance pour le groupe. Au contraire d’ailleurs, en affaire par exemple, si un individu présente une offre pertinente celle-ci n’est pas rejetée parc qu’elle ne serait pas adoubée par un groupe. Ce qui prévaut c’est la bonne compétitivité pour le but précis que la partie acheteuse s’est fixée.
Bien comprise la notion du but à atteindre doit prévaloir dans toutes nos réflexions, dans tous nos actes. De la sorte nous pouvons composer en nous-mêmes, et au cas par cas, l’armure de défense et d’attaque de la stratégie spécifique que nous seul devons adopter.
Il n’est point besoin de s’en remettre à autrui. Les apparences de force du groupe sont trompeuses. Ce ne sont souvent qu’un effet visuel de rapport de force mais qui ne garantit pas que la stratégie du groupe soit bonne, ni pour lui globalement, ni pour nous individuellement.
Or ce qui compte c’est nous. Nous devons avoir le bon sens de nous donner la priorité pour saisir le monde qui nous environne, pour décider ce que nous en faisons, pour adopter une stratégie et des moyens pour s’y comporter.
S’il n’était notre horreur du vide que remplit le groupe macéré par une impressionnante démagogie nous persuadant que nous sommes incapables, nous n’aurions jamais abandonné notre individualité. Ce bien individuel est notre seule réalité, à la fois comme un fatalité que nous ne pouvons changer, et comme une chance de pouvoir nous débrouiller par nous-même.



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Les instants chronologiques de la vie :
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La décision de faire venir au monde
Accompagnement à la vie adulte
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C’est l’acte dont ne s’aperçoit qu’après qu’il a été le plus important de notre vie.
Sans doute est-ce exprès que nous sommes naïfs, et que même après plusieurs enfants nous redevenons naïfs, pour faire cet acte d’engendrer la vie. Le ferions-nous si au moment de l’acte défilait à toute vitesse tout ce que seront les conséquences inévitables de ce que nous commettons. Ce manque de conscience, qui ne peut s’appeler de l’inconscience dans son sens « coupable » ou responsable en puissance, fait partie de ces merveilleux irrationnels qui saisissent nos destins lorsque l’on se mettrait à trop penser.
Mon propos n’est pas une échappatoire pour excuser l’acte irréfléchi mais un constat du comment les choses se passent sans que nous le voulions pour autant, et sans que nous le regrettions après coup.
A mon avis faire venir au monde n’est pas une décision au sens de choisir entre oui et non. Et les possibilités aujourd’hui de se retenir ou de contrecepter ne sont que des barrages techniques n’entrant pas dans les phénomènes psychologiques de vouloir ou de ne pas vouloir.
L’arrivée d’un enfant participe d’une poussée physique et psychologique assez incontrôlable sur le plan intellectuel. En parler n’est pas le vouloir le décrire avec minutie, surtout de ma part. Mais revenir sur ces instants, où sans le savoir exactement un plus un feront trois, me semble être un fait majeur de notre parcours, quelque soit le peu de souvenirs qu’il nous en reste.

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RIEN NE NOUS OBLIGE
La société se perpétue avec un peu plus de gens qui naissent par rapport au nombre de ceux qui meurent. Cette équation instable est une pure déduction d’un phénomène que globalement nous ne contrôlons pas. Les grandes poussées démographiques comme les disparitions massives pour faits de guerre, de catastrophes ou de maladie nous échappent. Nous n’en voyons que le résultat à un moment donné. Certes des stratégies de santé sociale marquent précisément tel allongement de la durée de la vie pour reculer la mort et tel encouragement massif à la procréation pour augmenter les naissances. Mais ces mesures globales aussi incitatives puissent-elles être ne modifient pas le psyché qui précède nos actes d’aimer, de copuler, d’avoir un enfant.
Mon raisonnement veut pointer ce point unique de notre vie où nous nous mettons dans cet état de rencontre, de partage, d’engagement ; illuminé par un ardent désir rimant avec plaisir, pour aboutir à la naissance de ce nouvel être. L’ordre, ou plutôt à mon avis le désordre, qui préside à ces moments de fusion est un climat unique dont nous sommes les seuls protagonistes. Notre époque socialisante adore organiser, prévoir, prévenir, contrôler tous les instants de notre vie collective. Et, parce que l’enfant qui naît ne sera plus exactement notre enfant mais un citoyen de la collectivité, la socialisation rampante, dans un souci juste de prendre en charge, a tendance à remonter très haut dans l’origine des faits qui font naître les enfants.
Autant tout ce qui est assistance de mieux être est bienvenue, autant le conseil directif ne doit pas intervenir dans l’union de deux êtres et de ses conséquences pour qu’il y en ait un troisième.
Cette insistance pour sanctuariser la naissance et son origine me semble nécessaire d’être répétée à un moment où le contrôle peut nous donner l’impression que ce serait la société organisée et nous même dans un projet propriétaire qui auraient la possession totale de la venue sur terre de ceux qui nous suivront.
Il n’y a pas un mystère que nos devons vénérer. Mais il y a une conjonction de faits et d’éléments qui nous donnent à ce moment une liberté de nos actes, de nos plaisirs, de nos projets dont il ne faut absolument nous laisser nous départir.

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UN CADRE NATUREL DANS LEQUEL NOUS METTONS NOTRE PRESONNALITE
Rare et même unique sont les moments de notre vie où nous pouvons être les maîtres du jeu dans un cadre naturel déjà si bien tracé. La conception a cette caractéristique d’être un phénomène naturel où tout est réglé mais en ayant un besoin primordial de nous. Regardez comme ce qui naît est déjà complètement formé dans des bases communes à tout le monde ; mais avec des caractéristiques stupéfiantes de ressemblance, en regard quantitatif de notre semence, en ligne directe de mimétisme physique et plus tard intellectuel de ses parents.
Cette charge forte des géniteurs sur leur progéniture est un phénomène intriguant car elle engendre une ligne claire mais discontinue entre parents et enfant. L’enfant pourrait nous ressembler complètement (le clonage y songe !) ou pas du tout (mère simple porteuse). Il n’en est rien. Un subtil dosage trace une appartenance et une indépendance à la fois. Ce cadre libertaire devrait donner lieu à une réflexion plus large d’avenir de nos enfants qui ne sont plus réellement nos enfants mais les enfants d’un phénomène créatif plus large.
Il n’est pas question de minimiser ni nôtre état de parent ni celui d’éducateur que nous serons amenés à être. Ces sont ces intrigantes différences dans la continuité qui doivent nous ramener à un rôle d’accompagnant éclairant, au contraire d’un possédant jaloux.
La personnalité indéniable que nous avons tracée dans le nouvel être ne nous donne aucune prérogative pour en télécommander le comportement. Ce que nous avons engendré ne nous appartient plus. Pas plus que nous n’avons pu choisir les traits caractéristiques et même le sexe masculin ou féminin, nous ne pouvons une fois né exercer des pressions correctives ou des greffes de savoir extérieur. C’est une expérience étonnante de reconnaître nos traits de personnalité dans un être sur lequel nous n’avons, pas plus que sur quiconque, aucun accès.
Ces moments doivent être vécus avec une fraîcheur d’esprit de jamais vu, d’unique. Il nous faut préserver ces instants de découvertes imprévisibles. Là encore l’hygiène de nos sociétés organisées se croit le devoir d’intervenir et de prévenir nos rencontres faites de hasard et de nécessité avec nos enfants. Autant l’évitement de l’accident est un devoir, autant la volonté d’éradiquer le hasard est un leurre et surtout une pente vers la démobilisation de nos émotions.
La meilleure éducation est sèche si elle n’est pas baignée dans la spontanéité des rapports, des émotions, des fous rires, des rattrapages, des solutions trouvées entre soi qui forment le soutènement solide de l’habitude aux rapports humains tolérant les uns des autres.
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L’ENFANT RESTE ET DEMEURE UN EFFET D’UNE CREATION QUI NOUS DEPASSE
L’étonnement est la plus belle des joies. Quelles que puissent être les bonnes habitudes sociales que nous inculquions rien n’est plus drôle que de voir l’enfant inventer son mot, son réflexe, son comportement venant d’un terrain d’expériences purement personnel et dans lequel nous ne nous reconnaissons pas.
Ce dépassement, cette tangence par rapport à nous même, se présente comme un dépassement où nous sentons qu’une personnalité est en train de prendre corps. Nous n’y pouvons rien. Il devient lui, nous restons nous. Instants douloureux parfois où nous avons l’impression que l’être se détache, alors qu’il vit sa vie tout simplement. Douloureux parce que nous ne sommes pas surs du nouveau comportement naissant qui parfois profite de cette indépendance pour se permettre un premier dialogue contradictoire avec nous. Avec ses arguments l’individu se crée et nous parle dans un égal à égal décoiffant la première fois que l’on l’entend. Les mots en eux-mêmes, puis derrière les mots les arguments.
A ce moment fort et dur à la fois l’enfant ne nous appartient vraiment plus. Même là où il ne manifeste rien avec ou contre nous, nous devons savoir qu’il réfléchit, qu’il peut s’exprimer.
Que son éducation ou que les règles de vie en famille ou à l’école le confine dans une soumission ou un mutisme ne change rien en sa possibilité de ne pas être d’accord. Je ne veux pas dire loin de là qu’il faille avec complaisance abusive aller chercher le point sensible de désaccord, mais nous devons savoir que devant nous un être pense, se construit et dépasse le cadre initial du nid que nous avons jusqu’ici douillettement choyé.
Le temps est venu du regard sur un véritable autre. Nous entamons avec lui une véritable vie en société comme avec n’importe quels autres. Les frottements relationnels en seront plus intimes dans les deux sens ; et nous manquerons souvent de recul, de bonne distance, pour interférer ou ne pas interférer.
Ces moments s’étalent jusqu’à ce que la vie sociétale provoque la naturelle séparation qu’il ne faut n’y hâter, ni retarder. Moments précieux dans la joie de la relation et dans l’apprentissage que les uns et les autres nous faisons de l’indépendance respectueuse de l’autre ; tel est le souhait que cela se passe ainsi. Car l’expérience au quotidien s’excite sur les malentendus et les intérêts divergents, obscurcissant au point de n’y rien voir decette possibilité de dialogues harmonieux. Mais au cas où il serait encore temps pour vous retenez vos excitations et profitez de ces affrontements pour vous enrichir de vos enfants qui peut-être détendus par votre accueil calme s’enrichiront à leur tour de vous !
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PAS DE REGLES POUR AIMER ET AIDER
C’est à partir de soi considéré comme un creuset où se rejoignent les affections que se construit l’intimité d’une relation parent-enfant. Parent au singulier parce que la fusion qui a procrée un seul et nouvel être, notre enfant, n’a pas de pouvoir rétroactif pour procréé une personne unique qui serait nous et notre conjoint ne faisant qu’un pour l’enfant. Je passe sur l’impossibilité de la réunification physique pour souligner qu’il n’y a pas plus une maman et un papa qui ne feraient qu’un psychiquement, intellectuellement, parlant s’une seule voix douce et jamais contradictoire à leur cher enfant béat d’une telle harmonie.
Serait-ce seulement souhaitable, ce meilleur des mondes où l’on change l’organe pour ne apaiser toute tension !
Nous sommes deux ; et deux très différents.
Un père qui n’a pas fait grand-chose mais que la nature ramène paradoxalement sur une place importante de la scène. Admiration naturelle pour l’autorité, pour la force ; notions qui ne sont pas de vains mots d’une civilisation machiste.
Une mère qui a fait tout le reste et qui continuera à le faire, y compris en compensant le rôle juste évoqué du père lorsque celui-ci fait défaut ou déclare forfait !
Nous sommes donc, nous parent pris individuellement, le cœur où vient et revient la démarche hésitante du petit être qui s’ébroue à la vie. C’est très important d’avoir ce sens du rôle primordial que doit avoir notre cœur.
Le cœur a cette signification de l’élément principal et toujours battant de notre organisme. En revenant au cœur l’enfant sait que sans poser de questions, sans avoir à s’excuser ou se justifier, il retrouve le rythme qui lui est nécessaire. C’est parce que le cœur a cette typologie vitale qu’il peut incarner réellement cette gratuité de l’affection que nous savons faire émaner de nous sans qu’il soit besoin que nous y réfléchissions. Fort heureusement pour nous notre cœur a sa vie propre pour prendre un soin instinctif de ceux qui lui sont chère, par le sang, par l’affection ; au premier rang duquel nos enfants mais aussi nous-même sans que souvent nous nous en rendions compte.
Cet automatisme du coeur dans la générosité et dans l’altruisme est comme le nouveau liquide sémiotique qui baigne tout au long de notre vie notre relation avec notre enfant. La vie peut nous surprendre en opposition de caractère ou d’intérêts avec nos enfants. Nous en sommes blessés et peinés dans une dualité avec nous-même qui nous empêchent d’y être complètement rationnels, comme nous le serions avec un autre que notre enfant. Comme si un contre fluide venait piquer notre comportement normal, et sans que cela soit un effet de l’amour propre blessé, ou d’un quelconque effet vexatoire. Non, je crois qu’il y a mécaniquement un effet d’écluse comme si nos cœurs alimentaient de part et d’autre un besoin que les fluides se mettent au même niveau, parce qu’il est lui, parce que je suis moi, et que je ne supporte pas de n’être pas côte à côte de celui ou de celle que j’aime.
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RIEN N’EST JAMAIS TERMINE
La vie physique et ses étapes déterminent des chemins qui différent, qui se croisent et qui se rencontrent à nouveau au besoin. Selon un parcours imprévisible qu’aucune ligne de vie ne peut prévoir. Autant une destinée peut peut-être avoir une trajectoire contenue par son auteur – ce qui n’est pas forcément son meilleur plan, mais tel n’est pas le sujet - , autant deux trajectoires tracent des ellipses dont les jonctions, les tangences, les recentrages ou les satellisations sont du domaine du pur aléatoire..
L’enfant même lorsqu’il est adulte, marié, grand père lui-même, est comme un radar qui tourne dans notre orbite sans que bien sûr nous n’en ayons le moindre contrôle, ni l’envie d’ailleurs de le contrôler. Pour pointer le phénomène que ce qu’il est gravite toujours dans un environnement dont ne pouvons nier en être l’origine. Ce n’est aucunement ni une dépendance, ni une obligation à faire.
La gravitation évoquée il y a un instant sous la forme imagée d’une ellipse présente en effet des mouvements imprévisibles où notre enfant se rapproche puis se détache sans aucune raison de vie sociale ni même affective. Il va et vient. Il se souvient, il oublie. Sans référence ni règle ! Cette imprécision, ce manque total de cohérence avec un début et une fin, cette naïve attitude à nous croire toujours présent, nous impose, si nous le désirons, de ne jamais considérer le rôle de parent comme terminé. De toutes façons, comme on le dit plus haut, le cœur refuse qu’on lui impose des limites de temps ou de moyens.
Au fur et à mesure l’accompagnement se transforme en compagnonnage où nos enfants deviennent des marcheurs avec nous. Nos routes différentes sillonnent un environnement homogène de valeurs, de buts et d’espoirs. Pour autant les coups de main pour s’épauler dans la marche ne sont pas faciles. La proximité ne facilite pas l’aisance du geste qui est très souvent pris à rebrousse poils de nos sincères intentions. L’interventionnisme est fustigé avant même que nous en ayons la première intention ; de même que le retranchement égoïste ou radin est dénoncé tout aussi précipitamment.
Nous devons nous accoutumer à ce que nos réactions aussi aimantes de cœur puissent-elles être soient aussi teintées à jamais de tout ce que nous savons depuis la naissance de notre enfant ; et de ce qu’il sait de nous augmenté du fait que pendant son enfance et son adolescence sa capacité de réaction envers nous était biaisée par l’obligation sociale de nous respecter.
Ne nous étonnons donc pas des effets de refoulement qui peuvent intervenir à n’importe quel moment de la vie. Où nous nous y attendons le moins, bien entendu, nous submergeant sous le flot du non dit contenu jusqu’ici. Et où il ne sert à rien de prévenir les épanchements en les provoquant de manière analytique et rationnelle. Les raisins de la colère n’ont pas de saison. Il nous faut être tout le temps prêt à vendanger et à savoir tirer le meilleur vin de la cuvée très spéciale que notre enfant ou n’importe quel être cher peut toujours nous réserver.
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Acquisition de connaissances culturelles MM
Se former à l’idée d’une vie matérielle : savoir-faire, faire savoir dans un environnement culturel
PETIT PREAMBULE
La vie autour de nous n’est pas une attraction facultative. Sans être un boute-en-train effréné nous avons une astreinte quasi physique à être présents dans la vie de tous les jours.
L’idée selon laquelle nous pourrions vivre retiré du monde est romantique ; ou matérialiste très poussée qui se donnerait les moyens de ne dépendre de personne.
Et encore, ces deux hypothèses ne se sont jamais vérifiées dans la pratique. Le véritable repli sur soi autarcique n’existe pas.
Portant le ton général des commentaires pessimistes sur la société respire d’une ambiance de rétrécissement vers soi ; comme si les autres avaient déçu à jamais ; comme si en définitive nous ne pouvions, et pour cause, ne compter que sur nous.
La réalité se moque d’être pessimiste ou optimiste. Elle est. Nous devons faire avec.
En partant du constat physiologique courant le plus admis nous avons fondamentalement besoin de rapports avec les autres.
Comment les envisager ? Comment en retirer le maximum ? Comment y rester soi-même ? Comment y trouver peut-être ce qui fera de notre vie quelque chose d’attractif pour nous même et pour la société toute entière ?
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LA VIE DE TOUS LES JOURS AUTOUR DE NOUS
La vie recommence sans nous tous les jours. L’impression de recommencer n’est due qu’à la rupture nocturne de notre rythme habituellement diurne. Car en fait la vie a toujours continué. Aujourd’hui la simultanéité des communications permet d’ailleurs de se réveiller avec une journée diurne déjà commencée par d’autres à Tokyo et en Asie, nous apportant sa tonalité boursière à la hausse ou à la baisse ; tandis que la Californie géographiquement proche de l’Asie se couche à peine.
Cette ronde unité d’un temps dispersé en fuseaux horaires nous positionne pourtant, à un moment donné, quelque part où nous trouvons notre raison d’être. En vacances parfois, au travail souvent, ou pour une autre raison. Là où nous sommes nous devons d’une manière ou d’une autre pratiquer une activité, ressentir des sentiments, participer à une ambiance.
Il existe plusieurs manières de voyager dont l’une consiste, et s’appelle dans sa signification grammairienne, « se déplacer ». Se changer de place comme si nous transportions l’espèce de meuble que nous serions. Concrètement le touriste qui va chercher le seul soleil en faisant tout pour éviter le choc du changement de nourriture, de confort, de contacts sociaux déplace effectivement son désir de capturer la chaleur et le bronzage pour sa peau. C’est tout. L’homme d’affaires qui ne veut que vendre son produit tel qu’il est sans l’adapter à son environnement client est dans la même posture. Ils déplacent une partie de leur entité inamovible. Ils « se » déplacent.
Nous sommes tous le temps individuellement confrontés à des situations similaires. Déplaçons-nous un nous-même intégriste qui ne vient quelque part que pour un but bien prédéterminé ? Ou bien fait-on bouger nos multiples facettes, dont nos facultés de perception et de découverte lesquelles par nature n’ont jamais d’idées préconçues sur ce qu’elles vont rencontrer.
La vie a ses urgences qui font que nous ne puissions pas musarder et que nous devions aller rapidement droit aux buts de nos nécessités. Mais de toutes façons, même quand nous sommes pressés, l’ignorance de l’environnement que nous traversons ou dans lequel la nécessité nous commande est une erreur de stratégie.
C’est à ce titre de conduite intelligente de sa vie qu’il faut insister pour que nous vivions intensément les lieux et les temps uniques que chaque instant nous apporte.
Dans cette perspective l’ouverture vers son environnement n’est pas un choix esthétique pour épicurien doucereux. Le repérage et la compréhension continuelle de ce qui se passe autour de nous est le gage que nos actes, furent-ils d’une urgente nécessité et sans rapport croyons-nous avec cet environnement, que nos actes soient justes comme le couteau du boucher qui intervient au bon endroit pour ne pas endommager la substance et pour rendre démarche la moins pénible et la plus compétente.
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PARTICIPATION A UN ENTENDEMENT CULTUREL COMMUN
Notre droit à être ce que nous voulons est entier, sans qu’une intervention extérieure particulière ou sociétale ne puisse s’y opposer. Toutefois le réalisme commande d’y regarder à deux fois avant de lancer notre droit dans ce qui devient, à l’extérieur, le début du droit de l’autre. En d’autres termes notre raison, celle que l’on se reconnaît en même temps que celle que vous reconnaissent les autres, n’est pas un passe-droit pour ignorer et encore moins écraser ce qui nous semble être la déraison de l’autre.
Nous ne sommes pas obligés de baigner tous les jours dans un consensus forcément doux des raisons et des déraisons mélangées pour ne froisser personne. Mais raison et déraison forment ensemble un bouillonnement de société, qui n’est pas une culture, mais qui est une ambiance.
Pouvons-nous en être absent ? Beaucoup le croit et choisisse sans élitisme qu’ils peuvent vivre à la marge, en bande à part. On ne peut, dans cette circonstance comme dans n’importe quelle autre, les en blâmer. Nous choisissons le cadre de vie que nous voulons, mais à mon avis, nous ne pouvons pas prendre le risque d’ignorer sous prétexte que nous n’aimons pas.
Ce qui existe fait partie des éléments qui conditionnent de près ou de loin la pertinence des actes que nous devons exercés. Il ne s’agit pas de se forcer d’adhérer avec passion ; mais de se donner la peine de s’informer, de connaître les origines d’une idée ou d’un comportement influençant cette évolution de nos cadres de vies, de se demander en quoi ce que nous sommes et ce vers quoi nous intervenons – nos enfants, notre santé, notre train de vie – peuvent en être touchés, un jour ou l’autre.
L’attitude de veille pour ce qui se passe a son bon côté du plaisir de la découverte pour ce que l’on aime, mais aussi son mauvais côté de confrontation pour ce que l’on n’aime pas. Récemment une compilation de films d’un réalisateur mexicain inconnu, pour moi, m’a heurté en pleine face avec le premier DVD appelé « Amours Chiennes » dont la jaquette me prévenait pourtant que certaines scènes pouvaient choquer etc… ; mais qu’il s’agissait d’une relation réaliste d’une certaine vie violente à Mexico En effet j’ai failli couper dix fois mon lecteur tandis qu’une veine étroite venait contre mon gré toucher mes sentiments. J’ai regardé jusqu’au bout (148 mn !) me surprenant à la fin riche d’une découverte que la brutalité pouvait m’amener à une conscience pure. L’expérience anecdotique démontre qu’il faut se laisser porter lorsque l’environnement, ce très bon réalisateur ici, propose son travail bien fait.
Il se peut que la vue du sang, par exemple, rebute physiologiquement au point d’être incapable d’entendre et de voir, donc de comprendre, quelque expérience qui passe par ce biais. Cette aversion est tout à fait admissible parce qu’elle vient de quelque chose de vécu précédemment en nous. Tout autre sont les réactions « je n’aime pas ceci », « je ne veux pas entendre parler de cela » qui sont des aprioris précédents une aversion qui n’a pas encore eu lieu sinon que dans une culture ou un qu’en dira-t-on inculqué à notre insu.
Notre droit est entier pour aimer ou ne pas aimer des aspects de la société ; dont d’ailleurs nous ne sommes pas obligés de tout prendre pour vivre harmonieusement avec elle. Mais essayons par nous-mêmes avant de nous caler dans une position restrictive qui nous fait plus de mal qu’elle n’en fait à ce à quoi elle s’oppose !

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CULTURE D’UN SAVOIR-FAIRE ET D’UN FAIRE SAVOIR PERSONNEL
Bien informé, ou du moins tentant de l’être par rapport à ce qui se passe autour de nous, il est temps de penser matériellement et intellectuellement à nous. Ayant fait l’effort, au sens du travail collecteur d’informations, nous sommes en même temps renseignés d’une manière générale et imprégnés d’une manière particulière sur ce que nous aimerions faire individuellement dans cette société.
L’ouverture d’esprit que nous avons laissé agir nous a fourni plus d’opportunités que si nous en étions resté à notre inné de base regarnie par une éducation et une ambiance de société monolithiques. Nous voici dans une possibilité de choix large alors que nos moyens et notre appétence, plus que notre appétit ou notre temps, sont limités. Le trop embrasse mal étreint est un fait inéluctable. Nous ne pouvons nous disperser sut tout ce qui existe sous prétexte que ce qui existerait devrait nous concerner. Ayant fait le travail préalable de savoir, nous sommes maintenant dans la hase de la préférence, du meilleur bien-aller avec nous-mêmes.
Le choix selon moi est de se laisser aller. Non dans une paresse de ne rien faire. Mais dans un laisser venir à soi ce qui s’accroche à nous en premier. Non d’une manière définitive où le choix fait nous devrions refermer le laisser aller. Au contraire, cultiver au fur et à mesure ce qui nous va le mieux et continuer à laisser venir d’autres inspirations, à condition que les dernières ne viennent pas balayer le travail en cours sur les premières. Un peu de discipline de vie est nécessaire pour que nos actes prennent de la consistance, acquièrent une visibilité pour que l’on puisse les reconnaître avant que par ignorance on leur préfère la dernière idée venue. Préséance et méthode sont encore plus nécessaires vis-à-vis de nous-mêmes qu’elles ne les sont vis-à-vis de l’extérieur. L’environnement extérieur s’accommode, en nous dédaignant, de notre désinvolture et de notre incohérence. Alors que notre pauvre personnalité, toute seule confrontée à nos idées éparses, a besoin d’ordre et de sens de la marche que nous seul pouvons lui indiquer.
Méthode et consistance de ce quelques passions que nous avons laissées entrer en nous et que naturellement nous nous prenons à cultiver et à aimer, comme tout ce qui vient directement de nous. D’où l’importance de ne laisser faire à personne le choix de nos passions. Celles-ci doivent être un vrai nous intime, dégangrèné de toutes considérations de positionnement social, auquel nous avons déjà pourvu en nous intéressant préalablement à la société.
Ces passions n’ont pas besoin d’être haletantes au sens de la passion qui vous emporte malgré vous. Tant mieux si elles le font mais ce n’est pas l’essentiel. Les appeler « hobby » les rangeraient trop, à mon avis, au rayon jardinage pratique pour nous occuper les mains ou l’esprit. Alors que la passion à ce quelque chose d’une racine qui vous parcoure des pieds à la tête, de la terre jusqu’au ciel, pour vous alimenter par des faits extérieurs vos cellules vivantes intérieures. Une circulation intense vit au-dedans de vous dans un automatisme d’envies qu’il ne suffit plus que d’organiser dans le temps, les compétences et les moyens que l’on doit y consacrer pour qu’un résultat nous soit visible.
Nous avons un devoir de bien entretenir ces passions parce que dans leur intrinsèque pureté elles représentent des possibilités de nous-mêmes qu’il faut respecter. Sans parler de leur utilité dans la gymnastique physique et intellectuelle qui nous maintient et améliore la forme ; sans parler de leur possibilité de modifier l’espace public de notre environnement qui peut trouver en elles des voies de modification positive de son fonctionnement.

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CULTURE D’UN PROFIL CULTUREL QUI NOUS FASSE PLAISIR
Doucement s’installent en nous des repères extérieurs et maintenant intérieurs qui sont autant de balises pour notre conduite pratique et notre recherche intellectuelle et spirituelle.
Si nous avons fait au départ les bons choix, à partir d’une sélection objective de tout ce qui existait à l’extérieur comme à l’extérieur, les repères sans être exhaustifs sont suffisamment abondants pour que nous puissions y tracer un chemin qui nous fasse plaisir. Je n’ai pas dit un chemin de plaisir, qui aurait eu cette prérogative de ne prendre que le bon et de jeter tout le mauvais. Le chemin qui nous fait plaisir est celui où nous pouvons aller d’un point à un autre en nous alternant les devoirs obligatoires et les étapes suaves ; quitte à nous en organiser l’alternance pourvu que nous parcourions la distance que nous nous sommes fixée. Je veux dire qu’il faut savoir se faire plaisir. Le plus beau plan de route s’arrête là où commence notre mauvaise humeur, par nature imprévue ! Tant pis, il faut y faire face, tout de suite car l’humeur n’attend pas et au contraire gangrène lorsque l’on ne s’occupe pas d’elle. Il ne faut pas pour autant laisser éclater en pleine action le désagréable qui tout d’un coup survient. Mais il faut prendre quelques secondes pour analyser la douleur et la nature de la mauvaise humeur, ce qu’elle veut, comment elle peut trouver son évacuation. Tout de suite n’est pas toujours l’exigence que manifeste une mauvaise humeur. Sa prise en considération par nous, la promesse que nous allons la réparer, en disant comment et quand, est souvent suffisante pour que le calme revienne.
La gestion de ce qui se passe en nous ne peut être en survoltage permanent de trop d’intensités contradictoires. Il nous appartient d’assurer la fluidité des courants qui, si nous nous organisons bien, peuvent être de haut débit.
Une méthode simple, mais ici éprouvée, est de faire les choses une par une, aussi rapide que soit notre capacité de passer de l’une à l’autre. Je veux dire qu’une action ne peut se chevaucher avec une autre. Une circonstance provoque en nous une perception qui enclenche le mécanisme de notre réflexion puis de notre action. Perception exige que nous soyons prêts à entendre, réflexion exige que nous ayons les informations pour apprécier ce qui arrive et les sentiments clairs pour y mettre notre préférence, action exige que nous ayons outils et compétences pour agir. Tout cela va à toute vitesse beaucoup plus rapidement qu’il le faut pour l’écrire. Mais il n’empêche que ce circuit respecté dans l’ordre transforme immédiatement le fait venu de l’extérieur en acte qui vient de notre intérieur en y empruntant la valeur ajoutée de notre personne. Dans ce circuit ultra rapide notre organisme a été totalement mobilisé pour cette seule tâche. J’appelle cela une gestion à tiroir, avec laquelle chaque problème est traité pour ce qu’il est et seulement ce qu’il est, avec toute notre dévotion, notre énergie ; et surtout sans mélange des genres du tiroir A au tiroir B qui emmagasinent des faits et leurs traitements de manière complètement séparée.
Ce minimum organisationnel nous permet de traiter une multitude de problèmes, en leur donnant les priorités nécessaires puisque nous pouvons ouvrir les tiroirs étanches comme bon nous semble ; et n’en ouvrir aucun lorsque nous voulons laisser musarder notre bon plaisir

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ETRE DE TOUTES FACONS QUELQU’UN DISTINCTIF
La débouille de soi-même fait peut-être un peu trop brouillon pour mettre un moins final provisoire à cette technique de soi. Pourtant le côté de faire avec ce qu’ l’on a, avec ses moyens et avec ses désirs, et surtout nonobstant tout effet de mode et de méthodes extérieures, est ce qui à mon sens doit présider dans la gestion débrouille de nous-mêmes.
Les meilleures méthodes sont celles que l’on se fait, que l’on se donne, que l’on se forge. A condition d’être d’accord sur le but de la méthode quelle quel soit du moment que l’on en obtient un résultat. Résultat pour soi-même qui n’a pas besoin de s’étalonner sur la référence d’autrui. Car à l’opposé celui qui ne veut pas de méthode pour justement ne rien avoir à faire et ne rien vouloir faire appartient à un monde dont on ne peut retenir que le mot « rien » qui se suffit à lui-même et auquel on ne peut rien dire.
Mise à part ce nihilisme nous constituons tous des entités particulières et distinctives. Personnellement et malgré certains choix de base qui me vont pour le moment du bien, je suis toujours subjugué par l’étonnante façon qu’on des gens de se débrouiller dans la vie. Ils arrivent à être, à agir, à se contenir, à se fixer des buts et les atteindre, nonobstant souvent ce que l’on est tenté d’appeler des handicaps ou des manques. Ce n’est pas extrêmement courant mais cela arrive assez fréquemment et le choc m’en est assez fort pour que j’y pense souvent.
Ces surprises ne justifient pas que l’on laisse chacun se débrouiller, c’est le cas de le dire, sans une assistance sociale de la vie en société telle que éducation, santé, motivation psychologique. Mais ces surprenantes réussites qui se sont faites toutes seules montrent que le véritable terreau de la réussite se construit par et pour l’individu. Que c’est la motivation des gens qu’il faut susciter grâce au progrès des sciences humaines et des technologies pour les y aider.
L’humanité gagnerait beaucoup en efficacité si elle trouvait le moyen de mieux faire parler l’individu de base qui est fondamentalement sa première composante et sa plus potentielle richesse.
L’énergie déployée pour aider les autres avec des assistances devrait creuser en son amont pour voir quelle assistance l’autre a besoin.
L’individu à qui l’on propose l’accompagnement précis pour se découvrir et se construire est mécaniquement et immédiatement sur le terrain de l’action, qui le gratifie, et que partage simultanément toute la société !


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Choix d’un partenaire de vie
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Le partenaire de notre vie, au moment où nous en parlons, est l’être qui nous le plus cher, celui ou celle dont nous sommes plus que très proche : nous sommes avec, nous sommes dans son atmosphère, nous sommes symbiose, osmose et tout autre situation ou nom signifiant qu’il y a entre elle et lui, lui et elle, elle et elle, ou lui et lui, un collage qui semble définitif.
Il se peut que d’autres considérations situent la relation comme un partenariat de vie pour des projets précis mais n’engageant la totalité des deux êtres. Il se peut en effet. Mais ce n’est pas de ce choix de partenaire de circonstance que je veux parler.
Je veux parler de ce que l’on appelle plus souvent l’amour, parce que le terme nous semble de l’ordre de l’inaccessible, du surnaturel. On parle encore d’être amoureux pour un moment précis d’amour très fort. Mais pour après on ne sait plus quel mot employer.
Personnellement le mot amour me gêne aussi, notamment par sa signification lorsqu’il est amour physique n’ayant pour le coup plus rien à voir avec une notion de durée.
Trouver son partenaire de vie, que l’on espère pour la vie au moment de sa recherche, est la plus grande rencontre de notre existence. Elle conditionne presque tout le reste car sa première fonction est de nous faire baigner dans un climat affectif favorable. Ce climat nous est vital. Si nous devons nous passer de partenaires il faut trouver une autre source capable de nous générer de l’affection. C’est le premier point, comme la première respiration, sans laquelle nous ne pouvons vivre.
Le second point est prosaiquement le temps, l’investissement, les espoirs, les projets que nous bâtissons avec notre partenaire. C’est énorme. Et si nous le faisons bien, paradoxalement, ce sera une réalisation commune qu’il nous serait très difficile à séparer pour en rendre à chacun sa part et encore plus, ses résultats. Les lois ne s’y trompent pas d’ailleurs pour protéger avec justesse les partenaires tentés de se séparer qui doivent savoir que l’acquêt est considéré acquis ensemble, à parts égales, quelle que soit la réalité du travail de chacun.
Ces détails matériels ne se veulent pas être un compte mesquin d’épicier mais une vue générale sur ce qui est un ensemble réalisé ensemble. D’où l’importance de prévenir les comportements à venir de notre partenaire.
Le choix de son partenaire est un mot inconvenant puisque étant deux personnes il semble difficile de choisir. On ne peut que se choisir, ce qui n’est pas la même chose. Se choisir résulte en même temps d’une analyse et d’un coup de foudre transcendant le rationnel de l’analyse. Sachant que l’on ne peut y mettre sereinement un ordre de priorité puisque le coup de foudre échappe à la préséance.

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LE BESOIN D’UNE RELATION IRRATIONNELLE
On ne bâtit pas une union avec quelqu’un avec un plan précis, un financement et un timing correspondant. Songer à s’y préparer est une mise en condition psychologique qui ne peut mette en scène le scénario exact de la rencontre. Question d’impossibilité de prévoir les actes de l’autre qui, dans cette phase préparatoire pour lui aussi, est complètement libre et soumis à aucun envoûtement l’attirant déjà vers nous. Nous sommes comme deux électrons chargés d’un courant vif qui pour autant n’indique aucune direction et surtout pas une voie pour se rejoindre. Libres sont les électrons !
Il n’y a pas de seul amour de notre vie qui sache que c’est nous et nous seul qu’il doit rencontrer. Cet amour aussi grand soit-il ou devienne-t-il est le fait de hasard et de nécessité qui peuvent créer la possibilité d’une rencontre : collègue de travail, ami d’ami, passagers habituels d’une rue, d’un moyen de transport, d’une fête ou d’un bal. Il y a toujours un cadre au sens qu’un lieu ou une circonstance crée un cadre qui mettra côte à côte nos électrons. Cela manque peut-être d’un peu de poésie mais la réalité, dans la majorité des cas est comme celle-ci. La suite de la fusion des électrons, si affinités et plus, relève de leur intimité impénétrable mais dans laquelle il y a une constante, un point commun, se manifestant par une perte de nos contrôles, que nous acceptons sciemment, parce que le désir physique et psychologique monte en nous comme une sève autonome, capable de pénétrer toute l’arborescence de nos moyens pour les mettre dans un état dynamique tourné vers la personne rencontrée.
Ce n’est pas un instant de folie, nous ne devenons pas dangereux, mais nous sommes carrément « dépassés » par ce qui nous arrive.
Ce débordement est ressenti par l’autre qui fonctionne lui – ou elle – aussi dans cette même abondance de sentiments et de désirs allant vers l’autre, en vase communiquant.
Bien que, ce ne soit pas une nécessité arithmétique que l’un et l’autre se déchargent une quantité égale. Il est à mon avis des amours qui naissent et qui durent parce que l’amour de l’un très fort se complait à donner même si l’autre ne lui rend pas la pareille dose. C’est d’ailleurs une réflexion générale de l’échange avec les autres où si l’on aime faire et donner il ne faut spéculer sur ce que l’on v a recevoir. Le don, l’activité du don plus exactement, doit être pour son auteur un plaisir qui se suffit, à condition que les conditions et les destinataires du don ne soient pas de leurres ou des faux fuyants. Pour satisfaire sincèrement son auteur l’action doit être juste et ciblée ; elle ne peut pas être une gymnastique pour se faire les muscles de son autojustification d’essayer de bien faire.
Les deux partenaires sont sous ce que l’on appelle le charme, qui n’est pas forcément le charme de l’un sur l’autre, mais sous le charme de cet irrationnel réchauffant qui apporte la reconnaissance de l’autre et la découverte que l’on puisse séduire, que l’on ait la force d’entraîner avec soi, pour une vie, quelqu’un qui en plus vous dit « je vous aime » ou « je t’aime »


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UN PARTENAIRE QUE L’ON AIME TOTALEMENT
Il faudrait toujours garder par devant soi, par devant le couple que nous sommes avec notre partenaire, ce moment de charme et d’irrationnel qui a décidé, plus que la raison, que nous vivrions ensemble ! La description de cet instant de décision se place communément au tout début, ou du moins au début. Mais c’est aussi une place versatile qui n’a pas un besoin matériel d’être à un instant précis de ce parcours amoureux. Le charme et même le coup de foudre peuvent venir après. Que dis-je, peuvent re-venir après s’être une première fois évanouis ou égarés. Il est des rencontres, commençant par des circonstances pas forcément intéressées, qui provoquent chez les deux protagonistes une incontournable vie ensemble au cours de laquelle ils se découvrent, tombent sous leurs charmes respectifs, ont le coup de foudre, et inconsciemment décident de s’aimer plus, sans avoir besoin de se le dire par des mots puisque la forme les lie déjà.
Où que se situent le point où les deux êtres amarrent ensemble leur existence, et au-delà du navire sur lequel ensemble ils naviguent, le vrai partenaire que l’on peut se souhaiter est celui que l’on aime totalement, celui avec lequel on est allé et on continue d’aller au-delà du rationnel.
Aimer totalement c’est apprécier quelqu’un dans une globalité dont on ne fait pas le décompte débit-crédit de qui est bien ou de ce qui n’est pas bien ni sur le plan réel des faits, ni encore moins sur le plan de nos affinités. Non pas que l’on aime tout, car l’on ne peut s’empêcher d’avoir des yeux et des sens clairvoyants et personnels. Mais parce que nous percevons l’équilibre unique de la personne que l’on aime, dont on sait les fragilités et les forces lesquelles peuvent devenir leur contraire sous forme de charme ou de caprice.
Nous ne songeons pas de tenter de prendre le bon et de laisser le mauvais. Non pas que le mauvais ne nous énerve pas ! Mais c’est ce tout qui dégage tant de plaisir, comme un bouquet aux teintes et aux arômes variés que nous n’aimons pas tous mais dont on sent qu’il ne faut rien toucher si l’on ne veut pas casser l’harmonie.
Cette harmonie avec nous dans notre entier nous enveloppe comme un moule car en mouvement symétrique elle prend aussi notre tout, ce qui plait et ce qui déplait. Au point que nous soyons quelque fois étonné que nous puissions être aimé pour des aspects de nous qui ne sont pas les points que nous préférons de notre personne.
Il me semble important d’aller tout le temps rechercher cette totalité de notre partenaire. Il ne s’agit pas d’ignorer ses défauts ou de glorifier ses erreurs. Il faut laisser l’autre dans une liberté totale car il ne sera jamais nous, et nous ne serons jamais lui. Ses défauts et ses erreurs sont les siens – ou les siennes – que nous pouvons matériellement amortir dans le comportement commun. Mais la nature profonde et la responsabilité sont du ressort de son auteur qui ne nous demande d’ailleurs rien à ce sujet. Il est, dans une globalité, qu’il nous suggère d’accepter comme un tout. Comme il nous accepte, il ou elle aussi, comme un tout.
Que deviennent nos identités dans une telle symbiose, une telle prise en charge de l’autre. Eh bien, justement, le fait d’être aimé comme un tout évite que nos picorions, à la carte, ce qui est bon et pas le reste.
Les vies qui déclinent en autant de personnes qu’elles ont de centres d’intérêts ou d’affinités sont compliquées à gérer, du fait même que chaque personne veut être aimé comme un tout et non comme un hobby que l’on pratique de telle heure à telle heure. En tous cas ce n’est pas le type de relation totale qui puisse être durable puisque d’un côté il y a un et de l’autre plusieurs. L’équation est impossible.
Le donnant total à un recevant total et vice versa assied la relation, quelle que soit la valeur intrinsèque de chacun des partenaires, dans une égalité de chance d’être apprécié de l’autre. C’est un respect mutuel nécessaire à toute relation avec un autre, surtout lorsque l’on veut la faire durer longtemps


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COMMENT DURER
Il ne faut pas promettre. Il faut mettre. Comme si on remettait en permanence le couvert pour accueillir dignement la fraîcheur de nos appétits.
Il se peut que l’amour s’éteigne mais le désir de vivre sa vie de chacun des partenaires ne s’arrête que lorsque les forces physiques disparaissent. Je veux dire que les êtres peuvent ne plus, ou moins, s’aimer sans que pour autant ils baissent la garde de toute leur vie.
Le désir de vivre se dilue sous d’autres formes mais dans un cadre de vie commune qu’il faut alimenter d’une manière ou d’une autre.
La nécessité matérielle ne peut rester le seul ressort de la vie ensemble. Il faut en préserver en la reconstruisant tous les jours la convivialité. La forme a à cet égard une très grande importance, lorsque les gestes concret d’amour ne peuvent ou ne veulent plus alimenter la flamme.
Il peut même se créer une relation faite de gestes banals répétés tous les jours. L’espace de notre quotidien est ainsi rempli des gestes de l’autre comme son bonjour, le son de ses pas, son goût à chantonner, qui deviennent des accroches cœur de notre vie. Je viens et je reste ici parce qu’elle est là, dans cette gestuelle caressante de l’espace que je partage.
Laisser l’expression de l’autre et même la susciter est plus important qu’il n’y parait. D’une part par rapport à nos besoins que notre espace ne soit pas vide, et d’autre part que le moindre geste que nous acceptons et sollicitons de l’autre est une signe par lequel nous lui disons que nous tenons à lui, à elle. Et qu’elle ou lui se sente ainsi dans une envie de durer avec nous.
La simplicité de ces gestes de la vie courante nous les fait oublier. Nous pensons trop souvent que l’autre existe à côté de nous comme une obligation à notre égard ; que cet autre ne pourrait pas se passer de nous ; où irait-il ?
Peut-être pas très loin géographiquement mais assez éloigné et à jamais sentimentalement.
Il nous faut meubler notre environnement de couples de carrefours où nous nous rencontrons, par nécessité, par désir, par plaisir. Il n’est point besoin de se forcer car il suffit d’être logique et intelligent dans ses priorités. On peut par exemple avoir de multiples activités dès lors que l’on songe à en parler avec l’être qui nous est le plus cher. Sa participation doit être la bienvenue sans qu’elle s’y sente obligée. Mais du moins elle en est au courant et elle est concernée
Durer n’est pas une performance ou une course de fond que nous ferions en solitaire. Outre l’évidence qu’il faut être deux dans un couple pour durer c’est le plaisir de vivre ensemble comme si nous étions dans le même bain qui est l’aimant le plus puissant pour l’union ne se désolidarise pas. L’évocation des petits gestes pour meubler les moments de la vie ensemble montre un nécessaire mais qui n’est pas un suffisant. Au-delà de la raison qui peut avoir des à-coups rien de plus liant que la passion qui donne et redonne l’envie de se coller à l’autre, dans un instinct non seulement amoureux mais protecteur, admiratif, jubilatoire !
De la tendresse, de la démonstration de tendresse pour mettre l’autre dans un véritable attendrissement qui le fasse lâcher prise d’une tentation de repli sur soi.
Durer et durer encore donne l’occasion de découvrir encore et encore. Ce n’est pas une vaine idée que la découverte de l’autre est un continuel devenir.
D’une part nos jours qui s’allongent détendent les interdits que nous pouvions avoir de ne pas parler ou de ne pas faire. Nous découvrons la liberté et nous la laissons en découvrir plus de notre personnalité. Et puis la vie ensemble crée un manière de vivre de plus en plus ouverte à la découverte par l’autre. Nos pudeurs s’évanouissent. Nous avons déjà tellement parcouru ensemble qu’il est saugrenu de cacher un sentiment qui nous vient. En partageant plus nous créons une base relationnelle encore plus large qui est une fondation encore plus solide pour que nous durions.
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COMMENT VIVRE SANS LUI, SANS ELLE
Je n’ai pas l’expérience mais j’ai l’audace théorique de croire qu’il faut s’y préparer. Parce que tout simplement cela arrive.
Mon désir réel de mourir en même temps que ma femme a peu de chance de se réaliser. En notant d’ailleurs au passage que ce désir, qui n’est as une boutade lancée en l’air, est inconséquent de l’amour total de l’autre dont je parlais plus haut. En effet l’autre, ma partenaire, a certainement une vision de ses devoirs qui espère par exemple que ce que son vide sera consolé pour les siens, ses enfants par exemple, par la continuité de la vie de son mari. Partir ensemble n’est donc pas la solution pour respecter la totalité de l’autre.
S’y préparer a un sens que l’autre ressent comme une continuation.
La rupture physique n’empêche pas l’autre de devoir vivre, immédiatement et totalement dans le temps incertain qui est le sien. C’est en ce sens que les dispositions matérielles et logistiques préparant à une vie sans vous procurent un soulagement, j’imagine ! Pleurer est assez déstabilisant, j’imagine toujours, pour que nous puissions nous dispenser des contingences financières, par exemple. La préparation vaut dans les deux directions qui sont celle de celui qui meurt et n’a pas à se soucier de ce que deviendra l’autre, et également celle de celui ou celle qui reste qui sait que de ce côté il n’y pas de souci immédiat à se faire.
L’aspect de cette évocation peut apparaître trivial voire déplacé parce qu’il ne fait pas bon de mélanger tristesse et matériel. Pourtant c’est respecter la tristesse que d’essayer de lui donner une place uniquement spirituelle.
La préparation est aussi signe de notre confiance dans la vie qui va continuer pour l’autre. La vie ne s’arrête pas parce que nous disparaissons, y compris la vie de celle ou celui avec qui nous semblions soudé. Il ne s’agit pas de préparer l’enlèvement de la soudure. Seul les événements imprévus de la vie ont ce don de faire accepter l’inacceptable à l’autre. Mais nous pouvons préparer à l’acceptable en faisant comprendre que notre admiration est si grande que nous sommes surs que l’autre saura se débrouiller.
Pour autant lorsque la mort frappe chacun, chacune doit vraisemblablement faire avec ces moyens, ses craintes et ses fois. Personnellement je me souhaite d’avoir très forte envie de continuer à vivre, encore plus fort pour tendre au disparu même si je sais qu’il ne me voit pas, le comportement qu’il aimait de moi. Sa mort ne doit pas me faire sombrer dans une dépendance affective qu’il n’aurait pas supporter de son vivant. Je laisserai de côté le fait qu’à mon avis il ne me voit ni ne me parle pour ne pas froisser ceux qui ont besoin de le croire. Pour me cantonner dans une émulation de ce que le disparu aimerait de moi en tant que partenaire aimant mais indépendant que j’aurai toujours été pour lui de son vivant. Je crois profondément que les allégeances post mortem à celui ou celle qui n’est plus sont des contre sens à ce qu’aurait voulu le dit défunt. L’autre nous aime quand nous sommes indépendants, libres de nos moyens. Imaginez le désarroi d’un mort, à supposer qu’il pense, de voir son ou sa partenaire se demander sans cesse ce qu’il ou elle doit faire ; alors que concrètement il ne peut strictement rien pour dire, faire ou donner un conseil.
Celui qui reste, quel que soit sa foi et sa vison d’un autre monde où nous nous retrouverions tous, il paraît, doit comprendre le changement physique qui empêche techniquement toute communication entre ce qui n’est plus et ce qui est encore. Sans parler des détails concrets sur lesquels les pauvres morts sont sollicités de donner leur avis. Quelle couleur de voiture tu prendrais ? Où irais-tu en vacances. J’en passe mais c’est très courant d’entendre ces supplications dont on ne peut même pas rire tant il y a une aliénation sérieuse et en soi respectable.
Il ne faut pas hésiter à aborder ces sujets, avec délicatesse de mots et respect des besoins de l’autre de se protéger et de trouver des repères. Mais dire en termes sobres une réalité à l’autre n’est pas une agression. C’est une prévenance qu’il ou qu’elle pourrait trouver des points d’appui solides, à partir de ce qu’il est, à partir de ce que l’autre disparu était.
Pour que celui ou celle qui reste en devoir de vivre trouve en lui-même et lui seul ses ressources et ses espérances.
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Choix d’un cadre de vie matérielle JM
Choix d’un cadre de vie spirituelle
Choix d’un cadre de vie sociale
Le cours de la vie et la vie en général nous semble être une fatalité contre laquelle nous ne pourrions rien. Vivre c’est souvent subir, avec cette notion de souffrance, de faible récompense, de peu de bonheur, de beaucoup d’abnégations et de malheurs !
Je n’ai aucune envie de contredire ce sentiment bien qu’il ne soit pas un constat exact. Mais nous vivons avec ce que nous ressentons et ce sont dans ces ressentiments qu’il faut essayer de voir clair.
S’agissant de perceptions de ce que nous croyons être notre vie il faut en premier lieu se demander si nos organes d’ouverture à la vie, autant pour recevoir que pour donner, sont bien au point. S’ils reçoivent bien la réalité de notre vie et de ce qui se passe autour de nous.
Trop de gens donne l’impression que c’est foutu d’avance ! Ils émettent le sentiment qu’ils ne peuvent rien faire, rien changer. Qu’ils sont tout petits alors que la vie est très grande.
Vouloir changer cet état d’esprit serait vain et utopique. Mais on peut décortiquer et montrer ce qui y est faux, dans des faits réels que les plus pessimistes ou meurtris ne peuvent pas contester.
La montagne est très haute vue de loin, alors qu’à son pied on voit qu’elle n’est composée que de pierres, de rochers, d’herbage, qu’un à un nous pouvons toucher, labourer, transformer, transcender. Que l’importance de cette montagne nous désarçonne est un effet d’optique bien compréhensible. Mais la vie ou la montagne entière n’est pas notre priorité. C’est le périmètre le plus près de nous qui nous concerne et qui peut dans sa transformation embellir ou enlaidir notre horizon limité.
Par ailleurs ce que nous voyons près de nous de la vie est aussi ce que nous sommes. Nous composons la vie de même qu’en reflet elle nous renvoie notre comportement mêlé maintenant à tous les comportements des autres. Enfer ou Paradis ? L’enfer,’est les autres dans lesquels nous ne pouvons nous exclure.
De la grande montagne nous pouvons concrètement, sans idéalisme abstrait, dessiner des espaces de confort et d’action qui nous conviennent. Des clairières ne nous appartenant pas pour autant, dans lesquelles nous voyons clairs et qui peuvent aussi servir de havre de paix et d’action pour tous ceux voulant s’y poser, se reposer, et en repartir revivifiés
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VIE MATERIELLE
Il faut commencer par nourrir le corps pour que l’esprit irrigué puisse fonctionner.
Répétition excessive dont je m’excuse mais apparemment pas entendue par tous ceux qui croient qu’ils n’est pas urgent de se soucier d’eux-mêmes. Le confort physique et social de nos sociétés fait croire à beaucoup que nous serions à jamais bien lotis ; avec de quoi boire, manger, dormir, s’éduquer, vivre en paix, être en bonne santé qui seraient tellement acquis ; alors que ce ne sont que des avantages acquis, que l’on est persuadé que c’est un inné de base, disponible de notre naissance à notre mort. En parler devient suspect de vouloir retracer des temps préhistoriques précédents le génie de nos Lumières et de nos Révolutions. D’où la difficulté d’essayer de répéter sans que cela soit une bougonnerie de vieux radoteur que rien n’est jamais acquis.
Nous naissons certes avec une ambiance sédimentée par toutes les expériences précédentes. Mais ce ne sont que des outils et non des résultats définitifs. Chaque génération doit refaire sa moisson ; ce qui suppose qu’elle fasse aussi et dans l’ordre ses labours, ses semences, ses apports d’engrais. Sans doute ces métaphores agricoles ne sont plus très évoquant dans une civilisation urbaine. Trouvons-en d’autres si l’on veut pour marteler que les résultats n’arrivent qu’à ceux qui en prennent le chemin dès le début.
Il est pourtant simple de comprendre que tout ce qui est de notre vie matérielle et sociale n’a aucun caractère d’éternité comme la nature qui revient toujours à nous sans que nous ayons à en remonter le décor tous les matins. Au contraire, la santé, l’éducation, le moyen de gagner sa vie, les conditions de logement, de circulation, de sécurité publique…tout cela est une composition entièrement entreprise par des hommes, qu’il faut entretenir et refaire à nos frais tous les jours. Ce n’est pas un inné ou un acquis définitif dont nous pouvons exiger la présence et la bonne forme à notre service.
La tâche immense se grossit d’autant plus que nos habitudes à bien vivre s’enrichissent, s’habituent et ne reviennent jamais en arrière. « Toujours plus », tancent les polémistes ; jamais moins ou plutôt « conservation des avantages acquis » quels qu soient les changements contradictoires intervenus, clament les syndicats.
Personnellement je ne suis vraiment pas contre, et surtout pas par esprit que l’homme devrait être raisonnable et se contenter de ce qu’il a etc.… Cette abnégation à ne pas vouloir a quelque chose d’anti progrès alors que notre vie en société a besoin d’activités qui ne négligent aucune voie progressiste de découverte.
Je suis donc pour à condition que pour avoir ce que l’on veut, y compris ce que l’on désire garder en croyant que c’est un acquis définitif, il faut le faire soi-même en ne croyant pas que ce puisse être un retour automatique de nos sociales démocraties génétiquement dévouées à nous servir.
Pour que tout le reste marche bien la priorité est donc que nous ayons une conscience absolue que notre confort de vie matérielle ne dépend que de nous. Que nous devons oublier les souvenirs et les promesses du passé, qui n’étaient que des souhaits louables d’une vie définitivement meilleure.
Sachant que dans cette tâche minimale d’entretien-maintient-amélioration de notre vie matérielle nous ne sommes pas seuls. La société a maintenant une mémoire de savoir-faire par l’éducation, l’hygiène, l’encouragement à entreprendre, que nous devons solliciter pour stimuler et aider notre effort. En gardant toujours en tête comme le fameux « aides-toi, le ciel t’aidera » que l’état ne peut pas faire à notre place ce que nous n’avons même pas envie de faire et pour lequel nous ne commençons rien qu’une attitude d’attente, de réclamation, ou de « y-a-qu’à ».
Nous n’avons pas forcément la vie matérielle que nous méritons. Bien des efforts ne sont pas récompensés alors que la bonne fortune semble venir naturellement et sans contraintes pour d’autres. Il ne s’agit pas de tracer une chaîne de cause à effet qui nous culpabiliserait. Mais répéter que nous avons une nécessité vitale de nous occuper de notre bien être matériel est une donnée essentielle de la vie en société qui accumule les expériences et les désirs de chacun, à condition que chacun y aille de son travail et de sa responsabilité sans attendre que l’autre le fasse à sa place.
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VIE SPIRITUELLE
L’esprit n’attend pas le corps pour exister mais il se porte beaucoup mieux lorsque les contraintes de la vie matérielle ne le harcèlent pas à tous moments. Personnellement je dois admettre, alors que l’idée me déçoit, qu’il est difficile de penser juste lorsque l’on a des soucis. Je trouve, subjectivement, que l’esprit devrait prendre le relais lorsque le corps est malade. En fait cela arrive quand même parfois qu’au bout du rouleau de nos possibilités matérielles défaillantes apparaisse la flamme du renouveau venant de on ne sait quel brasier couvant dans un endroit inconnu. Nous touchons le fond de la piscine et nous remontons à la surface ! Non, ma déception est dans l’apathie où se met l’esprit quand on a trop de problèmes matériels. Comme si cet esprit était un membre comme un autre de notre organisme, fatigué comme eux à cet instant et donc dans l’incapacité d’avoir une activité qui lui serait propre, lui qui apparemment n’a pas de muscles à nourrir ni de coeur à faire battre. Sans doute suis-je utopique dans l’idée que je me fais de l’esprit qui n’est peut-être qu’un circuit de neurones reliés par des connections ayant besoin de batteries bien chargées.
Le fonctionnement de l’esprit étant ce qu’il est nous pouvons nous interroger sur ce que l’on peut lui demander de plus que de diriger nos actes et nos pensées. A vrai dire il se charge tout seul, sans que nous lui demandions, de se poser des tas de questions sur ce qu’il est amené à gérer tout le temps de notre vie. Cà commence avec les tas de « pourquoi ? » de notre enfance, et ça continue avec les « qui suis-je », « où vais-je » dont nous nous laissons à juste titre envahir avec en plus, aujourd’hui, des découvertes psychanalytiques devenues une part entière de la santé sociale.
Nous pouvons en effet aller maintenant très loin dans cette connaissance intime et non palpable de nous-même. L’écoute et la découverte ne doivent pas y être une complaisance pour accepter ce que nous n’aimons pas de nous-mêmes. Au contraire il faut faire en nous de la place, au sens physique de désencombrer nos neurones comme lorsque nous vidons avec délectation la corbeille de notre ordinateur. Faire le tri de ce qui nous encombre pour privilégier ce qui nous sera aisé de manier. Nous n’avons qu’une vie dans laquelle il n’y a pas d’obligations à ce que nous fassions des expériences désagréables. Pas de masochisme ni sens du compliqué. Préférence et inclination naturelle pour ce qui vient à nous avec le parfum de ce qui nous fait déjà plaisir, avant même que nous y touchions.
Les choses de l’esprit, le spirituel, ne sont pas une obligation culturelle mais une esthétique dont on se pare, dont on se pomponne ; pour que sans quitter la vie matérielle, notre premier souci, nous ayons comme un piedestal, un petit promontoire qui nous permet de mieux voir pour mieux faire ensuite, tout en ne se laissant pas tout de suite atteindre par les balles perdues que la vie de tous les jours nous assènent.
La première vie spirituelle, et d’ailleurs celle qui devrait toujours rester première en nous, est un rêve qui nous permet de flotter tout en étant présent. L’importance de cette notion de rêve est capitale pour que l’irrationnel, le plaisir, le non utile président toujours dans notre quête. Si la démarche est de chercher il faut certes s’en donner des méthodes, des symboles de rattachement, des cultures de référence. Mais la recherche spirituelle aussi sérieuse et déterminée soit-elle ne peut se donner d’autres buts précis à atteindre que celui de se découvrir. Aucune méthode ne peut en même temps fournir et les outils et le chef d’œuvre terminé. Sinon il n’est point besoin de fournir des outils - ou des prières par exemple – si le résultat est déjà inscrit comme une idéologie, une seule, à laquelle on doit croire de toutes façons. IL faut être logique. Soit l’on est dans du prêt-à-penser, soit on est dans du sur mesure.
S’agissant de découvertes qui doivent convenir à notre seul esprit, le nôtre, le prêt-à-penser n’est pas le bon plan pour faire marcher notre esprit. Le sur mesure qui se contente de fournir des bons outils et l’apprentissage de leurs maniements a l’avantage de vous laisser tailler la pierre que vous voulez – qui est en fait la vôtre mais brute au départ – avec pour seul accompagnement que vous puissiez vous fier à leur compétence et à leur bien aller à travers le temps et les générations qui vous ont précédés.
Le chemin spirituel n’est pas un luxe en plus d’une vie sociale et matérielle si la recherche en est profondément humaine et concrète. La spiritualité bien vécue y devient un onguent, une huile de passage harmonieux entre la vie du corps et celle de l’esprit. L’esprit ainsi spiritualisé est beaucoup plus à l’aise dans la société que l’esprit froid et sec qui ne compte que sur les effets mécaniques de la rationalité, aussi parfaite soit-elle !
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VIE SOCIALE
Ce qui nous semble vraiment ne pas dépendre de nous c’est la vie en société, la vie sociable dans son ensemble. Le mot social nous parait lointain. Et d’ailleurs que de sens y sont attachés en prenant chacun des orientations différentes voire antagonistes. Social, socialiste, socialisant, socialisable ; société humaine, société comme « s.a » société anonyme. Ce n’est pas sans raisons, à mon avis, que cette pluralité nous provoque de la méfiance ou du moins de la circonspection pour savoir ce que nous pouvons y faire. Ne dit-on pas d’ailleurs que l’on est « pris » par la société, plus que si nous ayons à son égard une démarche claire et volontaire d’y entrer.
Nous sommes mis dedans et nous y restons dans un apriorisme partagé de part et d’autre. La société dans son ensemble attend de nous un comportement que nous pourrions croire étymologiquement social mais qui en fait ne se remet pas en question à chaque nouvel arrivant : la société nous plaque ses méthodes et ses contraintes, quelques rêves vagues assorties d’obligations précises le tout baignant dans un anonymat de qui est qui ou qui fait quoi. De notre côté notre apriorisme est contradictoire : d’une part de croire que la société est un berceau bien préparé qui nous attend ; d’autre part de diaboliser la société en en faisant une inaccessible nébuleuse de fantômes qui ne seraient plus des hommes mais des exécutants désincarnés et désintéressés de nos problèmes.
La réalité est beaucoup plus simple et proche de nous. Quelle que soient les écarts réels que nous ne pouvons que constater la société c’est nous, c’est l’addition de nos nous, mis ensemble dans un style d’organisation à un moment donné. Ce que nous trouvons de la société est un état précédent que nous pouvons et devons remettre en cause pour un faire un état présent, pour le temps où nous vivons. Des mots me dires-vous ! Peut-être ? Mais réalité qu’une organisation de société ne peut pas vivre sans notre consentement au présent. La société n’est pas une antiquité statique à l’abri dans un musée. C’est une machine vivante qui a besoin des apports et des ressentiments de tous pour fonctionner.
Il dépend de notre vitalité et de notre volonté de participer que la société nous ressemble ou en diffère, dans la polychromie bien sur que la société c’est la somme de nous tous, dans nos différences. Mais ces différences sont plus des particularités distinctives qui se complètent que des antagonismes qui se détruisent. L’argument d’attendre l’autre soit bien pour commencer nous aussi est fallacieux. De toutes façons il n’est pas prouvé qu’il faille un effet de nombre majoritaire pour faire avancer la machine sociétale dans un sens ou dans l’autre.
Au contraire, la société souffre, à mon avis, que nous ne nous occupions pas d’elle. Au lieu d’être un creuset de rencontres d’énergies qui pourraient commencer un projet, nous la laissons être une activité séparée de simple service à notre égard, avec des fonctionnaires zélés mais carriéristes, ce qui n’est pas péjoratif. Nous laissons la société à des officiers que l’on croit être des spécialistes. Comme si le terrain mouvant de nos aspirations à vivre pouvait trouver son exutoire dans des objets manufacturés, technologiquement au point, mais d’utilisation trop spécialisée nous obligeant nous, origine de la société, à devoir paradoxalement en réapprendre le fonctionnement tant les techniques et les langages sont devenus abscons.
Il s’est crée une espèce de Société anonyme dont le but est le service au concitoyen sans pour autant y exercer des enquêtes de satisfaction.
La société des Hommes ne peut être assimilé à une société de service, fut-ce pour l’homme.
La société doit reprendre son rôle mutualisant et fédérateur à partir de son seul actionnaire : Nous.

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VIE TOUT COURT
Tout va beaucoup plus vite et dans des directions beaucoup plus variées que nous pouvons tenter de les décrire, avec nos apriorismes, nos expériences et nos subjectivités. Mais ce n’est pas parce que tout semble si insaisissable qu’il faut se laisser satelliser sans attaches et sans repères.
Ce qui est à notre disposition et à notre éveil de l’esprit doit être à mon avis entrepris. Sans réserve intellectuelle, ce qui ne veut pas dire sans précaution et analyse, que nous en ayons les moyens. Nous ne pouvons pas être des cascadeurs de la vie ne se demandant même pas s’ils vont survivre à leur dernière explosion d’instincts.
Pour le dire autrement il faut se donner les moyens de pouvoir se laisser aller.
Nous pouvons tout préparer de et pour la vie : le corps, le spirituel, le matériel, l’organisation sociale. Mais il est des inattendus à quoi nous ne pouvons pas nous préparer. Et je dirais même envers lesquels il devient maladif, sans parler de présomptueux, de vouloir pouvoir y faire face, quoiqu’il arrive.
Cette attitude n’a rien d’une bienveillance pour rester humble par rapport à une vie qui nous dépasse. La vie ne doit absolument pas laisser monter en nous des pressentiments, des angoisses, ou des peurs. La vie d’ailleurs ne génère aucune peur : c’est nous qui créons notre peur. Mais une fois que l’on tout essayé de faire, et que l’on est en cours de le faire, pour être bien, pour faire le bien, il faut laisser faire les éléments. Non point que les éléments soient plus forts que nous, puisque individuellement ils ne sont que nos petits nous. Mais parce que l’ingénierie de ce qui se passe dans tous les éléments qui se croisent, se choquent parfois, se développent ou s’atrophient, représente un réseau de connectivité que nous ne pouvons pas saisir et sur lequel nous ne pouvons pas intervenir. Les tentatives politiques d’organiser par le haut les connections sociales ont toutes échoués, quelles que soient les idéologies castratrices qu’elles ont employées pour en forcer les barrages.
Il nous faut garder la société dans cet aspect de grand réseau que nous ne dominons pas mais dont nous pouvons pour nous même et pour la société nous assurer que notre fonctionnement utilise les meilleures fibres de notre compétence et de notre loyauté à son égard.

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Choix d’une hygiène de vie JAM
Choix de ses représentants démocratique
Choix de ses loisirs
Choix de son lieu de vie
Une fois que l’on a décidé de vivre, positivement, il faut s’en donner les moyens. Des moyens simples mais suffisants pour que les bases essentielles soient assurées.
Le traitement par la désinvolture ou le mépris des choses de la vie courante est une source de désagréments dont les conséquences sont bien plus importantes que la valeur de dédain que nous y mettons au départ. Je crois qu’il faut pouvoir dormir sur ses deux oreilles, en ne s’exposant pas à des tracas extérieurs ou à des remords intérieurs.
Par exemple, tant pis si je choque et en dehors de tout aspect moral, ne pas payer ses impôts, ses contraventions ou sa tva est une assurance d’avoir un jour des ennuis ; sans parler de l’inquiétude permanente qui vous taraude pour vous demander quand la tuile nous tombera sur la tête !
Je ne prône pas le civisme comme une obéissance mais comme une des conditions pour nous préserver. D’autres ennuis tomberont, mais au moins pas celui-là.
Ceci pour dire que, dans notre vie, tout ce qui peut être préparé doit l’être et au moment où cela nous ennuie le moins. C’est ici aussi une question de place ou de tiroirs bien rangés dans lesquels chaque problème trouve un espace duquel il ne débordera pas sur le reste. De la sorte, lorsque arrive le véritable emmerdement, celui qui vient de nulle part et qui ne va nulle part, nous avons toute l’énergie et la place pour le contenir et essayer de le maîtriser en le résolvant, tout de suite.
Ce côté organisé malgré tout et à tout prix peut choquer je le conçois les conceptions vagues de la spontanéité, du fatalisme, du destin immaîtrisable. Mais c’est là confondre prévention que nous pouvons exercer et perfection qui est un état inaccessible et donc épuisant à tenter de poursuivre malgré tout.
En plus, l’organisation, dans les circonstances paisibles quand nous ne sommes pas stressés, est un jeu amusant avec soi-même. Nous nous surprenons à pouvoir faire beaucoup de choses utiles dans une journée en même temps qu’il s’en dégage beaucoup de plages neutres ou carrément vides qui sont pur plaisir. Surprise encore de constater que l’accomplissement d’un travail que nous maîtrisons présente une réelle satisfaction de piloter cette voiture de nous même que nous avons bien réglé et dans laquelle nous sommes bien calés.
C’est quand même plus agréable que l’inconfort d’une route d’une route mal préparée, avec une voiture et un pilote obligés de s’y laisser balloter !

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UNE VIE SAINE
Il ne faut donc pas prendre la route en état d’ébriété de soi-même. Dès lors que nous sortons de notre moi intime et que nous commençons la moindre chose, en y faisant le moindre acte ou en prononçant la moindre parole, nous sommes en état de conduite avec les autres, dans la société.
Il n’y a pas à se farder ni à se composer un profil qui plaise systématiquement. Mais en revanche on doit avoir à l’esprit que l’autre, les autres, que nous allons croiser, ont besoin de percevoir en nous un comportement équilibré. Nos actes et nos paroles peuvent garder toute leur force et leur pertinence tout en étant enrobés dans une prévenance pour l’autre. Il ne s’agit pas de faire ou de dire des choses qui feront plaisir ; mais de les exprimer pour que l’autre, d’accord ou pas, ne puisse en contester la justesse et le raisonnement. Qu’il ne soit pas d’accord est un résultat qui ne doit pas être un commencement. Les asiatiques ne disent pas « non » car c’est en effet une fin en soi au-delà de laquelle on n’a plus d’arguments.
Somme toutes, il faut ménager la forme pour que le fond ne soit pas à jamais endommagé ; et laisse à d’autres formes la possibilité d’y trouver une solution.
Souvent les gens n’aiment pas « céder » disent-ils ! Les formes de la relation humaine ne sont qu’un jeu de rôle où il ne faut pas commencer par dire à l’autre que l’on va systématiquement gagner ! D’ailleurs les meilleures affaires, sans que l’on y mette de l’idéalisme ou de l’angélisme, sont celles où les deux parties y trouvent leur compte, gagnant-gagnant comme le dit maintenant la pensée matérialisme qui croit par cette belle parole à consonance monétaire retrouver un peu de fraîcheur spirituelle.
Ce sain dialogue entre les êtres est l’air ambiant que l’on aspire .Il faut choisir de ne pas s’asphyxier et de ne étouffer pas les autres !
Outre ce respect de l’autre l’hygiène de vie commence par se respecter soi-même : santé, alimentation, loisirs exaltants ; tout ce que nous ressentons comme nécessaire à notre équilibre doit faire partie de nos priorités pour que nous les acquerrions, les maintenions, les développions. Il existe ici aussi bien des prêts-à-être-en-forme que nous tendent la société comme un mouchoir que nous jetterions après. L’hygiène de soi n’est pas un gant que l’on enfile pour une seule occasion, une seule circonstance. C’est un habit total de comportement en société, qui nous moule tellement que nous n’éprouvons aucune envie de nous en séparer, du travail à la récréation et de la création au travail, pour que nous en éprouvions toujours profit et joie.
La société marchande veut nous faire croire que nous serions schizophrènes pour qu’à chaque situation nous achetions le kit correspondant. Sports d’hiver, vacances d’été, jogging de week-end, traversée concrète ou transcendantale du désert, sauna du soir, gymnastique du matin…la liste est inépuisable et ce n’est pas de la raillerie d’en faire ce catalogue à la Prévert. Pour autant c’est toujours le même corps sollicité qui doit y trouver une cohérence physiologique et spirituelle sans laquelle tout ceci n’est qu’acrobatie et bonne conscience.
C’est à nous et pas à la société marchande de faire sur notre ordonnance personnelle la liste des activités comme autant de médications dont nous avons réellement besoin.
Nous devons être le prescripteur de nous-même, sans effet de mode, sans excès pour paraître, avec le seul souci de ressentir dans le plaisir et dans l’action, ou les deux en même temps, l’espèce d’équilibre que nous procure le bon plat qui reste dans notre goût sans qu’il soit besoin que nous en reprenions plus que notre appétit.
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SAVOIR FAIRE CONFIANCE A LA DEMOCRATIE

On a beaucoup parlé de bonne volonté, de conscience d’apports réciproques dans la société qu’il nous faudrait reprendre, alors que le fondement de la vie en communauté existe et s’appelle démocratie, le pouvoir par le peuple. Une remarque liminaire pour remarquer que l’invention de la démocratie s’est faite dans une agora restreinte avec quelques milliers de personnes dont quelques centaines seulement dites élite s’était donnée le droit de parler, notamment du pouvoir qu’ils s’accordaient entre eux. Brillante invention dont ils n’avaient pas prévu qu’il n’y aurait plus d’élite, ou plutôt que tout le monde serait de l’élite, et que de quelque cent nous passerons à sept milliards tous réunis et entrecroisés dans un étroit monde globalisé.
Cette imprévoyance n’enlève rien à la pertinence de l’idée mais elle nous éveille, à mon avis, à l’urgente nécessité de se redéfinir ce que peut être la démocratie lorsque l’on ait autant d’ayant droits.
Pour autant, et en attendant l’évolution, notre rapport à la démocratie est simple et direct : un respect des droits et des devoirs, des représentants et des chefs élus.
Nous ne pouvons nous concocter une démocratie à la demande, avec un peu moins de ceci et un peu plus de cela. Ce n’est pas évident pour tout le monde tant s’est propagée, comme une fleur supplémentaire sur le bouquet de la démocratie, une esthétique de la liberté se concevant comme un absolu qui pourrait modifier tout ce qui ne nous plait pas et ajouter tout ce qui nous plairait. Dans un joyeux « interdit d’interdire » l’idée a fait son chemin sans s’évanouir complètement. C’est qu’il est sacrilège, comme si l’on sortait Dieu de son tabernacle, de toucher à cette notion de liberté qui par nature ne s’interdirait rien. Il est très compliqué d’être sérieux sur le sujet car les quolibets fusent vers vous sitôt que vous en entamez le sujet, en affreux révisionniste que l’on vous taxe à l’avance d’être. Le temps n’est pas encore venu peut-être, tant que le bien être nous est donné à crédit et sans compter par un état social qui préfère tenir les promesses de liberté sans limite plutôt de se poser la question du bien fondé et du qui paie quoi ?
C’est sans doute et malheureusement les rétrécissements - cures de minceur de nos sociétés désindustrialisées, sans emploi et sans ressources - qui nous obligeront à refaire les bons choix d’un équilibre forcé par les faits et non plus maintenu par la démagogie des mots.
Ces paroles de Cassandre sont mal vues par l’ensemble du corps social qui répugne à commencer la remise en ordre et qui a peur d’en affoler le peuple. C’est à ce point justement et contre toute attente que la démocratie ne fonctionne plus bien ; quand nos représentants préfèrent ne nous rien dire alors que nos les avons élus pour être clairvoyants et communicants ; quand nos représentants préfèrent le statu quo qui les maintient dans une stature de l’élite alors qu’ils n’ont même plus les attributs de l’élite, celle qui sait et qui voit au-dessus et avant ; quand l’élite réelle n’est plus maintenant qu’un panel de mille trois sondés par téléphone, le lendemain même d’un événement, pour dire à l’élite virtuelle ce qu’elle doit faire le surlendemain pour ne pas risquer de perdre leur place.
Raccourci sans doute mais en tous cas très loin de la belle idée de démocratie, de l’Amérique pionnière de Tocqueville – lequel en voyait déjà il y cent cinquante ans les défauts et les risques –
Nous y sommes ; mais ne perdons pas une confiance qui nous est indispensable pour continuer à croire en nous-même. Car les défauts globaux de la démocratie n’enlèvent rien de ses qualités individuelles nous concernant, qui nous permet d’envisager notre destin librement, d’en choisir les moyens, d’y exercer un ou le pouvoir. Car entre autres choses la représentation quoiqu’on en dise est totalement ouverte à tous. Et l’on assiste de par le monde à des bouleversements fantastiques dans la conception ancienne de la représentation. On peut être religieux, homosexuel, noir, femme, petit, riche, pauvre sans que ce puisse être un handicap majeur. A l’inverse, on ne peut y accéder ou s’y maintenir par la force, la coercition, l’idéologie, l’esprit de rejet de l’autre. L’évolution des mentalités est bonne à cet égard. Que manque-t-il donc à la démocratie dans ce cas ? Du réalisme, du courage. Non pour faire peur mais pour mettre face à face nos conditions de vie et nos aspirations ; pour nous faire accepter cet état d’équilibre par apport aux autres démocraties qui prétendent pour leur peuple au même équilibre.
Nous y pouvons pour beaucoup de faire comprendre à ceux que nous élisons que nous n’attendons pas d’eux ni le rêve, ni la trique ; mais un savoir faire pour faire régner entre nous nous un consensus où chacun est respecté et où ce même chacun connaisse les limites de ces exigences, fussent-elles teintées de la meilleure intention libertaire de ne rien s’interdire.

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SAVOIR SE DETENDRE
« Elle est pas belle la vie ! », ou « plus belle la vie », ou « la vie est belle » sont courantes expressions caractérisant qu’au-delà de tous nos problèmes d’organisation intérieure et extérieure, notre existence dans notre environnement dans la nature dans la société bref, dans la vie a bien du charme. A un point d’ailleurs que même si nous en avions une alternative nous y regarderions à deux fois avant de lâcher la proie pour l’ombre.
Parce que la vie a ce quasi-miracle de n’être pas seulement l’addition et la soustraction de choses comptables, mais la transcendance qui transforme des faits simples en une esthétique sinon parfaite mais joyeuse. C’est comme après une journée de mauvais temps et d’orage lorsque qu’apparaît un soleil rougeoyant du plaisir de se coucher dans un ciel d’azur enfin dégagé. Nous avons nous-même cette même alternance d’horizons qui se bouchent puis se débouchent sans qu’apparemment nous puissions y intervenir.
Ces cycles salutaires ont cet insaisissable du cadeau que l’on n’attend pas. Comme si il était dans notre condition humaine de les laisser venir placidement, voire humblement. Moments de détente dont on sait qu’ils tourneront sans crier gare dans un autre sens.
Entre-temps, le dégagement des obstacles dans l’organisation de notre vie peut concourir à nous créer de véritables microclimats nous procurant des détentes nécessaires et salutaires.
Il est indispensable de ne pas s’envisager comme une machine performante que l’on pourrait ne jamais arrêter. Quel que soit les bons outils et les bons résultats qu’ils nous donnent il faut être attentif et très écoutant de soi-même. Lorsque l’on sent que l’effort est obligé de puiser de l’influx très extérieur à notre rythme naturel il faut se demander si l’organisme n’a pas besoin d’une halte. Ce n’est pas forcément la position repos physique total qui soit nécessaire. Il s’agit avant tout de « décontracter » ce qui est devenu trop « contracté ». L’essentiel est de viser juste le point sensible qui fait mal pour lui faire faire autre chose.
Nous gagnerions beaucoup à mieux nous définir l’action de nous détendre. De sa conception de rupture totale de l’action – ce qui demande beaucoup d’aménagement de nos vies sociales compressées dans le temps et l’espace – la détente peut retrouver sa voie de nous faire changer de rythme, quelle que soit la posture et le moment dont on veut se dégager. Comme la respiration que nous transportons toujours avec nous par obligation, nous pouvons envisager d’emmener toujours avec nous l’esprit de savoir nous dégager d’une étreinte – je veux dire contrainte – oppressante. D’ailleurs aucune organisation ni aucune personne ne devrait pouvoir nous oppresser ; et par voie de conséquence il devrait y avoir un droit fondamental à ne pas pouvoir se laisser oppresser, à pouvoir se dégager d’une contrainte qui nous fait mal. A condition bien sur que ce droit soit par nous assorti d’une vigilance à ne pas crier au loup de l’oppresseur lorsque cela n’est pas vrai.
La détente est essentielle pour nous et pour toute la vie que nous croisons. L’élargissement du droit de détente juste ici évoqué ne serait pas un laxisme de plus dans une société qui a tendance de faire du temps libre une priorité et où l’on ne vient travailler, parait-il dans certains services, qu’après avoir méticuleusement fait le compte de tous les jours libres auxquels on a droit et qu’une déformation de l’esprit incite forcément à prendre.
La détente à l’endroit juste est le meilleur adjuvant pour la remise en forme et la reprise de l’effort.
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AVOIR UN COCON DE VIE AGREABLE
Tout ce que l’on met en œuvre n’a qu’un but, c’est soi. Soi comme une entité que nous avons devoir et droit de bichonner, d’entretenir sans retenue affective, de coucouner !
Les meilleures dispositions de la terre, que ce soient les nôtres ou celles de la terre entière ne peuvent rien d’essentiel pour nous si ne savons pas nous faire un nid douillet pour nous accueillir nous-même.
Il faut commencer par soi. Et « un petit chez soi qui vaut mieux qu’un grand chez les autres » est un fait qu’aucune pression extérieure ne peut démentit. Nous sommes malheureux si nous ne reconnaissons pas en nous ce nid personnel où nous n’avons de compte à rendre à personne, où nous pouvons nous foutre du monde entier, où nous pouvons avoir tort envers et contre tous… mais où nous sommes « chez nous ».
C’est un lieu encore interne qu’une intimité physique qui a quelque chose d’objectif qui se voile avec des écrans réels. Notre « chez nous » lui a ce quelque chose d’aérien comme celui d’un oiseau insaisissable qui vole n’importe où.
Il peut paraître paradoxal d’insister sur cet irrationnel de nous même alors que d’autre part on met tant d’efforts et d’explications pour s’aider à bien se comporter. Là est justement, dans le paradoxe, la compréhension de la bonne méthode de vie qu’il faut se donner en laissant parler l’irrationnel après avoir bien organisé tout ce que l’on pouvait du domaine rationnel. Il y a des moments dans la vie où il faut laisser faire les choses dès lors que nous pensons avoir tout entrepris pour qu’elles réussissent. Il ne sert à rien de s’escrimer sur notre vie comme si nous tordions de force un morceau de ferraille rougissant entre le feu et l’enclume. Nous n’avons pas faculté à faire plier toutes choses selon nos désirs et quand nous le voulons. Nous ne pouvons que nous y préparer, en en alimentant le feu, en en aiguisant les outils, mais en laissant à l’événement le choix du lieu et de l’heure.
Le véritable agréable de la vie ne vient pas de tout ce qui nous vient selon nos prévisions et nos attentes légitimes. La surprise de ce qui doit arriver et qui arrive enfin réunit le double avantage de venir nous féliciter de nos efforts et de nous surprendre en même temps. Comme si une humilité trouvait par voie souterraine la possibilité de mettre en valeur de réussite nos actes réels que nous aurions oubliés.
Ce contentement de soi n’est partageable avec personne tant il parait comme une ruse qui nous est interne, comme un clin d’œil soudain entre nous et nous.
Puissions-nous avoir souvent ces moments de retrouvailles intimes où notre passé correct nous reconnaît. A force de s’exercer à ensemencer juste dans les bons sillons il advient comme une conséquence inéluctable que des résultats apparaissent, poussent et nous surprennent, agréablement forcément.





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La place que l’on prend dans la société au fil des âges : de l’enfance à la vieillesse, prenant ou preneur.
La contribution que l’on apporte dans la société au fil des âges : frein ou accélérateur ?
L’ignorance des autres ou l’intelligence que l’autre tisse autour de nous le support de notre
Existence
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Parler des autres ou de soi vient toujours d’une expérience que notre personnalité a faite ou a croisée. Cette expérience se situe dans un espace temps ayant un début ou une fin marqué par un âge, quel qu’il soit. Jeune ou vieux, nous étions à un moment de notre vie lorsque nous en relatons la mémoire, le souvenir. La question est de se demander si cet âge en tant que moment « t » de notre vie est importante par rapport au réel vécu ? Ce moment est-il important parce que nous n’avions que vingt ans ? Ou bien son importance vient-elle de ce que nous étions amoureux, à ce moment là qui se trouve s’appeler vingt ans.
La réponse saute aux yeux. L’important c’est d’être amoureux ; l’âge n’en est que le marquage temporel, même si l’on est pas amoureux de la même façon à vint qu’à soixante dis ans ; de même qu’il n’est pas possible d’être amoureux à cinq ans.
Cette non limite dans le temps de nos sentiments essentiels est plus que jamais dans l’actualité de nos vies au XXIème siècle où la médecine et l’esthétique étirent sur une très longue période nos possibilités d’exprimer, de ressentir, de souffrir et de faire souffrir.
Nous ne pouvons plus nous abriter derrière « le privilège de l’âge » pour excuser à l’avance nos dérapages. Nous sommes hommes ou femmes, entier et contenant de toutes nos possibilités d’un tout début à une grande fin, en excluant bien sur les extrêmes : le temps de formation de l’enfance-adolescence , le temps de la déformation de la sénilité. Entre-temps nous sommes globalement des êtres bons pour le service !
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EST-ON LE MEME DE L’ENFANCE A LA VIEILLESSE ?
Le visionnage récent d’un documentaire sur la période pré-natale, de l’accouplement à la nasissance en passant par les phases embryon et fœtus confirme que tout est en place dès le départ. Le reste de l’existence, que l’on appelle vie dès que l’on sort du ventre de sa mère et jusqu’au moment où le dernier souffle s’échappe, cette existence restante ne va rien pouvoir changer organiquement de ce qui nous a été donné au départ. De ce point de vue nous sommes linéaires et absolument le même de la naissance à la vieillesse. C’est une prise de conscience que l’on devrait plus souvent pour que nous n’imagions pas l’illusion de pouvoir nous abandonner pour emprunter d’autres voies que les nôtres. Nous devons être rassurés que ce que nous sommes est notre seul véhicule terrestre, qu’il faut en prendre soin, qu’il faut l’aimer, que lui seul peut nous faire réussir. Ce véhicule n’est ni plus, ni moins car en fait sa pluralité de fonctions, reliées entre elle de façon unique avec des milliards de neurones plus puissant que n’importe quel ordinateur, fait de nous un engin mille pattes capables d’être un véritable tout terrain.
Ces dispositions sont neutres dans leur fonctionnement de vie normale. Elles attendent notre liberté et notre envie d’entreprendre pour réellement fonctionner à plein régime.
Les âges que nous traversons marquent bien sur l’état purement mécanique de nos organes comme le souffle, la tension artérielle, la capacité d’avoir ou de ne plus avoir des enfants, de marcher ou de ne plus pouvoir marcher avec nos deux jambes. Mais ces dispositions physiques aussi cruelles soient-elles lorsqu’elles sont en panne ne sont que des formes pour soutenir l’action. L’âge n’est pas un état profond mais un déco,r certes influençant, de notre action.
Le dépassement de cet environnement physique et âge n’indique pas pour autant que l’envie ou le besoin d’action soit une constante de notre existence. A-t-on fondamentalement au fil des âges la même envie d’être présent dans l’action ?
A priori non. Il semble qu’il y ait des temps – hors âge – de bourgeonnement, puis de maturité, puis de chute sereine des feuilles. A priori néanmoins, parce ce que outre l’âge nous nous pensons toujours dans des logiques de droits et de devoirs, de préséance, de vraie ou fausse humilité et vanité. Un carcan idéologique nous colle à la peau pour nous faire croire qu’il est temps de faire ceci ou qu’il n’est plus temps de faire cela.
Et concrètement on arrive, et ce n’est qu’un exemple très particulier, à obliger un ayant droit à la retraite, qu’il est temps qu’il se repose, quelle que soit son envie d’entreprendre que l’on éteint d’ailleurs, quelle que soit son utilité immédiate à la société que l’on préfère gommer d’un démagogique « place aux jeunes ».
Replacer l’action dans le seul contexte d’envie et de capacité à faire me semblerait être un grand pas dans la résolution de nos problèmes. Non seulement globalement par la mobilisation de toutes les énergies, au contraire de leur rejet ou de leur passage en force autoritaire et inefficace ; mais surtout individuellement parce que cette proposition d’envie et de capacité à faire nous réveille de la léthargie ambiante dans laquelle une société de classe d’âge et de temps à tout nous fige à contre emploi !
Chacun, demain matin, nous pouvons prendre ou reprendre le bâton de pèlerin dans un chemin d’action !

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ENFANCE ET VIEILLESSE ONT-ELLES UN SENS MOBILISATEUR OU DEMOBILISATEUR ?
Physiquement nos forces ne sont pas les mêmes que nous soyons jeunes ou vieux. Ce temps physique est un dispositif auquel il ne faut donner, à mon avis, aucune valeur extrapolée dans des domaines qui ne sont pas du fonctionnement mécanique de ce corps et de cet esprit.
L’esprit fonctionne plus vite à vingt ans qu’à quarante ! Eh bien, ayant fait ce constat réel, qu’avons-nous dit ?
Sommes-nous plus – quoi ? – à vint ans qu’à quarante ?
Nous nous laissons trop influencer et enfermer par ces classifications binaires et primaires qu’affectionne notre société de chiffres. Pour la société il est plus facile de lancer des anathèmes sur les plus de quarante cinq ans en laissant dire à la télé, par les politiques et par tout le monde, qu’ils n’ont plus de chance dans le marché du travail. Songe-t-on deux secondes à l’énorme bêtise que l’on profère ainsi. Car le constat sur quelques cas n’a pas de valeur de généralité mais il est comme une parole prophétique d’un monde tel qu’on le laisse aller, au lieu de constater certes, mais pour y remédier.
Cette démobilisation environnementale n’est absolument anodine dans les comportements tous baignés aujourd’hui dans une seule logique idéologique de la gagne économique.
Rien ne fera changer ce sale air du temps de dénigrement sous couvert de devoir gagner et ne pas perdre économiquement. Mais est-ce pour autant une raison que nous nous y laissions individuellement en être les marionnettes que l’on agite ou rejette dans ce scénario ponctuel peut-être mais meurtrier pour ceux qui en font les frais.
Nous pouvons arborer individuellement des contre postures différentes. En premier lieu en manifestant notre désaccord politique – quels représentants élisons-nous et pourquoi - ; désaccord économique – quels produits consommons-nous et par qui sont-ils fabriqués - ; désaccord sociétal – dans quelle mentalité abondons-nous, qui encourage-t-on - .
Le combat n’est utopique que lorsque l’on se contente d’en parler. Et pour commencer il n’est point besoin de descendre dans la rue et d’espérer la lutte finale. La lutte individuelle est immédiatement accessible. Même si nous devons accepter des compromis dans les obligations de notre vie matérielle, nous savons que nous sommes dans une piste de réforme.
Quel que soit l’âge auquel ces idées nous viennent il n’est pas de moment favorable ou défavorable pour s’y mettre.
La tendance de notre époque incline à remettre à plus tard nos envies profondes parce que çà n’en serait pas le moment. Comme s’il était un temps pour le travail idiot que l’on ne pourrait pas changer, et un autre temps pour la pensée glorieuse qui elle nous transcenderait.
La pensée ne sert pas à grand-chose si elle n’a pas simultanément un terrain d’action.
Il me semble que la pensée mobilisatrice soit assez rare pour qu’on lui fasse un véritable boulevard en nous lorsqu’elle nous fait la grâce de venir nous solliciter. Sans bousculer nos obligations dont le travail et notre appartenance à la société il nous faut faire un accueil grandiose à nos envies car elles ont le pouvoir de nous transcender et d’apporter des éléments concrets de changements positifs à la société à laquelle nous continuons à appartenir.
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COMMENT OUBLIER SON AGE ?
Le caprice élégant des femmes, et notamment des actrices, à ne pas dire leur âge, est plus qu’une coquetterie minaudière ! Dans le cas d’une actrice ou d’un acteur en effet, la seule question qui se pose est la capacité de son jeu de rôle à nous transporter dans une histoire.
De la même façon, au sens de l’action que nous avons tous quelque part à faire dans notre vie individuelle au travail en famille ou en société, nous sommes des personnages qui doivent agir : nous sommes des « acteurs » dont l’âge n’importe pas dans le résultat qualitatif . Seule compte la valeur que nous sommes capable d’ajouter au matériau brut qui nous est confié et que nous devons rendre comme un matériau poli.
La première démarche coquette de ne pas dire son âge n’est donc pas si anodine pour nous préserver des classifications n’ayant rien à voir avec ce que nous somme capable de donner en valeur humaine ajoutée. Songez à aux barrages qui seraient levés, comme dans un magique dessin animé, si nous n’étions convoqué à un entretien d’embauche sans que le recruteur ne connaissance à l’avance notre âge ; et en chemin même si ce n’est pas le sujet, si ce recruteur ne connaisse notre couleur de peau, notre sexe, nos religions. C’est un songe ! Mais continuons deux secondes et imaginons que ce recruteur recrute parce qu’il a un simple besoin d’un être humain compétent pour une tâche ; et qu’il mette tout son talent de recruteur à simplement vérifier au plus haut point si la personne en face de lui a les meilleures compétences. Utopique mais à mon avis pour le plus grand bien de l’entreprise recruteuse car elle s’assure ainsi de mettre à son service des compétences intrinsèques, sans compromis qui lui sont totalement étranger.
En oubliant les distinctions qui n’ont rien à voir avec le but que l’on se fixe, en allant droit au seul but, on se préserve des encombrements de l’affect en même temps que l’on respecte chez l’autre ce qui ne nous regarde pas et qui en plus est de toutes façons inchangeable.
Non Monsieur, je ne peux pas rajeunir pour vous faire plaisir, je ne peux pas avoir cinq années d’expérience si j’ai vingt ans ; mais Monsieur, ai-je les compétences techniques du métier que vous voulez faire faire. Là est la seule question.
Le métier professionnel avec sa porte d’accès par le recruteur et ses critères exogènes n’est ici qu’un exemple. Beaucoup d’autres domaines de la vie aiment s’ériger des filières comme autant de queues d’attente pour écoeurer les postulants et susciter une élite artificielle où les élus se reconnaissent parce qu’ils en ont tous bavés pour attendre. Drôles d’élites qui privilégient la forme sur le fond, la rareté à la plénitude. La société joue à fond cet écrémage par la forme afin de susciter des phénomènes additifs marchands, des séries limitées pour happy few.
C’est notre liberté de s’amuser dans la forme avec ce que l’on veut, tant que nous ne nous laissons pas atteindre dans le fond.
Le constat est que souvent la forme devient le fond. L’esprit perd ses fonctions de réflexion, sans parler de spiritualité, pour papillonner de l’une à l’autre de ces addictions de l’air du temps. Jeunes, moins jeunes, vieux et vieillards sont à la même enseigne de référence d’existence par la forme. Cette forme de vie distractive et consommatrice ne me semble pas irréversible car la forme s’arrête toujours lorsqu’il atteint un fond qui attend des satisfactions plus profondes. A tout âge, et quelque soit notre frénésie de participation à la consommation et à l’air du temps, il faut, sans chercher pour autant, savoir relativiser les bonheurs et les accès au bonheur que nous subissons ou nous choisissons. Il ne faut pas être dupe d’une société qui nous promettrait tout alors que c’est nous seul qui savons ce qui nous fait plaisir.
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COMMENT SE CROIRE ETERNEL ?
Le dépassement des classifications et des catégories nous place dans un vis-à-vis sans faille et sans concession dans le permanent de notre histoire.
Libre de faire valoir comme nous le voulons nos caractéristiques nous atteignons une liberté de mouvement qui n’attend plus que notre influx pour nous mouvoir.
Nous pouvons en effet tout demander à la société pour qu’elle nous laisse tranquille et qu’elle nous encourage ; mais nous ne pouvons pas lui demander de faire à notre place puisque ainsi elle tuerait notre liberté.
Le champ est ainsi libre pour notre action totale que j’appelerai notre éternité terrestre, ici bas. Avec la parenthèse explicative de ne pas vouloir introduire un terrestre concret à un céleste abstrait. Je n’y connais rein à ce sujet ; et sans dédain cela ne m’intéresse pas parce que je n’y ai aucun élément pour y réfléchir sérieusement.
Je me suis attaché ici à chanter les louanges du réel, du seul réel. Je pourrais appeler ma tentative « éloge du principe de réalité ». Parce que je constate que cette réalité est suffisamment riche et potentiel pour occuper notre espace de réflexion, d’action, d’imagination, sans qu’il soit besoin de nos meubler l’espace spirituel avec l’irréel du céleste, de l’ésotérique, de la prophétie.
Notre vie n’a pas besoin d’un temps calculé. Le décompte de minutes, jours, mois années, siècles, millénaires est un artifice commode pour compter ou pour faire attendre.
Nous ne sommes pas obligés d’en faire notre étalonnement personnel ; sans que cela m’empêche de porter une montre qui n’est plus qu’une commodité de rencontre avec un autre qui en aura la même heure.
De cette naissance que je n’ai pas vu venir à cette mort où je ne me verrais pas partir je peux être un éternel puisque fondamentalement les limites ne me sont pas connues. Je ne sais ni lire ni écrire mon heure, je ne sais que l’épeler qu quotidien dans le réel si riche qui a tous moments se présente à moi.
Au contraire d’une éternité angoissante d’un néant d’où personne ne revient jamais, l’éternité vivante est un va et vient constant d’expériences, de contacts, de rencontres, de remise en cause.
Il n’y pas d’insolence à se prétendre éternel dans notre espace personnel. C’est au contraire le véritable détachement de toutes les contraintes qui s’acharnent à classifier, quantifier, préciser le moment où il serait opportun ou pas que nous agissions. Or c’est tout le temps, au sens d’un temps qui n’existe pas parce qu’il est éternel, que nous pouvons agir.
Nous le pouvons car nous avons aménagé tout ce que requiert le réel de nos existences ; que nous avons les sens de nos responsabilités, que nous connaissons notre rythme, que nous savons laisser entrer la spontanéité et le goût du plaisir.
L’espace et le temps peuvent nous étirer de notre dans notre éternité parce que nous y avons mis toutes les forces disponibles. Notre éternité c’est notre action et notre joie de vivre qui ne s’arrête jamais ; à notre connaissance…
















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